Lors du passage du Charles-de-Gaulle au large du Levant, les avions du groupe aérien embarqué
n'avaient pas eu d'occasion de frapper, même si les capteurs disponibles avaient travaillé. Une partie du dispositif Français dans la zone poursuit ce travail de connaissance et anticipation : le navire en Medor, les Rafale de Jordanie désormais aptes aux missions de reconnaissance (pas possibles avant faute de pods en nombre suffisant...) et évidemment, le dispositif de la TF Hydra, le bras armé du COS sur place. Soit... beaucoup moins de Français qu'avant (qui comptait aussi canons et instructeurs), la dernière ligne de combat contre un adversaire qui re-surgit, depuis des mois, tout en restant furtif. Un dispositif déjà taillé au plus juste (1) et qui pourtant pourrait faire l'objet d'adaptations de format. Au motif que les temps sont durs (dans les budgets), et que cela va continuer.
C'est évidemment compliqué, pour les chasseurs, de saisir la bonne occasion pour tirer, mais une est intervenue, oppportunément, cette semaine, pour un des Rafale de Jordanie, qui a tiré une munition. Le déploiement de drones armés, déjà superstars au Sahel, pour apporter de la persistance et du renseignement aurait évidemment du sens, mais là aussi, la France n'a pas assez de drone pour l'instant pour les disperser sur deux théâtres. Elle n'a pas, en outre, assez d'équipages.
Bref, la chasse et les forces spéciales restent donc le fer de lance (à faible empreinte et coût réduit), comme au Sahel, de la capacité d'abrasion de l'ennemi.
Un ennemi qui a aujourd'hui manifestement tous les moyens pour reprendre des villes moyennes, ce qui avait fondé son succès en 2014 avec un cocktail à base de guerre-éclair et d'actes visant à saper le moral de l'adversaire. Les moyens financiers de l'hydre restent aussi extrêmement puissants. Et on connaît la réalité intérieure de l'Irak et de la Syrie.
(1) et qui incidemment, contrairement aux autres principaux membres de la coalition, n'a pas rapporté grand chose à Paris. Tout en lui coûtant deux vies et une usure prématurée du parc de canons, et évidemment, les surcoûts opex.