Considéré l'échantillon, et le caractère non scientifique du questionnement, les deux questions posées sous forme de sondage (ci-contre) n'ont sans doute pas plus de portée que cela. Mais les résultats traduisent, à mon sens, une forme assez aigüe de scepticisme et d'inquiétude dans la communauté de défense, qui ne se résume pas aux seuls militaires, mais aussi aux familles, fournisseurs, et civils de la défense. Pour rencontrer régulièrement les un(e)s et les autres, ces différentes tendances, plus ou moins argumentées selon ceux (celles) qui les expriment, sont récurrentes depuis plusieurs mois déjà -l'alternance politique n'a pas changé la tendance-. La formalisation d'un nouveau livre blanc, et des réformes supplémentaires qui le suivront ne faisant qu'ajouter à ce qui précède, et au... brouillard des restructurations.
Désabusée, la communauté de défense ? Ce sont les mois qui viennent qui le diront, ainsi que les mesures et... la pédogagie qui accompagneront, ou pas, ces différents mouvements.
A noter, comme je l'expliquais en juillet, que le baromètre (deuxième question ci-contre) deviendra récurrent, tous les trimestres, permettant de mesurer à la fois la participation et le niveau de confiance en l'avenir. Ici, 92% d'inquiets, tandis que la première question, elle, a généré, elle, 90% de sceptiques.
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
vendredi 31 août 2012
Les livraisons de l'A400M glissent
C'est Airbus Military qui l'annonce cet après-midi dans un communiqué : les livraisons des premiers A400M vont être décalées dans le courant de l'année 2013, même si l'industriel entend malgré tout livrer en 2013 les quatre avions qu'il avait prévu de confier à ses clients cette même année. A ce stade, on ignore l'impact contractuel, notamment le paiement de pénalités aux clients français et turcs, seuls concernés pour l'instant par ce glissement.
Concrètement, ce n'est plus qu'au "second trimestre" que le premier A400M (MSN7) sera livré à la France. Il y aurait un léger glissement aussi pour le deuxième français (MSN8), le troisième (MSN10) restant livré avant la fin 2013.
La date contractuelle de livraison du MSN7 était fixée à mars 2013. Mais l'industriel n'avait pas caché son intention de livrer plus tôt, "à la fin 2012" comme plusieurs responsables d'Airbus Military l'avaient expliqué à la presse mondiale, avant Farnborough. Certains optimistes évoquaient même une disponibilité du MSN7 dès le mois d'octobre 2012, en s'interrogeant sur la capacité de la France à le payer à ce moment-là.
La construction du MSN7 a commencé le 23 novembre 2011.
La flotte d'A400M a déjà effectué 1250 vols d'essais, générant près de 3.700 heures.
Concrètement, ce n'est plus qu'au "second trimestre" que le premier A400M (MSN7) sera livré à la France. Il y aurait un léger glissement aussi pour le deuxième français (MSN8), le troisième (MSN10) restant livré avant la fin 2013.
La date contractuelle de livraison du MSN7 était fixée à mars 2013. Mais l'industriel n'avait pas caché son intention de livrer plus tôt, "à la fin 2012" comme plusieurs responsables d'Airbus Military l'avaient expliqué à la presse mondiale, avant Farnborough. Certains optimistes évoquaient même une disponibilité du MSN7 dès le mois d'octobre 2012, en s'interrogeant sur la capacité de la France à le payer à ce moment-là.
La construction du MSN7 a commencé le 23 novembre 2011.
La flotte d'A400M a déjà effectué 1250 vols d'essais, générant près de 3.700 heures.
jeudi 30 août 2012
Le général Noguier à Brienne
Un aviateur en remplace un autre. C'est le général Antoine Noguier, 50 ans, qui remplacera le général Denis Mercier -promu CEMAA- à la tête du cabinet militaire du ministre de la défense. Il opère en double commande depuis une dizaine de jours à Brienne avant le lâcher, dans autant de jours.
Cette nomination était assez attendue, du fait du départ annoncé du premier du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), et du départ du deuxième du cabinet du ministre pour le 26 boulevard Victor.
Le général Noguier a été pilote de défense aérienne à Orange, puis second du futur général Mercier, comme commandant en second du 1/12 Cambrésis, avant de rejoindre les muds au 3/3 Ardennes, à Nancy. Il a ensuite rallié l'état-major particulier à l'Elysée. Il commandait la défense aérienne et les opérations aériennes depuis un an.
Cette nomination était assez attendue, du fait du départ annoncé du premier du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), et du départ du deuxième du cabinet du ministre pour le 26 boulevard Victor.
Le général Noguier a été pilote de défense aérienne à Orange, puis second du futur général Mercier, comme commandant en second du 1/12 Cambrésis, avant de rejoindre les muds au 3/3 Ardennes, à Nancy. Il a ensuite rallié l'état-major particulier à l'Elysée. Il commandait la défense aérienne et les opérations aériennes depuis un an.
mercredi 29 août 2012
A saisir
Plus d'un mois et demi après le départ des Mirage 2000D de la base afghane de Kandahar, il reste encore du fret et des aviateurs français sur place. Le volume de matériel avait pourtant notablement fondu, après la réduction de 50% du détachement chasse français, fin octobre 2011.
Evidence que ce blog a plusieurs fois rappelé dès le début de l'année, ce temps nécessaire rappelle combien le tempo des opérations logistiques, à 6500 km de PAris, et dans un pays en guerre. Ces opérations-ci sont pourtant particulièrement simples : le gros porteur vient littéralement chercher le fret au pied de la zone française (1)
A ce stade, on ignore encore ce que va devenir l'enclave française, avec ses bâtiments aux normes antiroquettes, et la zone opérationnelle, qui comprend une bonne longueur de bitume, des soutes à munitions et des astroarches. Le tout avait été assemblé en 2007 par les aéroconstructeurs de l'armée de l'air.
Le départ français ne sera pas sans conséquences pour les Belges, avec qui certaines fonctions avaient été mutualisées pour économiser l'effectif, notamment dans le soutien médical et le filtrage (2).
(1) rien à voir, donc, avec les opérations de convois qui vont commencer à l'automne, au coeur des zones insurgées, en Kapisa.
(2) un groupe de force protection luxembourgeois (9 hommes) a récemment intégré le détachement belge.
Evidence que ce blog a plusieurs fois rappelé dès le début de l'année, ce temps nécessaire rappelle combien le tempo des opérations logistiques, à 6500 km de PAris, et dans un pays en guerre. Ces opérations-ci sont pourtant particulièrement simples : le gros porteur vient littéralement chercher le fret au pied de la zone française (1)
A ce stade, on ignore encore ce que va devenir l'enclave française, avec ses bâtiments aux normes antiroquettes, et la zone opérationnelle, qui comprend une bonne longueur de bitume, des soutes à munitions et des astroarches. Le tout avait été assemblé en 2007 par les aéroconstructeurs de l'armée de l'air.
