Au 1er BFMC, les petits-enfants (et même arrière-petits-enfants) des commandos de 1944 ont déjà commencé à prendre la suite, et année après année, ils reviennent faire vivre la mémoire collective de l’unité, autour des fusiliers marins qui viennent pour leur cérémonie de tradition. Et autour de Léon Gautier, lé vétéran bientôt centenaire. La varoise Denise Lofi a traversé la France, comme chaque année, pour entretenir le souvenir de son père, qui commandait la troop 8 du 1er BFMC le 6 juin 1944. Elle était avec la PMM Alexandre Lofi il y a quelques semaines, à Cuers, où son père avait été inhumé.
A la cérémonie internationale de Bernières-sur-Mer, quasiment tous les orateurs étrangers ont fait le même rappel de la nécessité de faire vivre le souvenir de ceux qui ont combattu en Normandie. Le défi sera de le faire après les commémorations de 2024 (80 ans) et avec de moins en moins de vétérans présents : ils étaient encore une bonne trentaine dans la petite station balnéaire, des Canadiens, des Britanniques.
Quasiment unanimement, les pays alliés de 1944 ont aussi fait l’analogie avec 2022, avec les Ukrainiens, et la nécessité de faire vivre l’esprit de liberté qui avait fait traverser l’Atlantique à des Canadiens, à des Américains. Mais aussi, qui avait fait durer dans le combat les Polonais (les premiers envahis, en septembre 1939), les Hollandais, les Danois, les Norvégiens (et les Grecs, pas représentés par un drapeau aujourd’hui). De nombreux pays ont rappelé leur fierté d’être présents, en 2022, avec leur drapeau et leur hymne national, dans ce bout de France. Mais aussi de soutenir le combat des Ukrainiens pour leur liberté.
Chaque drapeau a été envoyé par des jeunes français, avec son hymne national. Un représentant de chaque pays a pris la parole. Pour le Canada, la chargée d’affaires a laissé la parole au CEMA, le général Wayne Eyre qui a rappelé que les Canadiens doivent être capables de prendre encore aujourd’hui et au besoin, leur part dans le combat pour la liberté, menacée en Ukraine. L'ambassadeur néerlandais, lui, a rappelé que son pays avait annoncé la semaine dernière le renforcement de ses dépenses militaires.
Plusieurs orateurs ont aussi constaté qu'à plusieurs, le combat était plus efficace. L'OTAN a été citée dans plusieurs discours.
Devoir de réserve électoral oblige, le ministre français n’est pas rentré dans ces considérations.
Ce matin, il a commencé sa journée en honorant à Meulles la mémoire du sous-lieutenant Daniel Rousseau, son grand oncle fusillé par les Waffen SS le 8 juin 1944. Les Nazis lui avaient, ensuite, roulé dessus à plusieurs reprises.
Le général (2S) Coignard, qui avait connu le ministre en 2002 lors de l’inauguration d'une rue en mémoire du résistant, a rappelé comment la vie de Sébastien Lecornu avait été influencée par ce patrimoine mémoriel familial, détaillé par le ministre à son tour. Un début de vie façonné aussi par le port de drapeau sur les cérémonies patriotiques : le ministre s’est retrouvé devant le drapeau qu’il portait à l’époque.
Il n'a pas porté de drapeau à la cérémonie internationale, mais il a donné de la voix, interprétant la Marseillaise. Comme Jean-Yves Le Drian le faisait en son temps.
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