La nouvelle journée d'appel à la défense, rebaptisée "journée défense et citoyenneté" sera testée dès cet été, apprend-on dans le 4e comité de modernisation des politiques publiques qui s'est tenu aujourd'hui. De même, le ministère de la Défense va encourager le recensement en ligne (sur internet) : c'est déjà possible de manière expérimentale dans quatre communes regroupant 300.000 habitants.
Le document de synthèse évoque également, en 2010, une "nouvelle organisation pour la fonction communication du ministère"
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
mercredi 30 juin 2010
Moins de musiques à l'Intérieur
Le quatrième conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP) a acté aujourd'hui la réduction du nombre de musiques au ministère de l'Intérieur. Aucun détail chiffré n'est livré, dans l'épais dossier (252 pages) publié par le ministère du Budget. Seule émerge une date : 2012, qui doit voir une "réorganisation des formations musicales et des formats".
Étonnamment, la même musique n'a pas trouvé d'écho à la Défense, où les formations musicales sont plus nombreuses qu'à l'Intérieur (1). Tous les clignotants y sont dans le vert, si l'on en croit le dossier du Budget.
(1) ce blog avait expliqué que la musique des équipages de la flotte de Brest avait été dissout par la marine, mais cette décision ne semble pas directement liée à la RGPP (revue générale des politiques publiques), mais à la réduction de format de la marine.
Étonnamment, la même musique n'a pas trouvé d'écho à la Défense, où les formations musicales sont plus nombreuses qu'à l'Intérieur (1). Tous les clignotants y sont dans le vert, si l'on en croit le dossier du Budget.
(1) ce blog avait expliqué que la musique des équipages de la flotte de Brest avait été dissout par la marine, mais cette décision ne semble pas directement liée à la RGPP (revue générale des politiques publiques), mais à la réduction de format de la marine.
Rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme
Il n'y a plus que trois escadrons nucléaires, après une brève période à quatre : le 1.4 "Dauphiné", à Luxeuil a été dissous hier. Ne subsiste donc qu'un escadron à Saint-Dizier (1.91 Gascogne) qui doit être officiellement qualifié, demain, sur Rafale F3/ASMP-A, un autre à Luxeuil (2.4 La Fayette) et un troisième à Istres (3.4 Limousin). En conformité avec les décisions présidentielles, le format doit donc passer à deux escadrons, avec la disparition du 3.4 Limousin : seul restera, sur Mirage 2000N, le 2.4 La Fayette, qui sera transféré à Istres.
Dans le schéma actuel, Luxeuil bénéficierait du transfert du 1.2 Cigognes de Dijon, sur Mirage 2000-5.
Sauf, évidemment, nouvelles coupes.
Dans le schéma actuel, Luxeuil bénéficierait du transfert du 1.2 Cigognes de Dijon, sur Mirage 2000-5.
Sauf, évidemment, nouvelles coupes.
Lune de miel franco-irakienne
Un accord de coopération de défense entre la France et l'Irak a été présenté, en conseil des ministres, par Bernard Kouchner, ce matin. On dispose de peu de détails sur le document lui-même : le communiqué de la présidence évoque seulement la date de la signature (16 novembre 2009) et le fait que les membres du personnel français sur place auront les "mêmes privilèges et immunités" que les membres des personnels administratifs et techniques des missions diplomatiques.
Premier fournisseur de l'Irak de Saddam Hussein, la France revient discrètement mais sûrement en Irak, alors que le départ des Américains semblent laisser les Irakiens avec peu de matériel. Comme ce blog l'expliquait mi-juin, la société française Aerotec vient d'achever la livraison de six Gazelle. La cession de deux douzaines de Mirage F1CT semble elle aussi bien avancée, après la visite d'une délégation, en France, le mois dernier.
Depuis quelques semaines, des entreprises françaises, loin d'appartenir toutes au domaine de l'armement, ont repris le pied à Bagdad. L'accompagnement de la mise en place du centre d'affaires français à Bagdad -ouvert le 1er mai- a été effectué par Anticip -qui emploie des anciens du GIGN- et Gallice Security, une société dirigée par un ancien patron du service action de la DGSE et Frédéric Gallois, qui vient de quitter le GIGN.
Premier fournisseur de l'Irak de Saddam Hussein, la France revient discrètement mais sûrement en Irak, alors que le départ des Américains semblent laisser les Irakiens avec peu de matériel. Comme ce blog l'expliquait mi-juin, la société française Aerotec vient d'achever la livraison de six Gazelle. La cession de deux douzaines de Mirage F1CT semble elle aussi bien avancée, après la visite d'une délégation, en France, le mois dernier.
Depuis quelques semaines, des entreprises françaises, loin d'appartenir toutes au domaine de l'armement, ont repris le pied à Bagdad. L'accompagnement de la mise en place du centre d'affaires français à Bagdad -ouvert le 1er mai- a été effectué par Anticip -qui emploie des anciens du GIGN- et Gallice Security, une société dirigée par un ancien patron du service action de la DGSE et Frédéric Gallois, qui vient de quitter le GIGN.
L'Amiral Blairon rue Cambon
Le conseil des ministres a annoncé la nomination de l'amiral Pierrick Blairon, ancien major-général de l'EMA, à la Cour des Comptes, sise rue Cambon. Les lecteurs de ce blog le savaient depuis le 9 juin. Rappelons que l'ancien CEMA, le général Jean-Louis Georgelin, lui, est désormais à la Légion d'honneur. Entre autres dossiers, il pourra réfléchir sur un cas d'actualité : le général panaméen Manuel Noriega arbore toujours la sienne, malgré un séjour prolongé dans les prisons américaines.
Encore des combats en RC-E
Encore un soldat tué, et une attaque contre la base amércaine : une fois n'est pas coutume, le RC-East, au sein duquel opèrent les Français n'est pas à la fête. L'ISAF joint command (IJC) a seulement annoncé la mort d'un soldat, ce matin, sans donner sa nationalité. On sait seulement qu'il est mort des suites de blessures, consécutifs à des tirs d'armes légères.
La base alliée de Jalalabad a aussi fait l'objet d'une attaque en règle, avec voiture piégée et tirs de RPG. Aucun assaillant n'a pu franchir la clôture, assure l'IJC, qui annonce aussi deux blessés, côté ISAF, et "plusieurs morts" chez les insurgés. Cet attaque fait suite à d'autres évènements du même type, contre les bases alliées de Bagram et Kandahar, ces dernières semaines.
La base alliée de Jalalabad a aussi fait l'objet d'une attaque en règle, avec voiture piégée et tirs de RPG. Aucun assaillant n'a pu franchir la clôture, assure l'IJC, qui annonce aussi deux blessés, côté ISAF, et "plusieurs morts" chez les insurgés. Cet attaque fait suite à d'autres évènements du même type, contre les bases alliées de Bagram et Kandahar, ces dernières semaines.
Le VBCI a voyagé sans ses filets anti-RPG
Le nuage volcanique aura eu un impact inattendu, sur la vie du VBCI : les filets anti-RPG (RPG-net) fournis par l'Américain Qinetiq ne sont pas partis avec les véhicules, par voie de mer, car leur acheminement a été retardé par les poussières islandaises.
Les filets ont donc été envoyés directement en Afghanistan, avant même les VBCI qu'ils vont protéger. Ces derniers, déjà arrivés aux EAU, comme ce blog l'a signalé, doivent être brouettés en ATT jusqu'en Afghanistan, où ils doivent être opérationnels, avec deux sections du 35e RI, pour le 5 juillet.
Le montage des RPG-nets sur les véhicules s'effectue en moins d'une demi-journée.
Les filets ont donc été envoyés directement en Afghanistan, avant même les VBCI qu'ils vont protéger. Ces derniers, déjà arrivés aux EAU, comme ce blog l'a signalé, doivent être brouettés en ATT jusqu'en Afghanistan, où ils doivent être opérationnels, avec deux sections du 35e RI, pour le 5 juillet.
Le montage des RPG-nets sur les véhicules s'effectue en moins d'une demi-journée.
mardi 29 juin 2010
Le CEMA à l'Assemblée le 13 juillet (actualisé)
Le chef d'Etat-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, devrait être entendu par les députés de la commission de défense le 13 juillet (et ce mercredi 30 juin au sénat), veille de la fête nationale. Ce serait la première audition de l'Amiral Guillaud comme CEMA à l'assemblée, même s'il avait déjà été entendu en 2008, par Louis Giscard D'Estaing sur la LPM 2009-2014.
Depuis quelques jours, les députés de la commission demandent aussi instamment, et semble-t-il unanimement, à pouvoir entendre le ministre de la Défense sur les différents scénarios budgétaires, et les coupes afférentes.
Depuis quelques jours, les députés de la commission demandent aussi instamment, et semble-t-il unanimement, à pouvoir entendre le ministre de la Défense sur les différents scénarios budgétaires, et les coupes afférentes.
Un tour en Zeppelin
Machine arrière toute ! Ce ne sont plus les Etracos des commandos marine qui feront les baptêmes en Seine le 14 juillet, comme je l'annonçais cet après-midi, mais les Zeppelin du 17e RGP, me signale l'Etat-major de la marine. Il s'agit d'embarcations plus compactes, qui flottent, et qui n'ont donc rien à voir avec les dirigeables éponymes.
Il y aura donc bien des Etracos sur les Champs, l'un étant même exposé aux Invalides, comme je le signalais. Mais pas en Seine. La faute au site (1) du gouverneur militaire de Paris, qui annonçait déjà le défilé de Super Frelon, retirés du service au printemps. Gageons que cette deuxième mauvaise information soit la dernière, d'ici le 14 juillet.
(1) Ce site officiel est la seule source officielle actuellement disponible pour traiter le défilé, avant le début des répétitions.
Il y aura donc bien des Etracos sur les Champs, l'un étant même exposé aux Invalides, comme je le signalais. Mais pas en Seine. La faute au site (1) du gouverneur militaire de Paris, qui annonçait déjà le défilé de Super Frelon, retirés du service au printemps. Gageons que cette deuxième mauvaise information soit la dernière, d'ici le 14 juillet.
