par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
dimanche 28 février 2010
Xynthia : au moins 13 hélicoptères sur le pont (actualisé 23h30)
Au moins treize hélicoptères d'Etat ont été engagés aujourd'hui dans les opérations de secours, principalement en Vendée et dans les Charentes. Les hélicoptères EC145 de la Sécurité civile, les Dragons, ont été massivement engagés, avec 6 appareils, au plus fort de la journée, venus de tout le grand Ouest. 50% de leurs sauvetages ont été effectués de nuit.
Les formations aériennes de la gendarmerie (FAG) ont déployé quatre Ecureuil, dont l'appareil de Saint-Nazaire "qui a effectué un travail formidable" nous précise ce soir la gendarmerie. Trois autres appareils ont été engagés (1), venues des SAG de Rennes, Limoges et Cazaux.
Cazaux, c'est de là aussi que sont partis ce matin trois appareils de l'armée de l'Air, deux Puma et un Caracal. Du fait de leur plus forte capacité d'emport, ces appareils avaient déjà évacué 64 personnes à 14 heures, à comparer à 70 récupérés par la Sécurité civile (1). Le bilan de la journée s'établit à 139 personnes recueillies par les hélicoptères Air : 83 pour le Caracal, 30 et 26 pour les deux Puma.
Un EC145 embarque deux blessés couchés et une équipe médicale, ou jusqu'à huit personnes.
Un Puma embarque seize personnes, un Caracal, une vingtaine (tout dépend de la configuration intérieure, et de l'équipage embarqué, avec ou sans équipe médicale et plongeurs).
(1) ce soir, la gendarmerie ne maintient plus sur zone que deux engins, ceux de Limoges et Cazaux. Les Ecureuil ont été privilégiés puisque tous équipés de treuil, et le besoin d'aligner des appareils équipés de caméras thermiques ne semblait pas prioritaire.
Notre photo d'archives : un AS 350Ba, le Charlie Tango, longtemps abonné au ciel francilien. Son treuil émerge, côté gauche. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Post-scriptum : les UISC, encore
A peine revenues d'Haïti, les UISC retournent en opérations. 300 militaires de Nogent-le-Rotrou et de Brignols sont allés, aujourd'hui, renforcer les effectifs des SDIS (civils), en Charente Maritime et en Vendée.
Xynthia : les Dragons ont comméncé à voler dès cette nuit
Les hélicoptères EC145 de la Sécurité civile ont commencé leurs vols dès cette nuit (samedi à dimanche), effectuant la moitié de leurs 70 sauvetages sous jumelles de vision nocturne (JVN). C'est vraisemblablement Dragon 17, basé à La Rochelle qui a commencé le premier ces opérations. Il a été renforcé, en Charente-Maritime par Dragon 34, venu de Montpellier. Une habitante de La Rochelle nous a confirmé, en début d'après-midi, des vols continus d'hélicoptères dès ce matin, autour de La Rochelle, où la tempête a soufflé entre 2 et 5 heures du matin.
Le deuxième pôle d'opérations est évidemment en Vendée, où la sécurité civile engageait en cette fin d'après-midi pas moins de quatre EC145 : Dragon 29 (venu de Quimper), Dragon 56 (Lann-Bihoué/Lorient), Dragon 50 (Granville) et Dragon 76, qui vient d'arriver du Havre. Les deux Dragon bretons devant rejoindre leur base, à la nuit tombée.
Le Premier Ministre vient de décréter la mobilisation générale des moyens, incluant vraisemblablement, d'autres moyens, demain, dans la journée.
Passée la phase d'urgence, les hélicoptères militaires s'avèrent appropriés pour le travail aérien, comme le transport de groupes électrogènes, ou de masses permettant de consolider des digues.
Des appareils de reconnaissance peuvent aussi être employés pour l'évaluation des dégâts. En 1999, des Mirage F1CR de Reims avaient ainsi été utilisés dans ce rôle, et avaient récidivé, l'an dernier, pour la tempête Klaus.
Notre photo d'archives : un Dragon effectue une présente de treuillage de blessés au-dessus de la Seine, lors des dernières journées de la sécurité intérieure (JSI), en octobre dernier. (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Tempête Xynthia : 54 personnes déjà évacuées par air
54 personnes avaient déjà été évacuées par les trois hélicoptères de l'armée de l'Air, à 14 heures. Les deux Puma ont pu se charger de 36 habitants, et le Caracal, de 38. Les opérations se poursuivront vraisemblablement toute la journée, avec l'engagement de tous les moyens disponibles, dont Dragon 17, l'EC145 de la sécurité civile, basé à La Rochelle.
Brice Hortrefeux, ministre de l'Intérieur, devrait survoler la zone, demain, après Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports, élu de Charente maritime.
Le point, à 18h20 :
45 personnes sont mortes des suites de la tempête Xynthia vient d'annoncer le ministère de l'Intérieur (92 étaient mortes de la grande tempête, en 1999). L'essentiel ont perdu la vie en Vendée et en Charente Maritime. Un nombre apparemment non négligeable de personnes restent encore portées disparues.
Deux signes, très différents, du caractère exceptionnel que prend cette catastrophe naturelle : le Premier Ministre, François Fillon, s'exprime actuellement en direct sur BFM TV, il vient d'annoncer la venue du président de la République, demain, dans en Vendée et dans les Charentes.
Brice Hortrefeux, ministre de l'Intérieur, devrait survoler la zone, demain, après Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports, élu de Charente maritime.
Le point, à 18h20 :
45 personnes sont mortes des suites de la tempête Xynthia vient d'annoncer le ministère de l'Intérieur (92 étaient mortes de la grande tempête, en 1999). L'essentiel ont perdu la vie en Vendée et en Charente Maritime. Un nombre apparemment non négligeable de personnes restent encore portées disparues.
Deux signes, très différents, du caractère exceptionnel que prend cette catastrophe naturelle : le Premier Ministre, François Fillon, s'exprime actuellement en direct sur BFM TV, il vient d'annoncer la venue du président de la République, demain, dans en Vendée et dans les Charentes.
Tempête Xynthia : trois hélicos Air mobilisés (actualisé)
Trois hélicoptères de l'armée de l'Air ont été engagés, au petit matin, en Charente maritime, pour venir en aide aux services de secours mobilisés après le passage de la tempête Xynthia, qui a fait treize morts. Ces trois appareils, un Caracal et deux Puma, ont tous quitté la base aérienne de Cazaux (Gironde) entre 8 heures et 8 heures et demie, un bel exemple de réactivité.
Les engins ont été basés, dans un premier temps, à La Rochelle (Charente maritime). Tous sont issus de l'escadron d'hélicoptères (EH) 1.67 "Pyrénées" et oeuvrent à la demande du CODIS17, le centre opérationnel des pompiers.
Un premier vol d'assistance, en Puma, a déjà été réalisé. Dragon 17, l'appareil de la sécurité civile basé à La Rochelle, a également effectué au moins un vol de reconnaissance, et plusieurs hélitreuillages. La marine déploie également à La Rochelle un des ses sept Dauphin SP.
Le "Pyrénées", escadron de combat à l'origine (sa devise est "combattre et sauver) n'en est pas moins engagé régulièrement sur des missions de service public : en permanence, un Puma est placé en astreinte, avec une équipe médicale comprenant médecin et plongeur-sauveteur. Il effectue régulièrement des missions de sauvetage en haute mer, particulièrement au profit des marins des navires de pêche. La perte de capacité de la flotte Super Frelon avait d'ailleurs conduit à baser un Caracal de l'escadron sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic, dans un partenariat inédit avec la marine.
Le "Pyrénées" a également oeuvré à plusieurs reprises après des catastrophes naturelles. Ce fut le cas évidemment en 1999 après la grande tempête qui avait ravagé le sud-ouest, et lors des inondations, dans le Gard. L'escadron, qui avait à l'époque une très forte expertise en matière de vol de nuit, avait alors été privilégié.
L'EH 1.67 emploie six Caracal, dont l'un basé en permanence en Afghanistan, avec un équipage, et un autre à Lanvéoc-Poulmic, avec un équipage. L'unité conserve par ailleurs sa flotte historique, avec un peu plus d'une demi-douzaine de Puma. Ces engins, dotés de réservoirs supplémentaires, d'un coupleur de vol stationnaire (CVS) et d'un treuil, sont particulièrement adaptés aux missions de sauvetage, militaires, et donc, civiles.
Nos photos d'archives : le Caracal Sierra Echo, lors d'une présentation des missions des commandos marine (en haut) et le Puma Resco Alpha Zoulou, croisé lors de l'exercice Otan PR Course, à l'automne. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Post-scriptum : Rappelez demain
La DICOD et l'Etat-major des armées (EMA) n'ont pas été en mesure de nous éclairer sur l'engagement de moyens militaires au profit de la population. "Un bilan sera diffusé demain" nous a-t-on seulement répondu. Les opérations au profit des Haïtiens bénéficiaient, chaque jour, d'un point de l'EMA, en janvier.
Les engins ont été basés, dans un premier temps, à La Rochelle (Charente maritime). Tous sont issus de l'escadron d'hélicoptères (EH) 1.67 "Pyrénées" et oeuvrent à la demande du CODIS17, le centre opérationnel des pompiers.
Un premier vol d'assistance, en Puma, a déjà été réalisé. Dragon 17, l'appareil de la sécurité civile basé à La Rochelle, a également effectué au moins un vol de reconnaissance, et plusieurs hélitreuillages. La marine déploie également à La Rochelle un des ses sept Dauphin SP.
Le "Pyrénées", escadron de combat à l'origine (sa devise est "combattre et sauver) n'en est pas moins engagé régulièrement sur des missions de service public : en permanence, un Puma est placé en astreinte, avec une équipe médicale comprenant médecin et plongeur-sauveteur. Il effectue régulièrement des missions de sauvetage en haute mer, particulièrement au profit des marins des navires de pêche. La perte de capacité de la flotte Super Frelon avait d'ailleurs conduit à baser un Caracal de l'escadron sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic, dans un partenariat inédit avec la marine.
Le "Pyrénées" a également oeuvré à plusieurs reprises après des catastrophes naturelles. Ce fut le cas évidemment en 1999 après la grande tempête qui avait ravagé le sud-ouest, et lors des inondations, dans le Gard. L'escadron, qui avait à l'époque une très forte expertise en matière de vol de nuit, avait alors été privilégié.
L'EH 1.67 emploie six Caracal, dont l'un basé en permanence en Afghanistan, avec un équipage, et un autre à Lanvéoc-Poulmic, avec un équipage. L'unité conserve par ailleurs sa flotte historique, avec un peu plus d'une demi-douzaine de Puma. Ces engins, dotés de réservoirs supplémentaires, d'un coupleur de vol stationnaire (CVS) et d'un treuil, sont particulièrement adaptés aux missions de sauvetage, militaires, et donc, civiles.
Nos photos d'archives : le Caracal Sierra Echo, lors d'une présentation des missions des commandos marine (en haut) et le Puma Resco Alpha Zoulou, croisé lors de l'exercice Otan PR Course, à l'automne. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Post-scriptum : Rappelez demain
La DICOD et l'Etat-major des armées (EMA) n'ont pas été en mesure de nous éclairer sur l'engagement de moyens militaires au profit de la population. "Un bilan sera diffusé demain" nous a-t-on seulement répondu. Les opérations au profit des Haïtiens bénéficiaient, chaque jour, d'un point de l'EMA, en janvier.
samedi 27 février 2010
Panem et circenses
Cela n'est pas un poisson d'avril, la restauration et les loisirs du ministère de la Défense vont être externalisés, et l'association des Entreprises partenaires de la défense (EPD) ont choisi cette date pour organiser un symposium sur la thématique de l'externalisation des soutiens (cantoche, mais aussi SIC, habillement, sécurité, etc), qui se tiendra sur la base de défense pilote de Rennes.
Sans déflorer le sujet, un des gros du moment, disons seulement que contrairement à ce qu'on aurait pu penser, l'externalisation de cette fonction restauration-hotellerie-loisirs, stratégique pour ce qui concerne les estomacs en tout cas, ne semble pas avoir déchaîné l'intérêt des foules, côté offre. Sans compter qu'elle pose aussi le problème de la reconversion des gens, civils et militaires, qu'elle occupe encore actuellement.
Pour en savoir plus : http://www.entreprisespartenairesdeladefense.fr/
Sans déflorer le sujet, un des gros du moment, disons seulement que contrairement à ce qu'on aurait pu penser, l'externalisation de cette fonction restauration-hotellerie-loisirs, stratégique pour ce qui concerne les estomacs en tout cas, ne semble pas avoir déchaîné l'intérêt des foules, côté offre. Sans compter qu'elle pose aussi le problème de la reconversion des gens, civils et militaires, qu'elle occupe encore actuellement.
Pour en savoir plus : http://www.entreprisespartenairesdeladefense.fr/
La Fayette, les voilà !
C'est la 3e BM qui va relever, en mai, la 27e BIM, à la tête de la brigade La Fayette. 400 militaires de la brigade, ainsi que 13 américains des 82nd et 101st Airborne, ainsi que 3 officiers afghans achèvent leur cycle de préparation, à Mailly, du 8 au 19 mars. Les dernières marches d'un long tunnel de préparation qui a commencé en juillet, pour le général Pierre Chavancy, 50 ans, à peine arrivé, de l'EMA, aux commandes de la brigade.
Ce légionnaire, ancien chef de corps de la 13e DBLE et ancien de la Bosnie, expliquait il y a quelques jours à la presse américaine que La Fayette n'avait "pas de caveats" et qu'il "n'y a pas de réponses purement militaires" au conflit afghan.
L'architecture de l'état-major de la brigade La Fayette en tient compte, comme ce blog avait déjà pu l'expliquer, avec une nette montée en puissance des psy ops, une discipline restée longtemps négligée par l'armée française (qui redoutait un amalgame de plus avec l'Algérie), mais aussi du développement de rapports de confiance avec la population, ce que les anglo saxons appellent les "non kinetic actions". Au Tchad, en Côte d'Ivoire, et même, sous une autre forme, en Bosnie, l'officier français -voire le sous-off- s'est toujours assis à la table du chef local, pour asseoir et légitimer la présence française.
Mais on l'a compris, en Afghanistan, avec une population devenue l'enjeu d'un conflit de légitimités, cet aspect, autrefois qu'une partie accessoire de la manoeuvre, en est devenu le centre.
La 3e BM sera doublement aux affaires afghanes en 2010 puisque son 126e RI, commandé par le colonel Jérôme Goisque (arrivé lui aussi cet eté), relèvera le 2e REP, en Surobi, à l'été.
Pour aller plus loin, sur ce blog :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/des-afghans-dans-le-triangle-des.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/01/espoir-sur-la-bande-fm-afghane.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/08/les-psyops-francaises-se-renforcent-en.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/10/lema-confirme-le-developpement-du-non.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/01/gooooooooooooooooooooooooood-morning.html
Ce légionnaire, ancien chef de corps de la 13e DBLE et ancien de la Bosnie, expliquait il y a quelques jours à la presse américaine que La Fayette n'avait "pas de caveats" et qu'il "n'y a pas de réponses purement militaires" au conflit afghan.
L'architecture de l'état-major de la brigade La Fayette en tient compte, comme ce blog avait déjà pu l'expliquer, avec une nette montée en puissance des psy ops, une discipline restée longtemps négligée par l'armée française (qui redoutait un amalgame de plus avec l'Algérie), mais aussi du développement de rapports de confiance avec la population, ce que les anglo saxons appellent les "non kinetic actions". Au Tchad, en Côte d'Ivoire, et même, sous une autre forme, en Bosnie, l'officier français -voire le sous-off- s'est toujours assis à la table du chef local, pour asseoir et légitimer la présence française.
Mais on l'a compris, en Afghanistan, avec une population devenue l'enjeu d'un conflit de légitimités, cet aspect, autrefois qu'une partie accessoire de la manoeuvre, en est devenu le centre.
