Ce sont des voeux ministériels enregistrés lors d'un récent séjour à Tora (Surobi -Afghanistan), pour Noël, que diffuse le site internet du ministère, ce soir (1). Sur 3'28, Alain Juppé a choisi le même décor qu'Hervé Morin (2) l'an dernier : sur fonds de montagnes, le ministre, vêtu d'une veste camouflée (3), est entouré de militaires de l'armée de terre -dont une femme-, quelques marsouins, deux ressortissants du génie, ainsi que d'un officier de marine et de deux POMLT (gendarmes).
Le texte, parsemé de plans de coupes, est sans surprise. Le ministre annonce une année "exigeante", remercie les personnels pour leur courage et leur engagement, louant leur "sens de la mission" et de "l'intérêt général".
Il s'attelle aussi personnellement à la mise en musique des accords franco-britanniques et à "relancer avec beaucoup de détermination la coopération avec nos amis allemands".
Le ministre devrait souhaiter ses voeux le 18 janvier à Paris. Hervé Morin les avait réduits à leur plus simple expression, l'an dernier, officiellement pour des raisons d'économie.
(1) Alain Juppé est au Brésil en cette fin d'année, officiellement pour assister à l'entrée en fonctions de la présidente brésilienne, demain samedi.
(2) enregistrés en 2009 à Nijrab. On peut encore les trouver ici.
(3) Hervé Morin était par contre restée à la classique veste croisée.
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
vendredi 31 décembre 2010
Combien coûtent ces matériels déployés en Afghanistan
Tigre, 25 MEUR pièce. Total, 75 MEUR.
VBCI, 3 MEUR pièce. Total, 30 MEUR.
Un drone SDTI : 1,5 MEUR. Total : 12 MEUR.
Un Aravis : 1 MEUR. Total : 11 MEUR (sans brouilleur et TOP).
Rien que sur ces quatre matériels, on dépasse donc une valeur de 120 MEUR déployés en Afghanistan...
Par ailleurs, un tourelleau Wasp coûte 50.000 euros, un Felin, 33.000 euros pièce, une heure de vol de Puma, 8.000 euros environ.
VBCI, 3 MEUR pièce. Total, 30 MEUR.
Un drone SDTI : 1,5 MEUR. Total : 12 MEUR.
Un Aravis : 1 MEUR. Total : 11 MEUR (sans brouilleur et TOP).
Rien que sur ces quatre matériels, on dépasse donc une valeur de 120 MEUR déployés en Afghanistan...
Par ailleurs, un tourelleau Wasp coûte 50.000 euros, un Felin, 33.000 euros pièce, une heure de vol de Puma, 8.000 euros environ.
22 tués en opérations en 2010
Quinze militaires de l'armée de terre et un marin ont été tués en Afghanistan depuis le début de l'année, cinq autres au Liban, et un autre en Guyane (opération Harpie).
2010 est d'ores et déjà l'année la plus meurtrière en Afghanistan, avec 16 morts, devant 2009 et 2008 (11 morts chacune). Trois soldats avaient été tués en 2004, deux en 2005, six en 2006 et trois en 2007.
2010 est d'ores et déjà l'année la plus meurtrière en Afghanistan, avec 16 morts, devant 2009 et 2008 (11 morts chacune). Trois soldats avaient été tués en 2004, deux en 2005, six en 2006 et trois en 2007.
Les coups de chapeau 2010 (3) : des soldats en blanc
Un infirmier, l'ICS Thibault Miloche (126e RI) a payé de sa vie son engagement médical (1). Il rejoint un autre infirmier, le PM Frédéric Paré, des commandos marine, l'ICN Mathieu Toinette (402e RA) et l'auxsan du 2e REP, le CCH Rodolphe Penon, mort à Uzbeen, sur la liste des personnels médicaux tués en opérations, en Afghanistan.
Ces mêmes équipes, qui soignent en première ligne, ont aussi eu leur lot de blessés. Un médecin, engagé avec les OMLT, a été victime d'une attaque à l'IED, l'an dernier. Il vient d'être décoré de la légion d'honneur, par François Fillon, il y a quelques jours. En octobre, c'est un infirmière du 13e BCA qui avait reçu du CEMAT la croix de la valeur militaire pour son engagement au combat. C'est particulièrement rare pour les équipes médicales, et encore moins pour une femme.
L'engagement de ces équipes est manifeste : le service de santé des armées a lancé lui aussi son adaptation réactive au profit des soldats depuis plus de trois ans, comme la trousse individuelle du combattant (TIC), le lot de chirurgie vitale (2), et toute une série de petits matériels.
Le SSA a aussi fait sa révolution de la mise en condition avant projection, avec un tunnel de formations spécialisées. Les personnels partant en Afghanistan sont désormais plus aguerris physiquement et médicalement. Les savoir-faire des formations MEDICHOS sont même, dans un standard adapté, transmises aux équipes de l'ANA, comme l'équipe "san" d'une OMLT vient de le réaliser, en Afghanistan même. Le mentoring allant même jusqu'aux salles d'opérations afghanes.
L'Afghanistan a profondément va évoluer le Service. Une dimension manifestement sous-constatée par les magistrats de la cour des Comptes.
(1) son propre frère est médecin militaire et devait être engagé en Afghanistan.
(2) issu de retex notamment afghans, mais qui s'adapte naturellement à tous les terrains.
Ces mêmes équipes, qui soignent en première ligne, ont aussi eu leur lot de blessés. Un médecin, engagé avec les OMLT, a été victime d'une attaque à l'IED, l'an dernier. Il vient d'être décoré de la légion d'honneur, par François Fillon, il y a quelques jours. En octobre, c'est un infirmière du 13e BCA qui avait reçu du CEMAT la croix de la valeur militaire pour son engagement au combat. C'est particulièrement rare pour les équipes médicales, et encore moins pour une femme.
L'engagement de ces équipes est manifeste : le service de santé des armées a lancé lui aussi son adaptation réactive au profit des soldats depuis plus de trois ans, comme la trousse individuelle du combattant (TIC), le lot de chirurgie vitale (2), et toute une série de petits matériels.
Le SSA a aussi fait sa révolution de la mise en condition avant projection, avec un tunnel de formations spécialisées. Les personnels partant en Afghanistan sont désormais plus aguerris physiquement et médicalement. Les savoir-faire des formations MEDICHOS sont même, dans un standard adapté, transmises aux équipes de l'ANA, comme l'équipe "san" d'une OMLT vient de le réaliser, en Afghanistan même. Le mentoring allant même jusqu'aux salles d'opérations afghanes.
L'Afghanistan a profondément va évoluer le Service. Une dimension manifestement sous-constatée par les magistrats de la cour des Comptes.
(1) son propre frère est médecin militaire et devait être engagé en Afghanistan.
(2) issu de retex notamment afghans, mais qui s'adapte naturellement à tous les terrains.
Les coups de chapeau de 2010 (2) : des SAS et des hélicos
Les SAS, comme plusieurs milliers de Français libres ont tout quitté pour l'inconnu. Leur aventure est racontée dans un livre monumental (1) de David Portier, qui s'impose désormais comme un des spécialistes de cette grande tribu de non conformistes efficaces.
David Portier avait déjà, en 2004, publié une première histoire de ces deux régiments français d'exception, et cette remise à jour, encore enrichie de photos inédites et d'anecdotes valait cette mention spéciale, parce qu'elle est aussi contre l'esprit du temps, qui voit s'écouler le sable de la Mémoire. Elle a aussi manqué de passer à l'as, l'édition d'un livre étant un parcours semé d'embûches.
François de Saint Exupery a rallié le monde -toutes proportions gardées, aventureux, lui aussi- de l'édition. Il permet l'édition de ce projet énorme, après avoir déjà édité de très belles feuilles du colonel Jean Sassi.
Dans un genre un peu différent, Rotors dans le ciel d'Indochine me semble aussi valoir un éclairage nécessaire. Ce pavé de 600 pages écrit par le général de brigade aérienne Michel Fleurence est le dernier d'une trilogie qui nous ramène à la genèse de l'hélicoptère militaire français. Un livre qui permet de se plonger à une époque où décoller même devenait une aventure en tant que telle. Mais qui nous rappelle que tout n'est qu'un éternel recommencement. Tout en avançant, en pointillé, une vérité historique, qui peut encore se lire à l'aune des réalités d'aujourd'hui : tout le monde dans l'armée de l'air de l'époque n'était pas convaincu de l'intérêt prendre l'air avec cette curieuse grosse hélice plantée sur le toit. Sans l'avant-gardisme de quelques-uns, les Santini, Fumat, André, Dousset, Voirin, Jourdan, en partie oubliés par la mémoire, combien de vies de soldats auraient encore été perdues, déjà à l'époque ?
(1) aux Editions Nimrod.
David Portier avait déjà, en 2004, publié une première histoire de ces deux régiments français d'exception, et cette remise à jour, encore enrichie de photos inédites et d'anecdotes valait cette mention spéciale, parce qu'elle est aussi contre l'esprit du temps, qui voit s'écouler le sable de la Mémoire. Elle a aussi manqué de passer à l'as, l'édition d'un livre étant un parcours semé d'embûches.
François de Saint Exupery a rallié le monde -toutes proportions gardées, aventureux, lui aussi- de l'édition. Il permet l'édition de ce projet énorme, après avoir déjà édité de très belles feuilles du colonel Jean Sassi.
Dans un genre un peu différent, Rotors dans le ciel d'Indochine me semble aussi valoir un éclairage nécessaire. Ce pavé de 600 pages écrit par le général de brigade aérienne Michel Fleurence est le dernier d'une trilogie qui nous ramène à la genèse de l'hélicoptère militaire français. Un livre qui permet de se plonger à une époque où décoller même devenait une aventure en tant que telle. Mais qui nous rappelle que tout n'est qu'un éternel recommencement. Tout en avançant, en pointillé, une vérité historique, qui peut encore se lire à l'aune des réalités d'aujourd'hui : tout le monde dans l'armée de l'air de l'époque n'était pas convaincu de l'intérêt prendre l'air avec cette curieuse grosse hélice plantée sur le toit. Sans l'avant-gardisme de quelques-uns, les Santini, Fumat, André, Dousset, Voirin, Jourdan, en partie oubliés par la mémoire, combien de vies de soldats auraient encore été perdues, déjà à l'époque ?
(1) aux Editions Nimrod.
jeudi 30 décembre 2010
Tout augmente mon bon monsieur
Les Russes paieront 1,37 MdEUR pour leurs deux premiers BPC. La France, elle, n'avait payé que 450 MEUR pour le Dixmude, réglé par le plan de relance de l'économie (1). Une hausse de prix inexpliquable, et comme personne, en France, ne souhaite s'exprimer sur ce dossier givrant, on n'aura pas d'explications...
C'est d'autant plus incompréhensible que 20% du premier bâtiment doit être construit en Russie même, où les coûts salariaux ne sont pas les mêmes qu'en France.
Selon les information recueillies par l'agence russe Novosti, le premier Mistral russe coûterait 720 MEUR, et le second, 650 MEUR.
(1) pour l'anecdote, ce même plan avait aussi réglé le renouvellement d'une partie de la batellerie.
C'est d'autant plus incompréhensible que 20% du premier bâtiment doit être construit en Russie même, où les coûts salariaux ne sont pas les mêmes qu'en France.
Selon les information recueillies par l'agence russe Novosti, le premier Mistral russe coûterait 720 MEUR, et le second, 650 MEUR.
(1) pour l'anecdote, ce même plan avait aussi réglé le renouvellement d'une partie de la batellerie.
Les coups de chapeau 2010 (1) : le CAEA
Le patrimoine aéronautique devient de plus en plus difficile à sauvegarder. On peut donc adresser un coup de chapeau méritoire à ces pieux, retraités ou non, qui entretiennent la mémoire, et notamment, à ceux du conservatoire de l'aéronautique et de l'espace d'Aquitaine (CAEA), qui aligne une des plus belles collections du pays, à Bordeaux-Mérignac.
Une terre d'aéronautique, comme chacun sait, baignée par la maison Dassault dans l'entre-deux-guerres, mais aussi un des berceaux de l'armée de l'Air, avec pas moins de trois bases historiques dans un rayon de 100 km (BA106, BA120, BA 118).
Comme il arrive que le père Noël soit sympa, le CAEA a reçu, peu avant Noël, un Alizé, le n°50, un ancien de la 6F. Cet appareil dormait depuis dix ans sur la base aéronavale de Nîmes-Garons, après 40 ans de service.
Il a été convoyé par la route, ralliant sa région d'origine puisque les 75 appareils français avaient été assemblés chez Bréguet (1) à Biarritz, de 1959 à 1961.