(1) Ce site officiel est la seule source officielle actuellement disponible pour traiter le défilé, avant le début des répétitions.
Un Piranet, la semaine dernière
Les principaux ministères français ont drillé la semaine dernière contre la cybercriminalité, vient d'annoncer un des orateurs des 2e rencontres de la sécurité intérieure, organisées par Défense & Stratégie. L'exercice interministériel, baptisé Piranet, aura duré 48 heures, permettant aux différents acteurs de tester "tous" leurs outils et procédures de riposte à une cyberattaque. Au moins un site ministériel français, celui de la Défense, a déjà fait l'objet d'une attaque de ce type.
Le VA Desclèves chez DCNS
Le vice-amiral (2S) Emmanuel Desclèves va rejoindre DCNS, vraisemblablement comme conseiller du président Patrick Boissier. Il fut notamment président de la comission permanente des programmes et essais, avant son départ de la marine, en 2007. Il remplacera à son poste le VAE Pierre-Xavier Collinet.
SMP, externalisations : le SGDSN audite
Signe, sans doute, qu'on a compris que le modèle n'a plus d'avenir dans sa forme actuelle, le SGDSN réfléchit à faire évoluer le statut et le périmètre couvert par les "sociétés de services" car, quelque soit le nom qu'on leur donne (SMP est trop connoté et n'a pas de réalité, en France), l'avenir ne pourra plus se faire sans elles. Ce que certains appelaient un "talweg budgétaire" risquant en fait, de se prolonger plus longtemps que prévu.
Comme l'explique la livraison d'Air&Cosmos de la semaine, la société Vitruve vient d'envoyer une proposition non sollicitée au ministère de la Défense, pour externaliser les vols de formation des paras, à l'ETAP. La société propose également de réhabiliter les locaux, et d'élargir la population des abonnées, pour l'ouvrir à l'Europe. Au final, on pourrait facilement gagner 20 euros dans le coût de chaque saut (150 euros aujourd'hui), estime Vitruve.
Avec une armée de l'air qui n'est pas promise à forte expansion, ce type de proposition devrait se multiplier. Depuis des lustres, Apache Aviation milite pour sa part pour faire réaliser un large panel de vols par ses Hunter et L-39. Du travail "d'agressor", à celui de tractage de cibles. Jusqu'alors, l'armée de l'air avait été assez rétive, mais une fois la hache passée, on n'aura peut-être tout simplement pas le choix. La marine, plus resserrée en effectifs, n'a pas eu ces préventions, et utilise, elle, largement, comme la DGA, les services de la société.
D'autant que ce choix n'a pas généré un début de polémique, pour fair former les pilotes d'hélicoptères à Dax, sur des machines qui appartiennent à un consortium privé.
Comme l'explique la livraison d'Air&Cosmos de la semaine, la société Vitruve vient d'envoyer une proposition non sollicitée au ministère de la Défense, pour externaliser les vols de formation des paras, à l'ETAP. La société propose également de réhabiliter les locaux, et d'élargir la population des abonnées, pour l'ouvrir à l'Europe. Au final, on pourrait facilement gagner 20 euros dans le coût de chaque saut (150 euros aujourd'hui), estime Vitruve.
Avec une armée de l'air qui n'est pas promise à forte expansion, ce type de proposition devrait se multiplier. Depuis des lustres, Apache Aviation milite pour sa part pour faire réaliser un large panel de vols par ses Hunter et L-39. Du travail "d'agressor", à celui de tractage de cibles. Jusqu'alors, l'armée de l'air avait été assez rétive, mais une fois la hache passée, on n'aura peut-être tout simplement pas le choix. La marine, plus resserrée en effectifs, n'a pas eu ces préventions, et utilise, elle, largement, comme la DGA, les services de la société.
D'autant que ce choix n'a pas généré un début de polémique, pour fair former les pilotes d'hélicoptères à Dax, sur des machines qui appartiennent à un consortium privé.
lundi 28 juin 2010
Singapour pourrait rester à Cazaux...
L'armée de l'Air singapourienne (RSAF) va peut être re-signer pour 20 ans à Cazaux. La RSAF s'est installée en 1998 sur cette base aériennes girondine, avec femmes, enfants et avions. Mais l'âge vénérable de ces derniers imposait une évolution.
Après qu'on ait évoqué l'arrivée de F-16 sur la base aérienne 120, Singapour a souhaité s'orienter vers un remplaçant de l'A-4. Deux concurrents sont apparemment en courte finale, le T-50 américano-coréen, et le Macchi M346 italien. De la victoire de l'un, ou de l'autre, devrait découler l'endroit où s'entraîneront les Singapouriens, pour les 20 ans qui viennent. L'option M346 signifiant, a priori, un maintien en Gironde, où vivent 250 familles.
Une décision pourrait intervenir d'ici la fin du mois de juin.
C'est le général Jean-Georges Brévot qui avait contribué à faire venir les Singapouriens sur cette base propice à l'entraînement avancé, du fait des différents champs de tirs air-sol et air-air disponibles à proximité, et d'une météo clémente.
Après qu'on ait évoqué l'arrivée de F-16 sur la base aérienne 120, Singapour a souhaité s'orienter vers un remplaçant de l'A-4. Deux concurrents sont apparemment en courte finale, le T-50 américano-coréen, et le Macchi M346 italien. De la victoire de l'un, ou de l'autre, devrait découler l'endroit où s'entraîneront les Singapouriens, pour les 20 ans qui viennent. L'option M346 signifiant, a priori, un maintien en Gironde, où vivent 250 familles.
Une décision pourrait intervenir d'ici la fin du mois de juin.
C'est le général Jean-Georges Brévot qui avait contribué à faire venir les Singapouriens sur cette base propice à l'entraînement avancé, du fait des différents champs de tirs air-sol et air-air disponibles à proximité, et d'une météo clémente.
La DGA se fait de la pub
La Direction générale pour l'armement (DGA) s'est offert une campagne d'un mois sur la chaîne gratuite de TNT BFM TV. Les messages ont commencé le 16 juin, et s'articulent autour de quatre spots, en forme d'interview.
Des économies... sur le train de vie
L'Elysée diffuse ce soir une lettre du président de la République à son Premier ministre. Plusieurs passages intéressent le ministère de la Défense, plus ou moins directement, même si le sujet -le train de vie de l'Etat- ne concerne pas les économies budgétaires qui seront discutées, elles, mardi soir, en comité restreint, et mercredi, en conseil des ministres.
Dès ce soir, Nicolas Sarkozy annonce à François Fillon que les deux Airbus A319CJ de l'ETEC seront cédés, à réception de l'A330 présidentiel. De fait, plusieurs versions avaient courru sur ces "Chirac-Jospin" : tour à tour, on avait effectivement évoqué leur vente, pour financer l'achat du 330 et sa transformation, puis on avait évoqué la cession d'un seul appareil. Au final, ces deux appareils seront donc effectivement revendus (1).
Le président lance une chasse impitoyable aux "dépenses courantes injustifiées ou excessives dans le contexte actuel" (2).
Entre autres traductions, il demande à ses ministres qui voyagent le plus de désormais loger dans les préfectures et les Ambassades, et non plus les hôtels. De même, les agents publics ne pourront plus emprunter l'avion, si une liaison ferroviaire durant moins de trois heures est disponible. Il n'y pas, par contre, de passages explicite sur l'usage de la flotte gouvernementale, ni le recours à des locations d'avions privés : certains ministres en ont fait un usage décrié, ces derniers mois.
Le président demande également de respecter, "pour la rentrée", une vieille consigne du Premier ministre, entendue dès 2007, sur le format des cabinets. Le SEDAC ne devrait compter que quatre membres ; il rassemble pourtant plus du double : neuf personnes. Le ministre, lui, compte officiellement 27 conseillers : il ne devrait pourtant employer, selon la nouvelle règle, que 20 personnes. La rémunération des conseillers sera par ailleurs réduite de 10%, écrit Nicolas Sarkozy.
(1) les quatre Falcon 50 étant, eux, cédés à la marine qui en fera des avions de surveillance maritime, en tout cas si le programme n'est pas impacté par les réductions budgétaires.
(2) les chasses présidentielles elles-mêmes disparaissent.
Dès ce soir, Nicolas Sarkozy annonce à François Fillon que les deux Airbus A319CJ de l'ETEC seront cédés, à réception de l'A330 présidentiel. De fait, plusieurs versions avaient courru sur ces "Chirac-Jospin" : tour à tour, on avait effectivement évoqué leur vente, pour financer l'achat du 330 et sa transformation, puis on avait évoqué la cession d'un seul appareil. Au final, ces deux appareils seront donc effectivement revendus (1).
Le président lance une chasse impitoyable aux "dépenses courantes injustifiées ou excessives dans le contexte actuel" (2).
Entre autres traductions, il demande à ses ministres qui voyagent le plus de désormais loger dans les préfectures et les Ambassades, et non plus les hôtels. De même, les agents publics ne pourront plus emprunter l'avion, si une liaison ferroviaire durant moins de trois heures est disponible. Il n'y pas, par contre, de passages explicite sur l'usage de la flotte gouvernementale, ni le recours à des locations d'avions privés : certains ministres en ont fait un usage décrié, ces derniers mois.
Le président demande également de respecter, "pour la rentrée", une vieille consigne du Premier ministre, entendue dès 2007, sur le format des cabinets. Le SEDAC ne devrait compter que quatre membres ; il rassemble pourtant plus du double : neuf personnes. Le ministre, lui, compte officiellement 27 conseillers : il ne devrait pourtant employer, selon la nouvelle règle, que 20 personnes. La rémunération des conseillers sera par ailleurs réduite de 10%, écrit Nicolas Sarkozy.
(1) les quatre Falcon 50 étant, eux, cédés à la marine qui en fera des avions de surveillance maritime, en tout cas si le programme n'est pas impacté par les réductions budgétaires.
(2) les chasses présidentielles elles-mêmes disparaissent.
La Fluviale a 110 ans...