La 3e BM sera doublement aux affaires afghanes en 2010 puisque son 126e RI, commandé par le colonel Jérôme Goisque (arrivé lui aussi cet eté), relèvera le 2e REP, en Surobi, à l'été.
Pour aller plus loin, sur ce blog :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/des-afghans-dans-le-triangle-des.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/01/espoir-sur-la-bande-fm-afghane.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/08/les-psyops-francaises-se-renforcent-en.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/10/lema-confirme-le-developpement-du-non.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/01/gooooooooooooooooooooooooood-morning.html
Il manquait un tiers de l'ANA, fin 2009
Alors que la com' de l'ISAF place l'armée nationale afghane (ANA) sous les feux de la rampe, en en faisant le coeur de l'opération "Moshtarak" (malgré des effectifs pour le moins modestes...), la réalité afghane rattrape les jolis tableaux statistiques exhibés en Europe. Théoriquement, l'ANA aurait dû atteindre un format de 94.000 hommes en fin d'année dernière or ils ne sont en fait que 64.000 hommes, un petit trou de 30%, comme l'IJC, à Kaboul, l'a découvert, fin janvier.
Sans doute en achevant la génération de forces de "Moshtarak". La réalité de l'ANA est telle que comme on l'a vu, un kandak, le 31, a dû quitter la zone française pour rallier le Helmand.
De ces 64.000 soldats, combien sont réellement déployés sur le territoire, une fois enlevés les vrais malades, les vrais blessés, mais aussi les vrais déserteurs : 50.000 ?
Bref, à moins de sacrifier une formation que des spécialistes du sujet estiment déjà trop courte, de procéder à une levée en masse et d'augmenter fortement les salaires (faire l'insurgé rapporte beaucoup plus), les 134.000 soldats attendus pour 2010 ne seront sans doute pas au rendez-vous. Pas en 2010 en tout cas.
Et d'autant plus que les pays contributeurs se font tirer l'oreille pour fournir des mentors (OMLT), pièce essentielle du dispositif. La France va engager une 7e formation de ce type, les Espagnols veulent monter à 3 ou 4 équipes, mais tout le monde n'est pas aussi motivé.
La réalité est cruelle : ces soldats "non combattants" comme on les appelle parfois sont en fait ceux qui sont les plus exposés aux tirs et pièges des insurgés. Les contributeurs de l'ISAF se bousculent plus pour "garder les grillages" ou faire des contrôles de vitesse.
Sans doute en achevant la génération de forces de "Moshtarak". La réalité de l'ANA est telle que comme on l'a vu, un kandak, le 31, a dû quitter la zone française pour rallier le Helmand.
De ces 64.000 soldats, combien sont réellement déployés sur le territoire, une fois enlevés les vrais malades, les vrais blessés, mais aussi les vrais déserteurs : 50.000 ?
Bref, à moins de sacrifier une formation que des spécialistes du sujet estiment déjà trop courte, de procéder à une levée en masse et d'augmenter fortement les salaires (faire l'insurgé rapporte beaucoup plus), les 134.000 soldats attendus pour 2010 ne seront sans doute pas au rendez-vous. Pas en 2010 en tout cas.
Et d'autant plus que les pays contributeurs se font tirer l'oreille pour fournir des mentors (OMLT), pièce essentielle du dispositif. La France va engager une 7e formation de ce type, les Espagnols veulent monter à 3 ou 4 équipes, mais tout le monde n'est pas aussi motivé.
La réalité est cruelle : ces soldats "non combattants" comme on les appelle parfois sont en fait ceux qui sont les plus exposés aux tirs et pièges des insurgés. Les contributeurs de l'ISAF se bousculent plus pour "garder les grillages" ou faire des contrôles de vitesse.
vendredi 26 février 2010
Un Super Skyhawk préservé à Bordeaux
Le conservatoire de l'air et de l'espace d'Aquitaine (CAEA), créé en 1987 à Mérignac (1) vient de récupérer une très belle pièce, un Super Skyhawk de l'armée de l'air singapourienne exploité sur la base aérienne voisine de Cazaux. Cet appareil des années cinquante est issu du génie d'Ed Heinemann, et sa formule générale, assez proche du Mig-21, l'avait fait retenir comme "Agressor" par l'école des aigles de l'US Navy, Top Gun, à Miramar. Il avait, ainsi, été popularisé dans le film éponyme. Les Israéliens, comme les Singapouriens ont modernisé leurs avions, mais les cellules et les pièces de rechanges ont leurs limites.
De surcroît, l'appareil est jugé bruyant, par certaines oreilles girondines, si bien que les Singapouriens, venus en 1998 en Gironde avec 18 appareils, les mettent progressivement à la retraite. Ces appareils leur servent à la transformation chasse de leurs pilotes, c'est donc l'équivalent de notre Alpha Jet.
Rappelons que Cazaux héberge par ailleurs en permanence des Alpha Jet de la force aérienne belge, un pilote américain opérant sur Caracal, ce qui fait de cette base aérienne la plus internationale de France.
(1) Le CAEA est installé sur la base aérienne 106 de Mérignac, et regroupe 47 aéronefs dont une partie est issue du patrimoine industriel régional.
De surcroît, l'appareil est jugé bruyant, par certaines oreilles girondines, si bien que les Singapouriens, venus en 1998 en Gironde avec 18 appareils, les mettent progressivement à la retraite. Ces appareils leur servent à la transformation chasse de leurs pilotes, c'est donc l'équivalent de notre Alpha Jet.
Rappelons que Cazaux héberge par ailleurs en permanence des Alpha Jet de la force aérienne belge, un pilote américain opérant sur Caracal, ce qui fait de cette base aérienne la plus internationale de France.
(1) Le CAEA est installé sur la base aérienne 106 de Mérignac, et regroupe 47 aéronefs dont une partie est issue du patrimoine industriel régional.
Un civil français tué à Kaboul (actualisé)
L'attentat-suicide à Kaboul ce matin a fait au moins 17 morts dont un civil français. C'est le Quai d'Orsay qui vient de le confirmer, sans en dire plus, pour l'instant, sur les raisons de la présence de ce Français, à Kaboul.
Simple rappel, outre 40 militaires, des Français sont déjà morts en Afghanistan : Pierre Billaud et Johanne Sutton, respectivement journalistes à RTL et RFI, tués le 11 novembre 2001.
Post-scriptum de 14 heures :
Le porte-parole du quai d'Orsay, Bernard Valéro, annonce sur I-Télé que la victime française est Séverin Blanchet, un réalisateur, venu former, comme il le faisait, depuis 2006, des Afghans.
Simple rappel, outre 40 militaires, des Français sont déjà morts en Afghanistan : Pierre Billaud et Johanne Sutton, respectivement journalistes à RTL et RFI, tués le 11 novembre 2001.
Post-scriptum de 14 heures :
Le porte-parole du quai d'Orsay, Bernard Valéro, annonce sur I-Télé que la victime française est Séverin Blanchet, un réalisateur, venu former, comme il le faisait, depuis 2006, des Afghans.
Les EA terrestres en perte de vitesse
Les dotations en études amont (EA) de l'armée de terre dégringolent de 24% en 2010 contre 7% pour la moyenne des EA. Entre 2010 et 2014, la baisse est contenue à 11%, contre 4% en moyenne. Difficile, dès lors, pour un militaire de l'armée de terre de penser appartenir au coeur des préoccupations budgétaires. Et d'imaginer que son avenir, préparé par les EA d'aujourd'hui, sera totalement radieux.
L'armée de terre n'attire à elle que 10% du total des EA en 2010, et 13% sur la période 2010-2014. Evidemment, cette cascade de chiffres a aussi quelques conséquences quand même.
Plusieurs sujets, sans doute pas trop critiques pour des opérations, passent ainsi à l'as. La protection active pour blindés, tout comme la robotique terrestre. Troublant, puisque ces secteurs avaient été mis en avant par la DGA comme des systèmes essentiels.
D'autres composants utiles, comme l'imagerie active sur viseur hélicoptères, sont seulement décalés, comme d'autres études optroniques.
Des secteurs, pour le coup prioritaires, survivent aux restrictions : il s'agit de localisation GSM et de détection de l'enfouissement, ainsi que de fusion de données appliquées à la protection des camps. On voit à peu près à quoi ces investissements pourraient servir.
L'armée de terre n'attire à elle que 10% du total des EA en 2010, et 13% sur la période 2010-2014. Evidemment, cette cascade de chiffres a aussi quelques conséquences quand même.
Plusieurs sujets, sans doute pas trop critiques pour des opérations, passent ainsi à l'as. La protection active pour blindés, tout comme la robotique terrestre. Troublant, puisque ces secteurs avaient été mis en avant par la DGA comme des systèmes essentiels.
D'autres composants utiles, comme l'imagerie active sur viseur hélicoptères, sont seulement décalés, comme d'autres études optroniques.
Des secteurs, pour le coup prioritaires, survivent aux restrictions : il s'agit de localisation GSM et de détection de l'enfouissement, ainsi que de fusion de données appliquées à la protection des camps. On voit à peu près à quoi ces investissements pourraient servir.
Rien que du bon sens
Peut-on tout dire en matière d'opérations militaires ? Faut-il mieux relayer la propagande des méchants ou la com' des gentils ? La surrenchère médiatique apporte-t-elle, in fine, plus de vérité au citoyen ? Peut-on quantifier la minute de libération d'otage ? Toutes ces questions criantes et très actuelles, qui n'agitent pas vraiment la profession de journaliste et de militaire, mais que le kidnapping de deux journalistes nous renvoie quand même en pleine face trouvent quelques réponses et éléments de réflexion, dans une interview de Pierre Servent, alternativement militaire, journaliste, et aussi rédacteur d'un "Les guerres modernes expliquées aux civils... et aux militaires". Et, en l'occurrence, des réponses pleines de bon sens.
L'interview de la Voix du Nord est ici :
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2010/02/25/article_guerre-et-medias-les-insurges-font-des.shtml
L'interview de la Voix du Nord est ici :
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2010/02/25/article_guerre-et-medias-les-insurges-font-des.shtml
jeudi 25 février 2010
Des privés contre les pirates
Alors que le CEMM confie, sans surprise, être "farouchement contre", Marine, revue trimestrielle des officiers de réserve de la marine laisse la parole à Stéphane Papillon, ancien commando marine, et désormais responsable sécurité maritime chez Aden Services, après avoir été victime d'une attaque, en 1994, avec, à son bord, un certain Patrick Marchesseau, futur pacha du "Ponant".
La colonne vertébrale de son argumentaire n'est pas totalement nouvelle -la problématique est connue- mais elle mérite d'être lue, pour la façon dont il l'illustre. Et les solutions que sa société, qui emploie apparemment d'anciens fusiliers et commandos, apporte. Entre autres, l'intégration d'un équipier image "'de manière à pouvoir justifier la légitime défense". A noter que le même a déjà prodigué ses conseils aux marins civils, dans leur centre de formation continue, à Concarneau, après les attaques de 2008.
Dans le dernier Raids, on trouvera une illustration concrète de cette privatisation de la sécurité en mer, en Espagne, sous la plume de Juan Pablo Lastera. On cite quelques chiffres utiles, notamment sur les rémunérations pratiquées sur les navires espagnols pour ces contractors d'un nouveau type (5.300 euros/mois). Raids a déjà évoqué cette problématique des équipes de protection embarquée (EPE), en l'occurence celles mises en oeuvre par notre marine, pour l'accompagnement des navires du PAM, puis les navires de pêches, dans un reportage aux Seychelles, publié en décembre 2009.
La colonne vertébrale de son argumentaire n'est pas totalement nouvelle -la problématique est connue- mais elle mérite d'être lue, pour la façon dont il l'illustre. Et les solutions que sa société, qui emploie apparemment d'anciens fusiliers et commandos, apporte. Entre autres, l'intégration d'un équipier image "'de manière à pouvoir justifier la légitime défense". A noter que le même a déjà prodigué ses conseils aux marins civils, dans leur centre de formation continue, à Concarneau, après les attaques de 2008.
Dans le dernier Raids, on trouvera une illustration concrète de cette privatisation de la sécurité en mer, en Espagne, sous la plume de Juan Pablo Lastera. On cite quelques chiffres utiles, notamment sur les rémunérations pratiquées sur les navires espagnols pour ces contractors d'un nouveau type (5.300 euros/mois). Raids a déjà évoqué cette problématique des équipes de protection embarquée (EPE), en l'occurence celles mises en oeuvre par notre marine, pour l'accompagnement des navires du PAM, puis les navires de pêches, dans un reportage aux Seychelles, publié en décembre 2009.
Une connexion, un soutien (bis)
L'association-forum Militaires et Citoyens renouvelle ce soir à 20 heures son opération "une connection, un soutien" pour médiatiser l'engagement des militaires en opex, et particulièrement en Afghanistan. Pour laisser des messages : http://armeecitoyenne.xooit.fr/f140-UNE-CONNEXION-UN-SOUTIEN.htm
La relève des Tigre commence en mars
La relève des Tigre de la TF Mousquetaire va commencer en mars, a-t-on appris ce matin, de la bouche de son ancien patron. Ces appareils ont un potentiel de 400 heures entre deux visites périodiques, potentiel qui n'aura pas été atteint à cette date, loin s'en faut, sauf, peut-être, sur-consommation liée à la recherche des cibles particulières, par exemple.
Le Tigre est en effet le deuxième hélicoptère français le plus utilisé en Afghanistan, avec 35 heures de vol par mois et par appareil, en moyenne, loin derrière le Caracal (43 h), mais devant la Gazelle (33 h) et le Cougar (30).
Dans l'ordre, et sur cette période, 44% des heures de vol de la TF Mousquetaire ont été réalisées en transport tactique, 26% en appui-feu et appui-rens, 19% pour des vols de reconnaissance, et 6% pour des Evasan.
Le Tigre est en effet le deuxième hélicoptère français le plus utilisé en Afghanistan, avec 35 heures de vol par mois et par appareil, en moyenne, loin derrière le Caracal (43 h), mais devant la Gazelle (33 h) et le Cougar (30).
Dans l'ordre, et sur cette période, 44% des heures de vol de la TF Mousquetaire ont été réalisées en transport tactique, 26% en appui-feu et appui-rens, 19% pour des vols de reconnaissance, et 6% pour des Evasan.
Des Afghans dans le triangle des Bermudes
Des officiers afghans, ainsi que des mentors américains de la 101st Airborne vont travailler à la préparation opérationnelle de l'état-major de la 3e brigade mécanisée (BM), qui relèvera la 27e BIM à la tête de la brigade La Fayette en Afghanistan, au printemps. Cette phase doit se dérouler au centre de préparation des forces (CPF), à Mailly-Le-Camp.
Comme ce blog l'avait expliqué il y a quelques jours, des officiers de la 3e BM se sont entraînés en février au contact de la 101st Airborne, au Kentucky, lors d'un exercice d'ampleur. Ce blog avait aussi expliqué que des mentors de la 82nd Airborne avaient déjà fait le déplacement au CPF, à l'automne dernier, pour mentorer la 27e BIM. La brigade La Fayette est placée sous commandement américain, en RC-East, d'où une nécessaire acculturation, multifacettes, aux procédures américaines.
Comme ce blog l'avait expliqué il y a quelques jours, des officiers de la 3e BM se sont entraînés en février au contact de la 101st Airborne, au Kentucky, lors d'un exercice d'ampleur. Ce blog avait aussi expliqué que des mentors de la 82nd Airborne avaient déjà fait le déplacement au CPF, à l'automne dernier, pour mentorer la 27e BIM. La brigade La Fayette est placée sous commandement américain, en RC-East, d'où une nécessaire acculturation, multifacettes, aux procédures américaines.
