mardi 31 mai 2011

Victoire française à Shrivenham (chez Albion)

Le XV de l'école de guerre a remporté, pour la deuxième fois en treize confrontations, la traditionnelle rencontre qui l'oppose à son homologue britannique. La victoire de la général-de-Gaulle n'a été acquise que d'un cheveu -un point, à 18-17- mais elle est là, malgré un arbitrage constaté partial contre les Français. Il est vrai que quelques connaisseurs, faciles à reconnaître, étaient intégrés au XV.
Depuis Hastings, les victoires militaires françaises étant rares en territoire britannique, retenons le lieu de celle-ci  : Shrivenham, dans l'Oxforshire.

Balardgone : le Fouga préservé grâce à Tanguy (et Laverdure)

L'interrogeant ce midi sur le devenir des avions actuellement installés à Balard dans le futur Balardgone, le ministre de la Défense,qui s'est confessé fondu de Tanguy et Laverdure, m'a répondu qu'il ferait tout pour préserver le Fouga Magister (aux couleurs de la PAF), visible du boulevard Victor.
Cet appareil, comme le Mirage III de la porte de Sèvres, aux  couleurs de la 3e escadre de chasse, ne font pas, cependant, partie des documents produits par les promoteurs, et ce, depuis plusieurs mois.
Ce blog s'en était d'ailleur ému, le 5 mars.
La réponse ministérielle n'est pas, cependant, une garantie formelle et durable de maintien du Fouga sur place. Quant au Mirage III, également visible dans Tanguy et Laverdure, il n'en a pas été question.

Une légionnaire d'honneur

Après deux journalistes et un avocat, c'est une femme, auteur de La Circassienne, qui sera distinguée légionnaire d'honneur, par la Légion Etrangère, le 13 juillet prochain. Guillemette de Sairigné est aussi la fille d'un ancien chef de corps de la 13e DBLE (1).
"Un régiment mis à rude épreuve" a-t-elle sobrement commenté lundi soir, en recevant déjà le prix Erwan Bergot, faisant référence au départ de la "13" de Djibouti, pour les EAU. Madame de Sairigné avait, en son temps, protesté par lettre auprès d'Alain Juppé, contre le déménagement du régiment de sa base historique depuis 1963.

(1) qui fut aussi, avant, lieutenant à Narvik, et capitaine à Bir Hakeim : une figure de la Légion.

Vitruve : les difficultés des anciens salariés (actualisé)

Une dizaine de salariés de la société de services Vitruve (1) accumulent les soucis, répercussion de ceux rencontrés par leur ancien employeur, évoqués dès hier par mon confrère Philippe Chapleau. Vitruve s'était fait connaître en proposant d'externaliser l'activité aéronautique de l'ETAP. Des propositions avaient aussi été faites au ministère de l'Intérieur, pour des missions de surveillance en Guyane, et pour l'externalisation de la flotte de bombardiers d'eau. Aucune de ces idées séduisantes ne s'était néanmoins traduite par des contrats, les administrations concernées étant restées réservées, pour ne pas dire franchement hostiles.
Certains de ces anciens salariés n'ont pu, encore, faire valoir la totalité de leurs droits conventionnels, certains se retrouvant sans rémunération depuis deux mois. L'inspection du travail s'est rendue chez Vitruve il y a quelques jours.
L'hémorragie de personnel, entamée en fait dès le début de l'année, risque d'encore fragiliser la société, qui a perdu l'essentiel de ses experts, donc la capacité à développer des affaires. Son dirigeant évoquait hier, chez mon confrère, l'intention de se "placer en procédure de cessation de paiement".
L'origine de ces difficultés semble résider dans la non-venue, dans l'actionnariat, d'un important investisseur, qui avait été anticipée par des recrutements nombreux. En regard, l'activité commerciale, notamment les contrats espérés avec les ministères français de la défense et de l'intérieur, n'aura pas décollé comme prévu.

(1) constatant un contexte de "rumeurs", Vitruve s'est attachée un attachée de presse freelance, qui ne nie pas les difficultés actuelles, mais évoque seulement 110.000 euros de dettes, pour moitié constituées par le loyer des nouveaux locaux, proches des Champs-Elysées. En début d'après-midi, la même source évoque la déclaration, hier, de la situation de cessation de paiement. Il ne resterait plus que cinq salariés en poste.

Un Tigre et un Rafale dans le dos

C'est le lundi 20 juin que le président de la République devrait venir honorer de sa présence le salon aéronautique du Bourget, une date qui vient d'être recalée par l'Elysée. Le chef des armées a prévu de s'exprimer devant une forte audience, avec, dans son dos, un hélicoptère Tigre et un Rafale. Le premier est l'évidente réussite de l'opération Harmattan, tandis que le second, d'ici là, pourrait avoir commencé à s'exprimer au-dessus de l'Afrique.

lundi 30 mai 2011

Un Flamant devant chez Dassault

Le Flamant qui trônera bientôt devant l'usine de Mérignac (crédit : Jean-Marc Tanguy).

L’usine Dassault de Mérignac (Gironde), lancée grâce à l’essor de la production du bimoteur Flamant, en 1949 va rendre hommage à cet appareil. Un exemplaire, restauré pendant 1.500 heures de travail, va être prochainement installé devant le site.
Un autre Flamant, bon de vol, exploité par Dassault Passion, sera exposé, lui, au Bourget.

Le coup de pouce des Marines

L'armée américaine diffuse cette photo du Mirage 2000D perdu la semaine dernière en Afghanistan. Malgré l'impact du crash, on remarquera l'étonnante préservation de la section de cockpit. Comme les Mirage 2000D envoyés en Afghanistan, celui-ci détenait vraisemblablement tous les moyens d'interopérabilité possibles et imaginables.
Un problème de propulsion est évoqué, sans pour autant que l'on sache encore précisément ce qui est à son origine : souci électronique, mécanique, ou une cause extérieure à l'avion, qui était alors en train d'assister des troupes italiennes prises à partie.
Les personnels visibles sur la photo sont des Marines du 2nd Marine Logistics Group qui ont assisté l'armée de l'air pour évacuer la cellule du chasseur. La légende donne un élément précieux sur la localisation du crash : à proximité de la FOB Delaram, dans la province de Nimruz, contigüe à celle de Farah, où le crash avait été annoncé.

Les Mirage 2000N peuvent tirer des bombes résine

Comme le sous-entend une photo diffusée par l'EMA la semaine dernière, les Mirage 2000N du 2.4 La Fayette emportent sous leur ventre des GBU-12, mais aussi des GBU-22 (kit Paveway III sur bombe de 250 kg). C'est ce modèle de bombe guidée qui peut être utilisé, chargée en résine,  pour des tirs sublétaux contre des chars.

La commission à Solenzara

Des membres de la commission de défense seront sur la base aérienne de Solenzara demain. Les sujets budgétaires ne manquant pas pour la rentrée et au-delà, c'est donc aussi une bonne opportunité de pouvoir mesurer, de ses propres yeux, l'alimentation à venir des BOP. Et de constater l'utilité des avertissements déjà écrits dans les rapports parlementaires de l'an dernier, en matière de rétrofit du Mirage 2000D, d'écoute électronique, et de format des flottes de chasse.

Un Rafale a tiré (au moins) 17 AASM

Nouvelle illustration de l'engagement des Rafale de l'armée de l'air en Libye : l'un des chasseurs a tiré, à lui tout seul, 17 AASM, en plusieurs missions évidemment. Plusieurs tirs simultanés effectués depuis les Rafale sont intervenus depuis le 19 mars, chaque chasseur se défaisant de son chargement d'AASM (quatre ou six, selon les périodes). Des attaques coordonnées d'objectifs fixes (dépôts, bases, etc) engageant de véritables salves d'AASM ont également eu lieu.

Les Larc XV rachetés par un Belge

C'est un Belge qui aurait racheté les 13 LARC XV (light amphibious ressuply cargo) utilisés jusqu'à maintenant par le 519e RT, et cédés au domaine, dans le cadre de la dissolution de leur unique exploitant.
Le régiment sera remplacé, au 1er juillet, par un OVIA (organisme à vocation interarmées) Terre ne regroupant plus que 358 personnels, sur les 800 actuels, et basé à Toulon. Il n'assure plus, de fait, la logistique amphibie, et ne constituera plus qu'un groupe de transit maritime.
Ses cinq CTM et sa vedette avaient déjà, l'été dernier, été récupérés par la marine.
Le drapeau du 519e RT sera, de fait, transmis au 519e GTM.

dimanche 29 mai 2011

Beau plateau à Rochefort

 
Le La Fayette sera dissous à Luxeuil sur NK2 avant de renaître à Istres sur NK3, cet été. (crédit : Jean-Marc Tanguy)

L'armée de l'air a réuni un beau plateau pour son meeting à Rochefort (Charente-maritime), meeting  qui se poursuit ce dimanche. Un plateau interarmées, avec la présentation d'un Tigre et d'un EC120 de l'ALAT, d'un Dauphin SP de la Marine, doté d'un plouf (plongeur, NDLR) particulièrement pédagogue. La présence internationale est relevée, avec quelques aéronefs rares, comme deux PC-9 de l'armée de l'air slovènes, des Bo-105 autrichiens, des Super Skyhawk singapouriens. L'incontournable rigueur britannique est incarnée par les Red Arrows. Un Tornao GR.4 donne la touche d'actualité, cet imposant appareil étant engagé dans les affaires de Libye.
Son voisin de meeting, le Rafale, l'est tout autant. Hasard des immatriculations, le Rafale statique était immatriculé 113-GB, un clin d'oeil, peut-être, au partenariat franco-britannique.
Dans le ciel, impeccable, le Rafale du capitaine Michael Brocard enchaîne les séquences. Un speaker enthousiaste déroule le CV du nouveau présentateur Rafale : 40 ans, 46 missions de guerre, 3.650 heures de vol. Et un cursus de pilote commencé après le bac, comme EOPN. Il n'est pas interdit de faire rêver les jeunes.
Comme pour rappeler que les opérations ne sont jamais très loin de ces meeetings, une patrouille de Mirage 2000NK2 du 2.4 La Fayette enchaîne les passes, tandis qu'un pilote de l'escadron, au micro, livre un cours magsitral sur l'appareil et ses missions.
Faute d'avoir pu se téléporter à Rochefort, les Franciliens verront ce matin une patrouille du La Fayette au-dessus de leurs têtes, du côté de Marne-la-Coquette (Hauts-de-Seine). Comme à chaque Memorial Day, le La Fayette rendra hommage à ses glorieux aînés de la première guerre mondiale, dont une partie repose dans une crypte. Et, une fois n'est pas coutume, des chasseurs de l'US Air Force feront de même, avec les Mirage à tête de sioux.

samedi 28 mai 2011

Les Rafale iront bien à Kandahar (et aux EAU)