Le conservatoire avait déjà notamment reçu, cette année, un Super Skyhawk de la Singapore Air Force, basé à Cazaux, un Crusader en provenance de Landivisiau, et un Super Frelon de la 32F.
(1) fusionné avec Dassault, en 1967. Une usine existe toujours dans la ville, c'est un des pôles d'excellence du groupe Dassault Aviation, en matière de composites.
mercredi 29 décembre 2010
Un Caesar veille sur le manège
Un Caesar non identifié (photo) dort depuis quelques semaines à l'école militaire, à Paris. L'artillerie française recevra ses derniers Caesar cette année, portant le parc à 77 engins. Une commande supplémentaire de Caesar a été annoncée par le CEMAT, lors des auditions budgétaires, mais elle n'est pas attendue avant la deuxième moitié de la décennie.
Le Caesar est déployé en Afghanistan depuis août 2009, et doit également être mis en oeuvre sur l'IMFEAU, cette année.
La Belgique au secours de la France navale
C'est un sacré lièvre qu'a levé Le Marin dans sa dernière édition, en date du 24 décembre. L'hebdomadaire de l'économie maritime révèle que DCNS devrait effectuer les essais de son premier OPV, l'Adroit, sous pavillon belge (!) d'une fait d'une évolution de la législation, au 1er janvier 2011. Les essais de ce navire privé, qui sera exploité pendant trois ans par un équipage de la marine, doivent commencer en avril 2011, après sortie des chantiers, à Lorient.
La question semblant encore posée, explique le journal, pour le BPC Dixmude, qui doit commencer ses essais à la mer à la même époque.
Le vide juridique ne semble concerner que ces navires, et ne se posent pas pour les FREMM.
La question semblant encore posée, explique le journal, pour le BPC Dixmude, qui doit commencer ses essais à la mer à la même époque.
Le vide juridique ne semble concerner que ces navires, et ne se posent pas pour les FREMM.
Alain Juppé au Brésil
Le ministre de la Défense représentera la France ce samedi à l'intronisation de la nouvelle présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
La France escompte toujours vendre des Rafale à ce pays -un projet sans cesse reporté-, qui lui a par ailleurs acheté, ces trois dernières années, des sous-marins, et 50 hélicoptères Caracal.
Brésil et EAU constituent les destinations les plus naturelles du Rafale, les espoirs lybiens ayant notamment achoppé sur la volonté du gouvernement local d'acquérir également les Scalp-EG qui vont avec.
La France escompte toujours vendre des Rafale à ce pays -un projet sans cesse reporté-, qui lui a par ailleurs acheté, ces trois dernières années, des sous-marins, et 50 hélicoptères Caracal.
Brésil et EAU constituent les destinations les plus naturelles du Rafale, les espoirs lybiens ayant notamment achoppé sur la volonté du gouvernement local d'acquérir également les Scalp-EG qui vont avec.
On vole (même) les petites culottes
L'actualité parfois dramatique de la Kapisa ne doit pas exclure, celle parfois plus légère, que connaissent les féminines (1). Celles affectées à Tagab connaissent depuis plusieurs semaines des vols à répétition de sous-vêtements lors des tournées de linge, vraisemblablement dûs à des personnels autochtones comme on dit. On imagine, que vu la gravité du sujet, la prévôté présente sur place enquête. A moins que la contre-intelligence, comme on le dit aussi, n'ait été mobilisée.
(1) elles sont représentées dans toutes les spécialités présentes sur le théâtre, à l'exception, bien connue, des OMLT (du fait des conditions de confort particulièrement rustiques, et du fait même du mentorat de soldats musulmans) et des forces spéciales. Contrairement à des idées reçues, on les trouve bien représentées dans les antennes médicales, et très peu dans les missions de communication.
(1) elles sont représentées dans toutes les spécialités présentes sur le théâtre, à l'exception, bien connue, des OMLT (du fait des conditions de confort particulièrement rustiques, et du fait même du mentorat de soldats musulmans) et des forces spéciales. Contrairement à des idées reçues, on les trouve bien représentées dans les antennes médicales, et très peu dans les missions de communication.
mardi 28 décembre 2010
L'appel de Juppé
Au lendemain de son retour d'Afghanistan, Alain Juppé a appelé les familles de deux journalistes de France 3, pour les tenir au courant de ses entretiens avec Hamid Karzaï, à Kaboul. Et vraisemblablement, des informations qu'il a pu recueillir de vive voix, avec les entités engagées dans le processus de libération des journalistes.
La famille du journaliste reporter d'images Stéphane Taponier a été accueillie aujourd'hui au quai d'Orsay pour visionner une vidéo tournée en novembre, et montrant les deux salariés de France 3.
La famille du journaliste reporter d'images Stéphane Taponier a été accueillie aujourd'hui au quai d'Orsay pour visionner une vidéo tournée en novembre, et montrant les deux salariés de France 3.
La phrase de la semaine : Oscar Wilde
"L'art de la prévision est difficile, surtout quand il concerne l'avenir".
Oscar Wilde cité dans une présentation du SGMAT (TF Niel) de Kaboul.
Oscar Wilde cité dans une présentation du SGMAT (TF Niel) de Kaboul.
Plus de 10 insurgés tués à Tagab
Pour la deuxième fois en 24 heures, le petit district de Tagab figure dans le rapport quotidien de l'IJC. Ce qui témoigne, si besoin était, de l'activité déployée actuellement par les insurgés, d'autant plus étonnante que l'hiver arrive, et qu'en général, les frimas réduisent les tentations belliqueuses. Cette fois, si l'on en croit le rapport diffusé ce soir, une des FOB de la zone a discerné une concentration ennemie, et a donc activé, en conséquence, l'appui aérien sur la zone où les insurgés se regroupaient.
Plus de dix d'entre eux ont été tués dans l'action des moyens aériens, non précisés. Ce sont généralement des aéronefs américains -OH-58 Kiowa Warrior et F-16- qui interviennent en Kapisa.
Deux militaires français, un officier du 2e REG et un officier marinier du Commando Trépel ont été tués dans cette zone en l'espace de 24 heures, respectivement à l'entrée de la vallée d'Alasay et en vallée de Bedraou, il y a une dizaine de jours.
L'armée américaine avait déjà effectué effectué des tirs aériens sur cette même zone, en début de mois, tuant sept insurgés d'un coup.
Plus de dix d'entre eux ont été tués dans l'action des moyens aériens, non précisés. Ce sont généralement des aéronefs américains -OH-58 Kiowa Warrior et F-16- qui interviennent en Kapisa.
Deux militaires français, un officier du 2e REG et un officier marinier du Commando Trépel ont été tués dans cette zone en l'espace de 24 heures, respectivement à l'entrée de la vallée d'Alasay et en vallée de Bedraou, il y a une dizaine de jours.
L'armée américaine avait déjà effectué effectué des tirs aériens sur cette même zone, en début de mois, tuant sept insurgés d'un coup.
Le De Grasse de retour
La frégate anti-sous-marine (FASM) De Grasse réintégrera demain le port militaire de Brest, au terme de plus de cinq mois de présence en Océan Indien. Cette FASM était le support de l'état-major de l'opération de contre-piraterie Atalante, commandé par le contre-amiral Philippe Coindreau.
Huit nationalités étaient ainsi représentées à bord de la frégate.
Huit nationalités étaient ainsi représentées à bord de la frégate.
Un marin du ciel dans le vote
Deux possibilités de votes "marine" pour le Brestois de l'année 2010 : le journal Ouest-France propose au vote de ses lecteurs l'équipage de la Jeanne d'Arc d'une part, et le CF Stanislas-Xavier Azzis, le pacha de la flottille 32F de Lanvéoc-Poulmic (Finistère), d'autre part.
Ce sont évidemment les dernières missions du pilote qui parleront le plus aux Bretons, comme l'évacuation des 13 marins du YM Uranus, le 8 octobre dernier. Mais cet officier, âgé de 39 ans, aura également assuré 175 missions de guerre, l'essentiel en Afghanistan (1), pendant son affectation dans l'armée de l'Air, au sein de l'EH 1.67 "Pyrénées" (2). Il était notamment aux commandes d'un des deux Caracal que l'armée de l'air avait engagés les 18 et 19 août 2008 en vallée d'Uzbeen, pour secourir une patrouille de l'armée de terre. 79 militaires français et scandinaves avaient alors été injectés sur les hauts de la vallée, avec 3,3 tonnes de munitions.
Les hélicoptères de sauvetage américains, prévus à l'origine, avaient préféré ne pas se poser dans la zone, après s'être fait tirer dessus.
(1) son parcours afghan est dévoilé dans le hors-série de RAIDS consacré aux 100 ans de l'aéronavale.
(2) depuis 2001, la marine affecte à Cazaux deux pilotes -un ancien, en général chef ops de l'escadron, et un jeune- au Pyrénées. Un marin était d'ailleurs, jusqu'à la mi-décembre, déployé en Afghanistan sur Caracal, au BAT Hélico de Kaboul. Sans qu'il y ait un lien, un pilote de Caracal -un commandant- est désormais basé à Lanvéoc-Poulmic.
Ce sont évidemment les dernières missions du pilote qui parleront le plus aux Bretons, comme l'évacuation des 13 marins du YM Uranus, le 8 octobre dernier. Mais cet officier, âgé de 39 ans, aura également assuré 175 missions de guerre, l'essentiel en Afghanistan (1), pendant son affectation dans l'armée de l'Air, au sein de l'EH 1.67 "Pyrénées" (2). Il était notamment aux commandes d'un des deux Caracal que l'armée de l'air avait engagés les 18 et 19 août 2008 en vallée d'Uzbeen, pour secourir une patrouille de l'armée de terre. 79 militaires français et scandinaves avaient alors été injectés sur les hauts de la vallée, avec 3,3 tonnes de munitions.
Les hélicoptères de sauvetage américains, prévus à l'origine, avaient préféré ne pas se poser dans la zone, après s'être fait tirer dessus.
(1) son parcours afghan est dévoilé dans le hors-série de RAIDS consacré aux 100 ans de l'aéronavale.
(2) depuis 2001, la marine affecte à Cazaux deux pilotes -un ancien, en général chef ops de l'escadron, et un jeune- au Pyrénées. Un marin était d'ailleurs, jusqu'à la mi-décembre, déployé en Afghanistan sur Caracal, au BAT Hélico de Kaboul. Sans qu'il y ait un lien, un pilote de Caracal -un commandant- est désormais basé à Lanvéoc-Poulmic.
Qui pour remplacer D2 ?
Le départ du général Christian Baptiste, directeur adjoint de la DICOD (1), six mois avant la date prévue peut compliquer sa succession. Car ce poste, aussi connu dans les arcanes comme celui de "D2" a pris de l'épaisseur ces dernières années, et ne serait plus confié qu'à un général de brigade virant sur sa troisième étoile.
Or les profils de ce type, dans la com', sont plutôt rares. L'armée de terre en dispose de deux : le général Gilles Rouby (à Bruxelles) et le général Benoît Royal (chargé du recrutement à la DRHAT, qui publie une version remise à jour de son éthique du soldat français).
Leur mandat ne devait pas s'interrompre en ce début d'année.
La marine a aussi son communiquant capé, l'amiral Christope Prazuck, mais on le voit mal quitter la maison de l'amiral Doenitz et la prestigieuse maison fumaco, où il est seulement arrivé en septembre, pour venir prendre une place d'adjoint à Paris. Alors même que toutes les fonctions de communication qu'il aura tenues (chef sirpa Marine, chef centre de presse DICOD, chef EMA COM) l'auront été sans partage.
L'armée de l'air a elle aussi un représentant : le général Gilles Lemoine, qui revient de Tampa (Centcom), vient de reprendre le centre d'études supérieures aérospatiales (CESA).
L'autre solution étant, évidemment, étant de prendre un généraliste ayant l'appétance pour le poste.
Le choix des armées ne sera pas anodin, alors même que la haute fonction militaire commence, avec l'Afghanistan, à comprendre que la communication est bel et bien un élément de la manoeuvre. Ceci alors qu'elle va aussi connaître une... manoeuvre d'évolution avec la mise en place du Balardgone, et que le rôle de définition de la politique et de coordination tenu par la DICOD devrait encore s'affermir.
Ceci, avec des moyens comptés : la DICOD aura perdu, en quatre ans, 27% de ses effectifs.
(1) pour le musée de l'armée, où il doit prendre ses fonctions pour le 15 janvier au plus tard.
Or les profils de ce type, dans la com', sont plutôt rares. L'armée de terre en dispose de deux : le général Gilles Rouby (à Bruxelles) et le général Benoît Royal (chargé du recrutement à la DRHAT, qui publie une version remise à jour de son éthique du soldat français).
Leur mandat ne devait pas s'interrompre en ce début d'année.