Le CEMA à Canjuers avant la mi-mars
L'agenda de l'amiral Guillaud s'est rempli toute vitesse à peine arrivé dans son nouveau bureau, boulevard Saint-Germain. Le CEMA est déjà annoncé en milieu de deuxième semaine de mars, avec le CEMAT, dans la FOB de Canjuers (Var), ravagée il y a peu par une grosse rafale de vent.
Des OMLT, ainsi que des marsouins du 21e RIMa ont déjà fréquenté ce nouveau moyen de préparation opérationnelle, qui comprend notamment, comme ce blog l'avait signalé, un piste IED.
Des OMLT, ainsi que des marsouins du 21e RIMa ont déjà fréquenté ce nouveau moyen de préparation opérationnelle, qui comprend notamment, comme ce blog l'avait signalé, un piste IED.
Les mousquetaires afghans en bilan (actualisé)
La TF Mousquetaire, qui regroupe les 11 hélicoptères français en Afghanistan, a généré 2.300 heures de vol entre juillet 2009 et janvier 2010, soit 1.310 missions, assure son chef, qui vient de rentrer en France. Le Tigre a accumulé 540 heures de vol et 240 missions à lui tout seul.
219 missions de la task force ont été réalisées sur alerte, pour un total de 568 heures de vol. 84 Evasan ont aussi été effectuées.
Post-scriptum : une histoire de gascons
Le bataillon hélicoptères a été baptisé TF Mousquetaire parce que, dit-on, une bonne partie de ses moyens (Caracal, Tigre, Cougar) provenait de Gascogne, en l'occurence Pau et, ne l'oublions pas, Cazaux. C'est aussi un nom qui existe en anglais ("Musketeer") ce qui simplifie pour le trafic radio.
Par contre, et comme il a été répondu, à une question d'un confrère, ce matin, les appareils n'ont pas été baptisés du nom des quatre célèbres soldats de Dumas. Il y a pourtant eu des hélicoptères baptisés du nom de mousquetaires, les Cougar Horizon, placés sous cocon, il y a un an. De même, un Cougar du 1er RHC avait été baptisé du prénom d'une pilote.
219 missions de la task force ont été réalisées sur alerte, pour un total de 568 heures de vol. 84 Evasan ont aussi été effectuées.
Post-scriptum : une histoire de gascons
Le bataillon hélicoptères a été baptisé TF Mousquetaire parce que, dit-on, une bonne partie de ses moyens (Caracal, Tigre, Cougar) provenait de Gascogne, en l'occurence Pau et, ne l'oublions pas, Cazaux. C'est aussi un nom qui existe en anglais ("Musketeer") ce qui simplifie pour le trafic radio.
Par contre, et comme il a été répondu, à une question d'un confrère, ce matin, les appareils n'ont pas été baptisés du nom des quatre célèbres soldats de Dumas. Il y a pourtant eu des hélicoptères baptisés du nom de mousquetaires, les Cougar Horizon, placés sous cocon, il y a un an. De même, un Cougar du 1er RHC avait été baptisé du prénom d'une pilote.
A400M : un accord à Paris le 8 mars ?
"La signature des principaux éléments d'accord" relatifs à l'A400M "pourrait intervenir à Paris le 8 mars" vient de déclarer le porte-parole du ministère de la Défense, sans plus de précisions. La ministre de la Défense espagnole, Carme Chacon, avait déjà indiqué hier que les pays A400M étaient en train de s'accorder sur le règlement du contentieux avec EADS, qui n'avait pas commenté.
Guillaud : "Je manie peu la langue de bois"
"Je manie peu la langue de bois" a brièvement déclaré l'amiral Edouard Guillaud en rencontrant tout aussi brièvement la presse, il y a quelques minutes. Le nouveau CEMA a constaté le nécessaire besoin pour les armées de faire parler d'elles, tout en reconnaissant et sans surprise le besoin corollaire de ne pas tout exposer.
Il n'a pas évoqué les dernières déclarations de Jean-Louis Georgelin, dimanche sur Europe 1. Le porte-parole adjoint du ministère de la Défense, le général Christian Baptiste, s'en est chargé, après une demande de clarification du président de l'association des journalistes de Défense (AJD), Frédéric Pons. "Il n'est pas dans l'intention du ministère de rentrer dans une logique de communication sur les coûts". Ni même de décourager les journalistes à aller en Afghanistan, a-t-il aussi constaté, prenant à témoin le chiffre de 200 journalistes qui ont accompagné les forces françaises en Afghanistan, pour illustrer la supposée ouverture du ministère. Pas forcément le bon exemple, puisque l'auteur de ce blog, par exemple, n'a pas eu le privilège de fréquenter l'Afghanistan depuis quatorze mois.
Notre photo : l'amiral Edouard Guillaud avec le général Christian Baptiste (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Post-scriptum :
Le CEMA s'est également dit "accessible", même si déjà, un bouchon de journalistes (pour ne parler que des journalistes) s'est formé devant son bureau, pour pouvoir le suivre dans ses premiers déplacements.
EBRC + VBMR = 250 MEUR / an
Voilà une équation qui pose encore un peu plus la réalité du programme Scorpion : l'EBRC (remplaçant de l'AMX10RC) et le VBMR (du VAB), les deux piliers (roulants) du programme Scorpion génèreront pour l'industrie un chiffre d'affaires de 3 GEUR entre 2012 et 2025, soit, calcule le GICAT, 250 MEUR par an. Chiffres calculés hors exportation, cela va de soi.
Une autre façon de voir les choses est de constater que cette somme, portant sur deux programme futurs d'envergure, ne représente que "27%" du chiffre d'affaires actuel cumulé des trois principaux acteurs du domaine, Nexter (579 MEUR en 2008), Renault Trucks (216 MEUR) et Panhard (90 MEUR).
Pour rappel, les deux premiers n'exportaient, en 2008, que 30% de leur chiffre d'affaires.
Pour comprendre certains autres enjeux de Scorpion :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/herve-morin-lance-scorpion.html
Une autre façon de voir les choses est de constater que cette somme, portant sur deux programme futurs d'envergure, ne représente que "27%" du chiffre d'affaires actuel cumulé des trois principaux acteurs du domaine, Nexter (579 MEUR en 2008), Renault Trucks (216 MEUR) et Panhard (90 MEUR).
Pour rappel, les deux premiers n'exportaient, en 2008, que 30% de leur chiffre d'affaires.
Pour comprendre certains autres enjeux de Scorpion :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/herve-morin-lance-scorpion.html
mercredi 24 février 2010
Le CEMA croisera la presse demain
Le nouveau CEMA, l'amiral Edouard Guillaud rencontrera brièvement la presse, demain, lors du point média hebdomadaire du ministère de la Défense. Ce choix inédit, qui se traitait au conditionnel ce matin, est devenu un futur simple, en fin d'après-midi, sauf, évidemment, évènement d'ampleur sur les théâtres.
A 11 heures, chacun verra midi à sa porte : certains y verront une volonté d'enterrer la polémique alimentée par son prédécesseur, deux jours avant de quitter ses fonctions. Ou vraisemblablement et tout simplement, une meilleure (pour ne pas dire totale) intégration du fait médiatique, que son prédécesseur n'avait pas très bien maîtrisé (1).
Même au plus fort des crises afghanes, et particulièrement après l'embuscade d'Uzbeen, le général Georgelin n'avait pas recherché le contact avec la presse, préférant envoyer au feu médiatique ses subordonnés, comme le général Benoît Puga, alors sous-chef "opérations", ou le patron du CPCO, le général Beth. Un peu à l'incompréhension générale.
Les très rares exemples d'exposition du général Georgelin qui me viennent à l'esprit sont le point presse qui avait suivi la libération des otages du Ponant : l'amiral Guillaud avait alors, également, reçu son baptême médiatique, au poste de chef d'état-major particulier (CEMP). Le général Georgelin avait aussi accepté l'invitation de l'association des journalistes de défense (AJD) cet été, prononçant une autre phase malheureuse, évoquant la "bigardisation" et la "gliératisation". Des propos ambigus, qui avait laissé un malaise. Un peu comme cette histoire de millions.
(1) l'Amiral Guillaud a été préfet maritime en Manche Mer du Nord, et c'est un poste très opérationnel, un de ceux qui amènent à des contacts réguliers avec la presse, au travers, notamment de l'action de l'Etat en mer. L'amiral Guillaud a pu aussi goûter à la communication de crise, au début de la carrière du PACDG.
Notre photo : l'amiral Edouard Guillaud, aux Invalides, mardi. (crédit : ECPAD)
Un Sigem à l'intérieur
La référence au séminaire des grandes écoles militaires (SIGEM) est explicite : le ministère de l'Intérieur entend organiser chaque année, désormais, un "séminaire des grandes écoles de la sécurité intérieure (SEGESI), afin de diffuser les connaissances entre les jeunes élites de la police et de la gendarmerie.
Cette innovation s'inscrit dans une montée en puissance des échanges croisées entre les deux maisons : au printemps, les 720 gendarmes-élèves qui ont commencé leur formation à la fin 2009 seront accueillis pendant deux jours dans le secteur police. C'est la police qui avait ouvert le bal de ces échanges : 670 élèves gardiens de la paix avaient séjourné pendant 48 heures dans des structures de la gendarmerie, à l'automne.
Cette innovation s'inscrit dans une montée en puissance des échanges croisées entre les deux maisons : au printemps, les 720 gendarmes-élèves qui ont commencé leur formation à la fin 2009 seront accueillis pendant deux jours dans le secteur police. C'est la police qui avait ouvert le bal de ces échanges : 670 élèves gardiens de la paix avaient séjourné pendant 48 heures dans des structures de la gendarmerie, à l'automne.
L'Ile Longue bientôt "territorialisée"
La protection d'un des coeurs de la dissuasion nucléaire, l'Ile Longue, va être amenée à évoluer, du fait de l'évolution du format des forces mobiles du ministère de l'Intérieur, et particulièrement, de la gendarmerie (1). Le ministère de l'intérieur l'a annoncé à ses cadres, le 10 février, une étude va être conduite pour faire évoluer le dispositif de garde vers une "territorialisation". Ce qui laisserait une plus grande part aux moyens locaux, qui restent bien sûr à préciser, et éventuellement, à "sanctuariser", pour reprendre un terme à la mode.
La gendarmerie mobile aligne 123 escadrons (EGM), et les CRS, 60 compagnies. On le voit bien avec l'Afghanistan, la marge de manoeuvre est particulièrement étroite, et d'autant plus qu'une quinzaine d'escadrons doivent disparaître.
(1) une conséquence, aussi, du transfert intégral de la gendarmerie à l'Intérieur, même si cette dernière entend affirmer sa "militarité", comme c'est le cas notamment en Afghanistan.
La gendarmerie mobile aligne 123 escadrons (EGM), et les CRS, 60 compagnies. On le voit bien avec l'Afghanistan, la marge de manoeuvre est particulièrement étroite, et d'autant plus qu'une quinzaine d'escadrons doivent disparaître.
(1) une conséquence, aussi, du transfert intégral de la gendarmerie à l'Intérieur, même si cette dernière entend affirmer sa "militarité", comme c'est le cas notamment en Afghanistan.
Furax 28 expose dans la cour de Beauvau
Impossible de ne pas voir les quatre puissantes berlines, dans la cour du ministère de l'Intérieur, place Beauvau, ce matin. Peut-être une sorte de message subliminal, pour les deux centaines de responsables départementaux de la sécurité, police et gendarmerie, réunis aujourd'hui par Brice Hortefeux pour mettre le turbo sur la lutte contre la criminalité organisée, et particulièrement le trafic de drogue. L'une comme l'autre demandent, on le sait, du temps, de l'investissement humain, et son évaluation ne répond pas aux mêmes critères statistiques que les affaires de voleurs de poules ou d'excès de vitesse.
Furax 28, cellule d'enquête de la gendarmerie, aura travaillé plus de deux ans avant de démanteler, le 18 février un important trafic, récupérant 8 puissances berlines (dont les quatre exposées ce jour), 3,2 tonnes de cannabis, 27 armes, et 290.000 euros en liquide.
Furax 28 est formée de la section de recherches (SR) d'Orléans, et de gendarmes du groupement de l'Eure. Un groupe du GIGN a été nécessaire pour l'interpellation simultanée des principaux acteurs du réseau, tandis que la force observation-recherche (FOR) et les services techniques ont aussi, vraisemblablement, apporté leur concours.
Nos photos : Audi et BMW, les modèles préférés des pratiquants des go-fast. Ces voitures sont souvent "braquées" (car-jacking), puis réutilisées comme go-fast, ou achetées grâce au produit du trafic. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Un Iroquois sur Yakari
L'armée de l'Air a couplé deux exercices, Iroquois et Yakari, dans un seul, afin de tester sa capacité de déploiement et d'opérations à longue distance. Plusieurs Mirage 2000D ont quitté Istres, hier matin, pour Djibouti, avec au moins un C-135FR. La ressource est optimisée, puisque les chasseurs venaient comme relève au sein de l'escadron 3.11 "Corse".
Un AWACS doit également opérer dans la corne de l'Afrique, cette semaine. Un appareil de ce type avait été engagé au sein d'Atalante, l'été dernier.
Un AWACS doit également opérer dans la corne de l'Afrique, cette semaine. Un appareil de ce type avait été engagé au sein d'Atalante, l'été dernier.
mardi 23 février 2010
Le major dans le carré
Comme l'actuel titulaire du poste jusqu'à vendredi, l'amiral Pierrick Blairon, le futur major général de l'EMA était dans ce carré d'officiers généraux, saisi ce matin lors de l'adieu aux armes du CEMA, aux Invalides. Assez logiquement, le poste est promis à un aviateur, ou à un terrien, puisque c'est un marin, l'amiral Edouard Gillaud, qui prendra demain soir les commandes de l'EMA. Réponse dans quelques heures...
(crédit : Jean-Marc Tanguy)
(crédit : Jean-Marc Tanguy)
Rétrofit des 2000 indiens : on progresse
On n'a jamais été aussi près d'une signature pour le rétrofit de la cinquantaine de Mirage 2000H indiens, si l'on en croit le Times of India (TOI) du jour. Exceptionnellement prolixe de détails, TOI explique qu'une délégation française doit débarquer dans le Dekkan le mois prochain, et après deux mois d'études d'un comité sur les investissements, le deal serait proposé à la signature du cabinet.
TOI révèle que 4 à 6 Mirage 2000 seraient rétrofités en France, et les 50 restants seront modernisés en Inde même, chez HAL.
TOI ajoute en outre que les négociations avaient jusqu'à maintenant achoppé sur les tarifs des Français, 30% supérieurs "à ce que l'Inde voulait payer". Bref, comme au Brésil, de sérieux efforts sur les prix auraient donc été consentis, si l'on en croit le collègue, avec à la clé, les incontournables compensations pour l'industrie locale.
Le confrère égratigne aussi le développement de sous-marins Scorpène, évoquant "deux ans de retard" et des "dérive de coûts".
TOI révèle que 4 à 6 Mirage 2000 seraient rétrofités en France, et les 50 restants seront modernisés en Inde même, chez HAL.
TOI ajoute en outre que les négociations avaient jusqu'à maintenant achoppé sur les tarifs des Français, 30% supérieurs "à ce que l'Inde voulait payer". Bref, comme au Brésil, de sérieux efforts sur les prix auraient donc été consentis, si l'on en croit le collègue, avec à la clé, les incontournables compensations pour l'industrie locale.
Le confrère égratigne aussi le développement de sous-marins Scorpène, évoquant "deux ans de retard" et des "dérive de coûts".
Le SNJ chez Morin
Le syndicat national des journalistes (SNJ) de France Télévision sera reçu, à sa demande, chez Hervé Morin, le mardi 2 mars. Le SNJ avait demandé cette rencontre pour faire le point sur les démarches liées au dossier des deux journalistes de France 3 retenus en otage en Afghanistan, depuis le 30 décembre.