3 mai 2010 : entraînement aux attentats multiples à Paris. La Fluviale est en première ligne... (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Septembre 2008 : en pleine nuit, un samedi soir, les policiers interviennent sur les lieux d'un naufrage, pont de la Tournelle. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
La brigade fluviale de la préfecture de police, plus communément appelée "La Fluviale" soufflera ses 110 bougies ce mardi matin. Pour l'occasion, le préfet de police, Michel Gaudin, baptisera le dernier venu dans la flottille parisienne, le "Morvan".
Coupes : le compte à rebours
Un milliards d'euros d'économies dans le budget de la défense pourrait coûter à l'industrie de défense française entre 9 et 10.000 emplois. Cinq fois plus d'économies représenteraient donc, selon cette règle, une saignée dans l'industrie de défense française, et frapperait de plein fouet les PME. Car on voit mal comment on pourrait très rapidement générer de nouvelles économies dans les effectifs des armées : c'est donc, plus personne n'est dupe, l'équipement qui va trinquer. Ce blog a déjà expliqué comment le programme de rétrofit des Mirage 2000D ou d'achat de MRTT n'étaient pas au meilleur de leur forme.
Peut-être déjà trop tard pour freiner la hache, Jean-Paul Herteman, PDG de Safran, mais aussi président du GIFAS (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), et président du CIDEF (conseil des industries de défense françaises) sera demain après-midi au Sénat, pour plaider pour ses différentes chapelles. Les présidents du GICAN et du GICAT seront également présents.
Le compte à rebours des coupes budgétaires s'achèvera mercredi matin, avec la présentation, en conseil des ministres, des niveaux d'économies demandés aux ministères. Suivront les débats d'orientation budgétaire, à l'assemblée nationale (le 6 juillet) et au Sénat (le 8).
Sauf manoeuvre(s) préparatoire(s), c'est aussi là que les élus, qui votent traditionnellement le budget, pourrait bien s'exprimer un ton au-dessus du niveau habituel.
Peut-être déjà trop tard pour freiner la hache, Jean-Paul Herteman, PDG de Safran, mais aussi président du GIFAS (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), et président du CIDEF (conseil des industries de défense françaises) sera demain après-midi au Sénat, pour plaider pour ses différentes chapelles. Les présidents du GICAN et du GICAT seront également présents.
Le compte à rebours des coupes budgétaires s'achèvera mercredi matin, avec la présentation, en conseil des ministres, des niveaux d'économies demandés aux ministères. Suivront les débats d'orientation budgétaire, à l'assemblée nationale (le 6 juillet) et au Sénat (le 8).
Sauf manoeuvre(s) préparatoire(s), c'est aussi là que les élus, qui votent traditionnellement le budget, pourrait bien s'exprimer un ton au-dessus du niveau habituel.
Pourquoi les OMLT vont être plus visibles
Après avoir été les parents pauvres des plans média de la communication française, les OMLT vont arriver sous les feux de la rampe, dans les semaines à venir, via une série de reportages déjà planifiés. Jusqu’alors isolés, reclus dans des postes au confort plus que précaire (ce qui a peu changé), et très engagés en opérations, les OMLT étaient, pour ces motifs, quasi-systématiquement écartés des chemins déjà très bordés offerts aux journalistes.
Les GTIA, et la guerre de plus en plus violente qu'ils mènent, un thème peu porteur par les temps qui courent, vont donc être prudemment relégués au second plan. On l'a vu, une simple MEDCAP peut dégénérer en bataille rangée.
L'urgence de com du moment est bien, en fait, de répandre ce message que l’armée afghane est mature, et que si elle l’est, c’est aux « soldats non combattants » -les OMLT en bon français- qu’elle le doit. Un "pitch" facile à comprendre, par tout à chacun.
C’est aussi, en fait, préparer l’opinion à un retrait progressif d’Afghanistan qui s’annonce clairement, comme ce blog l’a déjà expliqué, avec, en première vue, une réduction de voilure en Surobi. Précisément là où la 3e brigade ANA doit s’installer, d’ici la fin de l’année, en relocalisant son PC à Naghlu…
Rappelons que les OMLT français ont perdu neuf des leurs, soient 20% du total des morts afghans, depuis 2007.
Les GTIA, et la guerre de plus en plus violente qu'ils mènent, un thème peu porteur par les temps qui courent, vont donc être prudemment relégués au second plan. On l'a vu, une simple MEDCAP peut dégénérer en bataille rangée.
L'urgence de com du moment est bien, en fait, de répandre ce message que l’armée afghane est mature, et que si elle l’est, c’est aux « soldats non combattants » -les OMLT en bon français- qu’elle le doit. Un "pitch" facile à comprendre, par tout à chacun.
C’est aussi, en fait, préparer l’opinion à un retrait progressif d’Afghanistan qui s’annonce clairement, comme ce blog l’a déjà expliqué, avec, en première vue, une réduction de voilure en Surobi. Précisément là où la 3e brigade ANA doit s’installer, d’ici la fin de l’année, en relocalisant son PC à Naghlu…
Rappelons que les OMLT français ont perdu neuf des leurs, soient 20% du total des morts afghans, depuis 2007.
Comme les économies se précisent...
Le (premier) train d'économies devrait être détaillé mercredi, en conseil des ministres. Entre autres, les budgets de communication des ministères devraient perdre, en moyenne, 20% de leur épaisseur. Un besoin qui remet sur le devant de la scène l'originalité que représente le ministère de la Défense, avec pas moins de quatre revues principales, financées partiellement par les publicités insérées... par les fournisseurs du ministère, son millier d'effectifs inscrits dans le registre communication (mais personne ne sait en fait précisément le quantifier...), soit l'équivalent d'un régiment, et ses guerres intestines quasi-permanentes, pour savoir qui doit faire quoi.
L'Afghanistan, absorberait, à lui seul, un trentième de ce volume d'effectifs (1), pour, chacun l'aura observé, une très faible visibilité de cet engagement opérationnel dans les médias français. Preuve, s'il en était, le nom de brigade La Fayette n'est toujours pas connu par le Français moyen.
L'un des solutions les plus évidentes, pour muscler le dispositif, consisterait à précipiter la logique du Balardgone, pour les services parisiens : un travail en plateau, un accroissement de polyvalence et à l'heure d'internet, le recours au numérique, plutôt que de raser des forêts entières pour imprimer des revues de communication.
Sur le terrain, transformer des officiers de presse ayant déjà bien vécu une première vie militaire peut s'avérer également bien utile, pour parler correctement des unités qu'ils représentent. Et pour bien comprendre les besoins des journalistes (2).
Actuellement, la DICOD et les trois Sirpa représentent à eux seuls un peu moins de 400 personnes.
(1) et encore, semble-t-il, les volontaires sont difficiles à trouver.
(2) ce profil de com en deuxième carrière est actuellement valorisé.
L'Afghanistan, absorberait, à lui seul, un trentième de ce volume d'effectifs (1), pour, chacun l'aura observé, une très faible visibilité de cet engagement opérationnel dans les médias français. Preuve, s'il en était, le nom de brigade La Fayette n'est toujours pas connu par le Français moyen.
L'un des solutions les plus évidentes, pour muscler le dispositif, consisterait à précipiter la logique du Balardgone, pour les services parisiens : un travail en plateau, un accroissement de polyvalence et à l'heure d'internet, le recours au numérique, plutôt que de raser des forêts entières pour imprimer des revues de communication.
Sur le terrain, transformer des officiers de presse ayant déjà bien vécu une première vie militaire peut s'avérer également bien utile, pour parler correctement des unités qu'ils représentent. Et pour bien comprendre les besoins des journalistes (2).
Actuellement, la DICOD et les trois Sirpa représentent à eux seuls un peu moins de 400 personnes.
(1) et encore, semble-t-il, les volontaires sont difficiles à trouver.
(2) ce profil de com en deuxième carrière est actuellement valorisé.
Le Sherpa sous toutes les coutures
La famille Sherpa, presque au complet. Dans l'ordre, le HI (high intensity), l'APC et le FS (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Le 1er RPIMA expérimentera, à l'automne, le Sherpa FS de Renault Trucks Défense (RTD). Ce sera le troisième d'un Sherpa, à Bayonne. Ceci, alors que la section technique de l'armée de terre (STAT) évalue quant à elle depuis trois semaines le Sherpa Scout. Qui est déjà passé une fois dans les mains du 1er RPIMa.
Une trentaine d'exemplaires du Sherpa auraient déjà été livrés, autant pour la NAMSA, que pour porter les stations satellites Syracuse de l'armée française.
dimanche 27 juin 2010
Deux ministres chez D&S
Deux ministres, celui de l'Intérieur et celui de l'Industrie interviendront mardi aux 2e rencontres de la sécurité intérieures, consacrées aux politiques publiques répondant "aux nouvelles menaces pesant sur les entreprises. Les détails sont ici.
Bientôt plus d'Italiens que de Français
L'Italie, combien de divisions ? Plus que nous, en tout cas, augure Jean-Pierre Husson, dans le dernier RAIDS, qui consacre un article à l'action des forces spéciales italiennes en Afghanistan. Le journaliste estime que les Italiens seront bientôt 4.000 en Afghanistan, c'est donc 250 de plus que nous, si l'on veut bien croire le décompte officiel fourni mensuellement par notre état-major des armées (EMA). Selon JPH, le détachement aérien interarmées italien approche également la trentaine, soit une bonne dizaine de plus que nous (11 hélicoptères, 6 Mirage, 2 Transall, un C-135FR, deux Harfang). Le renfort est constitué de CH-47, à la capacité d'emport appréciable, et d'AB412. Ce qui place l'Italie comme troisième contributeur de moyens aériens, au sein de l'ISAF.
Jean-Pierre Husson nous livre également la taille du groupe de force spéciales italiennes (la TF45) déployé en Afghanistan : ils sont 200. A peu près ce que la France engageait dans le TG Ares, entre 2003 et 2007.
Roselmack en immersion en Afghanistan, dit Closer
Après les fondamentalistes musulmans et les SDF, le journaliste de TF1, Harry Roselmack veut réaliser son émission "En immersion" en Afghanistan, si l'on en croit le magazine Closer. Sous le titre "Harry Roselmack en Afhanistan", l'hebdomadaire people détaille : "Harry Roselmack suivra un régiment français sur place, même dans les zones les plus dangereuses".