La marine a aussi son communiquant capé, l'amiral Christope Prazuck, mais on le voit mal quitter la maison de l'amiral Doenitz et la prestigieuse maison fumaco, où il est seulement arrivé en septembre, pour venir prendre une place d'adjoint à Paris. Alors même que toutes les fonctions de communication qu'il aura tenues (chef sirpa Marine, chef centre de presse DICOD, chef EMA COM) l'auront été sans partage.
L'armée de l'air a elle aussi un représentant : le général Gilles Lemoine, qui revient de Tampa (Centcom), vient de reprendre le centre d'études supérieures aérospatiales (CESA).
L'autre solution étant, évidemment, étant de prendre un généraliste ayant l'appétance pour le poste.
Le choix des armées ne sera pas anodin, alors même que la haute fonction militaire commence, avec l'Afghanistan, à comprendre que la communication est bel et bien un élément de la manoeuvre. Ceci alors qu'elle va aussi connaître une... manoeuvre d'évolution avec la mise en place du Balardgone, et que le rôle de définition de la politique et de coordination tenu par la DICOD devrait encore s'affermir.
Ceci, avec des moyens comptés : la DICOD aura perdu, en quatre ans, 27% de ses effectifs.
(1) pour le musée de l'armée, où il doit prendre ses fonctions pour le 15 janvier au plus tard.
lundi 27 décembre 2010
Une patrouille attaquée en Kapisa
Une patrouille de l'ISAF a été attaquée aujourd'hui en Kapisa, apprend-on ce soir dans le rapport quotidien de l'IJC, à Kaboul. Les insurgés ont attaqué dans le district de Tagab avec des armes légères, apprend-on, avec le bilan, flou : plusieurs d'entre eux ont été "tués" ou "blessés" en cette occasion.
Le sud de la Kapisa, avec le district de Tagab et celui d'Alassay focalisent les actions des insurgés, depuis plus de deux ans. Ces dernières rendent impératives le transfert progressif des éléments français de Surobi (1), vers cette partie de la Kapisa.
Et d'autant plus que sans sécurité, les actions civilo-militaires restent difficiles à développer, tout comme les chantiers de reconstruction, notamment celui lié à la main supply road (MSR).
(1) ce blog était le premier à l'annoncer le 20 mai 2010.
Le sud de la Kapisa, avec le district de Tagab et celui d'Alassay focalisent les actions des insurgés, depuis plus de deux ans. Ces dernières rendent impératives le transfert progressif des éléments français de Surobi (1), vers cette partie de la Kapisa.
Et d'autant plus que sans sécurité, les actions civilo-militaires restent difficiles à développer, tout comme les chantiers de reconstruction, notamment celui lié à la main supply road (MSR).
(1) ce blog était le premier à l'annoncer le 20 mai 2010.
RAIDS passe à 100 pages
RAIDS, le vétéran des magazines de défense français, passe à 100 pages, dès le numéro de janvier 2011. C'est le secteur consacré aux équipements qui profite en premier de ce nouveau cahier de 16 pages, explique le rédacteur en chef et créateur du magazine, Eric Micheletti, dans un éditorial.
Le magazine fait sa une du mois sur l'adaptation réactive de l'armée de terre en 2011, avec un focus sur l'unité d'intervention maritime des FS maltaises, les lance-grenades de 40 mm et la fin d'une trilogie consacrée aux innovations présentées à Euronaval.
Le magazine, créé en 1986, fête donc en 2011 ses 25 ans d'existence.
Une ambulance pour l'ambulance
Nouveau signe que les C-135FR de l'armée de l'air ont largement dépassé l'âge du renouvellement, l'un d'eux, qui devait effectuer un entraînement Morphée (évacuation stratégique de blessés) n'a pas pu prendre l'air, à la mi-décembre, depuis sa base d'Istres (1). On peut néanmoins mesurer l'intérêt du concept, grâce à ce sujet d'Olivier Fourt, sur RFI.
Morphée a servi deux fois en 2008, pour l'évacuation de soldats blessés au Kosovo, puis ceux d'Uzbeen. Son concept était né après l'attentat de Karachi, et l'attaque de Bouaké.
Ce dispositif est doublé par les évacuations possibles sur les Falcon de Villacoublay (un ou deux blessés selon le type d'appareil).
(1) Deux C-135FR sont en permanence déployés au Tchad et aux EAU (théâtre afghan), où un deuxième appareil a été injecté, pour ravitailler les avions du Charles-de-Gaulle. Soit trois engins, sur un total de onze.
Morphée a servi deux fois en 2008, pour l'évacuation de soldats blessés au Kosovo, puis ceux d'Uzbeen. Son concept était né après l'attentat de Karachi, et l'attaque de Bouaké.
Ce dispositif est doublé par les évacuations possibles sur les Falcon de Villacoublay (un ou deux blessés selon le type d'appareil).
(1) Deux C-135FR sont en permanence déployés au Tchad et aux EAU (théâtre afghan), où un deuxième appareil a été injecté, pour ravitailler les avions du Charles-de-Gaulle. Soit trois engins, sur un total de onze.
Afghanistan : le 35e RI rempile
C'est le 35e RI qui remplacera les Gaulois du 92e RI, au printemps, en Afghanistan. Ce régiment a déjà fourni un premier mandat en Afghanistan, où il a perdu un de ses spécialistes, l'adjudant Hervé Enaux, tué dans un accident de circulation.
Les VBCI du 35e RI sont aussi déployés, avec le régiment, au Liban, depuis l'automne.
10 VBCI sont actuellement servis en Afghanistan par le 92e RI, quatre en Kapisa, quatre en Surobi et deux à Warehouse, où ils constituent une réserve.
Les VBCI du 35e RI sont aussi déployés, avec le régiment, au Liban, depuis l'automne.
10 VBCI sont actuellement servis en Afghanistan par le 92e RI, quatre en Kapisa, quatre en Surobi et deux à Warehouse, où ils constituent une réserve.
dimanche 26 décembre 2010
Le COP46 va disparaître...
... pour devenir une FOB. Signe clair que l'effort des troupes françaises glisse du sud vers le nord, le COP 46, aussi connu comme "COP Hutnik" (1) va changer de stature dans les semaines à venir, pour prendre la dénomination de FOB à part entière.
On ignore les effectifs exacts actuels du COP46 -tout comme son prochain format-, mais l'équivalent d'un SGTIA du BG Richelieu y serait déjà déployé.
Entre autres avantages, le COP 46 présente l'avantage d'être mieux situé que Tora par rapport aux zones contestées par les insurgés. Et ce, alors que le district de Surobi doit être transmis aux forces de sécurité afghanes dans les semaines à venir.
Cette évolution devrait se faire au détriment de la FOB Tora, base historique du GTIA sud depuis la fin 2008, quand le transfert progressif s'était effectué de Warehouse vers cet ancien poste soviétique. A l'été 2008, Tora ne comptait qu'une compagnie -dont des éléments furent attaqués le 18 août à Uzbeen- qui devinrent trois, à la fin du mandat du 3e RPIMa, quelques mois plus tard. Un autre COP, baptisé Dabo (2), fut érigé par le 1er RI, dans la foulée, au nord-est de Tora.
Au prix de profonds réaménagements chapeautés par le service d'infrastructure de la défense (SID), Tora comptait alors près de 800 occupants.
(1) en mémoire de Robert Hutnik, légionnaire tué le 8 avril 2010 à proximité. Malgré le nombre de COP dans l'AOR de la TF La Fayette, seulement deux portent le nom de militaires français tués au combat : celui-ci, et le COP Belda, érigé en 2009 en vallée d'Alasay. Nicolas Belda servait au 27e BCA, qui fut au coeur de la bataille d'Alasay.
(2) Dabo était le nom d'une bourgade environnant le quartier du 1er RI, et non celui d'un soldat. Ce COP a ensuite été rebaptisé Rocco, du nom d'un officier américain.
On ignore les effectifs exacts actuels du COP46 -tout comme son prochain format-, mais l'équivalent d'un SGTIA du BG Richelieu y serait déjà déployé.
Entre autres avantages, le COP 46 présente l'avantage d'être mieux situé que Tora par rapport aux zones contestées par les insurgés. Et ce, alors que le district de Surobi doit être transmis aux forces de sécurité afghanes dans les semaines à venir.
Cette évolution devrait se faire au détriment de la FOB Tora, base historique du GTIA sud depuis la fin 2008, quand le transfert progressif s'était effectué de Warehouse vers cet ancien poste soviétique. A l'été 2008, Tora ne comptait qu'une compagnie -dont des éléments furent attaqués le 18 août à Uzbeen- qui devinrent trois, à la fin du mandat du 3e RPIMa, quelques mois plus tard. Un autre COP, baptisé Dabo (2), fut érigé par le 1er RI, dans la foulée, au nord-est de Tora.
Au prix de profonds réaménagements chapeautés par le service d'infrastructure de la défense (SID), Tora comptait alors près de 800 occupants.
(1) en mémoire de Robert Hutnik, légionnaire tué le 8 avril 2010 à proximité. Malgré le nombre de COP dans l'AOR de la TF La Fayette, seulement deux portent le nom de militaires français tués au combat : celui-ci, et le COP Belda, érigé en 2009 en vallée d'Alasay. Nicolas Belda servait au 27e BCA, qui fut au coeur de la bataille d'Alasay.
(2) Dabo était le nom d'une bourgade environnant le quartier du 1er RI, et non celui d'un soldat. Ce COP a ensuite été rebaptisé Rocco, du nom d'un officier américain.
samedi 25 décembre 2010
Un hangar C-160 à Douchanbe
Le détachement air de Douchanbe disposera, fin janvier, d'un hangar servant à la maintenance des Transall déployés sur place, au profit de l'ISAF. La structure de l'installation est de provenance allemande, et le montage est effectué par un sous-traitant polonais.
Le chantier a pris plusieurs mois de retard, lié au glissement de l'arrivée d'une grue spéciale indispensable à l'assemblage.
Le groupe de transport opérationnel (GTO) de Douchanbe compte deux Transall en permanence, renforcés, l'été, par un C-130.
Le détachement air, quant à lui, peut accueillir 330 passagers en transit.
Le chantier a pris plusieurs mois de retard, lié au glissement de l'arrivée d'une grue spéciale indispensable à l'assemblage.
Le groupe de transport opérationnel (GTO) de Douchanbe compte deux Transall en permanence, renforcés, l'été, par un C-130.
Le détachement air, quant à lui, peut accueillir 330 passagers en transit.
vendredi 24 décembre 2010
No-ël, No-ël !
Cette fin d'année voit arriver en Afghanistan bon nombre de matériels acquis dans le cadre de l'adaptation réactive. C'est le cas, particulièrement, des premières Minimi 7,62 mm, dont 200 exemplaires ont été acquis, au total. Ces armes ont été livrées, et c'est notable, avec leurs accessoires, notamment une optique et une poignée bipied. Les gunners ont pu s'en servir la semaine dernière, en Kapisa.
Les forces spéciales et le GCM en avaient déployé une poignée, depuis 2009. Et les POMLT en avaient également été dotées, ce qui rendait l'ANF1, au fonctionnement de plus en plus aléatoire, de moins en moins indispensable.
Autres équipements appréciables actuellement livrés, le VAB Vénus, qui assure une continuité dans les communications, même en roulant, les jumelles JIM-LR, et les fusils HK417 (en 7,62 mm également), destinés aux tireurs de précision.
Le magazine Raids de janvier consacre un dossier complet à l'adaptation réactive, lancée en 2007-2008 par le major-général de l'armée de terre de l'époque, devenu depuis CEMAT.
Les forces spéciales et le GCM en avaient déployé une poignée, depuis 2009. Et les POMLT en avaient également été dotées, ce qui rendait l'ANF1, au fonctionnement de plus en plus aléatoire, de moins en moins indispensable.
Autres équipements appréciables actuellement livrés, le VAB Vénus, qui assure une continuité dans les communications, même en roulant, les jumelles JIM-LR, et les fusils HK417 (en 7,62 mm également), destinés aux tireurs de précision.
Le magazine Raids de janvier consacre un dossier complet à l'adaptation réactive, lancée en 2007-2008 par le major-général de l'armée de terre de l'époque, devenu depuis CEMAT.
La phrase de la semaine : Marcel Druart
"Vouloir comprendre est une vertu, croire comprendre est une faute".
général Marcel Druart, commandant alors la TFLF, 2010.
général Marcel Druart, commandant alors la TFLF, 2010.
La phrase de la semaine : François Fillon
"La Nation doit à ses soldats blessés, la solidarité matérielle. Elle leur doit sa reconnaissance. Elle se doit de faire savoir à nos concitoyens la valeur de vos actes et de vos engagements personnels".
François Fillon, devant les blessés d'Afghanistan, 21 décembre 2010.
