Les SAS, comme plusieurs milliers de Français libres ont tout quitté pour l'inconnu. Leur aventure est racontée dans un livre monumental (1) de David Portier, qui s'impose désormais comme un des spécialistes de cette grande tribu de non conformistes efficaces.
David Portier avait déjà, en 2004, publié une première histoire de ces deux régiments français d'exception, et cette remise à jour, encore enrichie de photos inédites et d'anecdotes valait cette mention spéciale, parce qu'elle est aussi contre l'esprit du temps, qui voit s'écouler le sable de la Mémoire. Elle a aussi manqué de passer à l'as, l'édition d'un livre étant un parcours semé d'embûches.
François de Saint Exupery a rallié le monde -toutes proportions gardées, aventureux, lui aussi- de l'édition. Il permet l'édition de ce projet énorme, après avoir déjà édité de très belles feuilles du colonel Jean Sassi.
Dans un genre un peu différent, Rotors dans le ciel d'Indochine me semble aussi valoir un éclairage nécessaire. Ce pavé de 600 pages écrit par le général de brigade aérienne Michel Fleurence est le dernier d'une trilogie qui nous ramène à la genèse de l'hélicoptère militaire français. Un livre qui permet de se plonger à une époque où décoller même devenait une aventure en tant que telle. Mais qui nous rappelle que tout n'est qu'un éternel recommencement. Tout en avançant, en pointillé, une vérité historique, qui peut encore se lire à l'aune des réalités d'aujourd'hui : tout le monde dans l'armée de l'air de l'époque n'était pas convaincu de l'intérêt prendre l'air avec cette curieuse grosse hélice plantée sur le toit. Sans l'avant-gardisme de quelques-uns, les Santini, Fumat, André, Dousset, Voirin, Jourdan, en partie oubliés par la mémoire, combien de vies de soldats auraient encore été perdues, déjà à l'époque ?
(1) aux Editions Nimrod.