Pour autant que l'info originelle soit fondée, il y a peu de chances qu'on risque une "cible à haute valeur" puisque c'est ainsi qu'on désigne désormais les journalistes, dans des zones dangereuses. Et encore moins, dans "les plus dangereuses". Particulièrement alors que deux journalistes sont déjà séquestrés dans l'est afghan.
Comme ce blog l'a déjà expliqué, les longs formats télévisuels sont assez rares, pour éclairer le citoyen français sur les enjeux de l'engagement français. Le dernier prévu, sur le service public, devait intervenir fin janvier 2010, avant le sommet de Londres : il n'a jamais été diffusé, puisque deux membres de l'équipe "Pièce à conviction", qui effectuaient les tournages de terrain restent prisonniers, en Afghanistan.
Sauf erreur de ma part, TF1 n'a pas consacré de long format à l'engagement français depuis un sujet consacré aux paras du 8e RPIMa : c'était au deuxième semestre 2008...
Pour autant que l'info originelle soit fondée, il y a peu de chances qu'on risque une "cible à haute valeur" puisque c'est ainsi qu'on désigne désormais les journalistes, dans des zones dangereuses. Et encore moins, dans "les plus dangereuses". Particulièrement alors que deux journalistes sont déjà séquestrés dans l'est afghan.
Comme ce blog l'a déjà expliqué, les longs formats télévisuels sont assez rares, pour éclairer le citoyen français sur les enjeux de l'engagement français. Le dernier prévu, sur le service public, devait intervenir fin janvier 2010, avant le sommet de Londres : il n'a jamais été diffusé, puisque deux membres de l'équipe "Pièce à conviction", qui effectuaient les tournages de terrain restent prisonniers, en Afghanistan.
Sauf erreur de ma part, TF1 n'a pas consacré de long format à l'engagement français depuis un sujet consacré aux paras du 8e RPIMa : c'était au deuxième semestre 2008...
De retour des vallées afghanes
Arnaud Beinat, journaliste indépendant, revient d'Afghanistan où il a effectué un reportage avec la légion étrangère, pour le magazine RAIDS. Ce journaliste expérimenté et qui ne mâche pas ses mots nous livre son témoignage, sans concessions, sur les conditions d'engagement des troupes et les rapports toujours difficiles entre l'armée et la presse.
Tu as couvert plusieurs conflits : quelle(s) observation(s) portes-tu sur celui-là ?
La recette est assez ancienne : une coalition étrangère (en tout) qui tente de sauver un pays de lui-même avec un arrière-plan diffus -le terrorisme dans ce cas précis- donné comme capable de porter la mort sur nos territoires. S'il y a une différence avec le passé, elle porte sur la complexité de l'Afghanistan, tant sur le plan géographique que sur celui de sa population : une mosaïque indescriptible de clans, gangs, religions, ethnies ... et sur le fait -très important- que la coalition est issue de démocraties surprotégées qui -à l'inverse du peuple russe par exemple- n'ont plus le sens du sacrifice. Si l'on y ajoute la puissance médiatique qui démultiplie le moindre fait et les contraintes d'engagement qui en découlent, on comprend aisément que nos soldats partent avec un sérieux handicap sur l'ennemi.
Comment les légionnaires vivent-ils les règles de feu, qui semblent très contraignantes ?
Quand ils voient un insurgé dûment identifié - qui vient de leur tirer dessus - et qu'ils n'ont plus le droit de neutraliser parce qu'il a caché son arme et se balade tranquillement à découvert, ils enragent et pense qu'il s'agit d'une faiblesse du haut commandement. C'est compréhensible. Ils sont là pour exercer leur métier et ne sont employés que très en dessous de leurs capacités, tant professionnelles que par le volume de feu qu'ils peuvent délivrer ; un peu comme si l'on se servait d'une Formule 1 pour distribuer le courrier. C'est une frustration réelle car malgré la télévision ou internet -auxquels ils ont accès lorsqu'ils sont dans leurs bases- ils ne peuvent avoir une vue globale des opérations. C'est encore pire lorsqu'ils sont sur le terrain, là où l'univers se limite à la section, que le capitaine devient un être lointain et le colonel, un extra-terrestre. Pour te dire, lorsque le sergent-chef Rygiel a été tué, nous savions à la radio qu'il y avait des blessés, mais je n'ai appris sa mort que le soir, plusieurs heures après l'engagement et probablement bien après que France Info ne l'ait annoncée. Pourtant nous n'étions qu'à 500 mètres à peine des lieux où s'était déroulée l'embuscade. C'est dire si les hommes ne savent pas ce qui se dit dans une Shura, les détails du renseignement d'ambiance ; ce que pense ou dit la population, ce à quoi elle est soumise ou ce dont elle a peur. Ils ne perçoivent cette politique globale consistant à 'gagner les cœurs' que d'une façon lointaine, ne cessant eux-mêmes d'évoluer dans un univers qui reste hostile, ou même les enfants qui les entourent sont suspectés de renseigner l'ennemi (ce qu'ils font souvent d'ailleurs).
En revanche, jamais il ne leur viendrait à l'idée d'ouvrir le feu sur un objectif qui ne serait pas dûment identifié ou qui pourrait générer des dommages collatéraux sur des femmes et des gosses. Je l'ai vérifié de visu, dans l'action.
Quel est l'état d'avancement de la main supply road ?
D'après ce que j'ai entendu dire, elle est déjà en construction vers le nord ; des travaux dont la protection serait assurée par des 'contractors'. Certains bruits émanant du haut commandement français parlent d'une ouverture totale de l'axe pour la fin de l'année, ce malgré le raidissement de la situation.
Quelles sont les conditions de travail des journalistes, et éventuellement, leurs limitations ?
Je ne peux parler que pour moi tant notre profession est disparate. Mais là je vais être long ! D'abord je voudrais planter le décor en réfutant totalement l'image du 'correspondant' ou du 'photographe de guerre' sur laquelle certain d'entre nous (assez peu grâce au ciel) n'arrêtent pas de surfer. C'est ridicule. Ces termes ont perdu toute signification depuis la fin de la guerre du Vietnam, là où les journalistes restaient très longtemps sur le terrain, parfois même une année complète comme Michael Herr qui nous a laissé ce merveilleux 'Putain de Mort' ('Dispatches' en anglais) ; pour beaucoup d'entre nous le livre de référence. Mais quand je vois aujourd'hui un photographe s'intituler 'War photographer' sur son site alors qu'il réalise la plupart du temps des photos de mode, ou un cameraman prétendre 'avoir vécu dix jours sous les balles', ça me met hors de moi. La plupart d'entre nous, y compris les spécialistes de défense et tu le sais bien, ne passent qu'un mois tout au plus par an en opérations extérieures (naturellement, je ne compte pas les visites des ministres !). Et sur cette durée, les heures où nous risquons réellement notre vie restent infimes. Ce qui pour nous est exceptionnel reste le quotidien des soldats que nous visitons et qui passent, eux, six mois sur le terrain. L'acteur anglais Ross Kemp, qui vient de faire un très sérieux travail sur les troupes britanniques engagées en Helmand, en parle d'ailleurs très bien -et de manière répétée- au fil de son livre ou des excellents documentaires qu'il a réalisés. Ceci posé, je suis certain qu'il n'y a que très peu de fumistes parmi nous, et encore moins de gens qui ont une dent contre l'armée. Lorsqu'il y a des choses qui font mal aux militaires, ce sont souvent des articles ou reportages réalisés dans l'ignorance ou par attrait du scoop, rarement par méchanceté ou vrai antimilitarisme.
En ce qui concerne les reportages au sein de l'armée française, il me semble -si j'en crois mon expérience de 2006 avec les forces US en Irak- que nous sommes plus encadrés (je n'ai pas dit censurés) qu'ailleurs, mais bien moins que dans certaines nations, comme Israël où l'on demande à contrôler, in situ ou à la douane (je l'ai expérimenté) toutes les images faites sur le terrain. Chez nous, chaque opération se fait en compagnie d'un officier de presse -ce qui est une sacrée contrainte pour le commandement- alors que chez les américains je partais seul avec les sections. D'après les récits de Ross Kemp, il semble que ce soit la même chose avec les Britanniques, mais tout cela est à vérifier tant les choses bougent vite en Afghanistan. Ce n'est pas un problème pour moi, d'abord parce que je me suis toujours très bien entendu avec les officiers qui m'accompagnaient, ensuite parce que je représente une presse spécialisée (Raids a une réelle aura dans l'Armée française) dont, a priori, les militaires n'ont rien à craindre sur le plan idéologique, moral, etc. ce qui nous permet d'entendre et de rapporter - paradoxalement et tu le sais bien - des choses bien plus énormes que les médias généralistes. Avoir quelqu'un qui veille sur vous n'est pas non plus une si mauvaise chose. Lorsque nous avons été durement attaqués près de Kirkuk (Irak) avec les MP de la 101ème aéroportée en 2006, les soldats US m'avaient juste dit : "ne vous éloignez pas trop des véhicules car on risque de partir sans vous", j'avais toujours un œil sur mon Hummer, de peur de me retrouver seul au milieu des insurgés. Personne ne se préoccupait de moi, je pouvais me mettre à découvert, complètement hors sécurité, c'était mon problème. On peut être expérimenté dans le domaine, on ne le sera jamais autant qu'un militaire qui est là pour votre sécurité et vous criera où vous jeter lorsque ça commence à tirer. Je l'ai expérimenté en vraie grandeur avec le Lieutenant Frédéric G. (prudence : il est encore sur le théâtre), mon dernier accompagnateur. J'ai un enregistrement où deux balles passent en sifflant, pourrais-je raconter cela s'il n'avait pas été là ? Cela dit je comprends que cela puisse représenter une contrainte pour d'autres confrères, surtout ceux qui maîtrisent moins bien le domaine militaire et ses règles de vie. Mais je n'ai jamais entendu un officier de presse dire : "ne repondez pas à cette question", ou me refuser quoi que ce soit, sauf contrainte matérielle ou opérationnelle. Je dirais même que l'armée française est relativement souple et réagit bien lorsque les journalistes demandent des choses imprévues. Ce qui est loin d'être le cas chez les anglo-saxons, encore moins chez les Allemands. Lorsque nous avons été engagés dans l'opération 'Libecciu' avec les pertes que nous savons, le commandement de la communication (Conscom) de Kaboul a demandé au photographe américain qui m'accompagnait de ne pas divulguer les images des blessés qu'il avait prises. Le Conscom avancait deux arguments : ne pas donner de grain à moudre aux insurgés et respecter les familles qui, contactées, n'étaient pas d'accord.