François Fillon, devant les blessés d'Afghanistan, 21 décembre 2010.
jeudi 23 décembre 2010
Les Allobroges soignent
L'engagement français en Afghanistan est souvent perçu de façon abstraite, ici, chez nous. Une fois n'est pas coutume, les équipes médicales ont justifié leur présence en Kapisa, en soignant 16 villageois, blessés le 20 décembre par une explosion de gaz. Toutes les équipes médicales présentes sur la FOB Morales-Frazier de Nijrab, celles du GTIA Allobroges et des OMLT ont oeuvré sur les brûlures occasionnées à ces huit enfants âgés de 6 mois à 15 ans, ainsi que sept femmes et un homme.
Deux de ces brûlés ont été héliportés par MEDEVAC américaine sur Bagram, et quatre autres par MEDEVAC française sur le rôle 3 de KAIA. Les autres patients ont été pris en compte par des établissements locaux, tenus par des médecins afghans.
Les équipes ont effectué près de six heures de soins consécutifs.
Ces soins en FOB se doublent aussi de ceux effectués, au débotté, lors de sorties en opérations. Le 14 décembre, lors d'une sortie du SGTIA Chamois, un enfant blessé avait ainsi été soigné par une équipe médicale française.
Deux de ces brûlés ont été héliportés par MEDEVAC américaine sur Bagram, et quatre autres par MEDEVAC française sur le rôle 3 de KAIA. Les autres patients ont été pris en compte par des établissements locaux, tenus par des médecins afghans.
Les équipes ont effectué près de six heures de soins consécutifs.
Ces soins en FOB se doublent aussi de ceux effectués, au débotté, lors de sorties en opérations. Le 14 décembre, lors d'une sortie du SGTIA Chamois, un enfant blessé avait ainsi été soigné par une équipe médicale française.
La neige (actualisé)
Plusieurs d'entre vous m'ont transmis leur ire vis-à-vis du faible écho qu'a constitué, dans les médias nationaux, la mort de deux soldats, en fin de semaine.
Cela a profondément ému, d'autant plus que l'on remarque que cette sous-évocation concerne les mass media les plus écoutés.
Cette situation peut sembler d'autant plus incompréhensible que désormais, les services de communication de l'armée transmettent les biographies et photos des morts assez rapidement, une fois les familles informées de la perte de leur proche.
Dans le cas du capitaine Dupin (2e REG), cette information a été transmise à 20h56, c'est donc trop tard pour le 20 heures de ce vendredi soir. Et traditionnellement, les médias ne reviennent pas le lendemain dans l'actualité de la veille (1).
Dans le cas du SM Lefort, la nouvelle était connue dès 16 heures, et à 17h37, la marine mettait en ligne biographie et photo du commando marine en ligne sur son site. Donc suffisamment pour les journaux du samedi soir. L'ECPAD avait même proposé à la presse des images infrarouges d'archives : prises par un drone, elles montraient une opération de forces spéciales, comme celle dans laquelle a péri le commando de Trépel. Une "pépite", donc, mais pas employée.
Les morts des forces spéciales en Afghanistan, entre 2004 et 2006, sont intervenues dans le silence médiatique quasi-total : à l'époque, c'est le ministère qui avait fait ce choix. Des familles en ont souffert, et en souffrent encore aujourd'hui.
On le sait, en ce mois de décembre 2010, le choix rédactionnel s'est finalement plutôt concentré, sur la neige. L'Afghanistan est sans doute jugé trop anxiogène pour le téléspectateur qui se prépare à fêter Noël.
Malgré la réouverture de la Kapisa à la presse (début décembre), peu de journalistes s'y sont pressé. Alors que depuis janvier, pourtant, on entendait des plaintes de confrères expliquant que c'était une entrave, etc.
Les visites de fin d'année draîneront des journalistes, c'est certain : c'est un de leurs mérites, tout en permettant aux autorités de rencontrer, souvent sans filtre, les combattants de première ligne.
D'autres journalistes, déjà, ont prévu de faire du fond, de passer du temps : saluons leur investissement (2). Les balles qui tuent les soldats peuvent aussi tuer des journalistes, c'est pareil pour les IED.
La neige qui passionne plus que la mort de deux soldats ? Tirez-vos conclusions.
(1) dans le métier on dit : "une actu chasse l'autre".
(2) et évitons donc, ainsi, les généralisations faciles sur les journalistes.
NB : vraisemblablement par souci de précision, le Sirpa Terre me fait remarquer ce soir que M6 et France 2 -qui n'étaient pas évoqués dans ce post- ont dès le vendredi soir diffusé la "photo et quelques mots" sur le capitaine Dupin, respectivement à 19h53 (soit... 8 minutes après le début du "6 minutes") et 20h09 (donc neuf minutes après le début). Ces quelques mots ne constituent, cependant, qu'un insert, et pas un "sujet", au sens où nous l'entendons, dans notre métier.
TF1 a choisi d'attendre le... lendemain pour évoquer ensemble les deux soldats morts dans les 24 heures, diffusant son sujet à 20h18 si l'on en croit la chronologie que m'a fournie l'armée de terre. C'est donc... 18 minutes après le début du "20 heures". Dans le journalisme, et particulièrement les journaux télévisés, existe une hiérarchie de l'information. Là encore, je vous laisse tirer vos conclusions.
Cela a profondément ému, d'autant plus que l'on remarque que cette sous-évocation concerne les mass media les plus écoutés.
Cette situation peut sembler d'autant plus incompréhensible que désormais, les services de communication de l'armée transmettent les biographies et photos des morts assez rapidement, une fois les familles informées de la perte de leur proche.
Dans le cas du capitaine Dupin (2e REG), cette information a été transmise à 20h56, c'est donc trop tard pour le 20 heures de ce vendredi soir. Et traditionnellement, les médias ne reviennent pas le lendemain dans l'actualité de la veille (1).
Dans le cas du SM Lefort, la nouvelle était connue dès 16 heures, et à 17h37, la marine mettait en ligne biographie et photo du commando marine en ligne sur son site. Donc suffisamment pour les journaux du samedi soir. L'ECPAD avait même proposé à la presse des images infrarouges d'archives : prises par un drone, elles montraient une opération de forces spéciales, comme celle dans laquelle a péri le commando de Trépel. Une "pépite", donc, mais pas employée.
Les morts des forces spéciales en Afghanistan, entre 2004 et 2006, sont intervenues dans le silence médiatique quasi-total : à l'époque, c'est le ministère qui avait fait ce choix. Des familles en ont souffert, et en souffrent encore aujourd'hui.
On le sait, en ce mois de décembre 2010, le choix rédactionnel s'est finalement plutôt concentré, sur la neige. L'Afghanistan est sans doute jugé trop anxiogène pour le téléspectateur qui se prépare à fêter Noël.
Malgré la réouverture de la Kapisa à la presse (début décembre), peu de journalistes s'y sont pressé. Alors que depuis janvier, pourtant, on entendait des plaintes de confrères expliquant que c'était une entrave, etc.
Les visites de fin d'année draîneront des journalistes, c'est certain : c'est un de leurs mérites, tout en permettant aux autorités de rencontrer, souvent sans filtre, les combattants de première ligne.
D'autres journalistes, déjà, ont prévu de faire du fond, de passer du temps : saluons leur investissement (2). Les balles qui tuent les soldats peuvent aussi tuer des journalistes, c'est pareil pour les IED.
La neige qui passionne plus que la mort de deux soldats ? Tirez-vos conclusions.
(1) dans le métier on dit : "une actu chasse l'autre".
(2) et évitons donc, ainsi, les généralisations faciles sur les journalistes.
NB : vraisemblablement par souci de précision, le Sirpa Terre me fait remarquer ce soir que M6 et France 2 -qui n'étaient pas évoqués dans ce post- ont dès le vendredi soir diffusé la "photo et quelques mots" sur le capitaine Dupin, respectivement à 19h53 (soit... 8 minutes après le début du "6 minutes") et 20h09 (donc neuf minutes après le début). Ces quelques mots ne constituent, cependant, qu'un insert, et pas un "sujet", au sens où nous l'entendons, dans notre métier.
TF1 a choisi d'attendre le... lendemain pour évoquer ensemble les deux soldats morts dans les 24 heures, diffusant son sujet à 20h18 si l'on en croit la chronologie que m'a fournie l'armée de terre. C'est donc... 18 minutes après le début du "20 heures". Dans le journalisme, et particulièrement les journaux télévisés, existe une hiérarchie de l'information. Là encore, je vous laisse tirer vos conclusions.
Alain Juppé à la rencontre de la "Général de Gaulle"
Le ministre de la Défense est attendu le 20 janvier prochain matin pour aller rencontrer les auditeurs de l'école de Guerre (encore CID pour quelques jours). Ces derniers ont choisi comme nom de promotion celui de "Génral de Gaulle", un nom emblématique alors que l'école reprend, donc, son appellation d'origine. Un souhait, dit-on, du CEMA, mais aussi de génération d'officiers.
La re-création officielle de l'école de Guerre a dû patienter quelques semaines, le temps d'accorder les agendas des personnalités attendues ce jour-là.
La re-création officielle de l'école de Guerre a dû patienter quelques semaines, le temps d'accorder les agendas des personnalités attendues ce jour-là.
Sous les pins de la BA
Le CPA20 dispose désormais d'un chant de circonstance, intitulé "Sous les pins de la BA". Le dernier couplet :
"Vous qui regardez passer ces gars bronzés
Sur les pistes et les sentiers
l'Oeil aux aguets
et de Kandahar jusqu'en Kapisa
Dans les coups durs ils sont toujours là
Et les Talibans ne pourront résister
Devant l'assaut du 20 au paquet".
A noter que le chant est de saison. L'ALAT, qui n'en disposait pas, depuis 1954, a également récemment écrit le sien.
"Vous qui regardez passer ces gars bronzés
Sur les pistes et les sentiers
l'Oeil aux aguets
et de Kandahar jusqu'en Kapisa
Dans les coups durs ils sont toujours là
Et les Talibans ne pourront résister
Devant l'assaut du 20 au paquet".
A noter que le chant est de saison. L'ALAT, qui n'en disposait pas, depuis 1954, a également récemment écrit le sien.
Des Exocet pour les Horizon
La DGA a accepté jeudi les quatre premiers missiles Exocet MM40 Exocet Block 3 destinés à la marine. Les Horizon seront prioritairement équipées, avec, vraisemblablement, le Chevalier-Paul en primeur, le Forbin étant engagé avec le groupe aéronaval en Océan Indien.
Sauf erreur, c'est le Chevalier-Paul qui avait effectué le premier tir de block 3.
Ce missile entièrement nouveau voit une portée doublée, par rapport à la génération précédente.
Les livraisons sont prévues, théoriquement, jusqu'en 2013.
Sauf erreur, c'est le Chevalier-Paul qui avait effectué le premier tir de block 3.
Ce missile entièrement nouveau voit une portée doublée, par rapport à la génération précédente.
Les livraisons sont prévues, théoriquement, jusqu'en 2013.
mercredi 22 décembre 2010
Le PM décore cinq blessés d'Afghanistan (actualisé)
Le Premier ministre François Fillon a reçu hier des soldats blessés en Afghanistan, et décoré cinq d'entre eux. Le CBA Stéphane Caffaro (21e RIMa), blessé le 18 septembre 2010 par des éclats de mortier sur la FOB Kutchbach (avec perte consécutive de son pied droit) a été fait chevalier de la Légion d'Honneur. Le MDA (médecin capitaine) Sébastien Sicard (126e RI) avait été polytraumatisé le 21 juillet 2009 : le Premier ministre l'a également fait chevalier. Ce médecin avait sauté sur un IED en vallée de Tangi : nous vous en avions parlé à l'époque.
Trois autres militaires reçoivent la médaille militaire. Le MCH Erwann Camel, du 1er RHP, a perdu sa jambe droite dans l'accident de son blindé, le 25 juin 2010, tout comme le SGT Vincent Poirot, un commando lui aussi blessé à la jambe le 27 septembre 2010 lors d'une infiltration. Le CCH Alexandre Delot (21e RIMa) a été atteint le 23 août dernier au visage par un tir fratricide, en Kapisa.
Le Premier ministre était allé, déjà, visiter des blessés fin octobre.
Trois autres militaires reçoivent la médaille militaire. Le MCH Erwann Camel, du 1er RHP, a perdu sa jambe droite dans l'accident de son blindé, le 25 juin 2010, tout comme le SGT Vincent Poirot, un commando lui aussi blessé à la jambe le 27 septembre 2010 lors d'une infiltration. Le CCH Alexandre Delot (21e RIMa) a été atteint le 23 août dernier au visage par un tir fratricide, en Kapisa.
Le Premier ministre était allé, déjà, visiter des blessés fin octobre.