Le départ français ne sera pas sans conséquences pour les Belges, avec qui certaines fonctions avaient été mutualisées pour économiser l'effectif, notamment dans le soutien médical et le filtrage (2).
(1) rien à voir, donc, avec les opérations de convois qui vont commencer à l'automne, au coeur des zones insurgées, en Kapisa.
(2) un groupe de force protection luxembourgeois (9 hommes) a récemment intégré le détachement belge.
mardi 28 août 2012
Catherine Ashton sur la FLF
Catherine Ashton a embarqué dimanche quelques heures à bord de la frégate La Fayette, qui relâchait alors au Kenya (photo EU Navfor). Après avoir remercié les marins et équipages d'hélicoptères engagés dans l'opération, la diplomate européenne a rappelé que "la solution à la piraterie réside à terre".
Un troisième PI2G à Dijon
La gendarmerie installe le mois prochain son troisième PI2G à Dijon. Le premier avait été positionné à Toulouse, ces PI2G devant assurer un niveau de gestion de crise intermédiaire, permettant ainsi au GIGN de se concentrer sur le haut du spectre.
Afin d'assurer une formation normée, c'est le GIGN qui s'est chargé de la formation de ces unités comme il s'occupe, également, de celle des PGIOM oeuvrant outremer.
Afin d'assurer une formation normée, c'est le GIGN qui s'est chargé de la formation de ces unités comme il s'occupe, également, de celle des PGIOM oeuvrant outremer.
vendredi 24 août 2012
Raids 316 sort bientôt
Le prochain numéro de RAIDS sort dans quelques jours. On y trouve la suite des dossiers consacrés au GCP, ainsi qu'aux missions de protection du GIGN.
Dans cette suite, on pourra lire le récit de gendarmes engagés en Côte d'Ivoire en mars-avril 2011. Plusieurs personnels avaient été blessés lors de cette mission à hauts risques et, illustration de la polyvalence de ces gendarmes, de sections de l'armée de terre avaient été confiées à un officier du GIGN, pour sécuriser une enceinte diplomatique française contigüe à la résidence du président ivoirien.
Ce numéro se penche aussi sur une actu muette, mais bien réelle, des forces françaises au Sahel, avec une revue des capacités disponibles dans la zone, ou qui pourraient rapidement s'y avérer utiles.
Dans cette suite, on pourra lire le récit de gendarmes engagés en Côte d'Ivoire en mars-avril 2011. Plusieurs personnels avaient été blessés lors de cette mission à hauts risques et, illustration de la polyvalence de ces gendarmes, de sections de l'armée de terre avaient été confiées à un officier du GIGN, pour sécuriser une enceinte diplomatique française contigüe à la résidence du président ivoirien.
Ce numéro se penche aussi sur une actu muette, mais bien réelle, des forces françaises au Sahel, avec une revue des capacités disponibles dans la zone, ou qui pourraient rapidement s'y avérer utiles.
Le R18 au musée
Petit clin d'oeil photo au Transall R18 (photo ADJ Jean-Luc Brunet), dernier survivant de Kolwezi, qui a volé pour la dernière fois cette semaine, avec à bord, le dernier légionnaire du 2e REP -un major- ayant sauté avec en 1978 lors de l'opération Bonite.
Un avion mythique, donc, à plus d'un titre, et exploité alternativement par le 3/61 Poitou et le 1/61 Touraine (encore il y a quelques semaines, au Tchad).
L'occasion d'une autre pensée pour les aviateurs du Touraine, dont l'escadron est, lui, mis en sommeil.
Un avion mythique, donc, à plus d'un titre, et exploité alternativement par le 3/61 Poitou et le 1/61 Touraine (encore il y a quelques semaines, au Tchad).
L'occasion d'une autre pensée pour les aviateurs du Touraine, dont l'escadron est, lui, mis en sommeil.
La Meuse s'émeut
Le vent du boulet, comme en 2008. Après le 8e RA, dont on sait désormais qu'il sera bel et bien dissout (1), élus et presse locale de Meuse tentent désormais de rameuter sur le sort du 3e RHC. Déjà, à plusieurs reprises, ce régiment a frôlé la disparition, et depuis 2008, le sujet est soigneusement évité, pour éviter de fâcher. Ce n'est pas le moindre des paradoxes dans ce dossier douloureux, le
3e RHC est, semble-t-il, connu pour dégager la meilleure disponibilité
sur son parc d'hélicoptères : le plus âgé, parmi les trois RHC.
Mais l'évidence est là : alors que le 5e RHC a connu une modernisation pour accueillir le Tigre, et que le 1er RHC est en travaux pour accueillir quasi-simultanément le Caïman et le Tigre, le régiment d'Etain, lui, n'est pas sur la liste des grands travaux d'infra (2).
En 2008, certains voyaient même le régiment déménager sur Toulouse pour constituer le coeur d'une brigade parachutiste d'assaut par air (BPAA), un concept qui n'est peut-être d'ailleurs pas mort, au vu des grands débats qui vont commencer à la rentrée sur le bon usage des crédits de la défense (à la baisse). Sur les marches de l'est, les hélicoptères ne sont pas forcément tout près de leurs clients naturels, les brigades d'urgence (BIM, BP) et des BPC. La connaissance mutuelle s'en ressent.
En fait, le futur modèle actuel de référence des hélicoptères l'armée de terre va sans doute être fortement réduit. Les commandes de Caïman font notamment figure de cible tout désignée sur la liste des prochaines économies budgétaires, dont on aura une première liste courant septembre. Et les plus pessimistes évoquent depuis déjà plusieurs mois la mise sous cocon, ou la revente de Tigre HAP, qui ne sont pas polyvalents.
(1) La presse locale évoque une manifestation le 15 septembre dans le département, pour l'instant, sur le seul sujet de Commercy.
(2) dont ce blog a, en juillet, rappelé la forte baisse en 2013.
Mais l'évidence est là : alors que le 5e RHC a connu une modernisation pour accueillir le Tigre, et que le 1er RHC est en travaux pour accueillir quasi-simultanément le Caïman et le Tigre, le régiment d'Etain, lui, n'est pas sur la liste des grands travaux d'infra (2).
En 2008, certains voyaient même le régiment déménager sur Toulouse pour constituer le coeur d'une brigade parachutiste d'assaut par air (BPAA), un concept qui n'est peut-être d'ailleurs pas mort, au vu des grands débats qui vont commencer à la rentrée sur le bon usage des crédits de la défense (à la baisse). Sur les marches de l'est, les hélicoptères ne sont pas forcément tout près de leurs clients naturels, les brigades d'urgence (BIM, BP) et des BPC. La connaissance mutuelle s'en ressent.