Malgré une charge opérationnelle qui faiblit à peine, les Rafale de l’armée de l’air seront bel et bien déployés en août prochain, sur la base OTAN de Kandahar (Afghanistan). Le doublement du nombre de Rafale, sur la base 104 (EAU) devrait intervenir, lui, au plus tard, à l’automne.

vendredi 27 mai 2011

Rafale Air : plus de 100 tirs en Libye

Les Rafale Air engagés dans l’opération Harmattan ont tiré plus de cent fois des bombes guidées depuis le 19 mars, a-t-on appris à Solenzara ce jour, lors d’une ouverture de la base à la presse étrangère. On ne dispose pas du détail des tirs et des munitions (AASM, GBU-12, seul le volume de Scalp-EG est connu) ; néanmoins c’est la première fois qu’un bilan aussi précis est livré. Des tirs en rafale d’AASM sont intervenus à plusieurs reprises : l’armée de l’air a pu présenter l’un d’eux, et produire également des images d’une précision redoutable prises par le pod Reco-NG.
Pendant 48 heures, une dizaine de journalistes anglo-saxons ont pu s’immerger dans le concept Rafale, et entendre (en anglais) les louanges des pilotes de l’armée de l’air pour leur appareil. 2.200 heures de vol ont été engrangées au-dessus de la Libye.
Cette opération menée conjointement par la DGA et le Team Rafale, avant le Bourget n’est pas étrangère à l’affinement récent de certains prospects commerciaux : l’armée de l’air s’est donc, de bonne grâce, livrée à l’exercice, sans modifier son rythme opérationnel. Mirage F1CR et Rafale ont donc continué à décoller de la base corse, ce vendredi.
Les journalistes ont également pu profiter, hier, de la restitution, présentée comme en temps réel, des données du radar AESA devant équiper le Rafale prochainement.
Cette présentation, plutôt rare, a été effectuée hier après-midi sur la base de Cazaux (Gironde) de DGA essais en vol (ex-CEV).
Notons que le Typhoon et ses promoteurs n’ont pas pu effectuer une telle opération d’explication. Ni, diront les mauvaises langues, produire un tel bilan opérationnel.

Le 100e Rafale livré en septembre.

Le 100e Rafale de série sera livré à la France en septembre. Cet appareil est un monoplace destiné à l'armée de l'air (C130). 98 Rafale ont déjà été livrés, sur les 180 commandés. Sept dont au moins trois destinés à la marine sont actuellement sur chaîne, à Mérignac, occupant à peine un quart de l'espace disponible pour l'assemblage des appareils.
Cinq appareils sur les neuf prévus en 2011 ont déjà été livrés. La marine doit recevoir 58 Rafale à terme, et l’armée de l’air, 228.

L'ALAT à un nouveau maximum historique

Va-t-il falloir, comme en 2008 (1), aller chercher les machines servant à l'instruction dans les écoles ? Bluff ou pas, on apprend que les 18 hélicoptères engagés sur le pont du Tonnerre (et non du Mistral comme je l'ai écrit) pourraient même être renforcés par d'autres engins "en réserve", à Hyères (c'est la marine) et au Luc (c'est l'ALAT, peut-être pour des Tigre...). Plusieurs détails sur ce déploiement sont donnés dans la livraison hebdomadaire d'Air &Cosmos.
A ces 18 hélicoptères s'ajoutent les 12 du théâtre afghan, et la dizaine de Côte d'Ivoire. Donc, sans compter ses prépositionnements (Djibouti, Gabon) et ses astreintes opérationnelles, et quelques plots discrets, l'ALAT engage une quarantaine d'hélicoptères en opex. Ce qui, dans un climat de disponibilité fragile, et du fait de la multiplication des lots de déploiement, n'est jamais simple à gérer dans la durée.
Notons que cet engagement en opex vaut aussi pour l'armée de l'air, qui déploie en opex, sur le PACDG, trois hélicoptères Resco (deux Caracal, un Puma), ainsi que le Caracal de Kaboul. Plus de 50% de sa flotte Caracal est donc en opérations.
Des engagements supplémentaires n'étant pas à exclure.
La relève du plot resco, sur le Charles-de-Gaulle, vient d'intervenir.

(1) faute d'avoir rameuté beaucoup d'hélicoptères autour d'elle dans l'Eufor, la France avait dû aller puiser dans ces réserves. Coïncidence, le patron des hélicoptères de l'Eufor et de ceux du Mistral est... la même personne, qui aura cummulé, en l'espace de trois ans, le commandement de trois groupements aéromobiles dans trois pays différents en guerre : Tchad, Afghanistan, Libye.

Deux nouveaux dards pour le Rafale

Les services officiels (DGA Essais en Vols, CEAM) procèdent actuellement à l'intégration de la bombe GBU-24 de 1.000 kg sur le Rafale. Jusqu'à maintenant, le Rafale pouvait emporter une variété de bombes de 250 kg (GBU-12, AASM, GBU-22) mais pas au-delà. Ce renfort n'est pas lié aux affaires libyennes, puisque le premier emport a eu lieu en octobre dernier à Cazaux sur Rafale biplace.
La GBU-24 sera "qualifiée en 2011" assure-t-on sans plus de précisions.
Les premiers missiles Exocet AM-39 Block 2 seront livrés le mois prochain aux unités de Rafale. Ce missile est tirable par n'importe quel Rafale F3. Ycompris ceux de l'armée de l'air.

On a coulé nos bateaux

C'est sont des chasseurs français qui ont coulé il y a une semaine les patrouilleurs Combattante dans les ports de Tripoli et Syrte, ainsi qu'une frégate Koni, comme le reconnait le bilan publié aujourd'hui par l'EMA des sept derniers jours d'activité aérienne.
Les Combattante ont été fabriquées en Normandie, et elles devaient être, d'ailleurs, modernisées par la France : c'était avant que la Libye ne s'attire les foudres de l'ONU.
La dernière semaine écoulée a également été le théâtre d'une nouvelle série de chaises musicales : trois Rafale ont été retirés des opérations, ainsi qu'un Mirage F1CR, affirme l'EMA. Deux Mirage 2000N ont par contre été déployés en renfort à La Sude.
Comprenne qui pourra, le tarmac de Solenzara arborait pourtant, ce soir, sept Rafale, et quatre autres étaient de sortie.
Ces sept derniers jours, 113 sorties d'attaques ont été accomplies par nos forces aériennes, avec 40 de de reconnaissance, 27 de défense aérienne, 11 de détection et de contrôle aériens, 21 de ravitaillement en vol, soit un total de 212 sorties.

Moins d'effets, plus de réunions

Une réunion a priori non décisionnelle sur les munitions aéronautiques à effet atténues s’est tenue ce jeudi, entre l’EMA et la DGA. Ce thème ancien de plusieurs mois déjà a pris une actualité criante avec les opérations en Libye, et les réunions se multiplient.
L’usage de munitions sans charge explosive, par l’armée de l’air, constitue une première piste, mais elle nécessite un impact direct, et consomme des kits Paveway III plus coûteux que les autres : ce n’est donc qu’une petite partie de la solution.
Le recours à des munitions plus légères, en masse et en coût est donc une solution plus sûre doit donc être étudiée, tout comme leur possibilité réelle d’intégration sur Rafale, incontournable pour des raisons aussi bien commerciales qu’opérationnelles. Le point 3 fait figure de bon favori.
Sont, en autres, possibles l’usage du Brismstone, largement utilisé sur Tornado par la RAF. Une mission française s’est d’ailleurs déplacée en Grande-Bretagne, notamment chez MBDA UK, il y a quinze jours. Mais l’emploi de roquettes guidées au laser –dont la portée est moindre- est aussi envisageable : Thales achève de développer ce concept, et les Américains ont déjà abouti.
Enfin, l’usage de LGTR –munition laser d’exercice- reste aussi envisageable.
En tout état de cause, l’emploi de munitions de 125 kg semble exclu, pour le Rafale. La marine vient de la qualifier pour ses SEM.

Rafale Air : déjà 2.000 heures de vol en Libye

Le Rafale « Air » a accumulé 2.000 heures de vol rien qu’en Libye. La marine n’a pas dévoilé ses chiffres. L’appareil a assuré le tir de plus d’une centaine d’AASM, effectuant également des missions de reconnaissance.
Au total, la flotte Rafale a généré 64.000 heures de vol, si l’on en croit la DGA.

Un vétéran du Golfe remplace un vétéran du Golfe

Comme l’actuel titulaire du poste, le futur patron du Sirpa Air est un vétéran de la guerre du Golfe, époque à laquelle le COL Jean-Pascal Breton volait sur Jaguar, au 4.11. Il a ensuite bifurqué sur Mirage F1, notamment en reconnaissance. Cet officier a également suivi le programme Rafale à l’EMAA (1996-1999) puis a été chef de projet drones pour l’armée de l’air (2003-2005). Il commande actuellement la base aérienne 120 de Cazaux, et est titulaire de 2.700 heures de vol.

jeudi 26 mai 2011

Le BAAS et les drones

L'association Bordeaux Aéronautique et spatial (BAAS) qui regroupe le gotha de l'aéronautique aquitaine remettra son prix anuel vendredi. Il récompensera les jeunes ayant imaginé la mission d'un ou plusieurs drones.
Un thème raccord avec les efforts que la région Aquitaine développe pour les PME travaillant dans ce secteur, et notamment, Fly-N-Sense et Aérodrones.

mercredi 25 mai 2011

Raids 201 est en kiosque


Le 201e numéro de RAIDS est en kiosque, avec la suite du reportage en Afghanistan d'Arnaud Beinat chez les marsouins de Richelieu. Et, alors que Barack Obama laissait filtrer un peu de scepticisme, aujourd'hui, sur les effets des bombardements, un point sur les opérations de l'OTAN en Libye. Faute d'avoir pu (su ?) agréger suffisamment de moyens aériens, l'Alliance peine à obtenir les résultats prévus contre les kadhafistes. Résultat qui ne s'estime pas, rappelons-le, au tonnage de bombes larguées, ou au nombre des navires visités, mais à la tranquilité retrouvée des libyens menacés par les troupes gouvernementales.
Ceci, alors qu'une nouvelle étape est en passe de s'engager, avec la mobilisation de moyens aéromobiles franco-britanniques. Et, il ne faut pas l'exclure totalement, d'autres moyens.