J'estime les deux arguments recevables : après tout, nous sommes dans l'impossibilité de montrer les pertes adverses -donc seulement les nôtres- et ce genre d'images peut impressionner la population française (pour des raisons avancées plus avant) mais aussi les civils afghans -le nerf de la guerre- qui attendent de voir qui sera le plus fort. Concernant les familles, j'ai compris en réalisant le choc émotionnel sur mon amie (qui n'a pas pu s'empêcher d'appeler Kaboul), ma sœur et ma mère lorsqu'elles ont su que j'étais impliqué dans ces combats. J'imagine si elles avaient vu les photos de mon cadavre... Reste deux options : "OK j'accepte" ou bien : "Je suis désolé mais j'ai couru les mêmes risques que ces hommes et je suis ici pour couvrir la guerre dans tous ces aspects". Les militaires respectent (et tu es bien placé pour le savoir !) toutes les opinions et tous les emmerdeurs de la terre à partir du moment où ceux-ci jouent franc jeu et se comportent correctement. Naturellement ça vous complique la vie mais après tout c'est le jeu ; les journalistes demeurent, il ne faut jamais l'oublier, des invités partout où ils vont. Mais lorsqu'on dit "ok, vous pouvez compter sur moi, je ne publierai rien" et qu'on lâche tout à Match en arrivant à Paris, ces militaires s'énervent et ça retombe, comme ils disent, en 'pluie fine' ; le couperet tombe et accable tout le monde. Ils ne font jamais dans le favoritisme, même s'ils ne peuvent pas grand-chose contre les très gros médias. J'avais moi-même deux images d'un blessé qu'on me demanda de ne jamais diffuser. Elles étaient pourtant réalisées en toute transparence, avec l'accord de l'intéressé et de son capitaine. C'était facile : cela fait vingt ans que je photographie les sapeurs-pompiers de ma ville et je sais présenter une victime de façon noble. Je suis d'ailleurs persuadé qu'il y a une façon de montrer nos blessés, une façon qui peut grandir la mission et rendre au mieux l'importance du travail de nos soldats là-bas, sans les humilier en regard de l'ennemi. Je vois déjà certain confrères hurler et dire que je ne présente pas les choses de façon neutre, je leur répondrai que de toute façon un journaliste n'est jamais neutre, qu'il entre et sort d'un théâtre avec les même idées et que partant de ce postulat -et du fait que ma carte de presse est barrée de bleu, blanc et rouge - les soldats français sont ceux de ma Nation et que si quelques uns cherchent à les tuer, il ne m'est pas interdit de les qualifier d'ennemis. J'en conclus que si mon travail a une quelconque influence, autant qu'elle desserve ces derniers.
Quel est l'impact de la détention des deux jouranlistes "aventureux" de France 3, comme tu les appelles, à la fois pour le travail de la presse, et sur l'activité des militaires, là-bas ?
J'ai dit "aventureux" car s'engager dans une telle zone sans protection et après avoir été vus en train de travailler avec l'armée... autant s'aligner au départ des 24 heures du Mans avec un bandeau sur les yeux. A leur décharge ; si ce sont les impératifs de l'émission qui ont exigé une telle prise de risque, il faut chercher les responsables plus haut. Les militaires sont vraiment ulcérés par l'affaire de nos deux confrères et ce pour trois raisons : d'abord pour leur comportement -jugé très sévèrement et de manière unanime- avant leur enlèvement, ensuite et surtout parce que le commandement les avaient prévenus et désapprouvait fermement cette entreprise. A ce sujet, j'ai lu une consoeur qui, dans un hebdo d'opinion affirmait (en substance): "qu'ils avaient été voir la population sans être accompagnés par l'armée afin d'avoir un reportage équilibré, rien que de très normal." Une telle affirmation dénote d'une absence complète de connaissance du terrain. Lorsqu'il a débarqué à Omaha Beach, Robert Capa a-t-il été voir du côté allemand 'pour avoir un reportage équilibré ?' Ce n'est pas parce que l'ennemi est invisible qu'il n'existe pas, la preuve en est, malheureusement. Enfin et troisièmement parce qu'ils ont le sentiment qu'une fois libérés (je ne sais pourquoi mais l'issue de cette affaire ne semble faire aucun doute là-bas), ils imaginent déjà nos deux confrères traités en héros alors que ceux-là mêmes qui ont oeuvré des semaines durant à cette libération seront oubliés. En revanche, je n'ai pas l'impression que cela obère le travail des journalistes qui visitent aujourd'hui le théâtre. La Kapisa a été longtemps interdite à la presse car les forces françaises et américaines y fournissent un gros effort pour les sortir de là, mais elle a été réouverte à l'occasion de l'opération Libecciu.
Tu as couvert plusieurs conflits : quelle(s) observation(s) portes-tu sur celui-là ?
La recette est assez ancienne : une coalition étrangère (en tout) qui tente de sauver un pays de lui-même avec un arrière-plan diffus -le terrorisme dans ce cas précis- donné comme capable de porter la mort sur nos territoires. S'il y a une différence avec le passé, elle porte sur la complexité de l'Afghanistan, tant sur le plan géographique que sur celui de sa population : une mosaïque indescriptible de clans, gangs, religions, ethnies ... et sur le fait -très important- que la coalition est issue de démocraties surprotégées qui -à l'inverse du peuple russe par exemple- n'ont plus le sens du sacrifice. Si l'on y ajoute la puissance médiatique qui démultiplie le moindre fait et les contraintes d'engagement qui en découlent, on comprend aisément que nos soldats partent avec un sérieux handicap sur l'ennemi.
Comment les légionnaires vivent-ils les règles de feu, qui semblent très contraignantes ?
Quand ils voient un insurgé dûment identifié - qui vient de leur tirer dessus - et qu'ils n'ont plus le droit de neutraliser parce qu'il a caché son arme et se balade tranquillement à découvert, ils enragent et pense qu'il s'agit d'une faiblesse du haut commandement. C'est compréhensible. Ils sont là pour exercer leur métier et ne sont employés que très en dessous de leurs capacités, tant professionnelles que par le volume de feu qu'ils peuvent délivrer ; un peu comme si l'on se servait d'une Formule 1 pour distribuer le courrier. C'est une frustration réelle car malgré la télévision ou internet -auxquels ils ont accès lorsqu'ils sont dans leurs bases- ils ne peuvent avoir une vue globale des opérations. C'est encore pire lorsqu'ils sont sur le terrain, là où l'univers se limite à la section, que le capitaine devient un être lointain et le colonel, un extra-terrestre. Pour te dire, lorsque le sergent-chef Rygiel a été tué, nous savions à la radio qu'il y avait des blessés, mais je n'ai appris sa mort que le soir, plusieurs heures après l'engagement et probablement bien après que France Info ne l'ait annoncée. Pourtant nous n'étions qu'à 500 mètres à peine des lieux où s'était déroulée l'embuscade. C'est dire si les hommes ne savent pas ce qui se dit dans une Shura, les détails du renseignement d'ambiance ; ce que pense ou dit la population, ce à quoi elle est soumise ou ce dont elle a peur. Ils ne perçoivent cette politique globale consistant à 'gagner les cœurs' que d'une façon lointaine, ne cessant eux-mêmes d'évoluer dans un univers qui reste hostile, ou même les enfants qui les entourent sont suspectés de renseigner l'ennemi (ce qu'ils font souvent d'ailleurs).
En revanche, jamais il ne leur viendrait à l'idée d'ouvrir le feu sur un objectif qui ne serait pas dûment identifié ou qui pourrait générer des dommages collatéraux sur des femmes et des gosses. Je l'ai vérifié de visu, dans l'action.
Quel est l'état d'avancement de la main supply road ?
D'après ce que j'ai entendu dire, elle est déjà en construction vers le nord ; des travaux dont la protection serait assurée par des 'contractors'. Certains bruits émanant du haut commandement français parlent d'une ouverture totale de l'axe pour la fin de l'année, ce malgré le raidissement de la situation.
Quelles sont les conditions de travail des journalistes, et éventuellement, leurs limitations ?
Je ne peux parler que pour moi tant notre profession est disparate. Mais là je vais être long ! D'abord je voudrais planter le décor en réfutant totalement l'image du 'correspondant' ou du 'photographe de guerre' sur laquelle certain d'entre nous (assez peu grâce au ciel) n'arrêtent pas de surfer. C'est ridicule. Ces termes ont perdu toute signification depuis la fin de la guerre du Vietnam, là où les journalistes restaient très longtemps sur le terrain, parfois même une année complète comme Michael Herr qui nous a laissé ce merveilleux 'Putain de Mort' ('Dispatches' en anglais) ; pour beaucoup d'entre nous le livre de référence. Mais quand je vois aujourd'hui un photographe s'intituler 'War photographer' sur son site alors qu'il réalise la plupart du temps des photos de mode, ou un cameraman prétendre 'avoir vécu dix jours sous les balles', ça me met hors de moi. La plupart d'entre nous, y compris les spécialistes de défense et tu le sais bien, ne passent qu'un mois tout au plus par an en opérations extérieures (naturellement, je ne compte pas les visites des ministres !). Et sur cette durée, les heures où nous risquons réellement notre vie restent infimes. Ce qui pour nous est exceptionnel reste le quotidien des soldats que nous visitons et qui passent, eux, six mois sur le terrain. L'acteur anglais Ross Kemp, qui vient de faire un très sérieux travail sur les troupes britanniques engagées en Helmand, en parle d'ailleurs très bien -et de manière répétée- au fil de son livre ou des excellents documentaires qu'il a réalisés. Ceci posé, je suis certain qu'il n'y a que très peu de fumistes parmi nous, et encore moins de gens qui ont une dent contre l'armée. Lorsqu'il y a des choses qui font mal aux militaires, ce sont souvent des articles ou reportages réalisés dans l'ignorance ou par attrait du scoop, rarement par méchanceté ou vrai antimilitarisme.