Narcy 1ère classe
Jean-Claude Narcy, commentateur du 14-juillet sur TF1, sera fait 1ère classe d'honneur de la légion, le 21 janvier prochain. En juillet, le rédacteur en chef du Figaro Magazine, Etienne de Montéty, avait déjà été élevé à cette distinction.
mardi 21 décembre 2010
Trois commandos d'Uzbeen décorés
Trois commandos du CPA 20 ont été décorés cet après-midi de la médaille de la défense nationale, pour la mission qu'ils avaient accomplie le 18 août 2008, il y a déjà plus de deux ans (1). "Vous avez fait honneur à l'armée de l'air" a estimé le colonel Philippe Tannou, commandant la BAFSI, brigade du commandement de la force aérienne qui regroupe notamment les CPA conventionnels. Premier commandant du CPA20 à la fin des années 50, le général Lajoux a acquiescé, constatant l'engagement de la nouvelle génération.
Les commandos du CPA20 effectuent en moyenne un déploiement -désormais à six mois- en Afghanistan par an, une cadence donc très soutenue. Les plus anciens ont déjà cinq à six mandats à leur actif sur ce théâtre.
(1) deux équipes du CPA20 avaient été engagés sur les hauts de la vallée, les 18 et 19 août 2008.
Les commandos du CPA20 effectuent en moyenne un déploiement -désormais à six mois- en Afghanistan par an, une cadence donc très soutenue. Les plus anciens ont déjà cinq à six mandats à leur actif sur ce théâtre.
(1) deux équipes du CPA20 avaient été engagés sur les hauts de la vallée, les 18 et 19 août 2008.
In mémoriam, à Lorient et Saint Christols
Alain Juppé présidera deux cérémonies militaires, mercredi et jeudi, en l'honneur des soldats (1) tués en Afghanistan vendredi et samedi. Il sera à Lorient demain après-midi, avec le chef d'état-major de la marine, pour honorer le SM Jonathan Lefort, 28 ans (2), puis avec le CEMAT, à Saint-Christols, jeudi, pour la mémoire du capitaine Bénoît Dupin, 34 ans. Le capitaine Dupin, originaire de la région de Tours, était marié, et avait un enfant de 4 ans.
Les deux cérémonies ont été ouvertes à la presse, ce qui n'est pas systématique.
(1) leurs biographies sont visibles ici et ici.
(2) le SM Lefort serait lui-même fils de commando marine, ce que la marine nationale n'a pas pu nous confirmer.
Les deux cérémonies ont été ouvertes à la presse, ce qui n'est pas systématique.
(1) leurs biographies sont visibles ici et ici.
(2) le SM Lefort serait lui-même fils de commando marine, ce que la marine nationale n'a pas pu nous confirmer.
Co-co-rico dans les coms
Depuis un peu plus d'une semaine, les forces françaises en Afghanistan déploient un Satmove, une première opérationnelle pour une armée européenne souligne-t-on chez les militaires. Le Satmove (contraction de Satcom on the move) est une réalisation de Thales, prévue pour permettre les communications en roulant.
C'est une capacité précieuse en Afghanistan où les montagnes et les perturbations diverses, imprévisibles, rendent souvent obligatoires le recours au Satcom. Or, la quasi-totalité des Satcom nécessitent de ne pas bouger l'antenne (1) pour fonctionner, donc le véhicule qui l'héberge. L'électronicien a résolu cette contrainte. Dix Venus, système global de transmissions voix/données, seront donc opérationnels d'ici la fin du printemps, un onzième restant à Canjuers pour l'instruction.
Le premier déploiement opérationnel de Venus a eu lieu le 9 décembre, en Kapisa.
La transformation des véhicules est effectuée par la TF Niel et la STAT.Le budget de cette urgence opérationnelle serait inférieur à moins de 4 MEUR.
(1) les statistiques de l'ISAF laissent entendre qu'un véhicule à l'arrêt plus de 15 minutes a toutes les chances de se faire tiquer.
C'est une capacité précieuse en Afghanistan où les montagnes et les perturbations diverses, imprévisibles, rendent souvent obligatoires le recours au Satcom. Or, la quasi-totalité des Satcom nécessitent de ne pas bouger l'antenne (1) pour fonctionner, donc le véhicule qui l'héberge. L'électronicien a résolu cette contrainte. Dix Venus, système global de transmissions voix/données, seront donc opérationnels d'ici la fin du printemps, un onzième restant à Canjuers pour l'instruction.
Le premier déploiement opérationnel de Venus a eu lieu le 9 décembre, en Kapisa.
La transformation des véhicules est effectuée par la TF Niel et la STAT.Le budget de cette urgence opérationnelle serait inférieur à moins de 4 MEUR.
(1) les statistiques de l'ISAF laissent entendre qu'un véhicule à l'arrêt plus de 15 minutes a toutes les chances de se faire tiquer.
lundi 20 décembre 2010
Le mamouth qui valait 5 millions (1)
Ce blog a franchi aujourd'hui la barre des 5 millions de visites depuis ses débuts, le 20 avril 2009. La cadence actuelle se situe entre 15 et 22.000 pages lues quotidiennement, soit entre 470 et 500.000 par mois. La limite haute étant malheureusement atteinte lorsque des évènements graves se produisent en opérations (crashs, morts de soldats).
Parmi les articles les plus lus figurent, toujours en tête, l'annonce du départ de Pilippe Tanguy, suivi de deux posts consacrés au crash du Rafale Marine, un à l'évolution du portage à Djibouti et enfin, à une évocation de l'A330 présidentiel.
La moyenne des posts excède toujours les 100 par mois, avec une petite baisse ce mois-ci, liée à une série de reportages qui m'auront un peu éloigné du clavier.
Les motivations d'intérêt des lecteurs de ce blog, pour ceux qui m'en parlent, demeurent la diversité des thèmes abordés, la réactivité à l'actualité et l'impartialité du traitement.
Je ne peux faire qu'une promesse pour 2011 : rien de tout cela ne changera, l'an prochain.
La ligne ne changera pas non plus : évoquer l'action des acteurs -connus et moins connus- de cette grande sphère défense.
Pour vos réactions, toujours la même adresse : tanguy_press @ yahoo.fr (enlever les espaces avant et après le @).
Merci de votre soutien à toutes et tous.
(1) j'espère que le colonel Steve Austin me pardonnera cette crise d'orgueil tout à fait momentanée.
Parmi les articles les plus lus figurent, toujours en tête, l'annonce du départ de Pilippe Tanguy, suivi de deux posts consacrés au crash du Rafale Marine, un à l'évolution du portage à Djibouti et enfin, à une évocation de l'A330 présidentiel.
La moyenne des posts excède toujours les 100 par mois, avec une petite baisse ce mois-ci, liée à une série de reportages qui m'auront un peu éloigné du clavier.
Les motivations d'intérêt des lecteurs de ce blog, pour ceux qui m'en parlent, demeurent la diversité des thèmes abordés, la réactivité à l'actualité et l'impartialité du traitement.
Je ne peux faire qu'une promesse pour 2011 : rien de tout cela ne changera, l'an prochain.
La ligne ne changera pas non plus : évoquer l'action des acteurs -connus et moins connus- de cette grande sphère défense.
Pour vos réactions, toujours la même adresse : tanguy_press @ yahoo.fr (enlever les espaces avant et après le @).
Merci de votre soutien à toutes et tous.
(1) j'espère que le colonel Steve Austin me pardonnera cette crise d'orgueil tout à fait momentanée.
Un Rafale relâche à Mascate
Après le SEM n°2 de la 17F immobilisé à Kandahar du 1er au 13 décembre, c'est un Rafale Marine de la 12F engagé sur le théâtre afghan qui a séjourné, de façon totalement imprévue, du 10 au 19 décembre, à Mascate (sultanat d'Oman).
On n'a pas d'explications sur les motifs de cette présence. Pas de lien direct, en tout cas, avec des perspectives d'export un temps évoquées dans ce pays.
Le groupe aéronaval français devrait franchir incessamment les 200 missions depuis son engagement au-dessus de l'Afghanistan, et le millier d'heures de vol. Aucun tir n'a été effectué pour le moment, même si les chasseurs ont, par contre, procédé à plusieurs "shows of force".
On n'a pas d'explications sur les motifs de cette présence. Pas de lien direct, en tout cas, avec des perspectives d'export un temps évoquées dans ce pays.
Le groupe aéronaval français devrait franchir incessamment les 200 missions depuis son engagement au-dessus de l'Afghanistan, et le millier d'heures de vol. Aucun tir n'a été effectué pour le moment, même si les chasseurs ont, par contre, procédé à plusieurs "shows of force".
Le PR à Saint-Dizier
Le chef des armées prononcera ses voeux aux armées le 4 janvier en terre d'aviateurs, à Saint-Dizier (Haute-Marne). La BA 113 héberge une grosse trentaine de Rafale, et c'est là que le troisième escadron de Rafale (ou RAF3, alias le Normandie-Niémen) va prendre progressivement son envol.
Saint-Dizier est au coeur de l'engagement des forces aériennes : c'est un des socles de la dissuasion française, avec un escadron de Rafale apte à porter le feu nucléaire (1.91 Gascogne). Le 1.7 Provence a quant à lui été le premier escadron opérationnel de l'armée de l'air, déployé dès 2007 au-dessus de l'Afghanistan. Plus d'une vingtaine d'AASM et de GBU-12 ont déjà été tirés par ses appareils sur ce théâtre.
C'est enfin l'illustration de l'essor apporté par une base militaire, dans une zone économique désindustrialisée.
Saint-Dizier est au coeur de l'engagement des forces aériennes : c'est un des socles de la dissuasion française, avec un escadron de Rafale apte à porter le feu nucléaire (1.91 Gascogne). Le 1.7 Provence a quant à lui été le premier escadron opérationnel de l'armée de l'air, déployé dès 2007 au-dessus de l'Afghanistan. Plus d'une vingtaine d'AASM et de GBU-12 ont déjà été tirés par ses appareils sur ce théâtre.
C'est enfin l'illustration de l'essor apporté par une base militaire, dans une zone économique désindustrialisée.
Niel passe les 50 convois
La TF Niel a franchi en fin de semaine le cap des 50 convois logistiques sur le théâtre afghan, depuis son arrivée sur le théâtre afghan, le 8 octobre. Ces convois se sont intensifiés avec la fin de l'année, et les colis envoyés aux soldats par leurs familles pour Noël. Tout ce qui est nécessaire au bon fonctionnement des COP et FOB est transporté par des véhicules logistiques désormais blindés, à l'image du Scania fabriqué à Angers, dont 22 exemplaires furent commandés en urgence extrême pour protéger les convoyeurs.
On se rappellera que certains, députés, journalistes, avaient noté avec étonnement ces dernières années le faible niveau de protection des logisticiens, qui devaient disposer leurs frags sur leur fenêtre faute de mieux : ceci était encore largement visible fin 2008 (1).
La TF Niel, la moins connue des cinq présentes sur le théâtre afghan, est formée autour du 3e RMAT, et regroupe plus de 450 spécialistes. Commandé par le colonel Vincent Duthoit, ce bataillon regroupe quatre entités principales : un escadron de commandement, intégrant des effectifs du commissariat et des Essences, un escadron de circulation et transport chargé des convois, le rôle 3 hospitalier, et le sous-groupement de maintenance adaptée au théâtre (SGMAT), poumon de l'adaptation réactive et de la disponibilité des matériels. Ce dernier présente la spécificité d'héberger des spécialistes très pointus en matériel (transmissions, optronique, armement...) et d'être commandé par un capitaine brevetée parachutiste, qui avait commencé comme simple EVAT il y a 15 ans au 35e RAP.
(1) Les insurgés qui tirent sur les convois sont les mêmes qui tirent sur les fantassins : ces derniers ne travaillent pourtant pas en camions bâchés...
On se rappellera que certains, députés, journalistes, avaient noté avec étonnement ces dernières années le faible niveau de protection des logisticiens, qui devaient disposer leurs frags sur leur fenêtre faute de mieux : ceci était encore largement visible fin 2008 (1).
La TF Niel, la moins connue des cinq présentes sur le théâtre afghan, est formée autour du 3e RMAT, et regroupe plus de 450 spécialistes. Commandé par le colonel Vincent Duthoit, ce bataillon regroupe quatre entités principales : un escadron de commandement, intégrant des effectifs du commissariat et des Essences, un escadron de circulation et transport chargé des convois, le rôle 3 hospitalier, et le sous-groupement de maintenance adaptée au théâtre (SGMAT), poumon de l'adaptation réactive et de la disponibilité des matériels. Ce dernier présente la spécificité d'héberger des spécialistes très pointus en matériel (transmissions, optronique, armement...) et d'être commandé par un capitaine brevetée parachutiste, qui avait commencé comme simple EVAT il y a 15 ans au 35e RAP.