Les probabilités d'une telle rencontre restaient faibles, à notre connaissance. C'est peut-être, paradoxalement, la déclaration (jugée quasi-unanimement innopportune) du CEMA sur les frais engendrés par les recherches, qui aura facilité la concrétisation de la démarche.
Cette dernière devrait permettre, incidemment, de crever l'abcès, la Défense pouvant ainsi être plus explicite sur ce qu'elle reproche aux deux journalistes, tout en faisant le point sur ce qui est dicible des démarches.
Pour aller plus loin, ce papier d'Eric Dusart, dans La Voix du Nord :
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2010/02/23/article_deux-reporters-et-un-faux-silence.shtml
Les probabilités d'une telle rencontre restaient faibles, à notre connaissance. C'est peut-être, paradoxalement, la déclaration (jugée quasi-unanimement innopportune) du CEMA sur les frais engendrés par les recherches, qui aura facilité la concrétisation de la démarche.
Cette dernière devrait permettre, incidemment, de crever l'abcès, la Défense pouvant ainsi être plus explicite sur ce qu'elle reproche aux deux journalistes, tout en faisant le point sur ce qui est dicible des démarches.
Pour aller plus loin, ce papier d'Eric Dusart, dans La Voix du Nord :
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2010/02/23/article_deux-reporters-et-un-faux-silence.shtml
20 minutes
Le chef des armées a rendu hommage aux 54 soldats morts pendant le mandat de l'actuel CEMA, ce matin, aux Invalides. Une bonne partie des officiers généraux parisiens avait fait le déplacement, y compris certains acteurs du futur "rotary" qui va être initié par le remplacement du titulaire du poste de CEMP et de major-général à l'EMA, pour lesquels aucune précision n'était disponible, ce matin.
Assistaient, entre autres, au départ du CEMA le général Benoît Puga (DRM), l'amiral Patrick Blairon (qui a quitté hier), mais aussi le député François Cornut-Gentille, le secrétaire d'état aux affaires européennes Pierre Lellouche, ainsi que Louis Gallois (EADS), Charles Edlestenne (Dassault Aviation) et Henri Guaino.
Assistaient, entre autres, au départ du CEMA le général Benoît Puga (DRM), l'amiral Patrick Blairon (qui a quitté hier), mais aussi le député François Cornut-Gentille, le secrétaire d'état aux affaires européennes Pierre Lellouche, ainsi que Louis Gallois (EADS), Charles Edlestenne (Dassault Aviation) et Henri Guaino.
Entre 300 et 400 Français au Sénégal
Il restera entre 300 et 400 Français au Sénégal, soit une très nette réduction par rapport aux 1.200 actuellement déployés. La France conserverait des moyens aériens sur place, ainsi que des capacités RECAMP, mais rétrocèderait au Sénégal le camp Bel-Air, qui héberge actuellement les 600 marsouins du 23e BIMa.
Et legio et commando
C'est finalement ce midi, et non pas en fin d'après-midi, que le CEMA effectuera son adieu aux armes, en présence du président de la République. Les troupes, venues de toute la France en bus, commencent à rallier les Invalides, où se tiendra la cérémonie.
D'ores et déjà, de mon échauguette, je vois converger des légionnaires -la musique, apparemment-, des commandos parachutistes de l'air de Bordeaux (dont un caporal féminin) et Dijon, ainsi que des fusiliers marins.
Le + du Mamouth :
Déjà hier, c'était le major-général de l'EMA, l'amiral Pierrick Blairon, qui avait effectué son adieu aux armes. Un binôme complet prend donc l'EMA, à compter de demain, pour quatre ans. Le choix du bras droit de l'amiral Edouard Guillaud, nouveau CEMA, dépendra, entre autres, de l'officier général qui assistera Nicolas Sarkozy comme chef d'état-major particulier (CEMP), à l'Elsyée. Choix qui doit être fait désormais.
D'ores et déjà, de mon échauguette, je vois converger des légionnaires -la musique, apparemment-, des commandos parachutistes de l'air de Bordeaux (dont un caporal féminin) et Dijon, ainsi que des fusiliers marins.
Le + du Mamouth :
Déjà hier, c'était le major-général de l'EMA, l'amiral Pierrick Blairon, qui avait effectué son adieu aux armes. Un binôme complet prend donc l'EMA, à compter de demain, pour quatre ans. Le choix du bras droit de l'amiral Edouard Guillaud, nouveau CEMA, dépendra, entre autres, de l'officier général qui assistera Nicolas Sarkozy comme chef d'état-major particulier (CEMP), à l'Elsyée. Choix qui doit être fait désormais.
lundi 22 février 2010
En avril peut-être, avant l'été sûrement
Le comité interministériel d'investissement sur les drones est imminent. Ce blog a expliqué récemment qu'il est prévu en avril, mais interrogé ce matin par nos soins, le ministre de la Défense n'a pas souhaité commenter, arguant seulement que ce dossier serait tranché "avant l'été".
Trois options sont en lice, pour combler au plus vite ce qui est devenu un déficit capacitaire : en premier lieu, l'achat de Predator/Reaper en FMS, option qui a l'avantage du prix et de l'interopérabilité : en Afghanistan, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Italie les utilisent déjà. Il s'en fabrique quatre par mois, à San Diego, chez General Atomics.
Deuxième possibilité, l'acquisition d'une version francisée du Heron TP, mise en avant initialement par Thales et Dassault, dans une option ouverte aux Espagnols. Le Heron TP entre actuellement en service dans l'armée de l'air israélienne : ce recours permet une relative sécurité technologique, tout en intégrant une importante part "systèmes" issus de l'industrie française. Seulement, les productions israéliennes n'ont pas le vent en poupe dans les plans de procurement français, malgré quelques contre-exemples (achats de minidrones Skylark, fourniture de cellules et de MCO pour les Harfang). Et la dernière francisation d'un produit israélien -le Heron, en Harfang- ne s'est pas faite sans quelques retards (plus de cinq ans) et surcoûts.
La troisième possibilité, qui me semble la plus mature si l'on en considère tous les aspects, est franco-britannique, sur la base du Mantis de BAE Systems. Cette solution qui n'est pas encore totalement pérenne porte cependant de vrais potentiels, industriels et opérationnels. Les deux forces aériennes ont actuellement de très fortes préoccupations communes, et les deux ministères entendent développer leur coopération, pour les urgences opérations, mais pas seulement. Qui pourrait embarquer sur un tel programme ? On pense à l'avionneur national, Dassault Aviation, mais surtout, à l'électronicien national, Thales. Qui a l'avantage d'être installé dans les deux pays, et de porter le plus gros contrat européen en matière de drones, Watchkeeper, dont la mise en service est prévue cette année. Ce même WK450 pouvant d'ailleurs être une solution de remplacement du SDTI français.
Nos photos : le Mantis, en haut (crédit : BAES) et le Heron TP (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Trois options sont en lice, pour combler au plus vite ce qui est devenu un déficit capacitaire : en premier lieu, l'achat de Predator/Reaper en FMS, option qui a l'avantage du prix et de l'interopérabilité : en Afghanistan, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Italie les utilisent déjà. Il s'en fabrique quatre par mois, à San Diego, chez General Atomics.
Deuxième possibilité, l'acquisition d'une version francisée du Heron TP, mise en avant initialement par Thales et Dassault, dans une option ouverte aux Espagnols. Le Heron TP entre actuellement en service dans l'armée de l'air israélienne : ce recours permet une relative sécurité technologique, tout en intégrant une importante part "systèmes" issus de l'industrie française. Seulement, les productions israéliennes n'ont pas le vent en poupe dans les plans de procurement français, malgré quelques contre-exemples (achats de minidrones Skylark, fourniture de cellules et de MCO pour les Harfang). Et la dernière francisation d'un produit israélien -le Heron, en Harfang- ne s'est pas faite sans quelques retards (plus de cinq ans) et surcoûts.
La troisième possibilité, qui me semble la plus mature si l'on en considère tous les aspects, est franco-britannique, sur la base du Mantis de BAE Systems. Cette solution qui n'est pas encore totalement pérenne porte cependant de vrais potentiels, industriels et opérationnels. Les deux forces aériennes ont actuellement de très fortes préoccupations communes, et les deux ministères entendent développer leur coopération, pour les urgences opérations, mais pas seulement. Qui pourrait embarquer sur un tel programme ? On pense à l'avionneur national, Dassault Aviation, mais surtout, à l'électronicien national, Thales. Qui a l'avantage d'être installé dans les deux pays, et de porter le plus gros contrat européen en matière de drones, Watchkeeper, dont la mise en service est prévue cette année. Ce même WK450 pouvant d'ailleurs être une solution de remplacement du SDTI français.
Nos photos : le Mantis, en haut (crédit : BAES) et le Heron TP (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Un Milan stoppe un véhicule
Une patrouille franco-afghane a tiré ce matin un missile Milan sur un véhicule transportant "neuf insurgés", nous précise à 17 heures l'EMA, à Paris. Un communiqué de l'IJC (ISAF Joint Command, en charge de la conduite tactique de la guerre), à Kaboul, évoquait, dès ce midi, sans citer leur nationalité, l'intervention de troupes de l'ISAF, en Kapisa. "Une patrouille franco-afghane a été prise a partie pendant 45 minutes à l'entrée de la vallée de Tagab, nous a-t-on déclaré à Paris, à la suite de quoi "Black Roc" (indicatif du GTIA Kapisa) a tiré un missile Milan". La même source assure que des armes ont été retrouvées à bord de ce véhicule, ainsi que quatre morts. Cinq autres occupants, blessés, ont par ailleurs été amenés au poste de secours principal (français) de Tagab pour soins, et pris en charge par la police afghane.
Le tir de Milan, relativement courant en Afghanistan depuis 18 mois, est plutôt rare, cependant, contre des véhicules. Il s'avère en général plus utilisé contre les compounds, que les insurgés utilisent comme position de tir, ou des entrées de grottes. L
Tigre et Gazelle de la TF Mousquetaire ont également été déclenchés.
Le tir de Milan, relativement courant en Afghanistan depuis 18 mois, est plutôt rare, cependant, contre des véhicules. Il s'avère en général plus utilisé contre les compounds, que les insurgés utilisent comme position de tir, ou des entrées de grottes. L
Tigre et Gazelle de la TF Mousquetaire ont également été déclenchés.
Safran gagne une optimisation du Rafale
Le ministre de la Défense a expliqué ce matin avoir lancé en comité ministériel d'investissement une opération d'ensemble visant à augmenter le MCO du Rafale, qui bénéficiera à Safran. Selon Hervé Morin, ce protocole, qui doit entrer en vigueur en mars inclut un coût à l'heure de vol des réacteurs M88, l'industriel étant par ailleurs responsable de l'intégralité de la chaîne logistique. "Le taux de disponibilité devrait être extrêmement satisfaisant en 2010" a lancé le ministre, sans citer de chiffre.
Le contrat porte sur une tranche fixe, entre 2010 et 2014, et une tranche variable, entre 2014 et 2020.
Le contrat porte sur une tranche fixe, entre 2010 et 2014, et une tranche variable, entre 2014 et 2020.
La France achète en FMS ses missiles pour l'Afghanistan
Hervé Morin vient de confirmer que la France a acheté aux Etats-Unis, par le biais des FMS (foreign military sales), 76 postes de tir Javelin et 260 missiles, pour 70 millions de dollars. Ce contrat sera livré avant la fin de l'année, assure le ministre. Il est, on le sait, destiné prioritairement aux GTIA opérant en Afghanistan. L'hypothèse avait précisément été évoquée en début de mois par ce blog. Le ministre de la Défense a seulement dit que le contrat avait déjà été passé, sans citer de date.
Il a, en parallèle, confirmé le traitemenet des obsolescences du parc Milan (missiles et postes de tir), pour une valeur de 20 MEUR, permettant de l'utiliser jusqu'en 2015.
Enfin, Hervé Morin assure que le successeur du Milan sera produit en France, et développé en autofinancement par MBDA.
Le rappel du Mamouth :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/le-mmp-pourrait-etre-live-des-cette.html
Il a, en parallèle, confirmé le traitemenet des obsolescences du parc Milan (missiles et postes de tir), pour une valeur de 20 MEUR, permettant de l'utiliser jusqu'en 2015.
Enfin, Hervé Morin assure que le successeur du Milan sera produit en France, et développé en autofinancement par MBDA.
Le rappel du Mamouth :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/le-mmp-pourrait-etre-live-des-cette.html
Hervé Morin lance Scorpion
L'armée de terre peut respirer : Hervé Morin a lancé ce matin le "stade d'élaboration" qui doit mener au lancement de l'opération Scorpion, en 2012, détaillant les dates-clé et les quantités concernées. Une opération qui s'élève "entre 4 et 5 milliards d'euros" se félicicite Morin, de quoi équiper jusqu'en 2020 18 GTIA complets, à partir de 2014.
Un millier de VBMR doivent être livrés d'ici 2020, sur un total de 2.300 au total. Les 200 premiers VBMR "lourds" doivent être commandés en 2013, et les 200 "légers", en 2015. La rénovation des 254 Leclerc serait elle passée en 2015, pour un.
Un peu moins de 300 EBRC seront livrés, pour remplacer l'AMX10RC. 70 seront livrés entre 2018 et 2020. A ce terme, Scorpion devrait être équipé d'un réseau haut débit, et de plusieurs autres optionnels.
Un millier de VBMR doivent être livrés d'ici 2020, sur un total de 2.300 au total. Les 200 premiers VBMR "lourds" doivent être commandés en 2013, et les 200 "légers", en 2015. La rénovation des 254 Leclerc serait elle passée en 2015, pour un.
Un peu moins de 300 EBRC seront livrés, pour remplacer l'AMX10RC. 70 seront livrés entre 2018 et 2020. A ce terme, Scorpion devrait être équipé d'un réseau haut débit, et de plusieurs autres optionnels.
Ponant : un premier jet
Un premier visionnage du documentaire consacré à la libération des otages du Ponant (1) a été effectué, il y a quelques semaines. Un premier jet, a priori assez éloigné du montage définitif : à base d'interviews des principaux protagonistes, pirates exceptés, évidemment, un tel film peut, potentiellement, recéler des éléments qui pourraient être exploités. Par la défense des pirates en question, par exemple.
Ce blog avait expliqué, l'an dernier, la genèse de ce documentaire qui sera diffusé par France Télévisions. Peut-être pour les deux ans de l'opération, en avril prochain.
(1) des éléments assez précis ont déjà été livrés par Raids n°264, et dans un récent livre de Patrick Forestier, grand reporter à Paris-Match.
Ce blog avait expliqué, l'an dernier, la genèse de ce documentaire qui sera diffusé par France Télévisions. Peut-être pour les deux ans de l'opération, en avril prochain.
(1) des éléments assez précis ont déjà été livrés par Raids n°264, et dans un récent livre de Patrick Forestier, grand reporter à Paris-Match.
dimanche 21 février 2010
Que peuvent bien recouvrir 10 MEUR ? (actualisé)
Le général Jean-Louis Georgelin, CEMA a affirmé, ce matin, que le coût des recherches des deux journalistes de France 3 dépasse les 10 MEUR, sans détailler le chiffre (1). Une enveloppe qui peut sembler, de prime abord, assez basse.
Si l'on se limite aux seules capacités matérielles, il n'y pas, à proprement parler, de surcoût : ces moyens sont sur place, même s'ils disposent d'un potentiel mensuel limité, si l'on considère le cas des moyens aériens. Mais des capacités consacrées normalement à des opérations militaires ont été détournées pour partie vers une seule mission, la recherche d'otages, qui fait partie... du spectre des opérations militaires.
C'est, encore plus que la dépense -quel qu'en soit son niveau- l'un des problèmes soulevé par ces opérations de recherches des deux journalistes français : le cycle opérationnel prévu a été bouleversé, et la population locale, dont les GTIA doivent gagner les coeurs, font l'objet de contrôles répétés, à la place. Cependant, traditionnellement, la France assiste ses ressortissants retenus en otages, sans distinction, quelles que soient les causes de leur capture.