En fait, le futur modèle actuel de référence des hélicoptères l'armée de terre va sans doute être fortement réduit. Les commandes de Caïman font notamment figure de cible tout désignée sur la liste des prochaines économies budgétaires, dont on aura une première liste courant septembre. Et les plus pessimistes évoquent depuis déjà plusieurs mois la mise sous cocon, ou la revente de Tigre HAP, qui ne sont pas polyvalents.
(1) La presse locale évoque une manifestation le 15 septembre dans le département, pour l'instant, sur le seul sujet de Commercy.
(2) dont ce blog a, en juillet, rappelé la forte baisse en 2013.
mercredi 22 août 2012
Pour desserrer l'étau, des équipements non létaux
Après les équipes médicales, les "équipements non-létaux". C'est sous cette appellation que le Premier ministre a résumé la nature des envois français de matériel militaire à l'opposition syrienne. Des propos sybillins qui n'ont pas vraiment été détaillés plus avant, si ce n'est qu'il faut comprendre par là des moyens de protection et de surveillance. Voire de communications : l'envoi de moyens de ce type avait été évoqué dès le mois de juin.
A ce stade, on ne sait pas comment ces matériels seront acheminés sur place, ni leurs quantités respectives.
Mais comme les équipes médicales, ces équipements non-létaux risquent de décevoir les insurgés syriens, qui réclamment, eux, des armes pour combattre l'armée syrienne régulière.
On se souvient que dans une certaine mesure, dans l'affaire libyenne (qui a, rappelons-le, commencé à la même époque), l'affaire s'était un peu présentée de la même manière à l'origine. Même quand une fuite peu opportune avait révélé l'existence de largages dans le Djebel Nefoussa, en juin 2011, la France avait expliqué qu'il s'agissait de fret essentiellement humanitaire.
De fait, l'essentiel de l'aide en armement aux insurgés libyens était passé par des canaux clandestins -la DGSE sert aussi à cela- et, comme beaucoup le pressentaient à l'époque, par des pays du Golfe, équipés de célèbres missiles antichars.
Coïncidence, ou pas, l'émir d'un de ces états incontournables, Cheih Hamad Ben Kalifa Al Thani, qui règne sur le Qatar, était reçu ce midi à l'Elysée, pour un déjeuner de travail qui doit précisément être consacré à la Syrie.
A ce stade, on ne sait pas comment ces matériels seront acheminés sur place, ni leurs quantités respectives.
Mais comme les équipes médicales, ces équipements non-létaux risquent de décevoir les insurgés syriens, qui réclamment, eux, des armes pour combattre l'armée syrienne régulière.
On se souvient que dans une certaine mesure, dans l'affaire libyenne (qui a, rappelons-le, commencé à la même époque), l'affaire s'était un peu présentée de la même manière à l'origine. Même quand une fuite peu opportune avait révélé l'existence de largages dans le Djebel Nefoussa, en juin 2011, la France avait expliqué qu'il s'agissait de fret essentiellement humanitaire.
De fait, l'essentiel de l'aide en armement aux insurgés libyens était passé par des canaux clandestins -la DGSE sert aussi à cela- et, comme beaucoup le pressentaient à l'époque, par des pays du Golfe, équipés de célèbres missiles antichars.
Coïncidence, ou pas, l'émir d'un de ces états incontournables, Cheih Hamad Ben Kalifa Al Thani, qui règne sur le Qatar, était reçu ce midi à l'Elysée, pour un déjeuner de travail qui doit précisément être consacré à la Syrie.
lundi 20 août 2012
Tout doit disparaître (mais il en restera quelques uns)
Arrêtée par Jean-Yves Le Drian avant de partir en vacances, la liste des restructurations 2013 comprend sa litanie de suppressions de postes, de mutations, de... dissolutions. Le 8e RA, moult fois condamné disparaîtra bien. Economie : 745 postes, sur les quelque 7.300, rappelons-le, qu'il faut trouver en 2013, aux termes des réductions arrêtées par la précédente présidence. (1)
S'ensuit une longue liste des sites qui seront touchés, en 2013 voire au-delà, par d'autres restructurations, adaptations, etc. Sur plusieurs dizaines de pages. Bref, comme disait l'autre, maintenant, tout le monde est concerné.
Alors tout le monde retrousse ses manches -ou retranche ses mousses, c'est parfois pareil !-.
La marine perd ainsi, entre autres, 110 personnels à l'EMM, une amputation généralisée qui touche aussi l'EMAA -moins 168- et l'EMAT -moins 64-.
Symbole, ou pas, même la division chômage de la DRHAA de Tours trépasse (-13 postes). Même le Sirpa Air va rendre cinq postes -le seul service de com' qui cotise (2), selon cette liste-.
L'armée de l'air, justement, continue à cotiser : dix fusiliers commandos par ci, vingt par là... Ce que les spestnaz n'ont pas réussi à faire, les restructurations y aideront. Un jour, une escouade d'ados armés en soft-air, ou de vrais méchants passeront les clôtures, et ce ne sera plus un exercice.
(1) ce blog avait révélé, fin juillet, comment des économies devaient être réalisées dans l'infra.
(2) même si la cour des Comptes semble, elle, l'avoir bien mesuré, il n'est pas inutile de rappeler que la filière com' des armées consomme un millier de postes. Les sages de la rue Cambon ont précisément, en juin, et à nouveau, cité cette même filière comme source d'économies. Sans doute le travail de rentrée du nouveau DICOD, un proche du dircab de JYLD.
S'ensuit une longue liste des sites qui seront touchés, en 2013 voire au-delà, par d'autres restructurations, adaptations, etc. Sur plusieurs dizaines de pages. Bref, comme disait l'autre, maintenant, tout le monde est concerné.
Alors tout le monde retrousse ses manches -ou retranche ses mousses, c'est parfois pareil !-.
La marine perd ainsi, entre autres, 110 personnels à l'EMM, une amputation généralisée qui touche aussi l'EMAA -moins 168- et l'EMAT -moins 64-.
Symbole, ou pas, même la division chômage de la DRHAA de Tours trépasse (-13 postes). Même le Sirpa Air va rendre cinq postes -le seul service de com' qui cotise (2), selon cette liste-.
L'armée de l'air, justement, continue à cotiser : dix fusiliers commandos par ci, vingt par là... Ce que les spestnaz n'ont pas réussi à faire, les restructurations y aideront. Un jour, une escouade d'ados armés en soft-air, ou de vrais méchants passeront les clôtures, et ce ne sera plus un exercice.