(1) Les insurgés qui tirent sur les convois sont les mêmes qui tirent sur les fantassins : ces derniers ne travaillent pourtant pas en camions bâchés...
dimanche 19 décembre 2010
Après l'attaque de Bedraou
L'exposé, sur le site internet de l'EMA, des faits qui ont conduit à la mort du SM Jonathan Lefort contient quelques précisions nouvelles, traduisant une communication désormais décomplexée, même si elle reste, par principe, prudente.
D'abord ce récit reconnaît l'évidence : pour la première fois, l'engagement de forces spéciales en Afghanistan est officiellement évoqué, même si, tradition oblige, il n'est ni détaillé, ni quantifié. Et pas plus localisé dans l'AOR de la brigade La Fayette. Dès les jours qui avaient suivi l'enlèvement de deux journalistes de France 3, le 30 décembre 2009, un fort parti de forces spéciales avait rallié l'Afghanistan. Son volume a fortement varié, au cours des mois, son missionnement aussi. Les forces spéciales représentent une sorte de couteau suisse particulièrement utile, vu le nombre de situations tactiques à gérer en Afghanistan, et le fait que les moyens (budgétaires) sont taillés au plus près. Ils constituent par ailleurs une alternative puissante dans la gestion des opérations.
Leur emploi aura vraisemblablement permis d'épargner de nombreuses vies. Françaises, mais aussi afghanes.
Depuis des années, les patrons de GTIA reconnaissaient les limitations de leurs outils, pour lutter contre le terrorisme, un métier typiquement dans le spectre des forces spéciales. Les contributeurs majeurs de la coalition l'avaient bien perçu, en déployant, depuis belle lurette, leurs propres forces spéciales. Le général Georgelin était farouchement contre, opposition qui se doublait de relations particulièrement difficiles avec le GCOS d'alors. La conjonction des astres, avec un CEMA plus pragmatique, et un GCOS issu de l'interarmées, a permis une remise en selle des forces spéciales. Ces dernières s'avérant particulièrement adaptées à la "nouvelle" donne afghane : situations tactiques particulières, nécessité politique de réduire la facture afghane -budgétairement et en vie humaines-
Les FS déploient, c'est connu, un matériel particulier, mais de moins en moins spécifique, du fait du processus d'adaptation réactive engagé avec l'Afghanistan. Qui fait du chef de section d'infanterie un homme déjà bien équipé en moyen de feux (VAB TOP 12,7 et LGA 40 mm le cas échéant) et de vision de nuit.
Des matériels jusqu'alors réservés aux FS sont désormais aussi utilisés par les sections d'infanterie : fusil de précision HK417, mitraillleuses Minimi 7,62mm. Les forces conventionnelles ont aussi, sans toujours le savoir, profité des retex de l'engagement Ares, notamment en matière de médecine de l'avant (mise au point de la trousse individuelle du combattants, nouveaux matériels pour les équipes médicales).
On le sait aussi, les FS ont une aptitude particulière à la maîtrise de la violence, à la furtivité et à la réversibilité. Leurs modes d'infiltration sont aussi adaptés à bien des situations.
Leur niveau d'aguerrissement et de foudroyance permettant, par ailleurs, un niveau de résultat supérieur. 20 insurgés sont d'ailleurs restés sur le tapis, en vallée de Bedraou, avec le concours des moyens aériens français et américains. En pleine nuit.
Là aussi, une variation de la communication opérationnelle, qui évitait, jusqu'à maintenant, d'évoquer la réalité des bilans des combats.
D'abord ce récit reconnaît l'évidence : pour la première fois, l'engagement de forces spéciales en Afghanistan est officiellement évoqué, même si, tradition oblige, il n'est ni détaillé, ni quantifié. Et pas plus localisé dans l'AOR de la brigade La Fayette. Dès les jours qui avaient suivi l'enlèvement de deux journalistes de France 3, le 30 décembre 2009, un fort parti de forces spéciales avait rallié l'Afghanistan. Son volume a fortement varié, au cours des mois, son missionnement aussi. Les forces spéciales représentent une sorte de couteau suisse particulièrement utile, vu le nombre de situations tactiques à gérer en Afghanistan, et le fait que les moyens (budgétaires) sont taillés au plus près. Ils constituent par ailleurs une alternative puissante dans la gestion des opérations.
Leur emploi aura vraisemblablement permis d'épargner de nombreuses vies. Françaises, mais aussi afghanes.
Depuis des années, les patrons de GTIA reconnaissaient les limitations de leurs outils, pour lutter contre le terrorisme, un métier typiquement dans le spectre des forces spéciales. Les contributeurs majeurs de la coalition l'avaient bien perçu, en déployant, depuis belle lurette, leurs propres forces spéciales. Le général Georgelin était farouchement contre, opposition qui se doublait de relations particulièrement difficiles avec le GCOS d'alors. La conjonction des astres, avec un CEMA plus pragmatique, et un GCOS issu de l'interarmées, a permis une remise en selle des forces spéciales. Ces dernières s'avérant particulièrement adaptées à la "nouvelle" donne afghane : situations tactiques particulières, nécessité politique de réduire la facture afghane -budgétairement et en vie humaines-
Les FS déploient, c'est connu, un matériel particulier, mais de moins en moins spécifique, du fait du processus d'adaptation réactive engagé avec l'Afghanistan. Qui fait du chef de section d'infanterie un homme déjà bien équipé en moyen de feux (VAB TOP 12,7 et LGA 40 mm le cas échéant) et de vision de nuit.
Des matériels jusqu'alors réservés aux FS sont désormais aussi utilisés par les sections d'infanterie : fusil de précision HK417, mitraillleuses Minimi 7,62mm. Les forces conventionnelles ont aussi, sans toujours le savoir, profité des retex de l'engagement Ares, notamment en matière de médecine de l'avant (mise au point de la trousse individuelle du combattants, nouveaux matériels pour les équipes médicales).
On le sait aussi, les FS ont une aptitude particulière à la maîtrise de la violence, à la furtivité et à la réversibilité. Leurs modes d'infiltration sont aussi adaptés à bien des situations.
Leur niveau d'aguerrissement et de foudroyance permettant, par ailleurs, un niveau de résultat supérieur. 20 insurgés sont d'ailleurs restés sur le tapis, en vallée de Bedraou, avec le concours des moyens aériens français et américains. En pleine nuit.
Là aussi, une variation de la communication opérationnelle, qui évitait, jusqu'à maintenant, d'évoquer la réalité des bilans des combats.
Histoires d'Aéro (7) : des Marins libres
L’aéronavale poursuit une double évolution, sous les couleurs de Vichy, où elle s’oppose aux alliés, en Afrique et au Moyen-Orient. Et en Grande-Bretagne, où le groupe de chasse (340 Sqn) Ile-de-France, formé sur Spitfire le 16 novembre 1941 à Turnhouse compte une forte proportion de marins (un an plus tard, les marins laisseront les aviateurs de l’armée de l’Air entre eux) : majoritaires chez les mécaniciens, et avec quatre pilotes, dont le premier commandant (français) de l’escadron, le LV Philippe de Scitivaux de Greische (1). L’officier prend ses fonctions le 1er février 1942, et est abattu le 10 avril 1942 à proximité de Boulogne-sur-Mer, lors du premier affrontement d’ampleur avec les Allemands.
Trois autres –l’officier Roland Claude et les sous-officiers pilotes Francis Delery et Gaston Kerlan- sont embarqués avec le 807 Sqn et combattent, sur SeaFire, depuis les porte-avions Indomitable et Battler.
(1) Fils d’un officier de cavalerie tué en 1914, Philippe de Scitivaux de Greische entre à l’école navale en 1931, et est breveté pilote en 1937. Il combat les Allemands avec l’escadrille AC1, et obtient une victoire sur un trimoteur allemand, mais est blessé, le 10 mai 1940, réussissant néanmoins à ramener son appareil et ses deux membres d’équipages à la base. Soigné à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, il doit s’enfuir devant l’avancée allemande, à bord d’un chalutier belge. Revenu en France, il est menacé et rallie Londres en juillet, via Bayonne et Gibraltar.
A 29 ans, il devient aide de camp de l’amiral Muselier, chef des FNFL, puis il est affecté dans un squadron anglais, le 245 Sqn, à partir du 1er octobre, puis, au 253 Sqn, de fin novembre à la fin mars 1941. Il rallie ensuite les 249, 242 puis 615 Sqn. En septembre 1941, il a abattu trois avions allemands, coulé deux bateaux. En novembre 1941, il est à la tête d’un des trois flights (escadrilles) du tout nouveau 340 Sqn, le groupe de chasse « Ile de France ». Il succède à sa tête au squadron leader Keith Lofts, le 31 janvier 1942.
Abattu le 10 avril 1942 au dessus de Condette (Pas-de-Calais), il est fait prisonnier et envoyé dans un oflag –dont il tente de s’évader- après quatre mois d’hôpital, à nouveau transféré dans un oflag plus dur, en Silésie. La troisième tentative d’évasion sera la bonne, en février 1945, et il réussit à rallier Paris, et reprend les missions comme si rien ne s’était passé.
Après-guerre, il commande l’aéronavale français aux Etats-Unis, où sont formés une partie des pilotes, puis la base aéronavale de Port-Lyautey, puis il commande le porte-avions Bois-Belleau, en 1957-1958. Il terminera sa carrière en 1971, comme vice-amiral d’escadre.
Il est compagnon de la Libération, comme son frère aîné, qui fut, lui, pilote dans l’armée de l’Air, et reçut six citations sur sa croix de guerre. La Grande-Bretagne l’a également décoré de la Distinguished Flying Corps (DFC)
Trois autres –l’officier Roland Claude et les sous-officiers pilotes Francis Delery et Gaston Kerlan- sont embarqués avec le 807 Sqn et combattent, sur SeaFire, depuis les porte-avions Indomitable et Battler.
(1) Fils d’un officier de cavalerie tué en 1914, Philippe de Scitivaux de Greische entre à l’école navale en 1931, et est breveté pilote en 1937. Il combat les Allemands avec l’escadrille AC1, et obtient une victoire sur un trimoteur allemand, mais est blessé, le 10 mai 1940, réussissant néanmoins à ramener son appareil et ses deux membres d’équipages à la base. Soigné à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, il doit s’enfuir devant l’avancée allemande, à bord d’un chalutier belge. Revenu en France, il est menacé et rallie Londres en juillet, via Bayonne et Gibraltar.
A 29 ans, il devient aide de camp de l’amiral Muselier, chef des FNFL, puis il est affecté dans un squadron anglais, le 245 Sqn, à partir du 1er octobre, puis, au 253 Sqn, de fin novembre à la fin mars 1941. Il rallie ensuite les 249, 242 puis 615 Sqn. En septembre 1941, il a abattu trois avions allemands, coulé deux bateaux. En novembre 1941, il est à la tête d’un des trois flights (escadrilles) du tout nouveau 340 Sqn, le groupe de chasse « Ile de France ». Il succède à sa tête au squadron leader Keith Lofts, le 31 janvier 1942.
Abattu le 10 avril 1942 au dessus de Condette (Pas-de-Calais), il est fait prisonnier et envoyé dans un oflag –dont il tente de s’évader- après quatre mois d’hôpital, à nouveau transféré dans un oflag plus dur, en Silésie. La troisième tentative d’évasion sera la bonne, en février 1945, et il réussit à rallier Paris, et reprend les missions comme si rien ne s’était passé.
Après-guerre, il commande l’aéronavale français aux Etats-Unis, où sont formés une partie des pilotes, puis la base aéronavale de Port-Lyautey, puis il commande le porte-avions Bois-Belleau, en 1957-1958. Il terminera sa carrière en 1971, comme vice-amiral d’escadre.
Il est compagnon de la Libération, comme son frère aîné, qui fut, lui, pilote dans l’armée de l’Air, et reçut six citations sur sa croix de guerre. La Grande-Bretagne l’a également décoré de la Distinguished Flying Corps (DFC)
samedi 18 décembre 2010
In memoriam : SM Jonathan Lefort
Un troisième opérateur d'Alfusco perd la vie en Afghanistan. Le second maître Jonathan Lefort, 28 ans, y assurait son troisième déploiement, dans le cadre d'un détachement interarmées.
Ce commando chevronné s'était engagé à 18 ans, en décembre 2000, comme fusilier marin, et avait rejoint le GFM de Brest. Moins de deux ans plus tard, il réussit avec succès le très éprouvant stage commando, et intègre Jaubert, où il servira près de sept ans.
En 2005, il avait participé à une mission de contrôle des pêches dans les TAAF, à l'époque où les pêcheurs de la Réunion voyaient la ressource en légine pillée par des prédateurs asiatiques.