Après les opérations au Sahel

Deux personnels de la BFST qui avaient été blessés lors d'une opération de libération d'otages, au Sahel, en janvier dernier ont pu, depuis, réintégrer leurs unités respectives et reprendre leurs activités. Le premier, un EVAT du 1er RPIMa, avait été blessé par balle lors de l'assaut vers la position où les ravisseurs de deux Français s'étaient arrêtés. L'autre, pilote d'un Cougar du 4e RHFS, avait été blessé par les éclats du puits de manche, provoqués par le tir d'une balle adverse.
Plus d'une demi-douzaine de ressortissants du COS ont été blessés entre l'automne et la fin janvier 2011, en Afghanistan, tout comme au Sahel. Un commando marine, le SM Jonathan Lefort, était mort le 18 décembre en Kapisa, lors de combats acharnés.

mardi 24 mai 2011

Un Mirage 2000D s'écrase en Afghanistan : l'équipage indemne (actualisé-1)

Un Mirage 2000D français s'est crashé ce matin dans l'ouest de l'Afghanistan, à côté de Farah, en zone italienne : les deux membres d'équipages sont indemnes.
Le délai dans l'annonce est lié à la nécessité d'informer les familles concernées, même si l'équipagage est donc indemne. Le crash serait intervenu vers 10 heures.
Selon l'EMA, l'appareil intervenait au profit des troupes au sol, quand l'équipage a dû s'éjecter. Il a été récupéré en une heure par une mission CSAR alliée, et une QRF italienne a également rejoint la zone de crash. La cause du crash est "inconnue", mais "pas liée" à un tir insurgé. Le Mirage 2000D est un monoréacteur.
La perte de cet appareil est la première, pour l'armée de l'air, en 10 ans d'opérations en Afghnanistan. C'est aussi la première fois qu'un Mirage 2000D est perdu en opérations, tous théâtres confondus, en 17 ans.
La France a engagé ses premiers avions sur le théâtre afghan dès le mois d’octobre 2001, avec un Gabriel d’écoute, ainsi que deux Mirage IVP de reconnaissance et deux ravitailleurs C-135FR. Actuellement, elle déploie 13 hélicoptères, deux Transall, un C-135FR, et six chasseurs. 500 aviateurs sont déployés en Afghanistan à Kandahar, Kaboul, Douchanbé, ainsi que sur les FOB et sur la base aérienne 104, aux EAU.
L’appareil perdu est le deuxième sur ce théâtre, après le crash d’un Rafale Marine en mer d’Arabie le 28 novembre dernier, suite à un problème de ravitaillement en vol lors d’une mission le menant en Afghanistan.
L'ISAF avait annoncé la perte d'un aéronef peu après 11 heures, sans en préciser la nationalité, mais en annonçant déjà que l'équipage était indemne.

Pourquoi il y aura plus d'Apache que de Tigre

Comme le petit Poucet, les Britanniques avaient laissé quelques petits cailloux sur la route qui va emmener leurs Apache sur la terre libyenne. Le dernier était l'évocation presque banale de tirs de missiles Hellfire, par des Apache, sur des cibles navales. Les Apache étaient à la fête.
Ils le seront donc aussi en Libye, a-t-on eu confirmation hier. Sans prendre le moindre risque, on peut dire qu'il y en aura beaucoup plus que de Tigre. La raison est simple : 67 Apache (qui emportent canon, roquettes et missiles) ont été livrés à l'Army Air Corps, alors que l'ALAT, elle ne vient seulement que de recevoir son 30e Tigre (qui n'emporte que canon et roquettes). Sur ce chiffre, seulement 17 Tigre sont aptes aux opex, comme je le rappelais dès la semaine dernière. A partir de là, pas de miracle à attendre, alors que trois Tigre sont déployés en permanence en Afghanistan (1), ce qui impacte la flotte en métropole. Une flotte qui est actuellement en plein rétrofit, seulement quelques années après avoir été livrée. L'armée de terre n'y est pour rien : elle prend les matériels qu'on lui donne.
Evidemment, une telle réalité a dû faire bouillonner un peu sur la rive droite. 30 Tigre livrés, 17 aptes aux opex, et seulement..., enfin, quelques uns sur le BPC (2).
Réalité cruelle, mais peut-être fera-t-elle réfléchir sur le format utile de la flotte Tigre, dont 80 exemplaires ont été commandés (sur les 215 prévus à l'origine). La problématique, et les lecteurs de ce blog le savent, est à peine différente pour les hélicoptères de maneouvre.
On ne pouvait évidemment pas souhaiter le malheur des citoyens libyens pour mettre les réalités de la politique de défense française sur la place publique. Néanmoins, à un an tout rond de l'élection présidentielle, les données du problème (insoluble) sont sous nos yeux.

(1) les Britanniques déploient également une dizaine d'Apache en Afghanistan.
(2) on l'aura compris, il n'y aura pas 12 Tigre sur le pont du BPC, chiffre que quelques collègues enthousiastes ont cru discerner dans les propos d'un ministre.

Des Belges à Castres

Une compagnie parachutiste belge du 2e bataillon commando est au 8e RPIMa durant toute la semaine. La 2e compagnie du régiment français rendant la politesse, à Flawine (Belgique) : le résultat d'un partenariat conclu en 2001 par le chef de corps de l'époque, le colonel Michel Stollsteiner (1).
Les 80 Belges doivent recevoir le brevet para françaix aujourd'hui après l'instruction idoine, puis s'entraîneront demain sur les armes françaises, avant d'aller goûter les pistes commando bien de chez nous.
(1) qui fut ensuite patron du RC-C, en Afghanistan, en 2008-2009.

lundi 23 mai 2011

Le blessé de Kapisa et son chien se retrouvent

Le CPL Benjamin et son malinois, Arion, étaient déployés en Kapisa depuis le mois de novembre. Ils ne s'étaient pas revus depuis l'attaque du 19 février (crédit : Jean-Marc Tanguy)

Il n'a qu'un objectif : "retrouver" sa place au plus vite parmi ses camarades du 132e BCAT. Et son chien, Arion, avec qui il opère depuis trois ans. La CABAT, cellule d'aide des blessés de l'armée de terre leur a permis de se retrouver aujourd'hui, pour la première fois, depuis l'attaque insurgée du 19 février 2011.
A 23 ans, le caporal Benjamin a été grièvement blessé en Kapisa après que son VAB a été ciblé par une arme antichar, à hauteur du village de Landakhel, sur la route entre Nijrab -où il était basé- et Tagab. Le 1ère classe Clément Chamarier y est resté. Lui, touché moins grièvement, a survécu. Grâce aussi à une prise en charge par l'équipe médicale. C'est son dernier souvenir d'Afghanistan. Mettre la muselière sur le chien, et se laisser soigner.
En un journée, il avait été évacué en France, à Percy, où il est actuellement soigné, comme une quinzaine de soldats blessés en opex. L'attaque lui a fait perdre une partie de sa jambe gauche, mais ce parisien, fana de roller, n'a que son idée fixe en tête. Reprendre sa place, comme avant.
Et repartir en Afghanistan, si besoin était.
Il revevra la croix de la valeur militaire, le 7 juin, lors de la dissolution du BG Allobroges.

Les Tigre étaient à bord dès la semaine dernière

Il est toujours périlleux de présenter une information comme exclusive (1). Ce petit post n'a donc pour seul but de rappeler que ce blog, et Mer et Marine évoquaient dès la semaine dernière le départ de Toulon du BPC Tonnerre, chargé de moyens de l'armée de terre, et notamment d'hélicoptères Tigre.
Merci à Europe 1, un des médias qui a traité cette information aujourd'hui en l'enrichissant, d'avoir eu la courtoisie de le souligner.

(1) surtout en l'illustrant avec un Panther, qui ne ressemble pas à un hélicoptère en service dans l'ALAT.

Red Flag

Le drapeau de la Chine Populaire flotte aujourd'hui sur la cité de l'air à Paris, signe qu'un haut responsable de l'armée de l'air est vraisemblablement reçu aujourd'hui.

Un pavé sur l'Afghanistan

Près de 940 pages noircies sur la guerre de l'ombre des Français en Afghanistan, entre 1979 et 2011... C'est une petite gageure qu'a tentée Jean-Christophe Notin, dont le travail m'avait été évoqué par un des 250 témoins qui ont accpeté de le rencontrer pour écrire ce travail.
La force du travail réside plus, à mon sens, sur l'éclairage de la période entre le départ des Russes et l'arrivée des occidentaux. Notamment les rapports troubles générées par la realpolitik  de la France vis-à-vis des différentes factions afghanes de ces époques, notamment les ... talibans, ce qu'au fil des années, in avait fini par oublier. La piqûre de rappel de l'écrivain est donc utile, et développée.
On comprend mieux les sources du désespoir du commandant Massoud, qui n'aura jamais réussi à convaincre totalement ses amis français, malgré le travail méritoire de quelques journalistes français, notamment Jérôme Bony et du regretté Christophe Ponfilly pour faire vivre l'Afghanistan dans la lucarne.
Le fil rouge de ce livre repose sur la diplomatie, celle animée sous les boiseries du quai d'Orsay, et celle de Kaboul, où les diplomates, comme les Kabouliotes, dégustent les roquettes lancées par les belligérants.
L'autre fil rouge est bien sûr le travail effectué par la DGSE, dont Jean-Christophe Notin revendique avoir interviewé une quarantaine de membres : là aussi, des plus hauts responsables aux agents de terrain, qu'on suit, avec fascination incrédule, au fil des pages. Des clichés allègrement blancotés montrent des troncs présentés comme des agents de terrain, dans deux cahiers photos.
Ce pavé qui se lit d'une traite rappelle aussi l'engagement d'humanitaires anonymes, dès les années 70, pour soulager la souffrance du peuple afghan.
Ce livre est néanmoins étonnament plus faible dans son récit de l'Afghanistan de l'après 11-septembre, malgré quelques détails fournis par les responsables de l'époque, notamment les aviateurs Jean-Patrick Gaviard (aujourd'hui consultant pour l'OTAN) et Patrick de Rousiers (IGA-Air).
Ce livre est bourré d'anecdotes, il est donc impossible de les rappeler toutes. Entre autres, je citerai les efforts d'un officier français pour ramener les corps de deux journalistes français, Johane Suton (RFI) et Pierre Billaud (RTL) tués en 2001 alors qu'ils accompagnaient l'Alliance du Nord. Cet officier serait, de fait, le premier à avoir pénétré en Afghanistan, le 11 novembre 2001. Ce même lieutenant-colonel fut, par delà cette anecdote, d'une aide incommensurable pour les troupes françaises, à l'époque.
Un livre qui me semble incontournable, et qui pourrait fournir une bonne base pour une saga télévisée sur l'Afghanistan.Celle-ci n'ayant aucune chance d'être tournée, lisez ce livre.

