lundi 12 mars 2018

L'armée de l'air veut valoriser son innovation

C'est un des piliers d'un plan stratégique qui devrait déboucher au début de l'été prochain :
l'innovation venue du terrain doit être mieux valorisée, dans l'armée de l'air, une armée de techniciens dans laquelle les idées ne manquent pas. Pour mieux assurer la collecte, elle a d'ailleurs mis en place une application -Happi- pour permettre aux aviateurs de disposer d'une plateforme collaborative simplifiée, une sorte de boîte à idées, leadée par le CEAM.
Alors que le centre montois souffle cette année ses 85 bougies, cette démarche doit permettre de mieux déceler les bonnes idées et pratiques, alors que des outils plus "collectifs" et globaux ont déjà été testés. C'est le cas à Evreux, avec la "smart base" qui doit être le prototype d'une nouvelle génération de base aérienne plus connectée dans son quotidien, tout en restant un pilier de combat pour les opérations (1). Sur cette même base, l'EAC2P (escadre aérienne de commandement et de conduite projetable) accueille des start-ups, ce qui doit générer des échanges profitables aux deux parties. L'armée de l'air a aussi lancé un hackaton, l'an dernier.
Seulement, les idées ne sont pas tout, et c'est un des challenges du plan stratégique, il faut aussi pouvoir les transformer en process, ou en équipements. Donc trouver des industriels, dans des procédures juridiques adaptées, ainsi que des enveloppes budgétaires. C'est un problème déjà rencontré par des innovations levées par la mission innovation participative (MIP) et qui restent lettre morte... ou sont fabriquées par des industriels étrangers, faute de français pour relever le gant... et de budgets réactifs pour les acquérir. Les références abouties, dans ce domaine, ne manquent pas, par contre, en... gendarmerie, un écosystème qui peut mériter un certain benchmarking.
L'engouement pour l'innovation ne se limite pas aux aviateurs. L'armée de terre, via son chef, a récemment dit son intention de mieux prendre en compte les bonnes idées venant du terrain. Là aussi, on devrait en savoir plus en juin, le CEMAT ayant refusé de trop en dire, pour l'instant.

(1) rappelons que l'armée de l'air peut mener une opération de guerre depuis une base-mère (cas, entre autres, les opérations sur la Libye), ce que ne font pas les deux autres sous cette forme.