La marine livre rarement des détails sur le parcours opérationnel de ses commandos, que ce soit sur des missions marine, ou COS. Qui l'a vraisemblablement emmené en Côte d'Ivoire, à une date indéterminée.
On sait cependant c'est à ce moment, vers 2005, qu'il est déployé une première fois en Afghanistan. On lui attribue à l'issue la prestigieuse croix de la valeur militaire avec étoile de bronze.
Son deuxième engagement en Afghanistan l'amène à la Commando School -armée successivement par les commandos du 1er RPIMa, d'Alfusco et du CPA10-. Quoique ces missions soient principalement axés sur la formation académique et pratique, il se retrouve "pris sous le feu d'insurgés" indique la marine. "Grâce à son sang froid et sa juste appréciation de la situation, son groupe repousse les insurgés". Son professionalisme lui vaut une deuxième citation sur sa CVM.
C'est sous les couleurs de Trépel, qu'il a rejoint en septembre 2009, qu'il se déploie en Afghanistan pour la troisième fois, en 2010, à partir d'une date indéterminée.
L'IJC annonçait sa mort, sans le nommer, à 3h06 ce matin -heure de Paris-. Peu après 16 heures, le ministre de la Défense a rendu hommage à "l'héroïsme" de ce marin.
Un commando marine tué en Bedraou
Vallée de Bedraou, lors de l'opération Bedraou 3, menée par le 8e RPIMa, en 2008. Un calme trompeur (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Un commando marine est tombé au champ d'honneur, en Afghanistan. Le second maître Jonathan Lefort, un membre du commando Trépel, a été tué peu après minuit, et un autre opérateur de Trépel a aussi été blessé. On ignore son état actuel.
L'attaque s'est déroulée dans la vallée de Bedraou (Kapisa), précisément celle où deux marsouins du 21e RIMa étaient déjà morts en août dernier.
On sait peu de choses sur les conditions dans lesquelles les commandos français se sont opposés aux insurgés. Vu le créneau horaire, ils pourraient avoir été engagés lors de l'infiltration préalable à un STU (search task unit).
Un tel STU avait été malencontreusement détaillé lors d'une présentation publique, dans le courant de cette année. Une des nombreuses fuites qui constitue le fil d'ariane, levant le voile sur la présence de forces spéciales.
Comme en écho, un sergent du 1er RPIMa avait par ailleurs été blessé il y a deux mois, en Afghanistan, si l'on en croit Sud-Ouest.
Une task force entière, baptisée du nom d'un massif local, regrouperait tous les talents, si l'on en croit un lettre d'information ... de l'armée.
Officiellement, pourtant, la ligne n'a pas changé. Les forces spéciales n'effectuent plus de missions opérationnelles, hormis la formation des FS de l'ANA, depuis 2007. C'est également le cas pour la contribution du 4e RHFS, qui assure en Afghanistan une mission conventionnelle, et non du ressort du COS, entend-on.
Rappelons enfin que les commandos marine figurent parmi les premiers éléments français engagés en Afghanistan, dès l'automne 2001, avec le commando Hubert.
Dès 2003, les marins participaient aussi au détachement Arès, près de Spin Boldak, puis dans la région de Jalalabad. Le premier maître Loïc Le Page, fils du créateur du COS, et chef d'escouade au commando Trépel, était mort le 4 mars 2006, les armes à la main. Son frère d'armes, l'infirmier commando Frédéric Paré, avait quant à lui succombé le 25 août 2006 des suites d'une attaque par IED. Ces deux hommes étaient les derniers morts enregistrés dans les rangs des commandos en opérations outremer.
Cependant, les commandos n'auront jamais totalement déserté le pays. A l'été 2008, des éléments d'Hubert étaient par exemple engagés en Agfhanistan. Déjà, à l'époque, en Kapisa
Les couleurs de Trépel (doct JM Tanguy).
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La vallée de Tagab (encore)
Un checkpoint franco-afghan a été prise sous le feu d'un sniper insurgé, hier, signale un communiqué de l'IJC diffusé aujourd'hui. Le document localise l'attaque en vallée de Tagab, sans plus de précisions. Le débit du feu ennemi a été "nourri" précise-t-on par ailleurs. L'absence de réponse de la part de la coalition est liée à "la présence de civils" sur place apprend-on aussi. Les insurgés ont alors utilisé des RPG, ce qui a fait détaler les civils présents sur place.
Les forces du checkpoint ont alors pu riposter plus efficacement. Le bilan évoque d'ailleurs, ce qui est rare, la mort d'au moins cinq insurgés.
Les forces du checkpoint ont alors pu riposter plus efficacement. Le bilan évoque d'ailleurs, ce qui est rare, la mort d'au moins cinq insurgés.
In memoriam : Cne Benoît Dupin
Le capitaine Benoît Dupin, commandant d'unité de la 3e compagnie du 2e REG, déployée en Kapisa, était un ancien sous-officier du 2e RIMa. Ce militaire expérimenté et décrit comme "rigoureux" par l'armée de terre, hier, avait multiplié les opex, après son engagement, en 1997 : Tchad et Balkans.
En 2005, devenu officier, il avait rallié le 2e REG, comme chef de section, puis, depuis juin dernier, ce "chef charismatique" avait pris les commandes de la 3e compagnie qui se préparait au déploiement en Afghanistan, avec le 7e BCA et les appuis de la brigade alpine (93e RAM, 4e Chasseurs) et quelques extérieurs (CTA, 92e RI, 132e BCAT, 6e RG, 13e RG).
Ses légionnaires sont déployés sur les FOB Morales-Frazier (Nijrab) et Kutchbach (Tagab). Il assurent à la fois l'appui génie combat du GTIA Allobroges -qui perd ici son premier élément, depuis son déploiement, le mois dernier-, tout en fournissant également une équipe EOD, sous Aravis.
Un renfort EOD est fourni par les légionnaires du 1er REG.
Le capitaine Dupin est le 5e officier -et le 51e militaire, dont quatre issus du génie- à laisser la vie en Afghanistan. La Légion aura plus que payé son tribut, avec trois morts au 2e REP, deux morts au 2e REI.
15 militaires français sont morts cette année en Afghanistan, contre 11 en 2009.
En 2005, devenu officier, il avait rallié le 2e REG, comme chef de section, puis, depuis juin dernier, ce "chef charismatique" avait pris les commandes de la 3e compagnie qui se préparait au déploiement en Afghanistan, avec le 7e BCA et les appuis de la brigade alpine (93e RAM, 4e Chasseurs) et quelques extérieurs (CTA, 92e RI, 132e BCAT, 6e RG, 13e RG).
Ses légionnaires sont déployés sur les FOB Morales-Frazier (Nijrab) et Kutchbach (Tagab). Il assurent à la fois l'appui génie combat du GTIA Allobroges -qui perd ici son premier élément, depuis son déploiement, le mois dernier-, tout en fournissant également une équipe EOD, sous Aravis.
Un renfort EOD est fourni par les légionnaires du 1er REG.
Le capitaine Dupin est le 5e officier -et le 51e militaire, dont quatre issus du génie- à laisser la vie en Afghanistan. La Légion aura plus que payé son tribut, avec trois morts au 2e REP, deux morts au 2e REI.
15 militaires français sont morts cette année en Afghanistan, contre 11 en 2009.
Un officier du 2e REG tué en Alassay
Un 51e militaire français est mort hier : le capitaine Benoît Dupin, qui commandait la 3e compagnie du 2e REG. Cette compagnie est déployée à Tagab et Nijrab (Kapisa).
L'officier, âgé de 34 ans et père d'un jeune enfant, a été tué alors qu'il participait à une opération de reconnaissance, en vue de la construction prochaine d'un poste des forces de sécurité afghanes en vallée d'Alassay.
Ces postes sont essentiels pour mailler la main supply road (MSR), mais aussi les vallées plus difficiles encore, comme celle d'Alassay, qui héberge déjà trois COP (dont le COP Belda).
L'entrée de cette vallée, figurée par une rocaille en forme de crocodile, est l'objet de combats réguliers, souvent sporadiques, entre insurgés et forces françaises. Deux fois, la semaine dernière, les troupes françaises avaient été accrochées dans cette zone, à hauteur de Jalokheyl. D'abord lors de la conclusion d'un opération CIMIC, puis le lendemain, alors que "Jonquille" (SGTIA Bravo du BG Allobroges) assurait la protection de trois convois.
Une semaine plus tôt, les forces américaines, attaquées elles aussi, avaient répondu par une large batterie de moyens, dont les incontournables hélicoptères Kiowa Warrior. Un chasseur bombardier F-16 avait même engagé. Sept insurgés -au moins- avaient été éliminés.
L'officier, âgé de 34 ans et père d'un jeune enfant, a été tué alors qu'il participait à une opération de reconnaissance, en vue de la construction prochaine d'un poste des forces de sécurité afghanes en vallée d'Alassay.
Ces postes sont essentiels pour mailler la main supply road (MSR), mais aussi les vallées plus difficiles encore, comme celle d'Alassay, qui héberge déjà trois COP (dont le COP Belda).
L'entrée de cette vallée, figurée par une rocaille en forme de crocodile, est l'objet de combats réguliers, souvent sporadiques, entre insurgés et forces françaises. Deux fois, la semaine dernière, les troupes françaises avaient été accrochées dans cette zone, à hauteur de Jalokheyl. D'abord lors de la conclusion d'un opération CIMIC, puis le lendemain, alors que "Jonquille" (SGTIA Bravo du BG Allobroges) assurait la protection de trois convois.
Une semaine plus tôt, les forces américaines, attaquées elles aussi, avaient répondu par une large batterie de moyens, dont les incontournables hélicoptères Kiowa Warrior. Un chasseur bombardier F-16 avait même engagé. Sept insurgés -au moins- avaient été éliminés.
Le nouveau format du 6e RG
Avec 1.270 spécialistes du génie et... 10 compagnies, le 6e RG d'Angers est désormais bien au-dessus de la moyenne des régiments de l'armée de terre, même si c'est le 19e RG qui détient la palme en matière d'effectifs. Sa 3e compagnie contribue actuellement à l'Afghanistan, avec 140 militaires déployés, tandis que la 1ère, elle, est déployée en Guyane, dans le cadre de l'opération Harpie. La compagnie d'appui opère en Nouvelle-Calédonie, tandis que la 973e compagnie d'aide au déploiement opérationnel participe à Vigipirate, à Paris.
Avant les renforts liés à la réforme de la carte territoriale, le 6e RG ne comptait "que" 960 personnels.
Avant les renforts liés à la réforme de la carte territoriale, le 6e RG ne comptait "que" 960 personnels.
vendredi 17 décembre 2010
Le 3e Tigre
Après la task Force Tigre (27e BCA) et l'hélicoptère, un autre Tigre débarque en Afghanistan : le gilet pare-balles de la société Paul Boyé, commandé par la NAMSA avant l'été, comme ce blog l'avait, à l'époque, révélé. Ces livraisons visent à couvrir l'usure des gilets déjà en dotation : frag S3, CIRAS, Paracleete.
Il se différencie de ces derniers par la nouvelle couleur du gilet, similaire à celle de la terre afghane, et d'un double dispositif de largage de plaques.
Cette société avait déjà fourni des gilets pour l'Afghanistan, pour les commandos parachutistes de l'air (CPA).
Il se différencie de ces derniers par la nouvelle couleur du gilet, similaire à celle de la terre afghane, et d'un double dispositif de largage de plaques.
Cette société avait déjà fourni des gilets pour l'Afghanistan, pour les commandos parachutistes de l'air (CPA).
Un stock mis à jour en Surobi
Est-ce la baraka de début de mandat ? Après la découverte du stock d'armes de l'année, par le BG Bison, en juillet, des troupes afghanes et françaises -BG Richelieu ?- mettent la main sur un important agglomérat de munitions, réparti en plusieurs caches en Surobi.
Comme d'habitude, le stock, détaillé par le compte-rendu quotidien de l'IJC, est pour le moins composite : entre autres, 60 obus de mortier de 82 mm, 22 caisses à munitions de mitrailleuse lourde, 61 obus de 62 mm, 18.560 munitions de DCA, deux mines anti-personnel, 180 grenades de 40 mm, 8 charges pour RPG et 79 munitions sans recul.
Le génie a fait sauter ce stock sur place.
Comme d'habitude, le stock, détaillé par le compte-rendu quotidien de l'IJC, est pour le moins composite : entre autres, 60 obus de mortier de 82 mm, 22 caisses à munitions de mitrailleuse lourde, 61 obus de 62 mm, 18.560 munitions de DCA, deux mines anti-personnel, 180 grenades de 40 mm, 8 charges pour RPG et 79 munitions sans recul.
