La scène se déroulait cet après-midi, sur la plage de Ouistreham, à quelques milliers de mètres de « La Brèche », une portion de plage de Colleville-Montgomery (Calvados), là où les 177 commandos du 1er BFMC ont débarqué, le 6 juin 1944. Sous le même soleil de plomb qu’en 2008, quand le Commando Kieffer recevait son fanion des mains du président de la République.
Les commandos ont honoré un des leurs, le matelot Camille Allard, tué par une mine le 8 mai 1945. Il a donné aujourd’hui son nom au cours QMF65, qui a formé un carré de nouveaux fusiliers marins.
Puis comme c’est la tradition, les finalistes du stage commando (STAC) sont entrés sur la plage, tête nue, avec leur fusil d’assaut.
L’élite est encore plus restreinte que d’habitude : 8 seconds maîtres, et deux aspirants, deux volontaires officiers aspirants. L’un d’eux doit embrayer sur une carrière d’officier sous contrat (OSC).
Ils étaient 67 ans départ des trois semaines de sélection, et… dix au début du STAC, qui dure ensuite huit semanes. Tous ont tenu bon dans les épreuves dressés par les instructeurs commandos, qu'on distingue à leur veste camouflée britannique, un hommage à ceux qui ont formé les premiers commandos marine, pendant la seconde guerre mondiale.
Le major du STAC, le second maître D.a a l’insigne honneur de recevoir son béret vert des mains de Léon Gautier. Il sort des rangs et rejoint le dernier survivant du 1er BFMC qui ne manque rien des cérémonies, depuis hier. L’occasion de scruter la relève, et surtout, de revoir les descendants de ses frères d’armes. Eux qui auront la lourde charge de faire vivre cette mémoire, avec les commandos, une fois qu’il sera parti.
Les commandos marine sont présents sur les deux théâtres majeurs, pour observer et neutraliser sur la terre ferme (Hydra et Sabre), former (Takuba), en prépositionnement stratégique (Arta). Et évidemment, exercer leurs spécificités marine en haute mer : lutter contre les trafiquants de drogue, être prêts à libérer des otages, ou plus évidemment, se jouer des stratégies de déni d’accès de l'adversaire pour le frapper au coeur.
Il y a quelques semaines, dans une manœuvre inédite, ils ont rappelé au large de la Grèce (et pas très loin de la Turquie) leurs capacités à reprendre de vive force un navire avec une Ecume (larguée par un C-130 de l’escadron de transport 3/61 Poitou) et deux Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées. Une capacité rare, que la France peut se féliciter de détenir, avec des commandos marine adaptables à toutes les missions, sur terre, sur mer et dans les airs.
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