Sans préjuger évidemment, en quoi que ce soit, la façon dont ces recherches peuvent bien être organisées, voici quelques éléments de réflexion chiffrés, en considérant que ces recherches ont commencé dès le premier des 55 jours de leur captivité, soit une moyenne de 181.000 euros par jour, si l'on s'en tient au chiffre du CEMA.
Le coût total annuel des opérations en Afghanistan s'élève à 393,75 MEUR, peut-on estimer à partir des propos du CEMA lors de sa récente audition à l'assemblée : un soldat français coûte 105.000 euros par an. Ce qui constitue un coût quotidien de 1,078 MEUR. Les opérations de recherches des deux journalistes absorberaient donc 16,8% des dépenses quotidiennes, dans ce raisonnement.
Voilà pour le global. Passons au particulier.
Le CEMA a évoqué ce matin la participation de drones Predator aux opérations de recherches. Je n'ai pas le coup horaire du Predator, qui ne fait pas partie de nos moyens, contrairement au Harfang. Le coût de l'heure de vol d'un drone Harfang est estimé à 12.600 euros (s'entend hors salaires, carburant, et soutien militaire) par un récent rapport parlementaire, écrit par Yves Vandewalle et Jean-Claude Viollet. Avec 10 MEUR, on couvre donc 793 heures de fonctionnement, soit, sur 55 jours, 14 heures de fonctionnement quotidien. Pas facile, avec seulement deux drones MALE, et donc, une météo peu coopérative.
On pourrait, de la même manière, tirer des plans sur la comète avec le coût horaire du Tigre (9.000 euros) ou du Caracal (6.000 euros), et mixer les données, en rajouter d'autres : les opérations de recherches emploient manifestement des moyens très diversifiés.
Pour être totalement objectif, et cette affaire en manque, on devrait, de la même manière évoquer le coût des trois opérations de libération d'otages au large de la Somalie : pourtant, aucun chiffre n'avait, alors, été même évoqué. Comme l'a noté aujourd'hui une réaction de France Télévisions, employeur des journalistes, le décompte des frais engagés dans une libération d'otages ne faisait pas, jusqu'à maintenant, partie de la tradition française.
Le + du Mamouth :
Ces chiffres sont bien évidemment de simples indicateurs, incontestés, pour poser le débat ouvert ce matin par le CEMA. Il va sans dire que le seul élément qui n'ait pas de prix, dans cette affaire, c'est bien sûr la vie humaine. Celle des journalistes, ou celle des militaires qui les cherchent.
(1) on le comprendra en le lisant, l'angle de ce papier factuel n'est pas d'avoir un avis moral sur les causes qui conduisent aux prises d'otages. La Pallice aurait pu nous le dire, un otage est un otage, quelles que soient les causes qui l'en ont amené là : il est privé de sa liberté.
Post-scriptum :
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a critiqué ce matin sur RTL les propos du général Georgelin, sur Europe 1, les estimant inopportuns. "Franchement, je pense que ce n'était pas le moment de dire cela" a estimé le porte-parole, même si le temps venu, l'affaire méritera "transparence". L'intégralité de sa réaction sur le site du Figaro, ici : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/02/22/01011-20100222FILWWW00494-reporters-l-ump-critique-georgelin.php
Le général Georgelin, qui quitte ses fonctions demain, réunit donc une certaine unanimité contre lui : dès hier, il focalisait les réactions indignées du PS, de Reporters sans Frontières, de France Télévisions. Le syndicat national des journalistes (SNJ) a demandé, quant à lui, des "excuses", pour des déclarations "obscènes".
Par delà un évident problème de créneau, le tort du CEMA restera d'en avoir trop dit. Ou pas assez.
Si l'on se limite aux seules capacités matérielles, il n'y pas, à proprement parler, de surcoût : ces moyens sont sur place, même s'ils disposent d'un potentiel mensuel limité, si l'on considère le cas des moyens aériens. Mais des capacités consacrées normalement à des opérations militaires ont été détournées pour partie vers une seule mission, la recherche d'otages, qui fait partie... du spectre des opérations militaires.
C'est, encore plus que la dépense -quel qu'en soit son niveau- l'un des problèmes soulevé par ces opérations de recherches des deux journalistes français : le cycle opérationnel prévu a été bouleversé, et la population locale, dont les GTIA doivent gagner les coeurs, font l'objet de contrôles répétés, à la place. Cependant, traditionnellement, la France assiste ses ressortissants retenus en otages, sans distinction, quelles que soient les causes de leur capture.
Sans préjuger évidemment, en quoi que ce soit, la façon dont ces recherches peuvent bien être organisées, voici quelques éléments de réflexion chiffrés, en considérant que ces recherches ont commencé dès le premier des 55 jours de leur captivité, soit une moyenne de 181.000 euros par jour, si l'on s'en tient au chiffre du CEMA.
Le coût total annuel des opérations en Afghanistan s'élève à 393,75 MEUR, peut-on estimer à partir des propos du CEMA lors de sa récente audition à l'assemblée : un soldat français coûte 105.000 euros par an. Ce qui constitue un coût quotidien de 1,078 MEUR. Les opérations de recherches des deux journalistes absorberaient donc 16,8% des dépenses quotidiennes, dans ce raisonnement.
Voilà pour le global. Passons au particulier.
Le CEMA a évoqué ce matin la participation de drones Predator aux opérations de recherches. Je n'ai pas le coup horaire du Predator, qui ne fait pas partie de nos moyens, contrairement au Harfang. Le coût de l'heure de vol d'un drone Harfang est estimé à 12.600 euros (s'entend hors salaires, carburant, et soutien militaire) par un récent rapport parlementaire, écrit par Yves Vandewalle et Jean-Claude Viollet. Avec 10 MEUR, on couvre donc 793 heures de fonctionnement, soit, sur 55 jours, 14 heures de fonctionnement quotidien. Pas facile, avec seulement deux drones MALE, et donc, une météo peu coopérative.
On pourrait, de la même manière, tirer des plans sur la comète avec le coût horaire du Tigre (9.000 euros) ou du Caracal (6.000 euros), et mixer les données, en rajouter d'autres : les opérations de recherches emploient manifestement des moyens très diversifiés.
Pour être totalement objectif, et cette affaire en manque, on devrait, de la même manière évoquer le coût des trois opérations de libération d'otages au large de la Somalie : pourtant, aucun chiffre n'avait, alors, été même évoqué. Comme l'a noté aujourd'hui une réaction de France Télévisions, employeur des journalistes, le décompte des frais engagés dans une libération d'otages ne faisait pas, jusqu'à maintenant, partie de la tradition française.
Le + du Mamouth :
Ces chiffres sont bien évidemment de simples indicateurs, incontestés, pour poser le débat ouvert ce matin par le CEMA. Il va sans dire que le seul élément qui n'ait pas de prix, dans cette affaire, c'est bien sûr la vie humaine. Celle des journalistes, ou celle des militaires qui les cherchent.
(1) on le comprendra en le lisant, l'angle de ce papier factuel n'est pas d'avoir un avis moral sur les causes qui conduisent aux prises d'otages. La Pallice aurait pu nous le dire, un otage est un otage, quelles que soient les causes qui l'en ont amené là : il est privé de sa liberté.
Post-scriptum :
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a critiqué ce matin sur RTL les propos du général Georgelin, sur Europe 1, les estimant inopportuns. "Franchement, je pense que ce n'était pas le moment de dire cela" a estimé le porte-parole, même si le temps venu, l'affaire méritera "transparence". L'intégralité de sa réaction sur le site du Figaro, ici : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/02/22/01011-20100222FILWWW00494-reporters-l-ump-critique-georgelin.php
Le général Georgelin, qui quitte ses fonctions demain, réunit donc une certaine unanimité contre lui : dès hier, il focalisait les réactions indignées du PS, de Reporters sans Frontières, de France Télévisions. Le syndicat national des journalistes (SNJ) a demandé, quant à lui, des "excuses", pour des déclarations "obscènes".
Par delà un évident problème de créneau, le tort du CEMA restera d'en avoir trop dit. Ou pas assez.
Le pire souvenir du CEMA
A la question de Jean-Pierre Elkabach qui lui demandait quel était son plus mauvais souvenir à la tête des armées, le général Jean-Louis Georgelin lui a répondu qu'il s'agissait de la mort des 51 soldats morts en opérations pendant son mandat. "Ce n'est jamais évidemment facile à supporter même si c'est dans la raison d'être des armées" a-t-il ajouté.
Le rappel du Mamouth :
Parmi ces 51 morts, 29 (sur un total de 40) l'ont été en Afghanistan, auxquels s'ajoute le terrible bilan de deux accidents aériens : au large du Gabon, il y a un an (8 morts) et au Sinaï (8 morts français, plus un militaire canadien).
Le rappel du Mamouth :
Parmi ces 51 morts, 29 (sur un total de 40) l'ont été en Afghanistan, auxquels s'ajoute le terrible bilan de deux accidents aériens : au large du Gabon, il y a un an (8 morts) et au Sinaï (8 morts français, plus un militaire canadien).
France 3 défend à nouveau ses journalistes-otages
Catherine Matausch en personne a défendu ses deux confrères retenus en captivité depuis 55 jours en Afghanistan. Froidement, elle a répondu au chiffre évoqué sur Europe 1 par le général Jean-Louis Georgelin, CEMA, qui évoquait le chiffre de 10 MEUR dépensés pour leur capture. Comme cela a été le cas jusqu'à maintenant, aucune explication n'accompagne ce type de chiffres, par nature invérifiable. A la Défense, on avait même évoqué, un moment, un chiffre d'un million d'euros par jour.
Inexistante au début, la polémique s'est développée rapidement, au fur et à mesure que les chances de récupérer les deux journalistes semblaient s'amenuiser. L'exécutif avait pointé du doigt le premier les frais engendrés par les recherches, et la prise de risque jugée alors excessive des deux journalistes. Catherine Matausch a encore redit aujourd'hui que ces derniers ne "faisaient que leur travail de journaliste".
Alors que jusqu'à maintenant les responsables français refusaient, assez logiquement, d'évoquer le moindre détail, le CEMA s'est fait beaucoup plus prolixe, pour les moyens étrangers, en tout cas, évoquant notamment (l'évidente) participation des drones américains.
Le + du Mamouth :
Comme ce blog l'avait révélé mi-janvier, une des conséquences immédiates de ces évènements aura été de compliquer encore un peu plus les relations entre l'armée -qui a suspendu les embeds avec les unités combattantes, en Afghanistan- et les médias télévisés. A cette situation déjà complexe s'est ajoutée la diffusion par Canal+ d'un documentaire sur l'armée, jugée partial par cette dernière (je ne l'ai pas vu, je n'ai donc pas d'avis, ndlr). Ceci, alors que les responsables de la communication militaire, de l'EMA et de l'armée de terre avait pourtant, en connaissance de cause, poussé cette initiative, qui a pu travailler ouvertement parmi les troupes françaises en Afghanistan, ou des unités de l'armée de terre à l'entraînement.
L'émission peut être entendue ici :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Le-grand-rendez-vous/Sons/Le-grand-rendez-vous-avec-le-General-Georgelin-21-02-10-143294/
Inexistante au début, la polémique s'est développée rapidement, au fur et à mesure que les chances de récupérer les deux journalistes semblaient s'amenuiser. L'exécutif avait pointé du doigt le premier les frais engendrés par les recherches, et la prise de risque jugée alors excessive des deux journalistes. Catherine Matausch a encore redit aujourd'hui que ces derniers ne "faisaient que leur travail de journaliste".
Alors que jusqu'à maintenant les responsables français refusaient, assez logiquement, d'évoquer le moindre détail, le CEMA s'est fait beaucoup plus prolixe, pour les moyens étrangers, en tout cas, évoquant notamment (l'évidente) participation des drones américains.
Le + du Mamouth :
Comme ce blog l'avait révélé mi-janvier, une des conséquences immédiates de ces évènements aura été de compliquer encore un peu plus les relations entre l'armée -qui a suspendu les embeds avec les unités combattantes, en Afghanistan- et les médias télévisés. A cette situation déjà complexe s'est ajoutée la diffusion par Canal+ d'un documentaire sur l'armée, jugée partial par cette dernière (je ne l'ai pas vu, je n'ai donc pas d'avis, ndlr). Ceci, alors que les responsables de la communication militaire, de l'EMA et de l'armée de terre avait pourtant, en connaissance de cause, poussé cette initiative, qui a pu travailler ouvertement parmi les troupes françaises en Afghanistan, ou des unités de l'armée de terre à l'entraînement.
L'émission peut être entendue ici :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Le-grand-rendez-vous/Sons/Le-grand-rendez-vous-avec-le-General-Georgelin-21-02-10-143294/
Des JTAC britanniques à Serpentex
C’est l’âge de raison pour l’exercice de mise en conditions à l’Afghanistan, Serpentex, qui recrute cette année largement au-delà des cercles initiaux. Pour la première fois, deux équipes de ciblage britanniques intègrent Serpentex, au côté de leurs homologues belges (deux équipes aussi, venus de la composante terrestre), américaines (deux du 4th ASOG) et françaises (quatre équipes CPA, huit « terre »). En l’air, on retrouve les abonnés, que ce soit les Mirage 2000D de Nancy (huit appareils), les Mirages F1CR (trois), les Mirage 2000N de Luxeuil et Istres (trois) , les Mirage 2000C de Cambrai (trois) bientôt amenés à rejoindre, eux, le Tchad comme ce blog l’expliquait récemment. Des Atlantique 2, des SEM et des Rafale Marine rallient également Serpentex, depuis, pour les deux derniers, le PACDG. Enfin, au sol, une section proterre se chargera de l’animation, sur Frasselli. Le tout donne un exercice interarmées interallié exemplaire, à un coût maîtrisé, pour l’engagement n°1 du moment : bref, une vrai bonne idée.
samedi 20 février 2010
Un Castor sur Montluçon-Guéret
Quatre unités de l'armée de l'Air se sont entraînées à un large spectre d'actions cette semaine sur l'aérodrome de Montluçon-Guéret. Cet entraînement baptisé "Beaver" (Castor) mobilisait l'escadron de transport 2.64 Anjou (1), deux escadrons de chasse, le 2.4 "La Fayette" et le 1.2 "Cigognes", et le commando-parachutiste n°20. Le scénario portait sur une prise de plateforme pour en faire un base d'évacuation de ressortissants (RESEVAC).
Le plus du Mamouth :
Trois de ces quatre unités sont déployées en permanence en opex, à l'exception évidente du 2.4, chargé de la mise en oeuvre du missile ASMP. Le 1.2 déploie trois Mirage 2000-5 et une bonne partie des 70 aviateurs présents aux Emirats Arabes Unis, sur la base aérienne 104 d'Al Dahfra. L'Anjou "cotise" comme les trois autres escadrons de Transall aux six plots actuels de C-160 (pour un total de 12 appareils déployés outremer, soit 25% de la flotte), que ce soit en Afrique ou en Afghanistan. Enfin, le CPA20 déploie en permanence des capacités en Afghanistan, en matière de "force protection" ou de ciblage.
Notre photo : un des chuteurs opérationnel du CPA20 qui ont permis la reconnaissance du terrain, avant le largage d'autres équipes du commando, en automatique, cette fois (crédit DR)
(1) L'Anjou participa, dans l'opération Castor, au largage des paras dans la cuvette de Dien Bien Phu, en 1953, puis au pont aérien qui suivit, avec ses C-47 Dakota.
Le plus du Mamouth :
Trois de ces quatre unités sont déployées en permanence en opex, à l'exception évidente du 2.4, chargé de la mise en oeuvre du missile ASMP. Le 1.2 déploie trois Mirage 2000-5 et une bonne partie des 70 aviateurs présents aux Emirats Arabes Unis, sur la base aérienne 104 d'Al Dahfra. L'Anjou "cotise" comme les trois autres escadrons de Transall aux six plots actuels de C-160 (pour un total de 12 appareils déployés outremer, soit 25% de la flotte), que ce soit en Afrique ou en Afghanistan. Enfin, le CPA20 déploie en permanence des capacités en Afghanistan, en matière de "force protection" ou de ciblage.
