Alors que la Défense va devoir, peut-être un peu moins que les autres ministères, contribuer à l'effort pour alimenter le collectif budgétaire (1), le cabinet a déjà commencé, à son niveau, à traquer le superflu.
On se souvient que François Hollande avait intimé à Jean-Marc Ayrault d'adopter un train de vie gouvernemental plus allégé, évoquant une baisse de réduction du salaire des ministres (effective) et une réduction de la dotation des cabinets de 10%. Matignon avait aussi demandé un recours moins systématique aux aéronefs d'Etat. La précédente administration n'avait pas considérablement réduit ce volet, passé l'effet d'annonce.
De son côté, Jean-Yves Le Drian a pris l'avion... civil pour aller à Washington (voir Leon Panetta, avant le sommet de Chicago) ou à Singapour (pour Shangri-La). Certains y verront une forme de de démagogie, d'autres une mise en cohérence avec les efforts demandés aux armées et aux Français, d'autres, enfin, la réalité opérationnelle de l'ETEC qui doit aussi fournir des avions pour rapatrier des blessés, ce qui dans les créneaux considérés, a aussi mobilisé des Falcon. Or il y a de moins d'avions capables de le faire (trois actuellement), les Falcon 7X présidentiels ne disposant pas de cette capacité d'Evasan au terme d'un choix effectué par la précédente administration.
Selon son cabinet, que nous avons interrogé sur le sujet, JYLD a voyagé en Falcon pour des des déplacements dictés par l'urgence, comme aller en Afghanistan, ou en Arabie Saoudite. Dans ce dernier cas, et de ce fait, il est donc allé (au retour) en Falcon à Hyères à la rencontre de la marine, la semaine dernière.
Autre mesure, qui n'est pas que symbolique, les voitures des conseillers du cabinet ont été mutualisées, alors que chaque membre du cabinet pouvait, auparavant, mobiliser un véhicule et un chauffeur. Reste à savoir si les directeurs d'administration centrale ainsi que la haute hiérarchie militaire seront eux aussi soumis à ce traitement.
(1) Bercy semble avoir tenu compte des efforts déjà menés par la Défense, en terme d'effectifs, et du risque de casser un investissement directement productif pour l'économie française (la plupart de nos fournisseurs sont... français).