(1) ce blog avait révélé, fin juillet, comment des économies devaient être réalisées dans l'infra.
(2) même si la cour des Comptes semble, elle, l'avoir bien mesuré, il n'est pas inutile de rappeler que la filière com' des armées consomme un millier de postes. Les sages de la rue Cambon ont précisément, en juin, et à nouveau, cité cette même filière comme source d'économies. Sans doute le travail de rentrée du nouveau DICOD, un proche du dircab de JYLD.
Le réalisateur de Top Gun est mort
Tony Scott, frère de Ridley Scott est mort hier. Selon les premiers rapports, le réalisateur-producteur britannique s'est suicidé à l'âge de 68 ans. Il avait réalisé en 1986 le blogbuster Top Gun, qui a plongé une génération dans le cockpit du F-14 Tomcat, et a lancé la carrière de Tom Cruise.
Dix ans plus tard, il avait réalisé USS Alabama, dont l'action se déroule dans un SNLE de l'US Navy.
Il avait par ailleurs tourné deux autres films plus tournés vers le monde du renseignement, Ennemis d'Etat et l'excellent Spy Game, avec Robert Redford.
Dix ans plus tard, il avait réalisé USS Alabama, dont l'action se déroule dans un SNLE de l'US Navy.
Il avait par ailleurs tourné deux autres films plus tournés vers le monde du renseignement, Ennemis d'Etat et l'excellent Spy Game, avec Robert Redford.
jeudi 16 août 2012
Un cargo allemand dérouté
La préfecture maritime de Brest a dérouté hier un cargo allemand soupçonné de pollution maritime. Le Blue Creek a été repéré initialement par un F406 des Douanes à 30 nautiques de Penmarch. Un Falcon 50M de la flottille 24F a ensuite été envoyé pour lui notifier son déroutement, sur le port de Brest.
500 postes créés par an, promet Beauvau
C'était une promesse de campagne du président, son ministre de l'Intérieur l'a quantifiée ce matin, au lendemain des émeutes urbaines d'Amiens : 500 postes de gendarmes et policiers seront créées chaque année à partir de l'an prochain. L'essentiel de cet effectif ira aux zones de sécurité prioritaires, explique-t-on.
Ce qui, si la nouvelle se confirmait, ne serait pas forcément une bonne décision, car ces zones ont précisément besoin d'effectifs expérimentés, et pas de sorties d'écoles. Les précédents, en matière de violence urbaines, en 2005 (1) et en 2007, rappellent bien le niveau de maîtrise individuelle et collective nécessité par des opérations de ce type. Tout comme il rappelle aussi que les investigations prennent du temps, beaucoup de temps, et nécessitent d'importants moyens de surveillance.
A ce stade, on ne connaît pas encore le statut, et les spécialités dans lesquelles opèreront ces 500 personnels (et suivant quelle doctrine d'emploi). On a en effet observé, par le passé, des effets d'annonces sur des recrutements, qui portaient sur des statuts précaires (auxiliaires). On n'a pas non plus encore d'idées précises sur le niveau d'équipement qui sera confié à ces personnels, qu'ils soient ou non expérimentés. Reprendre des quartiers à des trafiquants de drogue n'a, pour tout dire, pas de précédent, en France.
Rappelons que si la sécurité intérieure bénéficiera de 500 créations de postes par an, la Défense, elle, poursuit sa déflation, comme prévu par la précédente administration. 7200 postes doivent ainsi être supprimés en 2013.
(1) alors journaliste à France Soir, j'avais couvert ces violences urbaines pendant six semaines de reportages nocturnes, en Seine Saint-Denis, dans les Hauts-de-Seine et en Essonne.
Ce qui, si la nouvelle se confirmait, ne serait pas forcément une bonne décision, car ces zones ont précisément besoin d'effectifs expérimentés, et pas de sorties d'écoles. Les précédents, en matière de violence urbaines, en 2005 (1) et en 2007, rappellent bien le niveau de maîtrise individuelle et collective nécessité par des opérations de ce type. Tout comme il rappelle aussi que les investigations prennent du temps, beaucoup de temps, et nécessitent d'importants moyens de surveillance.
A ce stade, on ne connaît pas encore le statut, et les spécialités dans lesquelles opèreront ces 500 personnels (et suivant quelle doctrine d'emploi). On a en effet observé, par le passé, des effets d'annonces sur des recrutements, qui portaient sur des statuts précaires (auxiliaires). On n'a pas non plus encore d'idées précises sur le niveau d'équipement qui sera confié à ces personnels, qu'ils soient ou non expérimentés. Reprendre des quartiers à des trafiquants de drogue n'a, pour tout dire, pas de précédent, en France.
Rappelons que si la sécurité intérieure bénéficiera de 500 créations de postes par an, la Défense, elle, poursuit sa déflation, comme prévu par la précédente administration. 7200 postes doivent ainsi être supprimés en 2013.
(1) alors journaliste à France Soir, j'avais couvert ces violences urbaines pendant six semaines de reportages nocturnes, en Seine Saint-Denis, dans les Hauts-de-Seine et en Essonne.
Des débats et des livres
Alors que la Défense va entrer dans une évidente nouvelle ère, cette nouvelle fonte capacitaire devrait stimuler la création littéraire. Voici sans doute le premier d'une lignée, édité chez SPE Barthelemy. C'est le propre directeur de la collection, l'ancien ALFOST Thierry d'Arbonneau qui ouvre le feu avec Brises Stratégiques, sous titré "pour un projet défense 2012". Cet ouvrage a l'avantage de se lire vite (44 pages) mais pour défaut de ne pas porter ces réflexions à la portée de toutes les bourses (14 euros quand même).
mardi 14 août 2012
Crash d'une Gazelle, l'équipage indemne (actualisé)
Une Gazelle de l'armée de terre s'est écrasée hier, en début d'après-midi. L'appareil était exploité par le 1er RHC, et l'équipage est indemne, il n'y a pas eu des dégâts collatéraux selon l'EMAT qui évoque un "poser dur" à une vingtaine de kilomètres de Phalsbourg, sans évoquer encore de causalités. Le BEAD-Air était dans les murs du régiment, aujourd'hui, pour commencer son enquête. Des conclusions pourraient être attendus dès "la fin de la semaine".
Deux Gazelle Viviane avaient été perdues en Kapisa en 2010-2011, ainsi qu'un Tigre du 5e RHC, crashé en février 2011 en Surobi. Dans l'accident de la Viviane du 3e RHC, en juin 2011, le commandant de bord, le capitaine Mathieu Gaudin, avait perdu la vie. A l'issue, une campagne de vérification systématique des entrées d'air des turbines avait été mise en place.