En ce qui concerne les reportages au sein de l'armée française, il me semble -si j'en crois mon expérience de 2006 avec les forces US en Irak- que nous sommes plus encadrés (je n'ai pas dit censurés) qu'ailleurs, mais bien moins que dans certaines nations, comme Israël où l'on demande à contrôler, in situ ou à la douane (je l'ai expérimenté) toutes les images faites sur le terrain. Chez nous, chaque opération se fait en compagnie d'un officier de presse -ce qui est une sacrée contrainte pour le commandement- alors que chez les américains je partais seul avec les sections. D'après les récits de Ross Kemp, il semble que ce soit la même chose avec les Britanniques, mais tout cela est à vérifier tant les choses bougent vite en Afghanistan. Ce n'est pas un problème pour moi, d'abord parce que je me suis toujours très bien entendu avec les officiers qui m'accompagnaient, ensuite parce que je représente une presse spécialisée (Raids a une réelle aura dans l'Armée française) dont, a priori, les militaires n'ont rien à craindre sur le plan idéologique, moral, etc. ce qui nous permet d'entendre et de rapporter - paradoxalement et tu le sais bien - des choses bien plus énormes que les médias généralistes. Avoir quelqu'un qui veille sur vous n'est pas non plus une si mauvaise chose. Lorsque nous avons été durement attaqués près de Kirkuk (Irak) avec les MP de la 101ème aéroportée en 2006, les soldats US m'avaient juste dit : "ne vous éloignez pas trop des véhicules car on risque de partir sans vous", j'avais toujours un œil sur mon Hummer, de peur de me retrouver seul au milieu des insurgés. Personne ne se préoccupait de moi, je pouvais me mettre à découvert, complètement hors sécurité, c'était mon problème. On peut être expérimenté dans le domaine, on ne le sera jamais autant qu'un militaire qui est là pour votre sécurité et vous criera où vous jeter lorsque ça commence à tirer. Je l'ai expérimenté en vraie grandeur avec le Lieutenant Frédéric G. (prudence : il est encore sur le théâtre), mon dernier accompagnateur. J'ai un enregistrement où deux balles passent en sifflant, pourrais-je raconter cela s'il n'avait pas été là ? Cela dit je comprends que cela puisse représenter une contrainte pour d'autres confrères, surtout ceux qui maîtrisent moins bien le domaine militaire et ses règles de vie. Mais je n'ai jamais entendu un officier de presse dire : "ne repondez pas à cette question", ou me refuser quoi que ce soit, sauf contrainte matérielle ou opérationnelle. Je dirais même que l'armée française est relativement souple et réagit bien lorsque les journalistes demandent des choses imprévues. Ce qui est loin d'être le cas chez les anglo-saxons, encore moins chez les Allemands. Lorsque nous avons été engagés dans l'opération 'Libecciu' avec les pertes que nous savons, le commandement de la communication (Conscom) de Kaboul a demandé au photographe américain qui m'accompagnait de ne pas divulguer les images des blessés qu'il avait prises. Le Conscom avancait deux arguments : ne pas donner de grain à moudre aux insurgés et respecter les familles qui, contactées, n'étaient pas d'accord.
J'estime les deux arguments recevables : après tout, nous sommes dans l'impossibilité de montrer les pertes adverses -donc seulement les nôtres- et ce genre d'images peut impressionner la population française (pour des raisons avancées plus avant) mais aussi les civils afghans -le nerf de la guerre- qui attendent de voir qui sera le plus fort. Concernant les familles, j'ai compris en réalisant le choc émotionnel sur mon amie (qui n'a pas pu s'empêcher d'appeler Kaboul), ma sœur et ma mère lorsqu'elles ont su que j'étais impliqué dans ces combats. J'imagine si elles avaient vu les photos de mon cadavre... Reste deux options : "OK j'accepte" ou bien : "Je suis désolé mais j'ai couru les mêmes risques que ces hommes et je suis ici pour couvrir la guerre dans tous ces aspects". Les militaires respectent (et tu es bien placé pour le savoir !) toutes les opinions et tous les emmerdeurs de la terre à partir du moment où ceux-ci jouent franc jeu et se comportent correctement. Naturellement ça vous complique la vie mais après tout c'est le jeu ; les journalistes demeurent, il ne faut jamais l'oublier, des invités partout où ils vont. Mais lorsqu'on dit "ok, vous pouvez compter sur moi, je ne publierai rien" et qu'on lâche tout à Match en arrivant à Paris, ces militaires s'énervent et ça retombe, comme ils disent, en 'pluie fine' ; le couperet tombe et accable tout le monde. Ils ne font jamais dans le favoritisme, même s'ils ne peuvent pas grand-chose contre les très gros médias. J'avais moi-même deux images d'un blessé qu'on me demanda de ne jamais diffuser. Elles étaient pourtant réalisées en toute transparence, avec l'accord de l'intéressé et de son capitaine. C'était facile : cela fait vingt ans que je photographie les sapeurs-pompiers de ma ville et je sais présenter une victime de façon noble. Je suis d'ailleurs persuadé qu'il y a une façon de montrer nos blessés, une façon qui peut grandir la mission et rendre au mieux l'importance du travail de nos soldats là-bas, sans les humilier en regard de l'ennemi. Je vois déjà certain confrères hurler et dire que je ne présente pas les choses de façon neutre, je leur répondrai que de toute façon un journaliste n'est jamais neutre, qu'il entre et sort d'un théâtre avec les même idées et que partant de ce postulat -et du fait que ma carte de presse est barrée de bleu, blanc et rouge - les soldats français sont ceux de ma Nation et que si quelques uns cherchent à les tuer, il ne m'est pas interdit de les qualifier d'ennemis. J'en conclus que si mon travail a une quelconque influence, autant qu'elle desserve ces derniers.
Quel est l'impact de la détention des deux jouranlistes "aventureux" de France 3, comme tu les appelles, à la fois pour le travail de la presse, et sur l'activité des militaires, là-bas ?
J'ai dit "aventureux" car s'engager dans une telle zone sans protection et après avoir été vus en train de travailler avec l'armée... autant s'aligner au départ des 24 heures du Mans avec un bandeau sur les yeux. A leur décharge ; si ce sont les impératifs de l'émission qui ont exigé une telle prise de risque, il faut chercher les responsables plus haut. Les militaires sont vraiment ulcérés par l'affaire de nos deux confrères et ce pour trois raisons : d'abord pour leur comportement -jugé très sévèrement et de manière unanime- avant leur enlèvement, ensuite et surtout parce que le commandement les avaient prévenus et désapprouvait fermement cette entreprise. A ce sujet, j'ai lu une consoeur qui, dans un hebdo d'opinion affirmait (en substance): "qu'ils avaient été voir la population sans être accompagnés par l'armée afin d'avoir un reportage équilibré, rien que de très normal." Une telle affirmation dénote d'une absence complète de connaissance du terrain. Lorsqu'il a débarqué à Omaha Beach, Robert Capa a-t-il été voir du côté allemand 'pour avoir un reportage équilibré ?' Ce n'est pas parce que l'ennemi est invisible qu'il n'existe pas, la preuve en est, malheureusement. Enfin et troisièmement parce qu'ils ont le sentiment qu'une fois libérés (je ne sais pourquoi mais l'issue de cette affaire ne semble faire aucun doute là-bas), ils imaginent déjà nos deux confrères traités en héros alors que ceux-là mêmes qui ont oeuvré des semaines durant à cette libération seront oubliés. En revanche, je n'ai pas l'impression que cela obère le travail des journalistes qui visitent aujourd'hui le théâtre. La Kapisa a été longtemps interdite à la presse car les forces françaises et américaines y fournissent un gros effort pour les sortir de là, mais elle a été réouverte à l'occasion de l'opération Libecciu.
samedi 26 juin 2010
Trois ETRACOS sur les Champs
Trois ETRACOS appartenant à ALFUSCO défileront sur les Champs Elysées, le 14 juillet avec 33 commandos. Quoique ma mémoire ne soit pas toujours infaillible dès qu'il s'agit de tradition, il me semble que c'est une première. Le VPS d'Alfusco connaîtra aussi une gloire fugace, sur la plus belle avenue du monde : là aussi, une première. Il faut dire que bien peu des VPS des autres composantes du COS étaient disponibles, pour le faire.
Les VPS du CPA10, en 2008, et ceux du 1er RPIMa, en 2009, avait déjà descendu les Champs.
Entre outre, cette année verra aussi défiler un détachement à pied de 133 dragons appartenant au 13e RDP. Comme pour les commandos marine, les capteurs du 13e RDP connaissent rarement l'exposition du 14 juillet.
Les premiers sont récompensés pour leur travail contre les pirates, dans le cadre de l'opération Atalante. En océan Indien, les commandos participent aussi bien aux équipes de protection embarquée (EPE) qu'aux opérations de reprise de vive force de bâtiments piratés.
Les seconds, pour leur travail en opérations extérieures, particulièrement en Afghanistan. Deux dragons, l'ADC Yann Hertach et le BCH Gabriel Poirier, y ont laissé la vie, l'été dernier.
Les VPS du CPA10, en 2008, et ceux du 1er RPIMa, en 2009, avait déjà descendu les Champs.
Entre outre, cette année verra aussi défiler un détachement à pied de 133 dragons appartenant au 13e RDP. Comme pour les commandos marine, les capteurs du 13e RDP connaissent rarement l'exposition du 14 juillet.