Editions Fayard, sortie le 25 mai 2011, 26 euros.

dimanche 22 mai 2011

Un aéro succède à un aéro

C'est le VAE Xavier Païtard, représentant militaire de la France à Bruxelles qui est le lauréat de l'association Mer et Universités. Le prix sera remis le 9 juin à Paris, lors de la dernière session de l'association d'ici la rentrée, par le président en titre, Vincent Hélin, et le double titulaire des prix 2009 et 2010, Olivier de Rostolan.
Ce même jour, l'association organise son débat de fin d'année autour d'un thème d'actualité : "quelle place dans le monde pour la France d'après ?".

samedi 21 mai 2011

Flying Robots au tribunal le 23

Le fabricant de drones Flying Robots se présentera le 23 mai prochain devant le tribunal de commerce de Strasbourg, suite à des difficultés financières apparues ces derniers mois. La PME qui draine une quarantaine de personnes autour de son "Téléporteur" d'une tonne, un projet "100% français", n'a pas réussi à aller au bout de ce projet révolutionnaire.
Le FR102, un drone plus compact (charge utile de 250 kg pouvant voler 20 heures), avait pourtant réussi des tests convaincants au centre d'essais en vol (CEV) d'Istres, il y a quelques semaines, et les perspectives commerciales sont bonnes, estime Michel Lallemant, directeur de la société. Un exemplaire est d'ailleurs en expérimentation au commandement des opérations spéciales (COS) depuis deux ans, une référence particulièrement difficile à accrocher.
Une PME de Bordeaux, développant des minidrones, avait déjà dû mettre la clé sous la porte, l'an dernier, devant le même type de difficultés, financières et commerciales. Ce qui repose, incidemment, la taille de nos PME de défense, et des technologies qui doivent être préservées, avant de disparaître.

La Belgique, et les autres...

Les F-16 belges ont tiré une centaine de bombes sur 70 cibles en Libye, si l'on en croit un "exclusif" de mon confrère Le Soir diffusé hier. Selon des sources ouvertes, le Danemark a quant à lui tiré plus de 300 fois, et la France, qui assure entre 20 et 30% des sorties de chasses selon les jours, ne doit pas être à la traîne non plus.
Les derniers niveaux de consommation évoqués sur blog comptabilisaient une centaine d'AASM tirés (dont un tiré sur un Soko Galeb), ainsi qu'une dizaine de bombes C non chargées en explosifs, et onze Scalp-EG. Plusieurs GBU-24 (1.000 kg) ont été tirées, dès le mois de mars, et un nombre indéterminé de GBU-12/49, munitions sur lesquelles la cadence serait assez importante. De quoi inciter à recompléter les stocks, juste au cas où l'affaire devrait durer, mais rien d'alarmant, pour l'immédiat.
Une tentative de retracer les tirs (1), sur la base d'informations ouvertes, ainsi qu'un focus sur les munitions employées est effectuée dans le dernier hors série de RAIDS, consacré aux opérations aériennes en Libye.

(1) l'état-major français ne détaille ni la consommation de feu, ni les munitions employées, ligne de conduite inflexible adoptée dès le 20 mars. Le 19, l'EMA avait néanmoins annoncé les premiers tirs de GBU-12 et d'AASM, et, quelques jours plus tard, confirmé le tir de Scalp-EG révélés par ce blog.

Castor et Manoir prennent Montluçon

Débarqués des Transall de l'Anjou, ces P4 du CPA20 ont sillonné la région pour localiser les "ressortissants". (crédit : CPA20).

Des Transall de l'escadron 2.64 Anjou et les commandos du CPA20 ont mené un entraînement de prise d'aéroport et d'évacuation de ressortissants, Eagle Claws, toute cette semaine, à Montluçon. Un Transall allemand, ainsi que des F/A-18 de l'armée suisse ont également été impliqués, avec la "couverture" des Mirage 2000-5 du 1.2 Cigognes, des Alpha Jets d'EAC de Tours, des Mirage 2000D du 3.3 Ardennes.
Deux largages de 100 commandos-parachutistes ont été effectués, à moins de 24 heures d'intervalle.
Cette semaine tactique devenue récurrente entre Manoir (CPA20) et Castor (2.64) permet d'optimiser les ressources d'entraînement des unités (1), en agrégeant un large spectre de moyens, autour d'un thème opérationnel qui reste un grand classique en Afrique. Où la quasi-totalité des unités françaises impliquées dans Eagle Claws sont déployées.
Entraînement plus réaliste, et crédits d'entraînement mieux utilisés : une référence.

Le Solenzara évacue un marin du Montcalm

Deux Super Puma pendant l'exercice Serpentex 2010 (crédit : Jean-Marc Tanguy).

Un des Super Puma de l'escadron 1.44 Solenzara de la base éponyme a accompli ce mercredi l'évasan d'un marin du Montcalm qui rentrait de son engagement au sein de l'opération Harmattan. L'escadron a été alerté à 15h50, et a décollé à 16h35 (un délai particulièrement réactif) après avoir installé des réservoirs supplémentaires. Le Montcalm est rallié en moins d'une heure, à 100 nautiques (185 km) dans l'est de la Sardaigne. Après un stationnaire d'une vingtaine de minutes et la dépose de l'équipe médicale -médecin et sauveteur-plongeur, le marin est hélitreuillé.
En 45 minutes, ce dernier est réceptionné à l'hôpital d'Ajaccio, et tiré d'affaire. Il doit être transféré sur le continent ce weekend, précise l'armée de l'air.
Certains équipages du 1.44 sont qualifiés pour l'appontage sur les navires de la marine, mais il n'est pas dit qu'une frégate puisse recevoir un appareil du gabarit du Super Puma (ce qu'on vient de me confirmer  les F67 et F70 ne sont pas compatibles avec ces HM). En tout état de cause, les appareils d'alerte sont équipés d'un coupleur de vol stationnaire qui permet des opérations de ce type.
L'escadron effectue régulièrement des transferts médicaux vers le continent au profit de la population corse, et assure des missions SAR au profit des populations civiles, des marins en mer, et des escadrons de chasse en campagne de tir.
Il s'était notamment illustré dans le sauvetage d'un avion de tourisme, en lien avec un Atlantique 2 de la marine, et un EC145 de la sécurité civile, le 12 ocotobre 2009.
Cette unité comporte aussi le dernier sous-officier pilote (un major) de l'armée de l'air.
La contribution de cette unité d'héliocoptères à l'opération Harmattan est détaillée dans le hors-série de RAIDS consacré aux opérations en Libye.
Un "plouf" (plongeur-sauveteur) chevauchant un dauphin sur la Corse : le blason du Solenzara, unité qui forme tous les "ploufs" de l'armée de l'air (crédit : Jean-Marc Tanguy).

vendredi 20 mai 2011

La Surobi transmise avant l'été, dit le mindef

La France l'assure, les clés de la Surobi seront transmises à l'ANA avant l'été. "Nous souhaitons pouvoir transférer la sécurité du district de Surobi aux Afghans au second trimestre 2011 a estimé le mindef devant les sénateurs qui l'auditionnaient. La situation est plus complexe en Kapisa, mais nous pourrions viser le 1er semestre 2012" a-t-il conclu sur ce point.
En décalant déjà deux fois la date initialement retenue, le gouvernement afghan a cependant rappelé que c'est lui qui acceptait -ou non, en l'occurrence- de récupérer la gestion de la sécurité de ses territoires.
A verser au dossier, à charge ou à décharge, c'est selon ses convictions, l'anecdote suivante. Un combat de douze heures s'est tenu à proximité de la FOB Naghlu, le 29 avril, opposant l'ANA à une trentaine d'insurgés, postés sur les hauts (un classique dans cette zone). Une QRF comportant des OMLT français, qui venaient d'arriver en Afghanistan, a été chargée de leur venir en aide. Les Medevac française ont évacué quatre blessés ANA.
Le bilan de ces violents combats est contrasté, avec, côté insurgés, deux tués, deux blessés, et deux prisonniers, ainsi qu'un RPG7. Certes, l'ANA a tenu le choc, certains y voient même un combat illustrant la maturité nouvelle de l'armée afghane. Pas, en tout cas, le calme revenu en Surobi...
Une autre question n'a pas non plus été officiellement tranchée : que deviendront les effectifs encore en Surobi ? Effectifs rapatriés par paliers, pour constituer, en France, un capital politique ? Renforts pour la vallée de Tagab, qui reste encore très problématique ? En décalant encore le transfert, Hamid Karzaï pourrait mettre à bas l'une... et l'autre hypothèse.

Harmattan souffle encore

Malgré l'arrêt du porte-avions Charles-de-Gaulle pendant quatre jours, l'opération Harmattan est demeurée à un niveau soutenu entre deux points presse, alignant 202 sorties, contre 227 sept jours plus tôt.
Grâce au renfort des La Fayette boys en Crète, le nombre de sorties d'attaque a même légèrement progressé (112 contre 110), mais c'est bien le seul domaine. 44 sorties de reconnaissance ont été effectuées (56 la semaine précédente), 17 de défense aérienne (20), 7 de détection et de contrôle (12), l'absence des Hawkeye n'ayant pu être compensée, et 22 sorties de ravitaillement en vol (29).
Des évaluations récemment transmises aux sénateurs faisaient état des destructions suivantes, effectuées par l'OTAN : "l'aviation aurait été anéantie, avec plus de 80 % des appareils hors service et il ne resterait plus que des hélicoptères. L'armée de terre aurait subi de lourdes pertes, avec un tiers des matériels lourds détruits et environ 50 % des stocks de munitions. Seule la marine aurait été épargnée, mais elle ne présente pas un grand danger et les navires sont demeurés dans les ports où ils ne présentent pas de menace. Les défenses anti-aériennes ont également été sérieusement touchées."
Notons le léger glissement opéré ces derniers jours, puisque les éléments navals s'y sont montrés agressifs, au point que l'OTAN a effectué des bombardements sur la flotte libyenne, ou ce qui en fait office.
Peut-être pour éviter de gros soucis à de gros bateaux pas très bien défendus contre les menaces assymétriques.

La vie après COMTFLF...

Le général Jean-François Hogard, qui vient de quitter ses fonctions de COMTFLF à Nijrab devrait rallier La Réunion, pour commander les FAZSOI. Son précédecesseur en Afghanistan, le général Pierre Chavancy, va quant à lui quitter la 3e BM pour un poste à l'EMA. L'ancien COMTFLF rencontre un regain d'intérêt  pour l'Afghanistan : il prononce aujourd'hui sa 44e conférence sur l'engagement français en Afghanistan, depuis son retour de Nijrab. Le public est varié : des très logiques futurs responsables de brigades de l'armée de terre (aujourd'hui) à l'improbable fac de Jussieu...