En décembre 2011, un autre appareil du 3e RHC s'était également écrasé lors d'un entraînement en France, préservant son équipage.
Deux Gazelle Viviane avaient été perdues en Kapisa en 2010-2011, ainsi qu'un Tigre du 5e RHC, crashé en février 2011 en Surobi. Dans l'accident de la Viviane du 3e RHC, en juin 2011, le commandant de bord, le capitaine Mathieu Gaudin, avait perdu la vie. A l'issue, une campagne de vérification systématique des entrées d'air des turbines avait été mise en place.
En décembre 2011, un autre appareil du 3e RHC s'était également écrasé lors d'un entraînement en France, préservant son équipage.
lundi 13 août 2012
Des Fennec sous la tente
Les restructurations vont plus vite que le bâtiment. Traduction, les hélicoptères Fennec revenant d'outremer vers l'escadron 3/67 Parisis de Villacoublay vont coucher sous des structures modulaires, les hangars actuels (déjà pas tout jeunes) n'ayant pas la capacité à héberger toutes les machines.
Etant données les restrictions récemment annoncées par ce blog dans l'infra, on peut penser que les structures textiles modulaires risquent d'avoir de l'avenir. L'armée de terre y a déjà recours à Pau, et l'armée de l'air en utilise également sur sa base aux Emirats Arabes Unis, ainsi qu'à Mont-de-Marsan.
Etant données les restrictions récemment annoncées par ce blog dans l'infra, on peut penser que les structures textiles modulaires risquent d'avoir de l'avenir. L'armée de terre y a déjà recours à Pau, et l'armée de l'air en utilise également sur sa base aux Emirats Arabes Unis, ainsi qu'à Mont-de-Marsan.
jeudi 9 août 2012
Un Airbus... et un Antonov pour la Syrie (actualisé)
Un Airbus A310 de l'escadron de transport 3/60 Estérel a quitté la France ce matin avec l'équipe
Le PR à Varces samedi
Comme ce blog l'annonçait avant-hier, c'est bien samedi à Varces que se déroulera la cérémonie d'honneurs militaires en mémoire de l'ADC Franck Bouzet, du 13e BCA. Le président de la république interrompra ses vacances, à Bregançon pour présider la cérémonie.
Cette dernière sera ouverte au public. Néanmoins, étant donné la présence du PR, de grosses mesures de sécurité sont à prévoir pour accéder au quartier.
Cette dernière sera ouverte au public. Néanmoins, étant donné la présence du PR, de grosses mesures de sécurité sont à prévoir pour accéder au quartier.
mercredi 8 août 2012
Un Français à la tête de la CIOR
Un Français, le commissaire en chef (marine) Richard Roll est le nouveau président, pour deux ans, de la confédération interalliée des officiers de réserve (CIOR). Elle revendique représenter un million de réservistes de l'OTAN.
Le nouveau président est, dans le privé, directeur général d'une société d'ingéniérie. Il a été déployé comme réserviste au Liban, en Afghanistan et en Géorgie. Une partie des membres de l'équipe qui l'entoure ont également effectué des déploiements en opérations extérieures.
Cette présidence annonce d'ores et déjà vouloir placer les deux années à venir sous les thèmes de la résilience, de l'esprit de défense et la gestion de crise. Des thèmes a priori assez classiques, à suivre donc.
Le nouveau président est, dans le privé, directeur général d'une société d'ingéniérie. Il a été déployé comme réserviste au Liban, en Afghanistan et en Géorgie. Une partie des membres de l'équipe qui l'entoure ont également effectué des déploiements en opérations extérieures.
Cette présidence annonce d'ores et déjà vouloir placer les deux années à venir sous les thèmes de la résilience, de l'esprit de défense et la gestion de crise. Des thèmes a priori assez classiques, à suivre donc.
Avant la cérémonie intime, le pont
Le cortège funèbre de l'ADC Franck Bouzet, tué hier en Afghanistan, empruntera le pont Alexandre III ce vendredi, entre 11h30 et 11h45. A l'issue, une cérémonie d'honneurs militaires restreinte se tiendra aux Invalides. Le lendemain, une cérémonie est également prévue au 7e BCA à Varces, afin d'honorer l'ancien chef de section du SGTIA Acier.
Franck Bouzet était d'ailleurs déployé en Afghanistan avec le 7e BCA, même s'il dépendant administrativement du 13e BCA, depuis le 1er juillet.
Franck Bouzet était d'ailleurs déployé en Afghanistan avec le 7e BCA, même s'il dépendant administrativement du 13e BCA, depuis le 1er juillet.
mardi 7 août 2012
Nos baromètres
Pour les juilletistes qui ne l'ont pas encore vu, j'ai mis deux baromètres en ligne (colonne à droite ci-contre) pour mesurer les perceptions sur les premières mesures de la nouvelles administration, et les éventuelles craintes pour l'avenir de la défense dans les mois à venir.
Ces consultations, pour lesquelles il reste possible de voter jusqu'à la fin du mois ont déjà donné lieu chacune à plus de 3600 clics. Pour la première question, plus de 89% des cliquants confessent qu'ils ne sont pas convaincus par ces premières mesures. Et pour le deuxième, qui deviendra un baromètre récurrent (une fois par trimestre), 92% des cliquants avouent leur inquiétude.
Pour voter, il suffit de cliquer.
Ces consultations, pour lesquelles il reste possible de voter jusqu'à la fin du mois ont déjà donné lieu chacune à plus de 3600 clics. Pour la première question, plus de 89% des cliquants confessent qu'ils ne sont pas convaincus par ces premières mesures. Et pour le deuxième, qui deviendra un baromètre récurrent (une fois par trimestre), 92% des cliquants avouent leur inquiétude.
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A la frontière jordano-syrienne
Comme je l'expliquait hier, une structure médicale de campagne française de service de santé des
In memoriam : ADC Bouzet (actualisé)
L'ADC Franck Bouzet (46 ans), tué ce matin en Kapisa avait déjà effectué au moins un premier séjour en Kapisa. C'était en 2010-2011, avec le 7e BCA, au sein du BG Allobroges : il était chef de section au SGTIA Acier opérant précisément depuis Tagab.
Il a été administrativement muté au 1er juillet au 13e BCA, alors qu'il était déjà en Afghanistan depuis le mois de mai, au sein d'une advisory team armée par le 7e BCA. Une cérémonie sera d'ailleurs organisée au 7°BCA, à Varces, samedi matin.
C'était manifestement un sous-officier expérimenté, qui avait déjà reçu deux citations de valeur militaire.
Il s'était engagé au 13e BCA, son premier régiment, en 1984. Il y était revenu en 1994, après un détour par le 46e RI de Berlin et le 159e RIA. Au 13e BCA, il était devenu spécialiste en renseignement -URH, les ancêtre des GCM actuel-.
