C'était une promesse de campagne du président, son ministre de l'Intérieur l'a quantifiée ce matin, au lendemain des émeutes urbaines d'Amiens : 500 postes de gendarmes et policiers seront créées chaque année à partir de l'an prochain. L'essentiel de cet effectif ira aux zones de sécurité prioritaires, explique-t-on.
Ce qui, si la nouvelle se confirmait, ne serait pas forcément une bonne décision, car ces zones ont précisément besoin d'effectifs expérimentés, et pas de sorties d'écoles. Les précédents, en matière de violence urbaines, en 2005 (1) et en 2007, rappellent bien le niveau de maîtrise individuelle et collective nécessité par des opérations de ce type. Tout comme il rappelle aussi que les investigations prennent du temps, beaucoup de temps, et nécessitent d'importants moyens de surveillance.
A ce stade, on ne connaît pas encore le statut, et les spécialités dans lesquelles opèreront ces 500 personnels (et suivant quelle doctrine d'emploi). On a en effet observé, par le passé, des effets d'annonces sur des recrutements, qui portaient sur des statuts précaires (auxiliaires). On n'a pas non plus encore d'idées précises sur le niveau d'équipement qui sera confié à ces personnels, qu'ils soient ou non expérimentés. Reprendre des quartiers à des trafiquants de drogue n'a, pour tout dire, pas de précédent, en France.
Rappelons que si la sécurité intérieure bénéficiera de 500 créations de postes par an, la Défense, elle, poursuit sa déflation, comme prévu par la précédente administration. 7200 postes doivent ainsi être supprimés en 2013.
(1) alors journaliste à France Soir, j'avais couvert ces violences urbaines pendant six semaines de reportages nocturnes, en Seine Saint-Denis, dans les Hauts-de-Seine et en Essonne.