En kiosque la semaine prochaine

De Saint-Dizier à Tripoli, via Solenzara : RAIDS consacre un hors-série entier aux 30 premiers jours des opérations aériennes contre la Libye. Premiers retex, et éclairage sur les coulisses de cette guerre aérienne : en kiosque, en début de semaine prochaine.

jeudi 19 mai 2011

Blessés : les chiffres (actualisé)

467 soldats français ont été blessés en Afghanistan depuis 2001 selon la terminologie de l'OTAN (1). Un chiffre à rapporter au nombre total de morts français : 58. Ce ratio tués/blessés (12%) serait quasi-identique parmi les forces de l'OTAN. 408 blessés (dont 338 au combat) avaient été décomptés jusqu'à la fin 2010, pour 52 morts (dont 43 au combat). Ces volumes expliquent en partie le doublement des effectifs de la CABAT, annoncé par ce blog en octobre.
Cette réalité de l'Afghanistan, dure, ne doit pas cependant occulter d'autres statistiques, qui ne concernent que l'armée de terre, pour la seule année 2010. Cette dernière a perdu 21 militaires en opérations (tous théâtres et toutes causes confondues), et 28 autres hors opérations (mais toujours en service). 282 militaires ont aussi été blessés en service, dont 125 en opérations. Cette même année, 98 personnels sont morts et 113 ont été blessés hors service.

(1) non inclus les quatre blessés mercredi soir sur le COP46.

A LIRE : la dernière livraison de l'hebdomadaire chrétien La Vie consacre six pages aux mères et épouses et blessés et morts d'Afghanistan. On peut le lire ici.

Une double dissolution

Le CEMAT a dissout ce jeudi soir à Limoges l'état-major de force n°4 (EMF4) et son unité de soutien, le 15e bataillon de train (15e BT). Le drapeau de ce dernier a été symboliquement roulé devant le patron de l'armée de terre et une forte assistance, vu l'heure. Cet emblème portait les noms de trois batailles : Russie 1812, Orient 1916, Verdun, 1917.
La cérémonie s'est tenue aux Champs de Juillet, dans le centre de la ville, dont la tradition militaire était ancienne. On avait réimplanté, à la fin des années 1990 l'EMF4 et l'état-major de la 3e BM. Ce dernier est promis, pour le coup, à rejoindre Clermont-Ferrand et le 92e RI, cet été.
Les drapeaux des unités dissoutes ne rejoignent pas forcément la salle des drapeaux du chteau de Vincennes, certains restant au sein des BDD. Le GSBDD de Metz a ainsi conservé le drapeau du 4e RH, tandis que celui de Lille gardait l'emblème du 43e RI, et que celui de Rennes hébergeait les couleurs du 16e GA.

In memoriam : 1CL Cyril Louaisil (2e RIMa - BG Richelieu)

Le première classe Cyril Louaisil, tué hier en Afghanistan par l'explosion d'une grenade sur le COP46 s'était engagé en septembre 2007 au 2e RIMa. Il avait ensuite été déployé en Guyane au sein du 9e RIMa (avril-septembre 2008) et au Sénégal (novembre 2009-mars 2010).
Il était déployé en Afghanistan depuis décembre 2010.
58 militaires français sont morts en Afghanistan, dont cinq depuis le début de l'année. Parmi eux figuraient trois soldats du BG Richelieu, formé autour du 2e RIMa. Les éléments de ce GTIA sont actuellement en train d'achever leur mandat.

Un marsouin tué accidentellement sur le COP 46

Un 1ère classe du 2e RIMa a été tué hier soir vers 19 heures sur le COP46, en Kapisa. C’est vraisemblablement l’explosion accidentelle d’une grenade qui a tué ce marsouin, et blessé quatre autres.
Les cinq partaient en patrouille, dans le cadre de l’opération Endurance.
La prévôté a été chargée de l’enquête.
Le première classe Cyril Louaisil était célibataire et avait 24 ans. Il est le 58e français mort en Afghanistan.

mercredi 18 mai 2011

Pour les blessés, à Grenoble

La 27e BIM organise ce samedi à Grenoble (15h) un évènement sportif afin de soutenir la cause de blessés. Une rencontre de rugby opposera une sélection du FCGC / GUC à l'équipe de la 27e BIM, sur le stade Lesdiguières. Le ballon du match sera apporté par la voie des airs -parapente ou paramoteur- par un personnel blessé en opération. Le geste devant illustrer la pugnacité de ces derniers.
Un tournoi de jeunes de moins de 11 ans précédera cette rencontre, dès 10 h.
Stands, jeux et présentations dynamiques sont prévus de 10h à 19h.
Les Barabarians et Jeannette Bougrab (1), secrétaire d'Etat à la jeunesse et à la vie associative apporteront leur soutien par leur présence.

Jeannette Bougrab (crédit : secrétariat d'état à la jeunesse)

(1) comme elle l'a rappelé encore récemment lors d'une réunion publique, ce membre du gouvernement est fille de harki.

Un OPV peut en cacher un autre

DCNS diffuse à l'instant les premières photos de son OPV, l'Adroit, sur le Scorff. Hasard, ou pas, on distingue, derrière lui, un autre navire du même type, également assemblé à Lorient.
L'OPV jauge 1.100 tonnes, pour une longueur de 87 m.
L'Adroit sera baptisé le 17 juin par Christine Lagarde.

Pour les blessés à Lille

Le président des sous-officiers (PSO) du commandement de la force terrestre est à l'origine d'un concert qui sera donné demain jeudi (20h) à Lille à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, dont la recette sera versée au profit des blessés de l'armée de terre. Entrée : 10 euros, sauf pour étudiant(e)s et moins de 12 ans, 5 euros.

Blessés afghans : un chiffre

Le service de santé des armées a eu ce matin les honneurs du conseil des ministres. Le compte-rendu, par nature bref, des discussions ne révèle rien de précis, on évoque seulement la modernisation du service. Un seul chiffre, particulièrement inquiétant : on apprend que l'hôpital de Kaboul a accueilli 350 blessés français entre 2007 et 2009. Le fait d'arrêter le décompte à 2009 n'est sans doute pas le fruit du hasard, puisque le flot, loin de se contracter, a encore augmenté depuis.
Aucun chiffre n'est pour autant disponible, ce n'est pas faute de le demander régulièrement (1).
Juste pour se donner une petit idée, de façon empirique, mon confrère Bruxelles 2 écrivait il y a peu que 60 évacuations médicales de militaires français avaient été réalisées entre le 15 octobre et la fin février (tous théâtres et causes confondues)...

(1) il est alors d'autant plus difficile d'essayer d'attirer l'attention des Français sur ce problème. Ce qui pèse d'autant plus sur la médiatisation des soucis évidents rencontrés par ces familles, de tous ordres : financiers, et pour la reconversion professionnelle. Actuellement, le fait d'employer un ancien blessé dans le privé ne fait l'objet d'aucune incitation.

Un hélicoptériste succède à un hélicoptériste

Le capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril succèdera le mois prochain au CV Hugues d'Argentré, à la tête du Sirpa Marine. Le premier, pilote de Super Frelon, avait été le dernier commandant de la flottille 33F, avant sa dissolution plus qu'inattendue, en 1999. Il avait ensuite commandé la base de Lanvéoc-Poulmic, avant son poste actuel de CSP, chargé de la concertation auprès du CEMM.
Il a également été candidat (SE) aux dernières cantonales.
Plusieurs profils avaient été évoqués ces derniers mois pour le futur patron du Sirpa marine, succession qui ne se posait pas, alors. On évoquait notamment des officiers de communication régionaux (OCR), basés en préfecture maritime, mettant en avant la forte activité de communication opérationnelle de ces derniers.
Au moins un autre chef de Sirpa (Air) doit changer cet été. C'est un commandant de base qui devrait se voir confier ce poste.
Ces évolutions, pour certaine prévues, s'inscrivent dans une prise d'importance croissante du niveau interarmées.

Pour le port du bleuet dans l'hémicycle

Les questions mémorielles, qui agitent actuellement les armées interpellent aussi la députation. Le député UMP Nicolas Dhuicq l'a rappelé hier au forum Hippocampe (1), constatant qu'il lui était, par exemple, interdit de porter son bleuet à la boutonnière, en souvenir des soldats morts au combat, dans l'hémicycle de l'assemblée nationale. Où les signes distinctifs sont interdits. Il faudrait donc, constate l'élu de l'Aube, pouvoir modifier le règlement de l'assemblée nationale, ce qui, vu la sensibilité du sujet, et sa possible association aux enjeux politiques sur l'Afghanistan, n'est "pas" chose facile semble-t-il.
L'idée lancée par Nicolas Dhuicq a rappelé aux présents quelques mesures déjà existantes : chez nous, la mise en berne des drapeaux les jours où la France perd un des siens au combat, mise en berne qui avait été généralisée sur tous les sites militaires sur instruction de l'amiral Xavier Païtard, alors chef du cabinet militaire du ministre de la défense. Forcément, sur un tel sujet, la Grande-Bretagne fait référence, avec un signe distinctif porté à la boutonnière, par un premier ministre, un présentateur de la BBC, ou des... députés.

(1) créé par Vincent Hélin et Olivier de Rostolan.

Tonnerre de... Misrata ?

Un bâtiment de plus à la mer : le BPC Tonnerre a appareillé hier de Toulon pour une destination encore officiellement inconnue, même si la soudaineté du départ, et la discrétion qui l'entoure font forcément penser à la Libye. Le 2e BPC de la marine aurait embarqué "un peu de tout", y compris des hélicoptères, dans un volume qui n'est pas (encore) connu. Le "un peu de tout" comprendra bonne partie de ce que l'armée de terre peut offrir en terme de moyens, depuis un BPC. Un navire de cette classe peut emporter un demi-GTIA (450 militaires) avec une composante cavalerie (une douzaine de Leclerc). La capacité d'emport en hélicoptères peut dépasser, le cas échéant, les 16 hélicoptères de la fiche-programme.
L'ALAT constatait récemment disposer de 17 Tigre aptes aux opérations extérieures (sur un total de 30). L'engagement éventuel d'hélicoptères français d'attaque français en Libye, depuis le BPC, ne poserait aucun problème de conformité à la résolution 1973. Un engagement forcément coopératif entre Tigre et Gazelle, puisque le Tigre n'a toujours pas de capacité de tir de missiles antichars.
Revenu du Golfe de Guinée il y a quelques semaines, le programme du Tonnerre n'était pas officiellement connnu. Mais il n'était pas prévu, en tout cas, qu'il quitte son port-base aussi rapidement. Et de nuit.

mardi 17 mai 2011

Une dizaine de bombes C tirées

Au moins une dizaine de GBU-22 non chargées en explosif (1) ont été tirées en Libye par l'armée de l'air depuis la fin avril, avec un taux de succès encourageant (mais néanmoins non précisé). Ces bombes cinétiques emploient, rappelons-le, un corps de bombe SAMP couplé à un kit de guidage Paveway III, dont la précision -une donnée publique- est plus qu'inférieure à 10 mètres. La précision est une donnée impérative, car sans explosif, ces bombes ne peuvent détruire, grâce à leur énergie cinétique, que si elle touchent leur cible. Un cahier des charges qui explique peut-être la faible consommation de cette munition-miracle qui ne l'est donc pas totalement.
Ce blog avait révélé le premier tir de ce type de munition, le 28 avril.