Il avait persévéré dans cette voie au 7e BCA qu'il avait rejoint en 2001. Il avait intégré son GCM comme chef d'équipe, puis adjoint de section GCM. Il avait également, dans le même temps, été président des sous-officiers. Au propre comme au figuré, c'était donc une figure du 7e BCA et plus largement des troupes alpines, déployé en Guyane, Kosovo, Côte d'Ivoire, RCA...
Entre 2008 et 2011, il était chef de section, et avait donc, à ce titre, été déployé à la tête de ses hommes du SGTIA Acier en 2010-2011, en Afghanistan.
Il était marié et père de trois enfants.
Le 13e BCA a déjà perdu deux autres soldats en Afghanistan : l'ADC Laurent Pican, deuxième OMLT qui avait été tué par une attaque suicide, le 21 septembre 2007, et le jeune CPL Enguerrand Libaert, tué le 9 février 2010.
L'ADC Franck Bouzet est le 88e soldat français à périr en Afghanistan.
Il a été administrativement muté au 1er juillet au 13e BCA, alors qu'il était déjà en Afghanistan depuis le mois de mai, au sein d'une advisory team armée par le 7e BCA. Une cérémonie sera d'ailleurs organisée au 7°BCA, à Varces, samedi matin.
C'était manifestement un sous-officier expérimenté, qui avait déjà reçu deux citations de valeur militaire.
Il s'était engagé au 13e BCA, son premier régiment, en 1984. Il y était revenu en 1994, après un détour par le 46e RI de Berlin et le 159e RIA. Au 13e BCA, il était devenu spécialiste en renseignement -URH, les ancêtre des GCM actuel-.
Il avait persévéré dans cette voie au 7e BCA qu'il avait rejoint en 2001. Il avait intégré son GCM comme chef d'équipe, puis adjoint de section GCM. Il avait également, dans le même temps, été président des sous-officiers. Au propre comme au figuré, c'était donc une figure du 7e BCA et plus largement des troupes alpines, déployé en Guyane, Kosovo, Côte d'Ivoire, RCA...
Entre 2008 et 2011, il était chef de section, et avait donc, à ce titre, été déployé à la tête de ses hommes du SGTIA Acier en 2010-2011, en Afghanistan.
Il était marié et père de trois enfants.
Le 13e BCA a déjà perdu deux autres soldats en Afghanistan : l'ADC Laurent Pican, deuxième OMLT qui avait été tué par une attaque suicide, le 21 septembre 2007, et le jeune CPL Enguerrand Libaert, tué le 9 février 2010.
L'ADC Franck Bouzet est le 88e soldat français à périr en Afghanistan.
Point méthode
Devant les questionnements réguliers qui me sont transmis, les comparaisons parfois plus qu'hasardeuses, et en ce(s) jour(s) un peu difficile(s), il n'est pas inutile de rappeler ce qu'est le journalisme. Pas de fusionner le fruit des lectures glanées ici ou là, de bruits de lambris, mais d'établir des faits, même fragiles, même dans des conditions de vérification par nature incomplètes que doit clairement saisir le lecteur et la lectrice.
C'est là que les reportages de terrain, qui sont l'essence de ce métier, peuvent aider à comprendre comment les évènements peuvent s'enchaîner. Cela peut amener à plus d'humilité, et à moins de certitudes (1).
Il ne s'agit donc pas, pour moi, sur ce blog, comme dans mes autres médias d'ailleurs, d'être forcément le premier à sortir une info, une nomination, d'alimenter une course à l'échalote ou au "mercato"- mais de la sortir la plus exacte possible.
Et de reconnaître, quand c'est le cas, l'erreur. La matière militaire rend assez propice l'erreur, ou l'approximation, du fait de possibilités parfois rares de vérification et de croisement des sources.
Ces contraintes sont prises en compte le mieux possible dans ce blog qui ne s'arrête jamais, car l'actu ne s'arrête jamais. On le sait quand on devient journaliste.
(1) cela restera possible, évidemment, tant que les reportages de terrain resteront possibles, ce qui n'est pas une certitude absolue.
C'est là que les reportages de terrain, qui sont l'essence de ce métier, peuvent aider à comprendre comment les évènements peuvent s'enchaîner. Cela peut amener à plus d'humilité, et à moins de certitudes (1).
Il ne s'agit donc pas, pour moi, sur ce blog, comme dans mes autres médias d'ailleurs, d'être forcément le premier à sortir une info, une nomination, d'alimenter une course à l'échalote ou au "mercato"- mais de la sortir la plus exacte possible.
Et de reconnaître, quand c'est le cas, l'erreur. La matière militaire rend assez propice l'erreur, ou l'approximation, du fait de possibilités parfois rares de vérification et de croisement des sources.
Ces contraintes sont prises en compte le mieux possible dans ce blog qui ne s'arrête jamais, car l'actu ne s'arrête jamais. On le sait quand on devient journaliste.
(1) cela restera possible, évidemment, tant que les reportages de terrain resteront possibles, ce qui n'est pas une certitude absolue.
Un adjudant-chef du 13e BCA tué à Tagab (actualisé)
Un adjudant-chef du 13e BCA a été tué en Kapisa, près du pont de Tagab. L'ADC Franck Bouzet, blessé dans des combats très tôt ce matin, il n'a pas survécu à ses blessures -trois balles- après son transfert sur Kaboul.
Ce sous-officier faisait partie d'une opération importante comportante 130 Français, soit la quasi totalité du SGTIA, avec le kandak 32 de l'ANA. Mais le militaire était un advosry team (AT), statut qui remplace les OMLT (1).
L'infiltration aurait commencé vers 4h30 du matin (locales) selon l'EMA. Les tirs auraient commencé vers 6 heures. Deux Français ont alors été blessés dans les combats à l'arme légère et à la roquette, ainsi qu'un militaire afghan. Un missile HOT a été tiré, ce qui atteste de la présence sur place d'une Gazelle de la TF Mousquetaire. 10 insurgés ont été tués dans ces combats, affirme l'EMA.
Les trois blessés, eux, ont été évacués vers Kaboul. Un hélicoptère Medevac américain (et non français comme signalé initialement) a été engagé.
L'autre blessé français est un infirmier de Marseille. Il s'agit de l'ICN Olivier de Vergnette de Lamotte. Grièvement blessé, il est néanmoins hors de danger, a expliqué l'EMA.
On ignore à ce stade s'il a été touché alors qu'il cherchait à soigner les autres blessés.
Ces combats rappellent combien la situation reste fragile en Kapisa (2), ce qui hypothèque grandement la phase de démantèlement des sites français dans la province, notamment à Tagab, qui reste le site le plus problématique. Pour preuve, le lieu de l'attaque, située à proximité même de la FOB.