Notre photo : un des chuteurs opérationnel du CPA20 qui ont permis la reconnaissance du terrain, avant le largage d'autres équipes du commando, en automatique, cette fois (crédit DR)
(1) L'Anjou participa, dans l'opération Castor, au largage des paras dans la cuvette de Dien Bien Phu, en 1953, puis au pont aérien qui suivit, avec ses C-47 Dakota.
Afghanistan : à l'aube du millier de morts US
Les Etats-Unis comptent 999 morts dus à leur engagement afghan, depuis 2001, recense le site icasualties.org. C'est un cap symbolique qui va donc être franchi, vraisemblablement du fait des IED, qui n'ont jamais tué autant de soldats américains, recense la même source, puisque 64,45% des décès sont déjà imputables, depuis le début de l'année, à ces engins. Soit une légère augmentation par rapport à 2009 (61,11%). 450 Américains, soit 45% du total depuis 2001 sont morts en Afghanistan, rien que l'an dernier.
Equidia, BFM TV, Dallas : le tiercé d'un "grand zappeur"
Pour la deuxième fois en l'espace de quelques mois, le ministre de la Défense reçoit la presse spécialisée télé pour évoquer ses choix de petit écran (1). Ce "grand zappeur" comme il se qualifie lui-même confie son peu d'intérêt pour les grand journaux télévisés, jugés anxiogènes. Et ne "sont pas le reflet de la vie quotidienne", déclaration et avis sur lesquels il risque de rallier quelques millions de téléspectateurs.
Son tiercé d'info en continu classe BFM TV, devant LCI et I-Télé. Il est vrai qu'en matière de couverture factuelle des sujets défense, la hiérarchie est respectée. Quoiqu'en tout état de cause, le domaine n'intéresse que très marginalement les grands réseaux, sorti de la diagonale faits divers-14-juillet.
Enfin, le ministre confesse que le jeune étudiant qu'il fut était "totalement fan de Dallas". A la question du collègue, Hervé Morin se rappelle s'être identifié à Bobby. Avant d'avoir été "complètement fasciné par le cynisme de J.R".
(1) l'intégralité de l'interview est ici :
http://www.tvmag.com/programme-tv/article/divertissement/50636/herve-morin-je-suis-un-grand-zappeur-.html
Son tiercé d'info en continu classe BFM TV, devant LCI et I-Télé. Il est vrai qu'en matière de couverture factuelle des sujets défense, la hiérarchie est respectée. Quoiqu'en tout état de cause, le domaine n'intéresse que très marginalement les grands réseaux, sorti de la diagonale faits divers-14-juillet.
Enfin, le ministre confesse que le jeune étudiant qu'il fut était "totalement fan de Dallas". A la question du collègue, Hervé Morin se rappelle s'être identifié à Bobby. Avant d'avoir été "complètement fasciné par le cynisme de J.R".
(1) l'intégralité de l'interview est ici :
http://www.tvmag.com/programme-tv/article/divertissement/50636/herve-morin-je-suis-un-grand-zappeur-.html
Des Alatiens en Australie
Des navigants de l'ALAT vont aller se former en Australie sur MRH90, la version locale de notre futur TTH90. Ce stage permettra aux futurs primoformateurs du TTH de se qualifier sur un appareil en service. Et il renforce, incidemment, les relations entre les deux aviations aéroterrestres, après que les Australiens sont venus se former, sur Tigre, au Luc-en-Provence.
L'ALAT doit percevoir ses premiers TTH fin 2011.
L'ALAT doit percevoir ses premiers TTH fin 2011.
vendredi 19 février 2010
L'Allemagne (aussi) passe au Heron
L'Allemagne va commencer ses opérations sur drone Heron d'ici la mi-mars, en Afghanistan, affirme mon confrère Craig Hoyle, dans le dernier Flight. L'armée de l'air allemande aurait loué trois drones et deux stations-sol pour une durée d'un an à Rheinmetall, en octobre dernier.
L'Allemagne est le troisième pays à opérer le Heron en Afghanistan, après le Canada et l'Australie, tous les trois ayant opté pour une formule de location.
Le + du Mamouth :
To drone or not drone, plus personne ou presque ne se pose la question. Mais comme le souligne dans son éditorial mon confrère Jean-Pierre Casamayou, la France n'a pas encore vraiment investi ni le secteur, ni dans le secteur. Au point d'être aujourd'hui seulement le "cinquième contributeur européen en matière de drones" : pas vraiment en rapport avec nos capacités technologiques, et notre ressource budgétaire globale. En Afghanistan, pourrait-on ajouter, la France est le dernier pays à ne pas avoir déployé de minidrones, là où Néerlandais, Canadiens, Polonais, Italiens, Britanniques, pour ne citer qu'eux, utilisent régulièrement ce type de matériel pour éclairer leurs troupes au contact.
L'Allemagne est le troisième pays à opérer le Heron en Afghanistan, après le Canada et l'Australie, tous les trois ayant opté pour une formule de location.
Le + du Mamouth :
To drone or not drone, plus personne ou presque ne se pose la question. Mais comme le souligne dans son éditorial mon confrère Jean-Pierre Casamayou, la France n'a pas encore vraiment investi ni le secteur, ni dans le secteur. Au point d'être aujourd'hui seulement le "cinquième contributeur européen en matière de drones" : pas vraiment en rapport avec nos capacités technologiques, et notre ressource budgétaire globale. En Afghanistan, pourrait-on ajouter, la France est le dernier pays à ne pas avoir déployé de minidrones, là où Néerlandais, Canadiens, Polonais, Italiens, Britanniques, pour ne citer qu'eux, utilisent régulièrement ce type de matériel pour éclairer leurs troupes au contact.
Le Tigre va (enfin) pouvoir feuler en public
Les retex relatifs au Tigre qui étaient jusqu'alors pieusement placés sous un couvercle, à la demande de l'EMA, vont pouvoir être partiellement portés à la connaissance du public. Et de ses clients potentiels. L'ancien patron de la TF Mousquetaire (le bataillon hélicoptères de Kaboul) doit présenter le bilan, dit-on assez remarquable, de cet appareil, et des autres types (Gazelle, Cougar, Caracal), jeudi prochain, au point presse du ministère de la Défense. Cet officier du 5e RHC devrait notamment évoquer l'incroyable disponibilité du Tigre, qui semble avoir surpris tout le monde.
En quelques semaines, c'est la deuxième fois que l'EMA fait intervenir des officiers de retour du théâtre afghan, au point presse hebdomadaire du ministère de la Défense, après le colonel Martini, des OMLT, le mois dernier.
La TF Mousquetaire regroupe 140 militaires des trois armées, mêmes si les Alatiens sont très largement majoritaires, devant les aviateurs et les marins. Elle emploie onze hélicoptères, contre deux en décembre 2006, et six deux ans plus tard.
En quelques semaines, c'est la deuxième fois que l'EMA fait intervenir des officiers de retour du théâtre afghan, au point presse hebdomadaire du ministère de la Défense, après le colonel Martini, des OMLT, le mois dernier.
La TF Mousquetaire regroupe 140 militaires des trois armées, mêmes si les Alatiens sont très largement majoritaires, devant les aviateurs et les marins. Elle emploie onze hélicoptères, contre deux en décembre 2006, et six deux ans plus tard.
Un CMI qui pique, lundi
C'est lundi que le ministère de la Défense lancera l'opération Scorpion, dans un comité ministériel d'investissement (CMI) qui lui sera entièrement consacré. Le prochain serait, selon nos sources, consacré à un sujet lui aussi brûlant, les drones.
L'opération Scorpion, peu lisible à l'extérieur de l'armée de terre, semble cependant critique pour les capacités d'action de cette dernière, et, il ne faut pas le nier, pour la bonne santé de l'armement terrestre hexagonal, pas toujours à la fête. Deux véhicules, le VBMR et l'EBRC sont prévu, de même qu'un vaste système d'information et de communication, le tout étant évidemment mis en réseau.
Plus encore que le lancement de l'opération (obligatoire), c'est bien le volume budgétaire et les quantités de matériels, qui seront scrutés à la loupe.
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, entend également, à l'issue de ce CMI, dresser le bilan des opérations CMI, lancées il y a un an.
Le + du Mamouth :
Le nom du vainqueur de Scorpion aurait dû, normalement, être connu dès la fin de l'année. Le gotha de l'armement aéroterrestre se retrouve, en plusieurs équipes, dans la compétition : le gagnant aura peut-être une option dans les grandes restructurations, rendues obligatoires par la contraction de l'activité intérieure. Comme le reconnaissent plusieurs industriels, après une année 2009 dopée par le plan de relance (une avance de plans de charge, rappelons-le) et dans une moindre mesure, par les urgences opérations, 2010 et suivantes ne seront peut-être pas aussi "radieuses". Pour autant que tous les acteurs du secteur aient déjà, tous apprécié 2009.
L'opération Scorpion, peu lisible à l'extérieur de l'armée de terre, semble cependant critique pour les capacités d'action de cette dernière, et, il ne faut pas le nier, pour la bonne santé de l'armement terrestre hexagonal, pas toujours à la fête. Deux véhicules, le VBMR et l'EBRC sont prévu, de même qu'un vaste système d'information et de communication, le tout étant évidemment mis en réseau.
Plus encore que le lancement de l'opération (obligatoire), c'est bien le volume budgétaire et les quantités de matériels, qui seront scrutés à la loupe.
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, entend également, à l'issue de ce CMI, dresser le bilan des opérations CMI, lancées il y a un an.
Le + du Mamouth :
Le nom du vainqueur de Scorpion aurait dû, normalement, être connu dès la fin de l'année. Le gotha de l'armement aéroterrestre se retrouve, en plusieurs équipes, dans la compétition : le gagnant aura peut-être une option dans les grandes restructurations, rendues obligatoires par la contraction de l'activité intérieure. Comme le reconnaissent plusieurs industriels, après une année 2009 dopée par le plan de relance (une avance de plans de charge, rappelons-le) et dans une moindre mesure, par les urgences opérations, 2010 et suivantes ne seront peut-être pas aussi "radieuses". Pour autant que tous les acteurs du secteur aient déjà, tous apprécié 2009.
UO : coopération franco-britannique
Laurent-Collet Billon, DGA, et Quentin Davies, secrétaire d'Etat à la défense (équipement) britannique, ont signé hier un protocole d'accord bilatéral permettant une coopération étroite en matière d'urgences opérations. La Grande-Bretagne a injecté des milliards de livres en matière d'UO ces dernières années, là où la France est restée à un niveau nettement plus mesuré, même si les dépenses ont brutalement décollé, ces deux dernières années.
Cinq scénarios de coopérations ont été échafaudés, si l'on en croit la DGA, couvrant la "passation de contrats en commun à la vente d'Etat à Etat, en passant par l'aménagement de contrats existants pour inclure les besoins du partenaire".
Ce protocole est actif pour cinq ans renouvelable.
Le + du Mamouth :
Le DGA avait déjà évoqué cette possibilité, en présentant les résultats 2008, puis encore la semaine dernière, en présentant ses résultats 2009. En tout état de cause, elle concrétise le retour d'un axe franco-britannique éteint depuis longtemps. Pour beaucoup, ces liens retissés entre les deux premiers budgets de Défense européens- s'expliquent autant par des problématiques communes (fortes réductions de format), particulièrement en ce qui concernent les armées de l'Air, que des engagements sur le même théâtre afghan. Mais aussi et surtout par les déceptions générées par les programmes franco-allemands, ou portés industriellement par EADS, en matière de drones, notamment. Pour cette raison précise, il ne faut pas exclure une surprise en la matière, lors du prochain comité ministériel d'investissement (CMI) consacré au sujet, que certains attendent en avril. Car les Britanniques ont déjà fait passer les messages, fermes, aux Français : pas question de collaborer, en matière de drones comme sur d'autres sujets, avec les Allemands...
Cinq scénarios de coopérations ont été échafaudés, si l'on en croit la DGA, couvrant la "passation de contrats en commun à la vente d'Etat à Etat, en passant par l'aménagement de contrats existants pour inclure les besoins du partenaire".
Ce protocole est actif pour cinq ans renouvelable.
Le + du Mamouth :
Le DGA avait déjà évoqué cette possibilité, en présentant les résultats 2008, puis encore la semaine dernière, en présentant ses résultats 2009. En tout état de cause, elle concrétise le retour d'un axe franco-britannique éteint depuis longtemps. Pour beaucoup, ces liens retissés entre les deux premiers budgets de Défense européens- s'expliquent autant par des problématiques communes (fortes réductions de format), particulièrement en ce qui concernent les armées de l'Air, que des engagements sur le même théâtre afghan. Mais aussi et surtout par les déceptions générées par les programmes franco-allemands, ou portés industriellement par EADS, en matière de drones, notamment. Pour cette raison précise, il ne faut pas exclure une surprise en la matière, lors du prochain comité ministériel d'investissement (CMI) consacré au sujet, que certains attendent en avril. Car les Britanniques ont déjà fait passer les messages, fermes, aux Français : pas question de collaborer, en matière de drones comme sur d'autres sujets, avec les Allemands...
Nouveaux détails sur les UO afghanes
Le CEMA a livré aux députés des précisions sur les dépenses d'urgences opérations (UO) lors de sa dernière audition à la commission de défense. Il explique notamment que 23 MEUR ont été reportés du budget des UO 2009 vers 2010, sans plus de précisions.
270 MEUR étaient normalement prévus pour les UO 2009. Le général Georgelin les compare au total 2006-2008, qui portait sur 195 MEUR. "Près du tiers de ces dépenses concernent les moyens d'acquisition du renseignement, notamment les drones".
Le + du Mamouth :
En fait, il s'agit notamment de l'augmentation du stock de pièces de rechanges, SDTI et Harfang n'ayant pas bénéficié, à l'origine, d'un stock important, du fait de leur caractère "intérimaire". Des améliorations ont aussi été apportées pour équiper le SDTI d'un module RVT permettant à un élément, au sol, de recevoir l'imagerie. L'intégration du Rover sur Harfang doit être effective fin février.
Enfin, des compléments ont été effectués sur DRAC afin de permettre son déploiement en Afghanistan. On ignore cependant si cette adaptation, qui a pris plusieurs mois, a été réglée ou pas par le budget des UO.
270 MEUR étaient normalement prévus pour les UO 2009. Le général Georgelin les compare au total 2006-2008, qui portait sur 195 MEUR. "Près du tiers de ces dépenses concernent les moyens d'acquisition du renseignement, notamment les drones".
Le + du Mamouth :
En fait, il s'agit notamment de l'augmentation du stock de pièces de rechanges, SDTI et Harfang n'ayant pas bénéficié, à l'origine, d'un stock important, du fait de leur caractère "intérimaire". Des améliorations ont aussi été apportées pour équiper le SDTI d'un module RVT permettant à un élément, au sol, de recevoir l'imagerie. L'intégration du Rover sur Harfang doit être effective fin février.
Enfin, des compléments ont été effectués sur DRAC afin de permettre son déploiement en Afghanistan. On ignore cependant si cette adaptation, qui a pris plusieurs mois, a été réglée ou pas par le budget des UO.
NRF 15 : drills franco-belgo-allemands
140 militaires de la brigade franco-allemande (BFA) avec quelques belges seront engagés dans un entraînement à la Nato Response Force (NRF) 15, les 24 et 25 février, en Forêt Noire. La BFA doit notamment s'entraîner avec les hélicoptères A109 de la composante terrestre belge qu'elle ne connaît pas. Le drill sera principalement concentré sur "l'évacuation sanitaire et l'attaque en combat rapproché". Au total, cet entraînement mobilisera une vingtaine de véhicules, dont sept hélicoptères.
