Le ciel était vide d'avions, mardi, quand s'est déroulé la cérémonie d'hommage à l'as Roland de la Poype. Comme la cour des Invalides était vide de politiques -pas de ministre des anciens combattants par exemple-. Et comme elle était vide de journalistes : nous étions trois, avec RTL et Radio Enghein.
Quand on voit la PAF survoler une course de voiliers, on peut s'étonner en effet qu'il ne soit pas possible de survoler les Invalides pour le dernier as français, un des derniers du Normandie-Niémen -ils ne sont plus que quatre représentants...- et héros de l'union soviétique.
Pourquoi le ciel était vide, donc ? Il n'est pas inutile de le rappeler, c'est le préfet de police qui autorise les survols de la capitale, et particulièrement à basse altitude. Les seules dérogations, en conduite, sont : les hélicoptères de la gendarmerie et de la sécurité civile, les hélicoptères transportant le gouvernement, et les hélicoptères effectuant les mesures actives de sûreté aérienne (MASA).
Pour tous les autres, et quels qu'honorables que soient les motifs, il faut donc un dossier. Et des délais incompressibles. Ils peuvent fondre si le politique s'en mêle.
Et il faut aussi des avions. Il suffit d'aller régulièrement sur une base aérienne pour voir que nos chasseurs -pour ceux qui sont en état de voler- ne manquent pas de missions. Le Normandie-Niémen est encore une petite unité, elle n'a pu envoyer que son drapeau et le commandant en second, ce mardi. Des anciens du Neu-Neu étaient là aussi pour montrer que la tradition du régiment de chasse s'est perpétuée dans les générations.
Le commandant en second rappelait d'ailleurs mardi comment les pilotes ont pu, par delà leurs lectures, se forger l'esprit, lors d'une campagne de tir, en Corse : ils y ont rencontré celui qui est désormais un des deux derniers pilotes du Neu-Neu de 1942-1945.
Le régiment et ses avions défileront dans et au-dessus des Invalides, le 16 novembre, pour honorer les compagnons de la Libération, une cérémonie prévue de longue date. Aucun doute que les uns et les autres auront en tête l'engagement de leurs anciens.