(1) sa mort démontre combien, néanmoins, est artificielle la césure effectuée depuis trois ans par les politiques de tous bords entre soldats combattants et non combattants. Les OMLT étaient classés parmi les seconds, c'est pourtant eux qui auront payé le plus, proportionnellement à leur niveau d'effectifs, dans les troupes françaises.
(2) deux Français ont été blessés ces derniers jours, lors d'une chute, et d'une manipulation d'arme. Un commando du 1er RPIMa a aussi été touché à la jambe, et évacué en France.
Ce sous-officier faisait partie d'une opération importante comportante 130 Français, soit la quasi totalité du SGTIA, avec le kandak 32 de l'ANA. Mais le militaire était un advosry team (AT), statut qui remplace les OMLT (1).
L'infiltration aurait commencé vers 4h30 du matin (locales) selon l'EMA. Les tirs auraient commencé vers 6 heures. Deux Français ont alors été blessés dans les combats à l'arme légère et à la roquette, ainsi qu'un militaire afghan. Un missile HOT a été tiré, ce qui atteste de la présence sur place d'une Gazelle de la TF Mousquetaire. 10 insurgés ont été tués dans ces combats, affirme l'EMA.
Les trois blessés, eux, ont été évacués vers Kaboul. Un hélicoptère Medevac américain (et non français comme signalé initialement) a été engagé.
L'autre blessé français est un infirmier de Marseille. Il s'agit de l'ICN Olivier de Vergnette de Lamotte. Grièvement blessé, il est néanmoins hors de danger, a expliqué l'EMA.
On ignore à ce stade s'il a été touché alors qu'il cherchait à soigner les autres blessés.
Ces combats rappellent combien la situation reste fragile en Kapisa (2), ce qui hypothèque grandement la phase de démantèlement des sites français dans la province, notamment à Tagab, qui reste le site le plus problématique. Pour preuve, le lieu de l'attaque, située à proximité même de la FOB.
(1) sa mort démontre combien, néanmoins, est artificielle la césure effectuée depuis trois ans par les politiques de tous bords entre soldats combattants et non combattants. Les OMLT étaient classés parmi les seconds, c'est pourtant eux qui auront payé le plus, proportionnellement à leur niveau d'effectifs, dans les troupes françaises.
(2) deux Français ont été blessés ces derniers jours, lors d'une chute, et d'une manipulation d'arme. Un commando du 1er RPIMa a aussi été touché à la jambe, et évacué en France.
lundi 6 août 2012
Un marin aux écoutes
C'est le contre-amiral Bruno Durteste qui a été désigné comme directeur du groupement interministériel de contrôle (GIC). Placé sous l'égide du premier ministre, qui a signé son arrêté de nomination le 1er août, le GIC est, ce que ne dit pas son nom, chargé des écoutes.
Il succède à deux généraux de l'armée de l'air, dont le dernier titulaire du poste : le général Claude Baillet.
Il n'est que le sixième directeur en 52 ans d'existence du GIC.
Le GIC procède à des écoutes administratives, à ne pas confondre avec les écoutes judiciaires (ordonnées par les juges) et les écoutes sauvages (effectuées par des imprudents).
Il succède à deux généraux de l'armée de l'air, dont le dernier titulaire du poste : le général Claude Baillet.
Il n'est que le sixième directeur en 52 ans d'existence du GIC.
Le GIC procède à des écoutes administratives, à ne pas confondre avec les écoutes judiciaires (ordonnées par les juges) et les écoutes sauvages (effectuées par des imprudents).
Un GMC français à la frontière jordano-syrienne
Après les moyens de transmission, l'urgence humanitaire. La France va déployer un groupe médico-
vendredi 3 août 2012
Situation préoccupante dans l'armée de terre (suite)
Le chef d'état-major de l'armée de terre a dressé un avenir pas forcément radieux lors de son audition par la commission de défense. Le CEMAT y rappelle notamment la baisse du nombre de jours d'entraînements : de 150 prévus par la LPM, ils sont passés à 120, puis 111 en 2012.
Il y a là un vrai risque de mise en danger des soldats, du fait de cette moindre préparation. Sans compter la baisse de motivation, les jours d'entraînement étant a priori plus passionnants et mieux payés que ceux passés au quartier à astiquer les quelques matériels laissés en place par la PEGP.
On le sait, le format a fondu, passant de 229 en 1989 à 82 aujourd'hui. Le format de la Légion serait aussi passé de 8000 à 7000 hommes, du fait de la mise en place des BDD.
Le responsable rappelle que son armée ne pèse 29% de la masse salariale du ministère, tout en bénéficiant d'environ 20% du budget équipement, et 19% des crédits de MCO.
Bref, comme parlait le général Irastorza (son prédécesseur), l'armée de terre, "ce n'est pas cher".
Et tout finit par servir un jour a rappelé, le CEMAT, en constatant que les capacités qui peuvent paraître dépassées ou inutiles peuvent redevenir incontournables, comme l'hélicoptère d'attaque, ou le char (1). Soutenu en cela par la présidente de la commission, Patricia Adam, qui propose une modification législative, il a aussi demandé que les familles de soldats morts en opérations sur le théâtre national puissent bénéficier de mêmes droits que pour des décès en opex.
(1) Sans doute par souci de simplification, il a commis une inexactitude historique : en disant qu'avant Harmattan, le dernier emploi des hélicoptères d'attaque remontait à la guerre du Golfe; il a oublié un raid contre des positions gbagbistes en 2004 dans la foulée de l'attaque de Bouaké, l'action de Gazelle sur le sol somalien en 2008 en appui des commandos marine, et plusieurs dizaines de missiles HOT tirés par ces mêmes Gazelle en Afghanistan depuis 2008. Notamment en 2011, contre des fabriques à IED. Le Tigre, lui, a tiré en Afghanistan depuis août 2009.
Il y a là un vrai risque de mise en danger des soldats, du fait de cette moindre préparation. Sans compter la baisse de motivation, les jours d'entraînement étant a priori plus passionnants et mieux payés que ceux passés au quartier à astiquer les quelques matériels laissés en place par la PEGP.
On le sait, le format a fondu, passant de 229 en 1989 à 82 aujourd'hui. Le format de la Légion serait aussi passé de 8000 à 7000 hommes, du fait de la mise en place des BDD.
Le responsable rappelle que son armée ne pèse 29% de la masse salariale du ministère, tout en bénéficiant d'environ 20% du budget équipement, et 19% des crédits de MCO.
Bref, comme parlait le général Irastorza (son prédécesseur), l'armée de terre, "ce n'est pas cher".