Les premiers sont récompensés pour leur travail contre les pirates, dans le cadre de l'opération Atalante. En océan Indien, les commandos participent aussi bien aux équipes de protection embarquée (EPE) qu'aux opérations de reprise de vive force de bâtiments piratés.
Les seconds, pour leur travail en opérations extérieures, particulièrement en Afghanistan. Deux dragons, l'ADC Yann Hertach et le BCH Gabriel Poirier, y ont laissé la vie, l'été dernier.
Un Vénézuélien recueilli par l'EHOM
Un Puma de l'EHOM 68 "Guyane" a hélitreuillé hier un marin vénézuélien, en péril sur le chalutier Cefiro. Le P400 de la marine La Capricieuse était également sur les lieux de l'évacuation sanitaire, qui s'est déroulée au large des Iles du Salut, devant Kourou.
l'EHOM maintient en permanence un hélicoptère d'astreinte pour le sauvetage, en mer ou en forêt équatoriale. Dans cette mission évasan, il emportait hier deux pilotes, deux mecnav, deux sauveteurs-plongeurs -les "ploufs" pour les initiés-, ainsi qu'un médecin et une infirmière militaires. Dans ce genre de situation, l'évacuation se réalise dans une civière hélitreuillable.
Politique de défense et contraintes budgétaires
Sujet de grand oral pour Sciences Po, mais aussi, par les temps qui courrent, un sujet qui intéresse pas mal de monde : c'est en tout cas le titre retenu par Hervé Mariton pour un séminaire qui doit se tenir à Strasbourg, en octobre, avec la CDU allemande, nous dit le Figaro Magazine. Le député de la Drôme et responsable UMP des questions de défense, que certains verraient bien remplacer Hervé Morin, à la défense. Russophone, et disposant d'étroites amitiés dans la nouvelle majorité britannique, Hervé Mariton est aussi, troisième atout, villepiniste.
Un film sur Bob Denard
C'est le Figaro Magazine qui l'affirme : Jean Guisnel, l'animateur de Défense Ouverte, vient de boucler l'écriture d'un biopic sur Bob Denard. Le tournage du film, prévu pour diffusion sur Canal+, doit débuter "dans les semaines à venir" affirme l'hebdomadaire.
vendredi 25 juin 2010
Une Britannique exfiltrée du Cap Finistère
Le Dauphin SP de la flottille 35F basé à Lanvéoc-Poulmic a hélitreuillé, ce soir, une ressortissante britannique voyageant à bord du Cap Finistère, appartenant à la Britanny Ferries. Le navire reliait Portsmouth à Santander (Espagne).
Le CROSS Corsen a été alerté à 20h20, et dix minutes plus tard, le Dauphin SP était déclenché, pour rallier le Cap Finistère, alors à 30 nautiques (54 km) dans le nord-ouest de Lanvéoc-Poulmic. La faible distance, et l'évacuation d'une seule personne permettait une intervention du Dauphin SP, plutôt que du Caracal de l'armée de l'Air.
A 21h15, l'hélicoptère de la 35F déposait son équipe médicale, pour permettre le conditionnement de la malade dans une civière, pour faciliter son évacuation, réalisée à 21h48. Quinze minutes plus tard, la Britannique était déposée à l'hôpital de la Cavale Blanche, à Brest.
Le CROSS Corsen a été alerté à 20h20, et dix minutes plus tard, le Dauphin SP était déclenché, pour rallier le Cap Finistère, alors à 30 nautiques (54 km) dans le nord-ouest de Lanvéoc-Poulmic. La faible distance, et l'évacuation d'une seule personne permettait une intervention du Dauphin SP, plutôt que du Caracal de l'armée de l'Air.
A 21h15, l'hélicoptère de la 35F déposait son équipe médicale, pour permettre le conditionnement de la malade dans une civière, pour faciliter son évacuation, réalisée à 21h48. Quinze minutes plus tard, la Britannique était déposée à l'hôpital de la Cavale Blanche, à Brest.
Denis Mercier bien placé pour Brienne
Le général Denis Mercier, 50 ans, actuel patron des écoles d'officiers de l'armée de l'Air à Salon-de-Provence, tiendrait la corde, pour succéder à l'amiral Xavier Païtard, actuel chef de cabinet d'Hervé Morin. Selon lepoint.fr, le général serait d'ailleurs déjà "nommé" à son nouveau poste.
Le profil de Denis Mercier, rompu au travail de cabinet en états-majors (il fut sous-chef "plans" puis "performance-synthèse" à l'EMAA), cadrerait bien avec l'expérience nécessaire pour le poste. Il a aussi été inséré à l'OTAN, au JFC Brunssum.
Breveté pilote en 1983, le général Mercier, qui a accompli l'essentiel de sa carrière sur Mirage F1C et Mirage 2000 DA, a accumulé 3.000 heures de vol, dont 182 en missions de de guerre. Il a notamment commandé l'emblématique 1.12 "Cambresis" (escadron Tiger) et la base aérienne de Reims.
Il fut, entre autres à l'origine de la doctrine interarmées en matière de ciblage, qui conduisit au CNC, après le Kosovo.
Le profil de Denis Mercier, rompu au travail de cabinet en états-majors (il fut sous-chef "plans" puis "performance-synthèse" à l'EMAA), cadrerait bien avec l'expérience nécessaire pour le poste. Il a aussi été inséré à l'OTAN, au JFC Brunssum.
Breveté pilote en 1983, le général Mercier, qui a accompli l'essentiel de sa carrière sur Mirage F1C et Mirage 2000 DA, a accumulé 3.000 heures de vol, dont 182 en missions de de guerre. Il a notamment commandé l'emblématique 1.12 "Cambresis" (escadron Tiger) et la base aérienne de Reims.
Il fut, entre autres à l'origine de la doctrine interarmées en matière de ciblage, qui conduisit au CNC, après le Kosovo.
Le rétrofit des Mirage 2000D menacé
Le rétrofit des flottes de Mirage 2000-5 et Mirage 2000D de l'armée de l'Air représente 700 millions d'euros, si l'on en croit le rapport du député Jean-Claude Viollet. Une très belle et facile cible, donc, quand il s'agit de trouver quelque 4,5 milliards d'euros d'économies dans le budget de la défense. Selon les sources qui l'évoquent, cette opération est seulement "menacée" ou "décalée" mais d'autres, plus sombres (réalistes ?) la voient déjà purement et simplement "abandonnée".
Le rétrofit doit notamment permettre aux Mirage 2000D de rentrer dans l'ère numérique (liaison 16, IFF NG, Rover, etc), d'élargir leur panel d'armements, et d'être plus polyvalents, le temps que le Rafale arrive en quantité sufisante. Sans cette numérisation, et on l'a bien vu en Afghanistan, le Mirage 2000D et l'armée de l'Air française ne seront pas qualifiés pour les opérations en coalition menées par les Américains. Les limitations du pod de ciblage actuel obligent à effectuer les levées de doute à la jumelle !
Si l'abandon se confirmait, il aurait de plus un effet très important sur la capacité de frappe de précision de l'armée de l'Air. D'autant que les cadences de Rafale (dix/an, en moyenne) ne devraient pas non plus singulièrement augmenter, dans les années qui viennent. D'ici 2015, l'armée de l'Air ne devrait pas pouvoir aligner plus de quatre escadrons de Rafale (dont Provence, Gascogne, Normandie-Niémen) dans le meilleur des cas. Six de ces Rafale (trois dans quelques jours) être basés, en permanence aux EAU. Ce qui rendra très difficile, mais pas infaisable, l'armement, en permanence, d'un autre plot important (à Kandahar par exemple) dans les mois qui viennent.
On ignore dans quelle mesure le rétrofit des 10 premiers Rafale Marine (M1 à M9) risque de souffrir des restrictions. La perte de deux Rafale, l'an dernier, et la faible flotte actuelle milite en faveur d'un maintien de l'opération.
Incidemment, et dans tous les cas, c'est donc la cible de 300 avions de combat de niveau Rafale, qui a fondé le Livre Blanc, qui serait donc compromise.
La supplique d'une députée et d'un sénateur n'en sont donc que plus fondés.
Le rétrofit doit notamment permettre aux Mirage 2000D de rentrer dans l'ère numérique (liaison 16, IFF NG, Rover, etc), d'élargir leur panel d'armements, et d'être plus polyvalents, le temps que le Rafale arrive en quantité sufisante. Sans cette numérisation, et on l'a bien vu en Afghanistan, le Mirage 2000D et l'armée de l'Air française ne seront pas qualifiés pour les opérations en coalition menées par les Américains. Les limitations du pod de ciblage actuel obligent à effectuer les levées de doute à la jumelle !
Si l'abandon se confirmait, il aurait de plus un effet très important sur la capacité de frappe de précision de l'armée de l'Air. D'autant que les cadences de Rafale (dix/an, en moyenne) ne devraient pas non plus singulièrement augmenter, dans les années qui viennent. D'ici 2015, l'armée de l'Air ne devrait pas pouvoir aligner plus de quatre escadrons de Rafale (dont Provence, Gascogne, Normandie-Niémen) dans le meilleur des cas. Six de ces Rafale (trois dans quelques jours) être basés, en permanence aux EAU. Ce qui rendra très difficile, mais pas infaisable, l'armement, en permanence, d'un autre plot important (à Kandahar par exemple) dans les mois qui viennent.
On ignore dans quelle mesure le rétrofit des 10 premiers Rafale Marine (M1 à M9) risque de souffrir des restrictions. La perte de deux Rafale, l'an dernier, et la faible flotte actuelle milite en faveur d'un maintien de l'opération.
Incidemment, et dans tous les cas, c'est donc la cible de 300 avions de combat de niveau Rafale, qui a fondé le Livre Blanc, qui serait donc compromise.
La supplique d'une députée et d'un sénateur n'en sont donc que plus fondés.
L'EMA protégé par une unité interarmées
Elle s'appelle "unité de protection de l'ilôt Saint-Germain" (UPISG) et est désormais totalement opérationnelle, et totalement interarmisée, depuis le 1er juin. 27 terriens, 17 marins, et 17 aviateurs constituent le volet kaki de cette mission de filtrage, tandis que 61 gendarmes de l'Air oeuvrent aussi désormais en supervision, et en patrouilles périphériques.
