Florence Parly avait lancé l'idée lors de sa visite aux forces spéciales, à Pau, en juin : l'idée est
doucement mais sûrement en train de prendre corps. Des sources convergentes évoquent d'ores et déjà les contacts pris avec au moins 13 nations candidates, européennes mais pas que, pour ce CJSOTF (combined joint special operations task force), qui fournirait des mentors pour les troupes maliennes, qu'elles soient spéciales ou conventionnelles.
Comme CJSOTF n'est pas forcément très prononçable dans toutes les langues, Paris va lui substituer un autre vocable (1).
Paris ne souhaite manifestement pas casser l'effort lancé à Pau, et entretenu dans des réunions internationales, donc pour l'instant, tant la minarm que son CEMA ne lâchent pas le moindre nom pour ces mentors, des OMLT à la sahélienne.
Néanmoins, les volontaires possibles ne sont pas très difficiles à identifier, certains étaient même déjà présents à Pau en juin.
La France a d'ailleurs travaillé avec la plupart de ces nations, que ce soit en Afrique dans les années 2000, ou en zone irako-syrienne.
Un volume de 200 à 250 opérateurs et le soutien associé semble nécessaire pour lancer le mouvement, ce qui semble plus qu'abordable, à plusieurs pays (la France alimente une TF Sabre bien plus épaisse, et un TF Hydra au Levant).
Paris a déjà plusieurs précédents de task forces interalliées, notamment en Afrique (en 2003 et en 2006 en RDC, en 2007-2008 au Tchad et en RCA)
C'est aussi le caractère opérationnel de cette ressource qui permettra à Paris de lancer une bascule d'efforts sur ce théâtre.
Entre passer à l'étape suivante, et ne pas mettre trop de pression sur ses alliés, ni brouiller son image de rassembleur dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, Paris doit donc encore patienter. Les opérations, elles, continuent, dans le Liptako et le Gourma.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) dévoilé en novembre : il s'agit de Takuba, qui signifie "sabre" en tamachek.