Il sera dans quelques heures l'épicentre des commémorations du débarquement de Provence, le musée du
mont Faron (Toulon) est une petite perle, malheureusement pas forcément valorisée par l'âge de l'écrin (qui doit remonter à son inauguration, il y a fort fort longtemps).
Sans motivation forte, un ado de 2014 aurait du mal à y tenir plus de quelques minutes, car ici, pas d'écrans vidéos interactifs, et beaucoup d'interdits (dont celui de prendre des photos et d'utiliser son portable). Mais avec une volonté de fer, pour celui qui va au bout de la visite, le bilan est largement excédentaire.
De nombreux panneaux détaillent l'action de la Résistance, et un autre présente, dans un focus détaillé, l'action des femmes combattantes, sans distinction de statut (en uniforme ou sans), un rôle souvent sous-estimé par les historiens (souvent des hommes).
Par delà les poncifes habituels, on peut aussi découvrir dans le détail les unités terrestres, aériennes, navales, qui ont participé à cette opération historique qui vit dans l'ombre de celle de Normandie. Les contributions des paras canadiens et britanniques, notamment, ne sont pas oubliées.
Paradoxalement, je suis plus resté sur ma faim sur l'action des forces commandos, qui ont pourtant ouvert la voie. Parmi les plus, on peut apprécier les objets d'époque, dont, exposés dehors, un canon allemand antichar, un canon d'artillerie antiaérienne et un Sherman qui accueille le visiteur (il est visible à l'extérieur, y compris hors des heures de fermeture).
Quelques plaques, sur le site, rappellent que ce point d'appui, placé au-dessus de Toulon, fut capturé par ler 1er bataillon de Choc, le 22 août. Un officier du 68e RAA (le lieutenant Chipier), qui appuyait les Chocs, est d'ailleurs mort ici. Le capitaine Léon Lamy, qui mena l'assaut du 1er Choc à la tête de la 3e compagnie, et fut le premier à arriver sur le Faron, ne survivra qu'un mois : il meurt le 30 septembre 1944 à Notre-Dame-du Ronchamp.
Ce musée est géré par l'ONAC, comme un autre site à découvrir, dans la presqu'île de Saint-Mandrier, à un jet de caillou de l'entrée de la base navale : un cimetière franco-italien avec un pyramide égyptienne, et bien d'autres énigmes encore.