La BFA sera placée en alerte NRF du 1er juillet au 31 décembre 2010.
750 Simmadiens à Mérignac en 2011
Il y aura bien une très forte délocalisation de la SIMMAD (structure intégrée pour le maintien en conditions opérationnelles des matériels aéronautiques de la Défense) sur la base aérienne 106 de Mérignac (Gironde), en 2011, affirme le blog de la correspondante de Sud Ouest dans cette ville (1), comme... notre blog l'avait déjà lui-même expliqué.
La SIMMAD est actuellement installée sur la base aérienne 217 de Brétigny (Essonne), qui doit fermer.
Le nouvel élément figure dans la rencontre, hier, du président de région, Alain Rousset, avec le patron de la SIMMAD, le général Verhaegue, et celui du CSFA, le général Guignot.
750 militaires et agents de la DGA rejoindront donc en Gironde le commandant du soutien de la force aérienne (CSFA), appelé lui-même à évoluer.
L'Aquitaine comprend l'essentiel des acteurs de la maintenance aéronautique : AIA Bordeaux, Dassault, Sabena Technics (qui modifie l'Airbus présidentiel)
Mérignac devrait de surcroît être, logiquement, le centre de la future base de défense de Bordeaux.
(1) http://merignac.blogs.sudouest.com/archive/2010/02/18/en-2011-la-simmad-arrive-a-merignac.html
La SIMMAD est actuellement installée sur la base aérienne 217 de Brétigny (Essonne), qui doit fermer.
Le nouvel élément figure dans la rencontre, hier, du président de région, Alain Rousset, avec le patron de la SIMMAD, le général Verhaegue, et celui du CSFA, le général Guignot.
750 militaires et agents de la DGA rejoindront donc en Gironde le commandant du soutien de la force aérienne (CSFA), appelé lui-même à évoluer.
L'Aquitaine comprend l'essentiel des acteurs de la maintenance aéronautique : AIA Bordeaux, Dassault, Sabena Technics (qui modifie l'Airbus présidentiel)
Mérignac devrait de surcroît être, logiquement, le centre de la future base de défense de Bordeaux.
(1) http://merignac.blogs.sudouest.com/archive/2010/02/18/en-2011-la-simmad-arrive-a-merignac.html
Un para est mort (actualisé)
Le général Alain Bizard, une figure des parachutistes, est mort hier à l'âge de 84 ans, a-t-on appris hier sur le site du Figaro. Ce para avait servi au 1er régiment de Hussards en 1944 en métropole avant de rejoindre l'Indochine, comme cavalier, avec le 1er régiment de chasseurs entre 1947 et 1949. Il était à Dien Bien Phu en 1954, avec le 5e BPVN, comme adjoint d'André Botella : il s'était qualifié para... avant de sauter sur la cuvette.
Affecté au 1er RCP, à la compagnie portée, il avait participé à la campagne de Suez puis avait été le 9e chef de corps du 13e RDP (1967-1969), qu'il avait installé à Dieuze, en 1963. Il avait aussi commandé les écoles de Saint-Cyr (1975-1977), la 1ère brigade de la 11e division parachutiste, achevant sa carrière militaire comme gouverneur militaire de Lille. Blessé trois fois, il était titulaire de 18 citations.
Il avait tenu à assister à la remise de la fourragère de la Légion d'Honneur, aux paras du 1er RCP, le 12 juillet dernier.
Affecté au 1er RCP, à la compagnie portée, il avait participé à la campagne de Suez puis avait été le 9e chef de corps du 13e RDP (1967-1969), qu'il avait installé à Dieuze, en 1963. Il avait aussi commandé les écoles de Saint-Cyr (1975-1977), la 1ère brigade de la 11e division parachutiste, achevant sa carrière militaire comme gouverneur militaire de Lille. Blessé trois fois, il était titulaire de 18 citations.
Il avait tenu à assister à la remise de la fourragère de la Légion d'Honneur, aux paras du 1er RCP, le 12 juillet dernier.
jeudi 18 février 2010
Hérons canadiens : déjà 5.000 heures de vol
La flotte de drones MALE canadiens a franchi début janvier le cap des 5.000 heures de vol, apprend-on des forces armées canadiennes. Ce montant respectable a été accumulé en plus de 335 missions par le CU-170, affirment-elles aussi. Le tout, en un an d'exploitation, avec un système loué au privé. Des statistiques d'activités à comparer aux nôtres, livrées ce jour par ce blog.
CEMP : en courte finale
Le choix du chef d'état-major particulier (CEMP), poste stratégique attaché au président de la république s'est encore affiné. Il ne reste plus que deux candidats en lice, sur les quatre potentiels qui ont été "castés" courant février par le secrétariat général de l'Elysée. On trouve au moins un cavalier dans cette short-list, le général Pierre de Villiers. Cet officier possède, entre autres, une expérience afghane récente -il fut le patron du RC-C en 2006-2007, inaugurant la politique de la "tache d'huile", des shuras et des actions civilo-militaires-, bref, autant de mots et réalités qui ont fait école depuis. Il a également effectué deux séjours -dont celui en cours- au cabinet militaire de Matignon. Âgé de 53 ans, il a en outre sa jeunesse pour lui ; l'amiral Edouard Guillaud, lui, sera intronisé la semaine dernière pour un mandat de CEMA qui peut le porter, au moins, jusqu'en 2014.
Un ultime casting pour le poste de CEMP pourrait avoir lieu mardi, c'est-à-dire la veille même du départ d'Edouard Guillaud de l'Elysée pour son nouveau bureau boulevard Saint-Germain.
On le sait, ce choix stratégique aura aussi un impact dans toute la hiérarchie. Car, avec un autre poste à honorer à court terme -major général de l'EMA par exemple-, et d'autres successions attendues en cadence, c'est un vaste mouvement qui va s'enclencher, dans les jours à venir.
Un ultime casting pour le poste de CEMP pourrait avoir lieu mardi, c'est-à-dire la veille même du départ d'Edouard Guillaud de l'Elysée pour son nouveau bureau boulevard Saint-Germain.
On le sait, ce choix stratégique aura aussi un impact dans toute la hiérarchie. Car, avec un autre poste à honorer à court terme -major général de l'EMA par exemple-, et d'autres successions attendues en cadence, c'est un vaste mouvement qui va s'enclencher, dans les jours à venir.
SDTI : 3,5 missions par semaine dit l'EMA
Les drones SDTI de l'armée de terre (61e RA) en Afghanistan ont enregistré 240 missions (soit 630 heures de vol) depuis leur arrivée en Afghanistan, en octobre dernier, vient de nous communiquer l'état-major des armées (EMA). Ce qui génèrerait un rythme moyen hebdomadaire de trois missions et demi par semaine (1).
Le taux d'annulation de missions pour cause météo est de 2,1% en Afghanistan, vient de nous confirmer à l'instant et pour sa part l'armée de terre.
Selon l'EMA, seulement deux missions de drones (Harfang et SDTI confondus) ont été réalisées cette semaine, en Afghanistan. Une de plus que la semaine dernière. Ou une augmentation de 100%, selon la façon dont on voit les choses.
(1) les Harfang volent en moyenne tous les deux jours des missions durant entre 10 et 20 heures (record très récemment établi).
Le taux d'annulation de missions pour cause météo est de 2,1% en Afghanistan, vient de nous confirmer à l'instant et pour sa part l'armée de terre.
Selon l'EMA, seulement deux missions de drones (Harfang et SDTI confondus) ont été réalisées cette semaine, en Afghanistan. Une de plus que la semaine dernière. Ou une augmentation de 100%, selon la façon dont on voit les choses.
(1) les Harfang volent en moyenne tous les deux jours des missions durant entre 10 et 20 heures (record très récemment établi).
Un outillage, pas un missile
Le "missile" Mistral récupéré par un promeneur berrychon est "un outillage industriel datant des années 80" vient de déclarer le ministère de la Défense. A ce titre, cet équipement feraillé depuis des lustres par l'industriel (MBDA aujourd'hui) ne contient ni pyrotechnie, ni équipements électroniques assure le ministère, et n'est même "pas représentatif de l'engin réel". Cet outillage servait apparemment au "calibrage de bâtis", dit-on encore.
Le groupe Jeanne d'Arc sur le Tonnerre
Le Tonnerre et la frégate Georges Leygues quitteront Brest le 4 mars pour l'Océan Indien, comme ce blog l'avait anticipé l'année dernière. Ce groupe Jeanne d'Arc nouvelle formule regroupe 96 élèves-officiers de l'école Navale, ainsi que des 12 élèves-commissaires, 17 élèves étrangers de 11 pays, 5 administrateurs des affaires maritimes, et mêmes 10 élèves-officiers (cyrards, EMIA) de l'armée de Terre en formation amphibie.
Entre avril et juin, le groupe participera à la lutte contre la piraterie, avec une option lutte contre le terrorisme. Le BPC embarque 250 soldats de la 9e BLBMa, ainsi qu'un détachement ALAT (2 Puma, 2 Gazelle)
Entre avril et juin, le groupe participera à la lutte contre la piraterie, avec une option lutte contre le terrorisme. Le BPC embarque 250 soldats de la 9e BLBMa, ainsi qu'un détachement ALAT (2 Puma, 2 Gazelle)
Faux commando, vrai escroc
Le Progrès de Lyon nous livre, dans sa chronique judiciaire, la stupéfiante histoire d'un escroc qui utilisait l'aura des commandos marine, mais aussi celle des pilotes de chasse, pour plumer des femmes :50.000 euros de préjudice, pour ne parler que de l'argent. Le quotidien régional détaille le bilan et la méthode -un peu éculée, et souffrant de quelques erreurs, mais bon...- de "Rasoir", le nom de code qu'il s'était auto-attribué.
Le tribunal de Bourg-en-Bresse a condamné cet as à 20 mois de prison dont huit avec sursis.
Le papier du collègue est ici :
http://www.leprogres.fr/fr/region/l-ain/ain/article/2719798,179/Justice-l-espion-qui-les-aimait-escroquait-ses-conquetes.html
Le tribunal de Bourg-en-Bresse a condamné cet as à 20 mois de prison dont huit avec sursis.
Le papier du collègue est ici :
http://www.leprogres.fr/fr/region/l-ain/ain/article/2719798,179/Justice-l-espion-qui-les-aimait-escroquait-ses-conquetes.html
Un Gardian assiste deux naufragés
Un avion de surveillance maritime Gardian de l'aéronavale, basé en Nouvelle-Calédonie, est intervenu ce matin pour prêter secours aux naufragés d'un chalutier. L'appareil de la flottille 25F a été dirigé par le MRCC (martime rescue coordination center) de Nouméa sur la position d'une balise de détresse du chalutier français Waethe II en train de sombrer.
Le Gardian a pu localiser deux naufragés et larguer sa chaîne SAR (search and rescue) contenant un canot de sauvetage. Il a ensuite orbité sur zone pour guider un hélicoptère de la gendarmerie envoyer secourir les pêcheurs.
L'armée de l'Air maintient quatre Puma dans l'île, précisément et entre autres pour assurer des missions SAR.
Pour aller plus loin, sur ce blog :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/tontouta-passe-larmee-de-lair.html
Le Gardian a pu localiser deux naufragés et larguer sa chaîne SAR (search and rescue) contenant un canot de sauvetage. Il a ensuite orbité sur zone pour guider un hélicoptère de la gendarmerie envoyer secourir les pêcheurs.
L'armée de l'Air maintient quatre Puma dans l'île, précisément et entre autres pour assurer des missions SAR.
Pour aller plus loin, sur ce blog :
http://lemamouth.blogspot.com/2010/02/tontouta-passe-larmee-de-lair.html
mercredi 17 février 2010
Le HIMARS reprend du service
L'info est noyée dans un bilan d'activité diffusé aujourd'hui par l'ISAF Joint Command (IJC) : le système d'artillerie HIMARS incriminé dans la mort de 12 civils afghans, le 14 février, peut reprendre du service. "L'enquête se poursuit mais on a déterminé que le HIMARS a fonctionné correctement, et le système HIMARS a été rétabli" écrit l'IJC. Ce qui semble exclure une déficience de la roquette elle-même, et donc, renforce l'hypothèse émise ici, d'un problème dans l'extraction de coordonnées.
L'USS Swift à La Réunion
Le premier port militaire français outremer accueille l'USS Swift, un navire de combat américain au design étonnant. On le voit ici au mouillage avec sa frégate-binôme, l'USS Nicholas, dans l'objectif de Stéphane Bommert. Un spotting complet est disponible sur son site : http://www.flickr.com/photos/snsm974run/sets/72157623451654144/
Le climat s'acharne sur le DAO de Canjuers
Après une vilaine rafale de vent qui avait généré quelques dégâts, voilà que "la neige" et "le verglas" de ces derniers jours ont "rendu difficile l'accessibilité au camp de Canjuers et plus particulièrement aux zones de manoeuvres". L'armée de terre, qui souhaitait populariser, le 23 février, la FOB mise sur pied pour améliorer la prépa ops de ses GTIA afghans, en est pour ses frais...
VBCI : les scénarios d'un déploiement
Alors qu'officiellement, il n'est toujours pas question d'un déploiement, et pas d'Afghanistan, la machine à planifier mouline pour pouvoir entrer le déploiement de 12 VBCI en avril dans ce même pays. Ce qui, un élève de CE1 peut le comprendre, donnerait trois sections à quatre engins chacune (la norme) ou quatre sections à trois engins.
L'armée de terre a déjà enrégimenté 64 VBCI, et huit ou neuf VPC (version commandement). En opexer 20% n'est donc pas insurmontable.
Reste à savoir, cependant, qui seront ceux qui les armeront, et c'est là que cela se complique. Le 35e RI est totalement formé, et le 92e RI commence juste à se former sur la bête. Cette dernière unité semble privilégiée pour un déploiement afghan. On ignore quel type de préparation opérationnelle elle a pu suivre : Hervé Morin est cependant allé la visiter, il y a quelques jours. Officiellement, là aussi, aucune date n'est annoncée, et aucune unité n'est désignée : quand on sait qu'il faut théoriquement 6 mois pour se préparer à l'Afghanistan, quatre en procédant à marche forcée...
Mais la problématique niche là, aussi, car deux visions s'affrontent : celle du CPCO (centre de planification et de conduite des opérations), garant du bon usage des moyens et gardien du temple en matière d'effectifs. Désormais plafonnées à 3.750+80 soit 4.200, pardon, 3.830 militaires. Le CPCO défend donc logiquement une transformation sur VBCI de sections des GTIA actuellement sur VAB (il faudrait faire vite). Le 21e RIMa et le 126e RI doivent relever le 13e BCA et le 2e REP, à la fin du printemps : aucun d'eux n'est qualifié sur VBCI.
Le théâtre a une vision un peu différente, appuyée par une pratique quotidienne des patrouilles, et une réalité : le VBCI ne passe pas partout où le gaillard VAB passe. Sa vision serait donc d'importer des fantassins avec leurs VBCI de France, et de leur affecter des missions compatibles avec leurs véhicules : que du bons sens. La version médiane, entre ces deux positions, consistant à équiper des sections en double dotation...
Le temps presse, le VBCI n'ayant toujours pas reçu ce qu'en attendent ses clients potentiels : son timbre "combat proven".
L'armée de terre a déjà enrégimenté 64 VBCI, et huit ou neuf VPC (version commandement). En opexer 20% n'est donc pas insurmontable.
Reste à savoir, cependant, qui seront ceux qui les armeront, et c'est là que cela se complique. Le 35e RI est totalement formé, et le 92e RI commence juste à se former sur la bête. Cette dernière unité semble privilégiée pour un déploiement afghan. On ignore quel type de préparation opérationnelle elle a pu suivre : Hervé Morin est cependant allé la visiter, il y a quelques jours. Officiellement, là aussi, aucune date n'est annoncée, et aucune unité n'est désignée : quand on sait qu'il faut théoriquement 6 mois pour se préparer à l'Afghanistan, quatre en procédant à marche forcée...