(1) mais pas pour autant chargées en béton, comme nous l'avons tous écrit improprement jusqu'à maintenant. Un chargement en béton provoquant, problème rencontré par les Britanniques dès 2003, un grand nombre d'éclats.

La quatrième

Le général Denis Favier, encore colonel en 2007, recevra sa quatrième étoile en août prochain. Il vient de quitter le commandement du GIGN, et dirige désormais la région de gendarmerie d'Ile-de-France.

Deux potes d'Aldo promus

Deux anciens commandants du 3.3 Ardennes prendront du galon, à l'été. Le premier, actuellement à l'Elysée, doit prendre le CDAOA, en septembre, tandis que le plus jeune, promu général, sera affecté comme attaché de défense à Washington. L'actuel attaché rallierait, lui, le cabinet du premier ministre.
Le général de brigade aérienne Bernard Metz (1), dont on avait annoncé ici la mutation comme COMSUP en Guyane, sera quant à lui reçu, à ce titre, par le CEMA, vendredi. Pour l'anecdote, avec les nouveaux moyens qui y convergent, la Guyane sera désormais commandée par une général de division, et non plus de brigade. De fait, le général Metz recevra sa troisième étoile le mois prochain.

(1) ancien directeur de cabinet du CEMA, actuellement au CFA, le général Metz est un ancien sous-officier.

lundi 16 mai 2011

Un jour normal en Kapisa (suite)

Une fois n'est pas coutume, la Kapisa a l'honneur du compte rendu vespéral de l'ISAF. Avec le style dépouillé qu'on lui connaît, l'ISAF évoque la mort de cinq insurgés, hier, dans le district de Tagab, lors d'une opération lancée pour dégager un checkpoint pris à partie. Les renforts de l'ANA et des isafiens -vraisemblablement des Français vu l'endroit- ont été aussitôt attaqués à coups de RPG, de mitrailleuses, de mortiers et d'armes légères d'infanterie.
Aucun détail n'était disponible sur cette attaque, ce soir, à Paris.

Le GAE revient dans l'ATO

Les aéronefs du groupe aérien embarqué français -10 Rafale, 6 SEM, 2 Hawkeye- ont repris, ce lundi, leurs opérations au profit de l'OTAN, après une interruption de quatre jours liée à l'escale du PACDG à Suda Bay, avec une de ses frégates. Le CEMA avait visité, le 12 mai, les effectifs français en Crète, aviateurs et marins. Le PACDG a repris normalement la mer, samedi.
Selon l'EMA, et du fait de cette pause de quatre jours, le retour du PACDG à Toulon ne se pose "pas immédiatement".

La marraine de l'Adroit

C'est la ministre de l'économie Christine Lagarde qui baptisera l'OPV L'Adroit, à Lorient, le 17 juin prochain. Ce navire sera le premier navire privé exploité par des marins de la marine, pendant trois ans, au terme d'un accord signé au dernier salon Euronaval. L'Adroit touchera l'eau pour la première fois ce mercredi.

dimanche 15 mai 2011

Harmattan : le CEAM (logiquement) à l'oeuvre

Le India-Gulf à tête de Tigre arrive à Solenzara, fin mars (crédit : Jean-Marc Tanguy).

Le CEAM de Mont-de-Marsan est sur le pont depuis le 19 mars en faisant participer les aéronefs du 5.330 Côte d'Argent aux opérations contre la Libye : un Rafale par ci, un Mirage 2000D par là, et encore très récemment, au moins un Mirage F1CR. Le centre d'expertises de l'armée de l'air a aussi contribué à régler les traidtionnelles urgences opérations (UO) du temps de guerre. On lui doit notamment d'avoir résolu dans des temps-records un début de souci sur des pylônes d'AASM, et d'avoir qualifié, tout aussi prestement, les bombes à effet cinétique. Le CEAM, dont l'activité normale repose à plus de 50% sur les SIC a pu aussi valoriser ces connaissances, en oeuvrant sur les Awacs et des réseaux d'infrastructures OTAN, domaines dans lesquels il fallait urgemment combler quelques lacunes.
Les UO sont restées cependant en volume relativement modeste, comparativement aux précédents conflits. Son directeur y voyant la traduction que l'armée de l'air est finalement bien taillée pour les opérations du moment.
On peut cependant compléter sa réflexion en constatant que les lacunes du moment, en matière d'ISR, ne sont pas l'objet de l'activité du CEAM, mais doivent faire l'objet de programmes.

Dhuicq chez Hippocampe

Le député de la commission de Défense (Aube, UMP) Nicolas Dhuicq sera mardi l'invité du forum Hippocampe. Il succède au général Patrick De Rousiers (IGA-Air) et à l''amiral Xavier Païtard (RMF Bruxelles).

TOA à la TFLF

Après le passage de relais effectué hier, c'est la 11e BP qui arme désormais le quatrième mandat de la TFLF, ouvrant la voie à une série de relèves des GTIA : les alpins d'Allobroges sont relevés par les paras, autour du 1er RCP, tandis que le BG Quinze-Deux succèdera, dans le sud, au BG Richelieu. Le troisième des quatre pions de la TFLF, la TF Mousquetaire étant, rappelons-le, piloté par le 3e RHC, avec des éléments fournis par le 5e RHC, l'escadron d'hélicoptères 1.67 Pyrnées et le CPA30.

Un drone contre les... déchets flottants

Les côtes basques sont littéralement victimes « d’îles de déchets » dont le coût, en terme d’images (pour le tourisme) et de collecte est payé au prix fort. C’est ce qui a notamment donné l’idée à des industriels aquitains de développer un système global visant à les détecter précocément pour les collecter en mer même.
Le projet troisième œil du marin ou TOM est le deuxième lancé par AETOS (aigle, en grec), le cluster aquitain des drones. 700.000 euros sont investis sur deux ans par le conseil régional d’Aquitaine, Oseo, et à 50%, par les PME concernées : le basque Aérodrones, spécialiste en station-sol et en traitement d’image (il a notamment travaillé pour la société Surveycopter qui est un fournisseur du DRAC), le bordelais Fly-N-Sense, spécialiste de minidrones (il faisait partie des rares à avoir présenté un modèle en vol au dernier Eurosatory), et Maxsea, leader mondial des cartographies marine. Cette société possède une capacité de prévision de dérive des nappes de pollution.
Le drone envisagé aura une capacité amphibie, une double motorisation, et une envergure entre 3 et 5 mètres d’envergure. Il pourra tenir l’air « entre quatre et six heures » assure Hubert Forgeot, PDG d’Aérodrones, et il disposera de capteurs visible et infrarouge. En outre, il devra pouvoir être téléopéré depuis la terre ferme et une base d’opérations en mer.
D’ores et déjà, la ville de Biarritz, très impactée par ces pollutions, a décidé de prêter sa vedette d’intervention pour valider les modèles et les scénarios envisagés.
Le système global doit être opérationnel « pour l’été 2012 » assure Hubert Forgeot.
Ce drone pourra aussi assurer des missions détournées, augure le jeune dirigeant, au profit des affaires maritimes, mais aussi de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et des préfectures maritimes, pour détecter, par exemple, des dégazages sauvages. Le comptage d’oiseaux migrateurs fait aussi (déjà) partie des applications assurées par Aérodrones, sur le bassin d’Arcachon.

samedi 14 mai 2011

La L16 au coeur du NTM2011

Malgré ses bidons de Mirage 2000N, ce Mirage 2000-5 est du modèle branché : c'est un des cinq premiers "pointus" équipés de liaison 16, en France. (crédit : Jean-Marc Tanguy).

Les aviateurs français ont gagné leur pari. Malgré l'engagement libyen qui consomme une part importante des ressources opérationelles, le 50e Nato Tiger Meet se tient à Cambrai, avec un plateau particulièrement riche, et un focus sur la liaison de données OTAN L16, particulièrement raccord avec l'actualité libyenne. Les 80% des chasseurs présents sur l'exercice en sont dotés, y compris les cinq Mirage 2000-5 mis en oeuvre par le CEAM. Ces avions sont les premiers de ce type équipés, et n'ont même pas encore été déclarés bon pour le service !
L'armée de l'air a aussi démontré à ses alliés les possibilités méconnues de la L16 en matière de restitution de mission et de conduite des opérations avec un système développé par la société Diginext. Il s'en est fallu de peu, quelques soucis ayant été réglés à la dernière minute avant l'ouverture du NTM2011, et même la foudre s'y est mis !
Grâce à une arctitecture maline et low-cost, on peut ainsi compenser l'absence d'Awacs, ce qui ouvre des perspectives sans bornes, par les temps de disette budgétaire qui courent.
L'armée de l'air revient de loin, pour ne pas dire de très loin : les questions de liaison de données, comme celles de drones, ont été laissées en jachère budgétaire (1) pendant d'assez longues années, risquant de mettre en péril l'interopérabilité de l'armée de l'air avec ses alliés. Au final, les terminaux installés depuis deux ans sur la génération Mirage 2000 en rétrofit permettent d'intégrer la bulle L16 -partiellement cependant-, alors que les Rafale, E-3F et E-2 Hawkeye en sont pourvus de série.
Le même processus d'économies de bouts de chandelle est constatable sur nos Awacs, qui n'ont pas les mêmes possibilités que tous les autres engagés en Libye. Bref, de bonnes leçons à considérer à l'aube de décisions budgétaires cruciales, dans les mois à venir.

(1) après le Kosovo, les Américains avaient pourtant prévenu que les prochains conflits emploieraient des avions uniquement pourvus de L16. Pour ne pas avoir traduit cette phrase en termes bugétaires, la France a manqué la disqualification de peu.

Rafale et Typhoon côte à côte

Pris au débotté, ce Rafale venu de Saint-Dizier, et ce Typhoon britannique (crédit : Jean-Marc Tanguy). 

C'est une photo relativement rare : Rafale et Typhoon partageant les mêmes m2 de bitume. C'était pourtant arrivé hier à Cambrai : les deux chasseurs venaient d'arriver en vue de leur participation au meeting de Cambrai-Niergnies (et non sur la BA103), demain. Le Typhoon s'est même permis de réaliser un tonitruant passage bas qui lui aurait valu, au Bourget, un magnifique carton rouge.
L'armée de l'air avait prévu d'aligner quelques Rafale du 5.330 au Nato Tiger Meet, avant d'y renoncer, du fait de l'engagement de ses appareils dans l'opération Harmattan. Quant au Typhoon, il n'est pas encore mis en oeuvre par une unité "Tiger".

Trop, pas assez...