Et tout finit par servir un jour a rappelé, le CEMAT, en constatant que les capacités qui peuvent paraître dépassées ou inutiles peuvent redevenir incontournables, comme l'hélicoptère d'attaque, ou le char (1). Soutenu en cela par la présidente de la commission, Patricia Adam, qui propose une modification législative, il a aussi demandé que les familles de soldats morts en opérations sur le théâtre national puissent bénéficier de mêmes droits que pour des décès en opex.
(1) Sans doute par souci de simplification, il a commis une inexactitude historique : en disant qu'avant Harmattan, le dernier emploi des hélicoptères d'attaque remontait à la guerre du Golfe; il a oublié un raid contre des positions gbagbistes en 2004 dans la foulée de l'attaque de Bouaké, l'action de Gazelle sur le sol somalien en 2008 en appui des commandos marine, et plusieurs dizaines de missiles HOT tirés par ces mêmes Gazelle en Afghanistan depuis 2008. Notamment en 2011, contre des fabriques à IED. Le Tigre, lui, a tiré en Afghanistan depuis août 2009.
Shooting à Cazaux
La PAF et un des prototypes de l'A400M ont effectué un vol en formation ce matin après 11 heures au-dessus du lac de Cazaux (Gironde), et sans doute d'une partie de la région. L'A400M précédait la patrouille, un biréacteur d'affaires servant aux prises de vues ouvrait la voie à cette formation serrée, et un Alpha Jet supplémentaire oeuvrait en contre-champ, légèrement en décalé.
mercredi 1 août 2012
Le général Mercier promu CEMAA
Le général Mercier a accumulé 3000 heures de vol et 182 missions de guerre.
Le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) est confié à son actuel numéro 2, le général Thierry Caspar-Fille-Lambie. C'est la première fois que le CDAOA est commandé par un transporteur. Après avoir commandé un escadron de Transall, cet officier a été chef d'état-major du commandement de la force aérienne (CFA), puis a dirigé les forces françaises à Djibouti (FFDJ).
Le sort de l'actuel patron du CDAOA, le général Antoine Noguier n'est pas évoqué dans cette liste de nominations. Peut-être reprendra-t-il la fonction du général Mercier, au cabinet du ministre.
Notons enfin la nomination du général Paul Fouilland, ancien patron des FAS, comme contrôleur général. Cet officier expérimenté -il avait volé sur C-135 pendant Harmattan- et réputé doté d'une grande humanité avait fait son adieu aux armes début juillet.
Bosse + rigueur = 6 MdEUR "reportés"
Déjà en 2010, Hervé Morin s'inquiétait de la bosse des programmes. Trois ministres de la défense plus tard, le volume indiqué sur la lettre de plafond du budget de la défense 2013 le confirme : il va falloir faire des choix. Selon les premières estimations du cabinet défense, 6 milliards d'euros devront ainsi être "reportés".
Le ministre, son cabinet, l'EMA et la DGA ont commencé dès hier soir à mettre les mains dans le cambouis, et se sont attelé à ce criblage des programmes. A ce stade, aucun programme n'est exclu, et toutes les armées contribueront. C'est donc une revue de programmes qui cache son nom : en arrivant aux commandes, en 1997, Alain Richard avait ainsi fait le ménage, en abandonnant même certains d'entre eux, pas forcément prioritaires (Brével, Trigat-LP, Apache-IZ, etc).
Seule la dissuasion nucléaire sera épargnée, ainsi que le budget du MCO qui doit augmenter légèrement.
Les provisions pour opex seront ramenées à 650 MEUR. Ce chiffre peut sembler encore très important, si l'on intègre la forte réduction des engagements en opex, quasiment réduits de moitié en un an.
Mais il faut aussi tenir compte de la facture, salée quel que soit le mode d'acheminement retenu, du matériel français d'Afghanistan.
Le budget devrait s'établir à 30,2 MdEUR, hors pensions, et devrait bénéficier de 1,2 MdEUR de recettes exceptionnelles (immobilier, fréquences). La déflation de postes prévue dans le cadre de la LPM (-7200) sera maintenue même si le CEMAA et le CEMA ont publiquement reconnu, dans leurs auditions à l'assemblée, qu'il devient difficile de trouver ces postes à supprimer.
Notons que comme il l'avait aussi promis dans sa campagne électorale, trois ministères (Intérieur, Justice, Education nationale) sont privilégiés par le président de la République. La Défense verse à ce trio 200 MEUR au titre des contributions.
On le voit, dans une situation économique particulièrement fragile, le budget 2013 constituera sans doute un budget de transition, entre "l'avant" et "l'après". L'impossibilité d'équiper correctement tout le monde amenant à une conclusion imparable : l'industrie va devoir réfléchir à la formation de prix, et les armées, s'atteler à une nouvelle fonte de format.
Le ministre, son cabinet, l'EMA et la DGA ont commencé dès hier soir à mettre les mains dans le cambouis, et se sont attelé à ce criblage des programmes. A ce stade, aucun programme n'est exclu, et toutes les armées contribueront. C'est donc une revue de programmes qui cache son nom : en arrivant aux commandes, en 1997, Alain Richard avait ainsi fait le ménage, en abandonnant même certains d'entre eux, pas forcément prioritaires (Brével, Trigat-LP, Apache-IZ, etc).
Seule la dissuasion nucléaire sera épargnée, ainsi que le budget du MCO qui doit augmenter légèrement.
Les provisions pour opex seront ramenées à 650 MEUR. Ce chiffre peut sembler encore très important, si l'on intègre la forte réduction des engagements en opex, quasiment réduits de moitié en un an.
Mais il faut aussi tenir compte de la facture, salée quel que soit le mode d'acheminement retenu, du matériel français d'Afghanistan.
Le budget devrait s'établir à 30,2 MdEUR, hors pensions, et devrait bénéficier de 1,2 MdEUR de recettes exceptionnelles (immobilier, fréquences). La déflation de postes prévue dans le cadre de la LPM (-7200) sera maintenue même si le CEMAA et le CEMA ont publiquement reconnu, dans leurs auditions à l'assemblée, qu'il devient difficile de trouver ces postes à supprimer.
Notons que comme il l'avait aussi promis dans sa campagne électorale, trois ministères (Intérieur, Justice, Education nationale) sont privilégiés par le président de la République. La Défense verse à ce trio 200 MEUR au titre des contributions.
On le voit, dans une situation économique particulièrement fragile, le budget 2013 constituera sans doute un budget de transition, entre "l'avant" et "l'après". L'impossibilité d'équiper correctement tout le monde amenant à une conclusion imparable : l'industrie va devoir réfléchir à la formation de prix, et les armées, s'atteler à une nouvelle fonte de format.