jeudi 3 avril 2014

Louvois : attendez le patch... (billet d'humeur)

Evidemment, cette énième crise de Louvois, ouverte en Centrafrique il y a quelques jours, risque de
faire encore des dégâts. Car une fois de plus, la même rengaine est audible : c'est la faute à personne, le système créée ses propres bugs. Attendez le prochain patch informatique de rectifications (1). L'argument qu'on n'accepterait pas pour la dissuasion -"c'est parti tout seul monsieur le président, on est vraiment désolés, une histoire de logiciels..."- ou pour tout autre activité du ministère de la défense doit être accepté pour les soldes. En gros, serrez les dents, ça va passer.
Evidemment, plus personne n'a envie de les serrer, les fameuses dents. Louvois traîne depuis trop longtemps. Des moyens exceptionnels ont été mis en place pour régler le problème : on en voit les résultats tangibles. Un des trois GTIA a 90% de militaires touchés. Aucune forme d'espoir que les bugs sont terminés n'est permise : le système global finira par succomber.
L'erreur du mois était évitable : les GTIA actuels ne sont pas partis au débotté. L'un des régiments sait même qu'il partait depuis le mois de juillet, dans le cadre de Boali (l'opération permanente en Centrafrique). Le système, et le système informatique ne pouvaient pas l'ignorer.

Evidemment, quand on punit un porteur de foulard à tête de Ghost ou un porteur de patch, on pourrait s'attendre à ce que le système sorte, finalement, quelques responsabilités individuelles sur Louvois. Rien : personne n'est responsable. C'est là, et il faut s'en contenter, toujours en serrant les dents.
Les explications sont tellement incompréhensibles que les victimes ne les écoutent d'ailleurs plus. Mais elles n'écoutent plus non plus leurs chefs directs. C'est le paradoxe : dépouillés de leurs prérogatives de gestions des soldes, les chefs de corps (et leurs commandants de compagnies, leurs chefs de section) sont laissés seuls, face à la gourme de la troupe.
C'est oublier qu'ils sont dans le même bain informatique des bugs de Louvois. Et qu'en face, l'ennemi, continue à tirer de vraies balles et à faire exploser de vrais IED.
 
(1) assez étonnamment, je n'ai encore vu aucun patch (tissu celui-là) sur Louvois.