Le résultat des sondages de la semaine vient de tomber, quoique la tendance soit apparue assez vite, comme d'habitude. Néanmoins, la participation est plus nourrie que d'habitude, ce dont je me félicite. Sur la première question, celle de l'effectif des communicants, 44% des 2.410 clics estiment qu'il est bien taillé, 25% qu'il y en a "trop", et 30%, "beaucoup trop".
L'origine du manque d'intérêt pour les morts et blessés en opérations a attiré encore plus de votes (3.023). 20% estiment que c'est la responsabilité de la com militaire, 36%, de la faute des médias, et 81% (plusieurs réponses étaient possibles, d'où un total qui excède les 100%), du pouvoir politique, ce qui rejaillit sur les uns et les autres.

Le 1er RPIMa chez les Tigres

Des éléments du 1er RPIMa participent au 50e Tiger meet, dans la région de Cambrai, a-t-on appris sur place hier. C'est la première fois qu'une unité du COS intègre un tel entraînement tactique. Néanmoins, la quantité très importante de vecteurs disponibles, et la très large variété de missions possibles constituent une opportunité intéressante. C'est ce qui justifie, sans nul doute, la venue d'une autre unité de l'armée de terre, le GAMSTAT de Valence, venu travailler ses liaisons de données avec un hélicoptère (1) de manoeuvre, un Tigre et une Gazelle.
Si l'armée de terre -qui ne fait pas partie de la confrérie Tigre- est venue en nombre, a contrario, la marine, membre du NTM à travers la flottille 11F, n'a pas envoyé d'avions et de pilotes cette année.

(1) plus traditionnellement, le NTM aligne cette année des hélicoptères français (Puma du 1.67 Pyrénées), italiens (AB212), britanniques (EH101) et tchèques (Mi-24).

vendredi 13 mai 2011

Une panne

C'est une panne globale de 24 heures de la plate-forme de blogs Blogger (Google) qui a notablement réduit la lisibilité de ce blog, depuis hier soir, et fait disparaître les contenus mis en ligne jeudi ici même.
C'est la fiabilité de Blogger qui m'avait fait choisir cette plate-forme, il y a plus de deux ans, mais de temps en temps, cela défaille.
Les informations sur la panne n'ont été disponibles qu'en milieu de journée, et il était impossible de les poster en ligne. Comme tout le reste.
Pour des raisons diverses et variées, il n'est pas possible de remettre en ligne ces contenus effacés hier à la date d'aujourd'hui : ils devraient réapparaître à nouveau, automatiquement, sous quelques heures, indique Google.

Le Provence rugira en 2012

Le Mirage 2000C/RDI du Cambrésis spécialement peint pour ces 50 ans du NTM (crédit : Jean-Marc Tanguy).

C'est le 1.7 Provence de Saint-Dizier qui reprendra les traditions Tigre de l'escadron 1.12 Cambresis, à la dissolution de ce dernier, à l'été 2012. Le fait que le Provence opère sur Rafale, et soit, de fait, appelé à durer, a fait, manifestement partie des arguments retenus par l'armée de l'air. L'idée de tigriser le Neu-Neu, a également été étudiée brièvement, puis abandonnée, les traditions de ce prestigieux escadron étant déjà particulièrement bien remplies (1).
Le Cambrésis faisait partie des unités fondatrices du Nato Tiger Meet qui fête ses cinquante bougies, cette semaine, sur la base aérienne de Cambrai, appelée elle aussi à fermer en 2012.
C'est la première fois, en France en tout cas, que les traditions Tiger doivent migrer vers une nouvelle unité, du fait de la dissolution de l'unité titulaire. Deux autres unités françaises appartiennent à la confrérie Tigre : la flottille 11F de la marine (absente du NTM2011) et le 5.330 Côte d'Argent, coeur aéronautique du CEAM.

(1) le Normandie Niémen, troisième escadron Rafale, renaîtra en 2012 à Mont-de-Marsan, sur Rafale. Le CEMAA a pris, d'ores et déjà, la décision d'envoyer un "harpon" sur la base montoise, dès cet été.

jeudi 12 mai 2011

Harmattan : chiffres stables, cadence toujours soutenue

Les chiffres d'activité de l'opération Harmattan produits aujourd'hui par l'EMA semblent, de prime abord, dans la moyenne. Mais c'est sans considérer, d'une part, un fléchissement d'activité lié à la météo, et le retrait des opérations du PACDG pour quatre jours. La cadence des aviateurs, dont on ne dispose pas du détail, a donc été particulièrement soutenue.
110 sorties d'attaque ont été effectuées, avec 56 de reconnaissance, 20 de défense aérienne, 12 de détection et de contrôle et 29 de ravitaillement. Soit un total de 227 sorties, assez comparable à celui de la semaine écoulée.

Dans les pas du "Com Ciel" des Bisons

Après les carnets de route afghans d'un colonel, d'un lieutenant, puis d'un sergent, voici celui d'un... padre, Jean-Yves Ducournau (1), titulaire de deux séjours en Afghanistan. Un livre au contenu plus prudent que le rapport largement diffusé par internet d'un autre padre -celui du 2e REP- mais qui héberge nombre de références utiles pour comprendre les réalités de l'Afghanistan de 2010.
Comme les écrits des fantassins parlent de l'engagement et des TIC, et des mérites comparés du Milan sur l'AT4CS, celui-ci héberge assez logiquement des références religieuses assez fréquentes qui peuvent désarçonner le profane, sans pour autant faire lâcher prise, du fait de la diversité des domaines balayés. Le lecteur visite ainsi les rapports parfois complexes entre l'aumônier et ses ouailles, ou le commandement, mais aussi l'intermédiaire constitué par ce porteur d'uniforme un peu spécial. Le padre des Bisons (après avoir été celui du 1er RI) affirme ainsi qu'il fit en sorte que les locataires du COP Hutnik puissent disposer d'un vrai petit déjeuner, qui n'était pas la règle, jusqu'alors, du fait de l'isolement du poste. En faisant remonter l'information, tout simplement.
Dans un historique assez opportun de l'Afghanistan, on apprend aussi que des religieuses catholiques durent porter burka sous l'ère des talibans, ou, quelques pages plus loin, pourquoi ce padre eut affaire à la... DPSD.
Au fil des pages, on découvre aussi le patrimoine immobilier assez ecclectique dans lequel l'aumônier réalise ses offices : du bunker de Tora, aux chapelles de toile des COP menagées à côté des chambres de passage. Au passage, l'homme de dieu s'interroge sur le devenir de ces enceintes, avec la transmission à l'ANA de la Surobi, et donc, d'une partie de ces postes français. Au détour de la conclusion et au registre des méditations, une digression autour du mot grec parakletos, assez proche du Pracleete que portent les soldats (un gilet pare-balles, NDLR).
Enfin, un bel hommage est rendu à l'ADC Thibault Miloche, infirmier des Bisons, 50e soldat français tué en Afghanistan. Au passage, les équipes médicales ont droit à un petit coup de projecteur. Et on se demande, alors, si ce ne serait pas au tour de ces anonymes de l'urgence médicale, finalement, de prendre la plume et de raconter leur Afghanistan, quitte à l'écrire à plusieurs mains : un des récits qui manque, aujourd'hui, sur cet Afghanistan dans lequel les Français opèrent depuis dix ans. 57 y ont, rappelons-le, ont laissé la vie.

(1) Les cloches sonnent aussi à Kaboul, itinéraire d'un soldat de dieu, Editions des Béatitudes, préface de Mgr Le Gal, postface du COL Jérôme Goisque, 368 pages, 17 euros.

mercredi 11 mai 2011

Le Courbet fait les 100 coups à Misrata

Une bonne partie des soutes à munitions du Courbet a dû y passer : une centaine d'obus de 100 mm ont été tirés par cette frégate La Fayette sur des positions libyennes à terre, dans la nuit du 8 au 9 mai. La même avait déjà mis en déroute, au canon, des vedettes rapides qui minaient le port, fin avril.

Dans les brigades...

Sans aucune forme de surprise, voici les confirmations des noms des futurs chefs de la 11e BP et de la 9BLBMa. Le colonel (futur général) Patrice Paulet a, comme son prédécesseur à la tête de la 11e BP (1), commandé le prestigieux 2e REP. Il sert actuellement au CPCO.
Le colonel (futur général) François Lecointre, a été déployé avec le 3e RIMa dans le Golfe, au Rwanda, en Bosnie et en Côte d'Ivoire. Il avait repris le commandement d'une de ses sections, quand son chef, le lieutenant Bruno Heluin (actuel patron du BG Richelieu) avait été blessé dans l'attaque du pont de Vrbnja, en 1995 (2). Il arrive du cabinet du ministre de la Défense, avec la particularité d'en avoir servi trois.

(1) qui remplacera dans quelques jours le général Hogard à la tête de la TFLF.
(2) épisode décrit dans RAIDS n°300.

Un peu de turc dans le Talarion mais...

EADS trouble encore un peu plus le débat déjà complexe des futurs drones MALE. Le groupe annonce, via sa filiale Cassidian, que la société turque TAI "est en passe de devenir un partenaire important" du programme Talarion. On n'a pas de précisions sur le rôle que la société turque pourrait réellement tenir -c'est un simple MoU-, pas plus que sur le nombre de systèmes sur lequel le budget de la défense turc souhaite s'engager. On sait que par tradition, les programmes de coopération voient beaucoup de promesses de commandes à leur lancement (en général pour s'attirer des technologies non maîtrisées), pas toujours tenues par la suite.
L'intérêt turc n'est pas, de plus, une affaire nouvelle.
L'annonce du jour peut-elle, pour autant, contribuer à différer la décision française ? Pas sûr, alors même que les opérations en Libye contribuent à mettre en lumière dix ans de non-décisions françaises en matière de drones de toutes tailles, drones navals compris.
Pour l'anecdote, mais il ne s'agit que d'une ancedote, le comité ministériel d'investissement prévu vendredi à Paris a été subitement annulé. Il n'est pas dit officiellement, cependant, qu'il devait être consacré aux drones. Sûrement une coïncidence.

Un mécanicien major ? (actualisé)

Parmi les amiraux pressentis pour apparaître sur la short list de major général de la marine (pour une entrée en fonctions en septembre prochain) figure un nouveau et sérieux candidat issu de la spécialité mécanicien (une première me semble-t-il). Le vice-amiral en question a notamment commandé la base aéronavale de Lann-Bihoué et le bureau finances de l'EMM, avant de devenir sous-chef plan programmes du même EMM. Il est aujourd'hui n°2 à l'inspection des armées.
Plusieurs autres candidats étaient jusqu'alors considérés, notamment un amiral déployé outremer, et un autre engagé récemment dans les opérations en Libye.
TTU a pour sa part annoncé, ce midi, la nomination de l'amiral Bertrand Rogel (1) comme CEMM.

(1) actuel sous-chef ops à l'EMA : son interview passant en revue les engagements opérationnels des armées est lisible dans le numéro 300 de RAIDS.