Mais la problématique niche là, aussi, car deux visions s'affrontent : celle du CPCO (centre de planification et de conduite des opérations), garant du bon usage des moyens et gardien du temple en matière d'effectifs. Désormais plafonnées à 3.750+80 soit 4.200, pardon, 3.830 militaires. Le CPCO défend donc logiquement une transformation sur VBCI de sections des GTIA actuellement sur VAB (il faudrait faire vite). Le 21e RIMa et le 126e RI doivent relever le 13e BCA et le 2e REP, à la fin du printemps : aucun d'eux n'est qualifié sur VBCI.
Le théâtre a une vision un peu différente, appuyée par une pratique quotidienne des patrouilles, et une réalité : le VBCI ne passe pas partout où le gaillard VAB passe. Sa vision serait donc d'importer des fantassins avec leurs VBCI de France, et de leur affecter des missions compatibles avec leurs véhicules : que du bons sens. La version médiane, entre ces deux positions, consistant à équiper des sections en double dotation...
Le temps presse, le VBCI n'ayant toujours pas reçu ce qu'en attendent ses clients potentiels : son timbre "combat proven".
La dernière inspection
Le CEMA procèdera à sa dernière inspection, à Djibouti, de jeudi à samedi. Le programme devrait être des plus conventionnels sur place, avec visite à la 13e DBLE, au 5e RIAOM et aux aviateurs pour qui Djibouti constitue le premier plot outremer de chasseurs (5 Mirage 2000C et 3 Mirage 2000D).
Ce déplacement à Djibouti, qui fait suite à l'accompagnement du Premier ministre en Afghanistan (son deuxième séjour en trois mois), et une tournée en Océanie, sera le dernier. Jean-Louis Georgelin passera le témoin, mercredi prochain, à Edouard Guillaud. La veille, une prise d'armes aux Invalides, devancera cette transition.
Cette dernière s'accompagnera d'un tour de chaises musicales, liée également à la nomination du nouveau chef d'état major particulier de Nicolas Sarkozy, en remplacement de l'amiral Guillaud. Un tour dont l'ampleur sera logiquement liée au poste détenu actuellement par le futur promu, dont le nom pourrait être connu, éventuellement, aujourd'hui.
Ce déplacement à Djibouti, qui fait suite à l'accompagnement du Premier ministre en Afghanistan (son deuxième séjour en trois mois), et une tournée en Océanie, sera le dernier. Jean-Louis Georgelin passera le témoin, mercredi prochain, à Edouard Guillaud. La veille, une prise d'armes aux Invalides, devancera cette transition.
Cette dernière s'accompagnera d'un tour de chaises musicales, liée également à la nomination du nouveau chef d'état major particulier de Nicolas Sarkozy, en remplacement de l'amiral Guillaud. Un tour dont l'ampleur sera logiquement liée au poste détenu actuellement par le futur promu, dont le nom pourrait être connu, éventuellement, aujourd'hui.
mardi 16 février 2010
Vincent Jay double
Le skieur de biathlon Vincent Jay, par ailleurs caporal, apporte une deuxième médaille à la France (soit 40% à lui tout seul...). Après l'or, le skieur décroche cette fois le bronze en poursuite.
Des réservistes dans les EPE
C'est le député Christian Ménard, auteur d'un rapport d'information sur la piraterie, qui nous l'apprend sur son site internet : des réservistes opérationnels pourront désormais faire partie des équipes de protection embarquée (EPE). La possibilité a été ouverte par une récente décision d'Hervé Morin passée inaperçue.
Concrètement, le recours aux réservistes reste un recours ultime, si, par exemple, l'emploi des marins d'active s'avérait insuffisant à armer le dispositif des EPE.
Une telle situation, qui de prime abord semble assez hypothétique, ne doit pas être balayée du revers de la main, pour autant. Notamment parce que la population de fusiliers ne comporte pas des effectifs excessifs, et que celle des commandos ne chôme pas, entre les théâtres terrestres (on vous laisse deviner) et maritimes (lutte contre le narcotrafic). Une part non négligeable de l'effectif est également en permanence dans un cycle opérationnel, à Djibouti (commando Arta), ou, en métropole, dans une forme d'astreinte liée, par exemple au contre-terrorisme maritime (CTM).
Une situation de surchauffe pourrait donc être générée par une nouvelle augmentation du nombre d'EPE, ou la prolongation du mandat d'Orthongel, opération de protection des thoniers. Cette opération a déjà été prolongée trois fois depuis son lancement, en juin dernier. Elle mobilise, selon les estimations, entre 50 et 70 marins. Les EPE Orthongel comprennent, contrairement aux EPE qui avait protégé les navires du programme alimentaire mondial (PAM), une population mixte de commandos, fusiliers et membres des équipes de visites venus de la force d'action navale (ALFAN). Ce qui a permis, jusqu'à maintenant, de faire fonctionner le système.
Post-scriptum :
Cette possibilité bute sur quelques réalités, dont la première est évidemment budgétaire, les crédits de la réserve n'étant pas appelés à connaître une brutale expansion. Deuxième problème, la nécessaire formation aux méthodes des EPE : les premières d'Orthongel ont été mises au carat lors d'un bref "fit" d'une semaine, à la fin du printemps, à Lorient (cf Raids de décembre), mais la "mise aux normes" d'un réserviste, même très entraîné, poserait a priori plus de temps. Surtout dans une mission qui ne supporte pas (comme bien d'autres) la moindre erreur.
La troisième difficulté est évidemment liée à la durée des missions, qui peuvent s'étaler sur plusieurs mois. Pas forcément compatibles avec tous les emplois du temps de réservistes...
Concrètement, le recours aux réservistes reste un recours ultime, si, par exemple, l'emploi des marins d'active s'avérait insuffisant à armer le dispositif des EPE.
Une telle situation, qui de prime abord semble assez hypothétique, ne doit pas être balayée du revers de la main, pour autant. Notamment parce que la population de fusiliers ne comporte pas des effectifs excessifs, et que celle des commandos ne chôme pas, entre les théâtres terrestres (on vous laisse deviner) et maritimes (lutte contre le narcotrafic). Une part non négligeable de l'effectif est également en permanence dans un cycle opérationnel, à Djibouti (commando Arta), ou, en métropole, dans une forme d'astreinte liée, par exemple au contre-terrorisme maritime (CTM).
Une situation de surchauffe pourrait donc être générée par une nouvelle augmentation du nombre d'EPE, ou la prolongation du mandat d'Orthongel, opération de protection des thoniers. Cette opération a déjà été prolongée trois fois depuis son lancement, en juin dernier. Elle mobilise, selon les estimations, entre 50 et 70 marins. Les EPE Orthongel comprennent, contrairement aux EPE qui avait protégé les navires du programme alimentaire mondial (PAM), une population mixte de commandos, fusiliers et membres des équipes de visites venus de la force d'action navale (ALFAN). Ce qui a permis, jusqu'à maintenant, de faire fonctionner le système.
Post-scriptum :
Cette possibilité bute sur quelques réalités, dont la première est évidemment budgétaire, les crédits de la réserve n'étant pas appelés à connaître une brutale expansion. Deuxième problème, la nécessaire formation aux méthodes des EPE : les premières d'Orthongel ont été mises au carat lors d'un bref "fit" d'une semaine, à la fin du printemps, à Lorient (cf Raids de décembre), mais la "mise aux normes" d'un réserviste, même très entraîné, poserait a priori plus de temps. Surtout dans une mission qui ne supporte pas (comme bien d'autres) la moindre erreur.
La troisième difficulté est évidemment liée à la durée des missions, qui peuvent s'étaler sur plusieurs mois. Pas forcément compatibles avec tous les emplois du temps de réservistes...
Une étoile de plus le 1er avril
Les mesures diverses d'ordre individuel diffusées ce soir officialisent, avec date d'effet au 1er avril, la troisième étoile du patron des fusiliers et commandos, Marin Gillier, et celle du sous-chef emploi-soutien de l'état-major de l'armée de l'Air (et ancien patron de Villacoublay), Vincent Tesnière. Le sous-chef plan programmes de l'EMM, Stéphane Verwaerde (ancien commandant de la BAN Lann Bihoué), gagne également une troisième étoile.
Evasan aux TAAF (actualisé)
Un navire australien, l'Ocean Viking a effectué l'évacuation par voie de mer d'un des hivernants de la base des Kerguelen, m'apprend un internaute de La Réunion, Stéphane Bommert, dont j'ai déjà, ici, relayé les photos et infos. Le concours de ce navire de surveillance des pêches, qui relâchait à Kerguelen a été demandé par le préfet local. Le patient a été transféré jusqu'à La Réunion (le navire file 17 noeuds maximum...), où il est arrivé ce matin, à 8 heures locales. On estime que ce détour rallongera la mission australienne d'une semaine.
Stéphane Bommert nous explique que les cinq dernières années des TAAF ont été marquées par 24 Evasan, dont 10 urgentes. La moitié ont été réalisées par notre Oceanic Viking, un navire de 9.075 tonnes qui fut construit en 1996 comme câblier, avant d'être reconverti en 2004 comme patrouilleur armé oeuvrant pour les Douanes australiennes. L'Ocean Viking embarque 25 marins, et jusqu'à 50 douaniers australiens. Parfois, même, me signale Stéphane Bommert, on trouve quelques contrôleurs des pêches issus de notre marine nationale.
(crédit photo : Stéphane Bommert)
Son diaporama est visible ici :
http://www.flickr.com/photos/stef974run/sets/72157623446994338/
La pose d'IED à 100 $
Le colonel Jean-François Martini, qui avait livré son témoignage de terrain comme superviseur des OMLT françaises d'avril à novembre 2009 face à la presse de défense, en janvier, a à nouveau été commis d'office, face aux députés, le 10 février. Ce type de témoignage, jusqu'alors peu courant, est poussé par certains responsables des armées, notamment dans l'armée de terre, afin de mieux faire percevoir certaines réalités aux relais d'opinion et d'occuper le terrain médiatique de l'Afghanistan.
Premières de ces réalités, la rémunération des insurgés, bien connue, mais pas toujours chiffrée. Le patron des OMLT relève ainsi que 80% de ces derniers sont des "contractuels". Dans le type de contrats réalisables, on trouve la participation à une pose d'IED, réglée entre 100 et 200 dollars. On apprend aussi qu'une bande insurgée compte en moyenne entre trois et 20 soldats.
La deuxième réalité porte sur les effectifs encore limités de l'ANA : "pour mener une lutte contre-insurrectionnelle efficace, on estime qu'il faut disposer d'un soldat pour 50 habitants, constate l'officier. Dans les régions du Wardak et du Logar, le ratio n'était que de 0,45 soldat pour 50 habitants. Faute de moyens, nous étions contraints de faire des choix en nous concentrant sur certaines zones de population".
Le colonel éclaire aussi le travail des OMLT. L'entraînement et l'accompagnement au combat comptent pour 70% du temps, le solde étant constitué par le L du sigle, la liaison, c'est-à-dire planifier des opérations avec les différents niveaux de l'ANA, et les forces de l'ISAF opérant dans la zone.
Enfin, il confirme la nécessité de développer les POMLT, domaine dans lequel la gendarmerie est en pointe, avec quatre unités en Surobi et en Kapisa, ainsi qu'une petite cellule de mentoring du QG, à Mahmud-e-Raqi. Mais ces succès ne se retrouvent pas partout, constate-t-il : "Les relations entre l'ANA et l'ANP sont mauvaises, l'armée s'efforçant de servir l'Etat lorsque certains policiers s'enrichissent particulièrement vite. Un grand nombre de mafieux se retrouvent au sein de l'ANP. Il a donc été décidé, au cours des mois de novembre et décembre derniers, d'accentuer les efforts en faveur de la formation. On avait pu constater au mois d'août précédent que la tentative de lever rapidement et sans véritable formation un grand nombre de policiers s'était soldée par un échec".
Premières de ces réalités, la rémunération des insurgés, bien connue, mais pas toujours chiffrée. Le patron des OMLT relève ainsi que 80% de ces derniers sont des "contractuels". Dans le type de contrats réalisables, on trouve la participation à une pose d'IED, réglée entre 100 et 200 dollars. On apprend aussi qu'une bande insurgée compte en moyenne entre trois et 20 soldats.
La deuxième réalité porte sur les effectifs encore limités de l'ANA : "pour mener une lutte contre-insurrectionnelle efficace, on estime qu'il faut disposer d'un soldat pour 50 habitants, constate l'officier. Dans les régions du Wardak et du Logar, le ratio n'était que de 0,45 soldat pour 50 habitants. Faute de moyens, nous étions contraints de faire des choix en nous concentrant sur certaines zones de population".
Le colonel éclaire aussi le travail des OMLT. L'entraînement et l'accompagnement au combat comptent pour 70% du temps, le solde étant constitué par le L du sigle, la liaison, c'est-à-dire planifier des opérations avec les différents niveaux de l'ANA, et les forces de l'ISAF opérant dans la zone.
Enfin, il confirme la nécessité de développer les POMLT, domaine dans lequel la gendarmerie est en pointe, avec quatre unités en Surobi et en Kapisa, ainsi qu'une petite cellule de mentoring du QG, à Mahmud-e-Raqi. Mais ces succès ne se retrouvent pas partout, constate-t-il : "Les relations entre l'ANA et l'ANP sont mauvaises, l'armée s'efforçant de servir l'Etat lorsque certains policiers s'enrichissent particulièrement vite. Un grand nombre de mafieux se retrouvent au sein de l'ANP. Il a donc été décidé, au cours des mois de novembre et décembre derniers, d'accentuer les efforts en faveur de la formation. On avait pu constater au mois d'août précédent que la tentative de lever rapidement et sans véritable formation un grand nombre de policiers s'était soldée par un échec".
Un groupe de travail sur les drones
L'état-major de l'armée de l'air est en charge d'un groupe de travail (GT), interarmées semble-t-il, couvrant quelques problématiques des drones. Il est notamment et entre autres question de la formation des personnels, et de la structuration des filières professionnelles.
Une dimension criante pour les aviateurs de l'escadron drones "Adour" dont les missions ne sont pas, actuellement, comptabilisées comme missions de guerre, à la différence des avions pilotés.
Aviateurs qui se sont formés, jusqu'à maintenant, en Afghanistan même, puisque tous les matériels étaient projetés à Bagram. L' "Adour" compte 70 personnels, dont un tiers est projeté en permanence en Afghanistan. Cet été, le format passera à 90 personnels.
Autre problématique traitées par le GT, les heures de vol qui doivent être effectuées par les pilotes du Harfang, pour conserver un "sens de l'air".
Par delà les chiffres (1.700 heures de vol accumulées à Bagram), c'est aussi le bilan que l'on peut effectuer, un an presque jour pour jour après la première mission du Harfang dans le ciel afghan : jamais l'armée de l'Air n'avait injecté en opex un système aussi complexe dans des délais aussi brefs.
Une dimension criante pour les aviateurs de l'escadron drones "Adour" dont les missions ne sont pas, actuellement, comptabilisées comme missions de guerre, à la différence des avions pilotés.
Aviateurs qui se sont formés, jusqu'à maintenant, en Afghanistan même, puisque tous les matériels étaient projetés à Bagram. L' "Adour" compte 70 personnels, dont un tiers est projeté en permanence en Afghanistan. Cet été, le format passera à 90 personnels.
Autre problématique traitées par le GT, les heures de vol qui doivent être effectuées par les pilotes du Harfang, pour conserver un "sens de l'air".
Par delà les chiffres (1.700 heures de vol accumulées à Bagram), c'est aussi le bilan que l'on peut effectuer, un an presque jour pour jour après la première mission du Harfang dans le ciel afghan : jamais l'armée de l'Air n'avait injecté en opex un système aussi complexe dans des délais aussi brefs.