Le génie a fait sauter ce stock sur place.
jeudi 16 décembre 2010
TOA chez les Mousquetaires
Après le TOA du BG sud (1) la semaine dernière, c'est la TF Mousquetaire qui a connu sa passation de témoin, hier. Ce détachement interarmées, déjà majoritairement palois, l'est encore plus désormais puisque c'est le chef du 5e RHC qui commande cette force de 12 hélicoptères.
La base ALAT de Pau fournit entre autres le peloton de reconnaissance et de balisage (PRB), ainsi que les Tigre, Cougar et deux des trois Caracal, mis en oeuvre par les équipages des 5e RHC et 4e RHFS.
(1) Richelieu (Colonel Bruno Héluin) remplaçant Bison (Col Jérôme Goisque).
La base ALAT de Pau fournit entre autres le peloton de reconnaissance et de balisage (PRB), ainsi que les Tigre, Cougar et deux des trois Caracal, mis en oeuvre par les équipages des 5e RHC et 4e RHFS.
(1) Richelieu (Colonel Bruno Héluin) remplaçant Bison (Col Jérôme Goisque).
Factum sacrum, libera verba
Coup sur coup, Le Monde.fr publie deux tribunes relatives à l'Afghanistan. Après le CBA Cyril Leprêtre mardi (1), c'est l'ancien patron du 1er RPIMa, le colonel Eric Vidaud qui écrit, demain, sur un sujet de très forte actualité : la place que le pays doit consacrer aux blessés et aux cinquante soldats français morts en Afghanistan.
Un débat récemment ouvert par... la presse.
(1) un article dans la dernière livraison de la revue Inflexions, sous la signature du colonel Jean-Luc Cotard -communiquant qui a depuis quitté l'armée de terre- avait déjà évoqué la thématique développée cette la tribune du Monde.
Un débat récemment ouvert par... la presse.
(1) un article dans la dernière livraison de la revue Inflexions, sous la signature du colonel Jean-Luc Cotard -communiquant qui a depuis quitté l'armée de terre- avait déjà évoqué la thématique développée cette la tribune du Monde.
La Provence découpée
La première tôle de la troisième FREMM, la Provence, a été découpée hier à Lorient, en présence du CEMM et du PDG de DCNS, Patrick Boissier. Elle doit être livrée en 2005. La première FREMM, l'Aquitaine, doit être réceptionnée en 2012.
Des marsouins en liste
Une fois n'est pas coutume, l'infanterie de marine est bien représentée sur la "liste", document non officiel qui encre pourtant, sauf ultime accident, la carrière des futurs généraux. Entre autres y figurent le colonel Grégoire de Saint-Quentin, un EMA qui fut aussi le patron du 1er RPIMa, ainsi que le colonel Destremau, également EMA, ancien CDC du RICM.
Sans vraie surprise, ce serait aussi le cas du colonel François Lecointre (1), actuellement au cabinet du ministre de la défense. Figure emblématique de l'infanterie de marine, Lecointre commandait à Verbanja, en 1995, et l'homme a mené une carrière opérationnelle dense qui l'a mené du Golfe à l'Afrique, avant qu'il ne commande le 3e RIMa. C'est également un des contributeurs de la revue Inflexions.
(1) ces deux derniers noms semblent deux candidats de poids dans la succession du général Hogard à la tête de la 9e BLBMa.
Sans vraie surprise, ce serait aussi le cas du colonel François Lecointre (1), actuellement au cabinet du ministre de la défense. Figure emblématique de l'infanterie de marine, Lecointre commandait à Verbanja, en 1995, et l'homme a mené une carrière opérationnelle dense qui l'a mené du Golfe à l'Afrique, avant qu'il ne commande le 3e RIMa. C'est également un des contributeurs de la revue Inflexions.
(1) ces deux derniers noms semblent deux candidats de poids dans la succession du général Hogard à la tête de la 9e BLBMa.
Visite spéciale
L'ambassadeur de France à Kaboul, Jean de Ponton d'Amécourt, était hier sur la FOB Morales-Frazier, à Nijrab (Kapisa). Il a notamment rencontré le général Hogard, commandant la TFLF. Le diplomate, qui quitte prochainement ses fonctions, a également pu découvrir l'effet du Caesar, mis en oeuvre par une section de tir du 93e RAM.
L"incidence du PPT à l'est
Les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA) ont donné mardi quelques précisions sur le contrat PPT, qui vise à livrer quelque 2.500 porteurs polyvalents terrestres (PPT) à l'armée de terre. RTD avait contesté, au tribunal administratif de Pontoise, l'attribution du contrat à Iveco, Lohr se chargeant des surblindages.
Finalement, rien n'a changé, la notification a juste glissé de quelques semaines : les DNA évoquent un délai de 15 jours. Lohr récolterait à lui seul un quart du pactole (250 MEUR).
Le journal estime qu'il en résultera e neuf ans de travail pour le site Lohr de Duppigheim, entre 2012 et 2021.
Les PPT se ventilent entre 2.250 camions et 200 dépanneurs blindés.
Finalement, rien n'a changé, la notification a juste glissé de quelques semaines : les DNA évoquent un délai de 15 jours. Lohr récolterait à lui seul un quart du pactole (250 MEUR).
Le journal estime qu'il en résultera e neuf ans de travail pour le site Lohr de Duppigheim, entre 2012 et 2021.
Les PPT se ventilent entre 2.250 camions et 200 dépanneurs blindés.
mercredi 15 décembre 2010
Histoires d'Aéro (6) : contre les Allemands
A l’entrée en guerre, la marine compte 370 avions et hydravions, 34 escadrilles, et dix mille hommes. L’efficacité de cet outil est liée à son équipement : des avions pas toujours inspirés, lents, et pas assez lourdement armés. L’aviation, qu’elle soit navale ou terrestre, n’a pas vraiment reçu de quoi arrêter les hordes nazies.
Les flottilles du Béarn sont débarquées à terre mais pour participer au combat. Malgré leur engagement, les escadrilles de chasseurs, de bombardiers et d’hydravions subissent une hécatombe : leurs avions ne font tout simplement pas le poids par rapport aux avions et à la flak allemande.
Le Loire Nieuport 40, commandé en 1937 n’est livré qu’en juillet 1939… Les 40 Chance Vought 156F commandés au printemps 1939 aux Etats-Unis n’ont pas par exemple la fourche d’évitement du cercle de l’hélice, ce qui, pour un bombardier en piqué, complique singulièrement la donne, et leur mise aux normes françaises s’avère compliquée par le déficit d’équipements pour le faire… Douze de ces appareils sont rayés des listes lors d’un bombardement de leur terrain, à Alprecht.
Les escadrilles sont saignées à blanc. Les avions sont trop lents, mal armés.
Les 19 LN411 de l’AB2 et de l’AB4 laissent dix des leurs, le 19 mai, dans une mission au-dessus du carrefour de Berlaimont. Le lendemain, la marine perd encore six appareils –cinq par Messerschmitt, un par la flak- lors d’une mission de bombardement sur le pont d’Origny… 20 avions sont perdus dans ces 48 heures critiques.
Le bilan en mer est aussi faible. Du 2 septembre 1939 au 24 juin 1940, l’aéronavale n’a effectué que « 18 attaques de sous-marin mais aucune n’est concluante » constate Vincent Gréciet, dans une monographie consacrée au sujet.
La marine réussit cependant à frapper psychologiquement le Reich en son cœur, à Berlin. Le bombardier Jules Verne est à l’origine un des trois Farman 223 construits pour Air France, récupérés par la marine, au déclenchement des hostilités, et intégrés au sein de l’escadrille B5. L’armée de l’Air n’en voulait pas : trop lents…
Le mastodonte s’illustre d’abord depuis Bordeaux-Mérignac (base armée de l’Air) dans la surveillance des convois, dans l’Atlantique, puis est totalement militarisé par Farman, à Toussus-le-Noble, avec huit lance-bombes. Repeint en noir, il se spécialise dans le bombardement de nuit, qui n’est, à l’époque, qu’à ses prémisses.
Il opère alors depuis Lanvéoc-Poulmic (Finistère) et effectue ses premiers-bombardements en Allemagne, peu après l’offensive nazie de mai 1940. A compter du 13 mai, il bombarde la gare de triage d’Aix-la-Chapelle puis Maastricht.
L’équipage du bombardement du 7 juin, sur Berlin, est composé du capitaine de corvette Daillère, du pilote Henri Yonnet, du mécanicien Corneillet, du bombardier-mitrailleur Deschamps et du radio-navigateur Scour.
Fort de son autonomie, le Jules Verne arrive par la Baltique, après avoir survolé le Danemark. Le succès est là. Deux autres bombardements –y compris avec des tracts- suivront, sur l’Italie, avant que le Jules Verne ne finisse sa guerre. Il finira incendié, en 1942.
Sans ses avions, le Béarn est envoyé aux Etats-Unis convoyer une centaine de bombardiers SB2C Helldiver et de chasseurs H-75 Hawk. Mais quittant Halifax le 16 juin, il est dérouté vers la Martinique, où il restera jusqu’en 1943.
Les flottilles du Béarn sont débarquées à terre mais pour participer au combat. Malgré leur engagement, les escadrilles de chasseurs, de bombardiers et d’hydravions subissent une hécatombe : leurs avions ne font tout simplement pas le poids par rapport aux avions et à la flak allemande.
Le Loire Nieuport 40, commandé en 1937 n’est livré qu’en juillet 1939… Les 40 Chance Vought 156F commandés au printemps 1939 aux Etats-Unis n’ont pas par exemple la fourche d’évitement du cercle de l’hélice, ce qui, pour un bombardier en piqué, complique singulièrement la donne, et leur mise aux normes françaises s’avère compliquée par le déficit d’équipements pour le faire… Douze de ces appareils sont rayés des listes lors d’un bombardement de leur terrain, à Alprecht.
Les escadrilles sont saignées à blanc. Les avions sont trop lents, mal armés.
Les 19 LN411 de l’AB2 et de l’AB4 laissent dix des leurs, le 19 mai, dans une mission au-dessus du carrefour de Berlaimont. Le lendemain, la marine perd encore six appareils –cinq par Messerschmitt, un par la flak- lors d’une mission de bombardement sur le pont d’Origny… 20 avions sont perdus dans ces 48 heures critiques.
Le bilan en mer est aussi faible. Du 2 septembre 1939 au 24 juin 1940, l’aéronavale n’a effectué que « 18 attaques de sous-marin mais aucune n’est concluante » constate Vincent Gréciet, dans une monographie consacrée au sujet.
La marine réussit cependant à frapper psychologiquement le Reich en son cœur, à Berlin. Le bombardier Jules Verne est à l’origine un des trois Farman 223 construits pour Air France, récupérés par la marine, au déclenchement des hostilités, et intégrés au sein de l’escadrille B5. L’armée de l’Air n’en voulait pas : trop lents…
Le mastodonte s’illustre d’abord depuis Bordeaux-Mérignac (base armée de l’Air) dans la surveillance des convois, dans l’Atlantique, puis est totalement militarisé par Farman, à Toussus-le-Noble, avec huit lance-bombes. Repeint en noir, il se spécialise dans le bombardement de nuit, qui n’est, à l’époque, qu’à ses prémisses.
Il opère alors depuis Lanvéoc-Poulmic (Finistère) et effectue ses premiers-bombardements en Allemagne, peu après l’offensive nazie de mai 1940. A compter du 13 mai, il bombarde la gare de triage d’Aix-la-Chapelle puis Maastricht.
L’équipage du bombardement du 7 juin, sur Berlin, est composé du capitaine de corvette Daillère, du pilote Henri Yonnet, du mécanicien Corneillet, du bombardier-mitrailleur Deschamps et du radio-navigateur Scour.
Fort de son autonomie, le Jules Verne arrive par la Baltique, après avoir survolé le Danemark. Le succès est là. Deux autres bombardements –y compris avec des tracts- suivront, sur l’Italie, avant que le Jules Verne ne finisse sa guerre. Il finira incendié, en 1942.
Sans ses avions, le Béarn est envoyé aux Etats-Unis convoyer une centaine de bombardiers SB2C Helldiver et de chasseurs H-75 Hawk. Mais quittant Halifax le 16 juin, il est dérouté vers la Martinique, où il restera jusqu’en 1943.
mardi 14 décembre 2010
Les cynos air dans la lucarne
Les équipes cynophiles de l'armée de l'air seront à l'honneur ce 18 décembre, sur Direct 8. Rappelons qu'outre la mission historique de protection des bases en France et en opérations extérieures, ces mêmes équipes ont participé à des missions beaucoup plus spécialisées, comme c'est le cas depuis plus de cinq ans en Afghanistan. Les équipes des CPA 20 et CPA30 ont ainsi été engagées avec les forces spéciales, dans Arès (2004-2007), et depuis deux ans, dans le cadre de la fouille opérationnelle.