Des forces spéciales à Cannes

Le fim de cinéma sur les opérations d'une équipe de forces spéciales en Afghanistan sera présenté à des clients potentiels, pendant le festival de Cannes. C'est une version montée, mais non définitive, qui sera montrée lors de séances privées.
Ce type de procédé est courant pour assurer la visibilité d'un film dans les pays étrangers.
Forces Spéciales, tourné par un spécialiste du documentaire à objet militaire, Stéphane Rybojad, est attendu, à plus d'un titre. Un tel registre est rarement labouré dans le cinéma français, et ce sera le premier film de cinéma, en France, sur l'engagement en Afghanistan, même si le scénario -une journaliste prise en otage, campée par Diane Kruger- est réducteur de la réalité des opérations de la France dans ce pays, depuis 2001 (1).
Les films de cinéma sur l'Afghanistan, ne sont pas, de fait, légion. Même la Russie en a fait plus que l'occident, en son temps... Symptomatique, un film sorti sur ce sujet, il y a quelques mois, n'a pas tenu l'affiche suffisamment longtemps pour qu'on ait le temps d'aller le voir.

(1) un téléfilm qui a bénéficié d'un large soutien de l'armée française a aussi été tourné l'an dernier. On attend sa diffusion.

mardi 10 mai 2011

In memoriam : 1CL Loïc Roperh (13e RG)

Loïc Roperh est le deuxième sapeur du 13e RG à laisser la vie en vallée de Tagab.

Le sapeur de 1ère classe du 13e RG tué ce midi en vallée de Tagab s'appelait Loïc Roperh : il avait 24 ans et était célibataire. Il s'était engagé en mars 2009, l'Afghanistan semble être sa première opex, selon la biographie qui vient d'être diffusée par l'armée de terre.
Issu de la 1ère compagnie, il opérait en Afghanistan depuis le 3 avril, au sein du détachement d'ouverture d'itinéraire piégé (DOIP) de la task force La Fayette (TFLF). De ce fait, l'opération Colmar de ce matin devait être un de ses premiers engagamenets sur ce théâtre.
Malgré l'acquisition de véhicules protégés, l'ouverture d'itinéraires reste un métier risqué, puisqu'une bonne partie est effectuée... débarqué.

Les renforts de Suda sont entrés en action hier

Les quatre Mirage 2000N et le Mirage F1CR ont commencé leurs vols hier depuis la base grecque de Suda. Leur présence contribue, ainsi et entre autres, à compenser l'absence du porte-avions, également en escale à Suda.

Un sapeur du 13e RG tué par IED en Afghanistan

Un sapeur du 13e RG a été tué peu après midi entre le COP46 et le COP51, suite à l'explosion d'un IED. Cet homme, dont on ne connaît pas encore l'identité participait à une mission de reconnaissance, au sein du détachement d'ouverture d'itinétaires piégés (DOIP). L'élément déployé ce matin comprenait un Souvim, un Buffalo et six Aravis. Aucun autre soldat n'aurait été blessé par l'explosion.
Un autre spécialiste du 13e RG, le SCH Laurent Mosic, avait été tué, l'an dernier, par l'explosion d'une mission de ce type, en vallée de Tagab, le 6 juiller dernier.
57 militaires français sont morts en Afghanistan, depuis 2004.

lundi 9 mai 2011

L'escale du PACDG commence demain (actualisé)

Le PACDG, en mer depuis la fin mars, relâchera demain en Crète pour quatre jours, précisant ainsi que ce j'écrivais jeudi. L'escale sera limitée au porte-avions et à une de ses frégates d'accompagnement, plusieurs roulements ayant déjà été effectués pour ménager les autres composantes du GAN, soumis à un rythme important.
Comme je le signalais vendredi, au moins cinq aéronefs de l'armée de l'air, qui doivent être déployés en Crète, doivent contribuer à compenser l'absence du groupe aérien embarqué sur l'ATO. Ces appareils sont quatre Mirage 2000N et un Mirage F1CR.

dimanche 8 mai 2011

Des kits pour la Libye

Après les Etats-Unis et la Belgique, c'est au tour de la... France de racheter en urgence des kits de guidage pour ses bombes. La motivation de cet achat est bien sûr de recompléter ses stocks, du fait de la consommation de munitions liée aux opérations en Libye. Si on sait que onze Scalp EG ont été tirés, ainsi qu' une grosse centaine d'AASM, on n'a pas le détail de la consommation de kits de guidage Paveway.
La GBU-49 semble suivre une cadence de tir plutôt haute. Les nouvelles bombes cinétiques utilisées depuis la fin avril utilisent des Paveway III : il faut sans doute trouver dans ces deux modèles celui qui vient d'être commandé en urgence par la France.

In memoriam : Françoise Olivier-Coupeau

Les obsèques de Françoise Olivier-Coupeau seront célébrées demain. Plutôt que de revenir sur le parcours de cette députée de caractère, je préfère rappeler ce qu'elle était, et le travail que peut abattre un député de base qui choisit de s'impliquer, à la commission de défense. L'une et l'autre de ces dimensions sont visibles dans cette interview publiée dans le hors série opex 2009 de RAIDS.

Vous préconisiez dans votre rapport de faire cotiser les utilisateurs de la mer qui ne prendraient pas leurs précautions, dans les zones de piraterie, et de permettre aussi à la marine de bénéficier des embarcations de nacrotrafiquants qu’elle intercepte. Où en est-on, aujourd’hui sur ces dossiers ?
On n’a pas progressé. J’avais été marquée quand j’avais rencontré le commandant du Ponant de savoir qu’il était retourné déjà trois fois dans cette zone, depuis sa captivité. On comprend que dans certaines activités, on n’a pas le choix. Seulement, on ne peut pas laisser des gens travailler dans des conditions d’insécurité, et mettre en danger les militaires de façon excessive. La mer est un espace de liberté, et cela fait bien partie du devoir des militaires de sauver. Mais leur faire prendre des risques pour aller sauver un marin qui s’est mis volontairement en difficulté, c’est choquant.
Il faut que le ministère de la défense puisse aussi se rembourser de ses frais, tout en faisant du cas par cas, il ne doit rien y avoir d’automatique. Cependant, si l’on fait comprendre à certains que la Défense est en droit de demander des remboursements, les gens vont mieux s’assurer, et éviteront également certaines routes.
De la même façon, en cas de pollution maritime, tout le monde se fait rembourser, mais la Défense ne demande jamais rien pour elle, alors que des militaires sont engagés dans les opérations de dépollution, et parfois pendant une longue période.
Pour les récupérations de matériels de trafiquants, il faut aussi progresser. Les commandos marine m’ont expliqué que les go-fast qu’ils interceptent pourraient leur servir, pour la navigation ou pour récupérer des pièces de rechanges. A la place, ces hors-bord puissants pourrissent dans des hangars, ou sont revendus à l’euro symbolique !
Vous demandiez également une mission d’information sur l’externalisation en opex…
L’externalisation coûte souvent plus cher qu’annoncé, et n’a pas toujours grand intérêt. L’amiral Gillier m’a expliqué par exemple que deux cuisiniers externalisés ne faisaient pas le coup de feu, et qu’en plus, il fallait laisser des militaires pour leur protection !
Il y a des choses que parfois on ferait mieux de laisser en l’état. Autre exemple, au camp des Etoiles à Abéché, le devis de la restauration avait été fait pour 2.000 couverts, et il y en avait nettement moins, mais on a quand même facturé devis 2.000 couverts.
Vous avez eu une passe d’armes lors de la discussion budgétaire, avec Hervé Morin, sur les chaussures des marsouins du 3e RIMa, alors problème ou pas problème ?
Oui, évidemment qu’il y a un problème ! Caillasse, chaleur, les chaussures s’usent plus vite qu’en France, c’est une réalité. Je considère qu’il ne faut pas que nos militaires aient à manquer de choses aussi vitales que cela. Le CEMA nous dit que c’est une question de mode, mais nos soldats ont 40 kg sur le dos. Laissez-moi vous rappeler, quand je suis allé pour la première fois en Afghanistan, après l’embuscade d’Uzbeen, les parachutistes nous ont mis sur le dos ce qu’ils avaient à porter sur eux, cela nous a permis de mesurer pas mal de problèmes.
Effectivement, il y a eu des progrès avec les tourelleaux sur les VAB, les nouveaux gilets pare-balles ergonomiques, mais il a fallu attendre Uzbeen pour avoir une troisième Caracal, et des drones…
En petit équipement, on peut encore progresser. Des treillis vert sur le fond clair, c’est pas terrible ! C’est très bien aussi que les rubans jaunes, l’opération menée par Pascale Aragonès (épouse du chef de corps du 8e RPIMa) aient permis de financer l’achat de frigo pour permettre à nos soldats d’avoir de l’eau fraîche. Ce n’est pas normal que la Défense ne le leur paie pas, tout comme c’est anormal que les connections internet, pendant longtemps, n’aient pas fonctionné correctement, et que nos soldats doivent se rabattre, à Warehouse, sur l’internet des Américains. Tout comme on devrait avoir des paquets faciles à envoyer, gratuitement et à tout moment, de France, et que nos soldats reçoivent rapidement, alors qu’il faut, aujourd’hui, trois semaines… Bref, la condition du soldat doit progresser.
Que retenez-vous de l’engagement des marsouins du 3e RIMa, originaires de votre département ?
Ils ont fait leur devoir, avec un courage remarquable. Ils ont fait un bon boulot, en maintenant des positions, en en gagnant d’autres. On n’imagine pas ce qu’est l’Afghanistan, sans y avoir été. Un de mes premiers souvenirs, on était dans Kaboul, et on a entendu à la radio « suicide bomber dans toyota bleu ». Sur le chemin du retour, on appris que des soldats occidentaux avaient été tués… Quand on rentre, il faut se poser…
Vous approuvez donc la mise en place d’un sas de décompression ?
C’est absolument nécessaire. Des soldats qui ont tout vécu, il faut qu’ils dorment et qu’ils se nettoient la tête. Mais je penser que la fonction d’aide psychologique n’est pas suffisamment développée dans l’armée de Terre. Et il ne faut pas non plus négliger les familles. Le militaire ne vaut que par sa famille, et certaines épouses craquent, à cause du manque d’information, et des problèmes que peuvent connaître toutes les familles. Car il faut aussi gérer tous les problèmes du quotidien, le chauffe-eau qui pète, ne pas dire au mari que la voiture a claqué et que l’argent manque pour la remplacer…
Votre position sur les renforts ?
Note présence est justifiée, si on apporte par exemple des renforts de formateurs pour l’armée et la gendarmerie, du génie d’infrastructure. Mais il faut poser clairement la question de nos objectifs, les moyens de les atteindre. Et de s’engager sur un calendrier de départ de nos troupes.