Après une période de flottement, évoquée par ce blog, la sécurité a donc été totalement reprise en mains dans l'ilôt qui héberge, notamment, la quasi-totalité de l'état-major des armées (EMA).
Les militaires des trois armées sont affectés pour un an, et c'est le patron de l'UPISG, un commandant de l'armée de l'air, fusco d'origine, qui les note. Cette mission de filtrage ré-internalisée, la fonction d'accueil est, elle, par contre désormais externalisée à des hôtesses, dont c'est le métier.
Un cas pratique, en quelque sorte, de la nécessité de bien placer le curseur, dans le débat qui anime le ministère, mais aussi l'EMA, en matière d'externalisations, et qui devrait plus que rebondir, avec les nouvelles économies à générer.
Après une période de flottement, évoquée par ce blog, la sécurité a donc été totalement reprise en mains dans l'ilôt qui héberge, notamment, la quasi-totalité de l'état-major des armées (EMA).
Les militaires des trois armées sont affectés pour un an, et c'est le patron de l'UPISG, un commandant de l'armée de l'air, fusco d'origine, qui les note. Cette mission de filtrage ré-internalisée, la fonction d'accueil est, elle, par contre désormais externalisée à des hôtesses, dont c'est le métier.
Un cas pratique, en quelque sorte, de la nécessité de bien placer le curseur, dans le débat qui anime le ministère, mais aussi l'EMA, en matière d'externalisations, et qui devrait plus que rebondir, avec les nouvelles économies à générer.
jeudi 24 juin 2010
Les 15 projecteurs de puissance de la Marine
Ce n'est pas un marin, mais un missile naval qui fait la une de Cols Bleus, daté du 26 juin. Sur six pages, le magazine de la marine popularise le missile de croisière naval -le Scalp naval-, "l'économie de moyens" qu'il représente -une capacité utile par les temps annoncés de disette budgétaire-. Mais il confirme aussi, évidence qui n'avait pourtant jamais été écrite, que les 15 plateformes prévues pour porter les MdCN (6 SNA et 9 FREMM) disposeront en permanence d'exemplaires de l'engin, quand elles seront à la mer : ce que le rédacteur de l'article appelle un "stock minimum" (1). Le même ajoute que "le nombre de munitions embarquées découlera d'un choix opérationnel, fonction de la mission prioritaire ordonnée".
Chaque FREMM pourra embarquer jusqu'à 18 munitions, le chiffre n'étant pas donné pour les SNA. Cependant, pas besoin d'avoir fait de longues études en mathématiques pour comprendre qu'il ne faudra pas que toutes les FREMM et les SNA sortent en même temps, puisque seulement 250 MdCN ont été commandés, dont 50 à capacité submersible (avec capsule à changement de milieu). Le tir à l'entraînement d'un MdCN constituera donc un évènement qu'il ne faudra pas manquer. 250 missiles, c'est peu, si l'on considère que 2.000 missiles de croisière ont été tiré depuis 1991, et par dux fois, grâce à Saddam Hussein.
L'arrivée de ces MdCN à bord des bâtiments de la Royale posera d'évidentes et d'intéressantes questions de sécurité, pour une arme tactique, dont la portée, la précision et l'effet en font une arme stratégique à plus d'un titre.
(1) comme on le sait, on laisse traditionnellement planer le doute sur les armes que l'on emporte à bord de nos bâtiments, particulièrement, pour le PACDG, pour l'arme nucléaire.
Chaque FREMM pourra embarquer jusqu'à 18 munitions, le chiffre n'étant pas donné pour les SNA. Cependant, pas besoin d'avoir fait de longues études en mathématiques pour comprendre qu'il ne faudra pas que toutes les FREMM et les SNA sortent en même temps, puisque seulement 250 MdCN ont été commandés, dont 50 à capacité submersible (avec capsule à changement de milieu). Le tir à l'entraînement d'un MdCN constituera donc un évènement qu'il ne faudra pas manquer. 250 missiles, c'est peu, si l'on considère que 2.000 missiles de croisière ont été tiré depuis 1991, et par dux fois, grâce à Saddam Hussein.
L'arrivée de ces MdCN à bord des bâtiments de la Royale posera d'évidentes et d'intéressantes questions de sécurité, pour une arme tactique, dont la portée, la précision et l'effet en font une arme stratégique à plus d'un titre.
(1) comme on le sait, on laisse traditionnellement planer le doute sur les armes que l'on emporte à bord de nos bâtiments, particulièrement, pour le PACDG, pour l'arme nucléaire.
ASMP-A : changement de posture
L'armée de l'Air prononcera la mise en service opérationnelle (MSO) du couple ASMP-A/Rafale, le 1er juillet prochain, à Saint-Dizier. Ce missile de nouvelle génération avait déjà été mis en service sur Mirage 2000 NK3, au sein du 3.4 "Limousin", mais sans publicité aucune. Jusqu'au dernier moment, la nouvelle avait d'ailleurs été gardée secrète (1).
C'est d'ailleurs cette posture que conserve la marine, qui pour sa part, a encore redit ce matin son intention de ne pas communiquer sur sa force aéronavale nucléaire (FANu).
Le déploiement de l'ASMP-A était rendu possible par le grand carénage du PACDG, mais était impossible, jusqu'à ce que l'aéronavale ne perçoive ses Rafale F3. Lors d'une visite d'Hervé Morin, le pacha du PACDG avait évoqué le maintien d'une capacité de mise en oeuvre, pendant cette période transitoire.
L'armée de l'air, quant à elle, conserve une posture mixte, dans l'immédiat : deux appareils différents (Rafale F3, Mirage 2000 NK3), deux armes différentes (ASMP-A et ASMP) et trois escadrons (2). Bientôt deux : "Gascogne" à Saint Dizier et La Fayette, à Istres. Les mauvaises langues disent même, "un" , pour ceux qui voient encore un avenir à cet outil pourtant rodé, fonctionnant sans interruption depuis 1964.
Comme pour confirmer ces menaces, l'escadron 3.4 "Limousin" a reçu la visite de plusieurs inspections, ces derniers mois. Et comme dit le proverbe, "quand on veut tuer son chien..."
(1) La posture change donc notablement, avec la qualification, en parallèle, du 1.91 "Gascogne" de Saint-Dizier, sur Rafale.
(2) donc près de 70 aéronefs, dont l'essentiel sont mono-missions.
C'est d'ailleurs cette posture que conserve la marine, qui pour sa part, a encore redit ce matin son intention de ne pas communiquer sur sa force aéronavale nucléaire (FANu).
Le déploiement de l'ASMP-A était rendu possible par le grand carénage du PACDG, mais était impossible, jusqu'à ce que l'aéronavale ne perçoive ses Rafale F3. Lors d'une visite d'Hervé Morin, le pacha du PACDG avait évoqué le maintien d'une capacité de mise en oeuvre, pendant cette période transitoire.
L'armée de l'air, quant à elle, conserve une posture mixte, dans l'immédiat : deux appareils différents (Rafale F3, Mirage 2000 NK3), deux armes différentes (ASMP-A et ASMP) et trois escadrons (2). Bientôt deux : "Gascogne" à Saint Dizier et La Fayette, à Istres. Les mauvaises langues disent même, "un" , pour ceux qui voient encore un avenir à cet outil pourtant rodé, fonctionnant sans interruption depuis 1964.
Comme pour confirmer ces menaces, l'escadron 3.4 "Limousin" a reçu la visite de plusieurs inspections, ces derniers mois. Et comme dit le proverbe, "quand on veut tuer son chien..."
(1) La posture change donc notablement, avec la qualification, en parallèle, du 1.91 "Gascogne" de Saint-Dizier, sur Rafale.
(2) donc près de 70 aéronefs, dont l'essentiel sont mono-missions.
Hervé Morin aux Antilles
Le Mindef sera la semaine prochaine aux Antilles, pour un séjour de quatre jours également répartis entre la Guadeloupe et la Martinique. Il devrait y évoquer entre autres la lutte contre le narcotrafic, le service militaire adapté, la contribution des armées aux opérations de secours et de recnstruction en Haïti, et forcément, la réduction du format.
En quelques mois, Hervé Morin aura ainsi fait le tour des bases outremer, sans réussir, pour autant, à aller en Polynésie, où son déplacement a été annulé à trois reprises.
En quelques mois, Hervé Morin aura ainsi fait le tour des bases outremer, sans réussir, pour autant, à aller en Polynésie, où son déplacement a été annulé à trois reprises.
Le 4e RCh retourne en RC-E
C'est le 4e régiment de chasseurs (RCh) qui va armer la 7e OMLT française en Afghanistan, où il se déploiera en septembre. Cette information hautement confidentielle avait été préservée à plusieurs reprises de la curiosité des journalistes, malgré plusieurs demandes répétées. Le 4e RCh, qui achève sa mise en condition avant projection (MCP) rejoindra le 3e brigade ANA, en RC-East. Un de ses kandaks n'avait pas encore son OMLT, comme ce blog l'avait expliqué à plusieurs reprises.
Cette intégration de la 7e OMLT française s'effectuera au milieu de la mue de la dite brigade dont les effectifs passeront de 2.750 à 4.150 militaires.
Au passage, le PC de la 3e brigade ANA migre de Pol-e-Charki à Naghlu, là où la France a construit un COP, appelé, donc, à s'aggrandir. Cette brigade gagne deux kandaks infanterie (dont un par transformation du kandak blindé) : le nouveau format doit être effectif en 2011.
Cette intégration de la 7e OMLT française s'effectuera au milieu de la mue de la dite brigade dont les effectifs passeront de 2.750 à 4.150 militaires.
Au passage, le PC de la 3e brigade ANA migre de Pol-e-Charki à Naghlu, là où la France a construit un COP, appelé, donc, à s'aggrandir. Cette brigade gagne deux kandaks infanterie (dont un par transformation du kandak blindé) : le nouveau format doit être effectif en 2011.
Des chiffres et des lettres
263 pirogues, 162 quads, 221 mètres cube de carburant, 84 kg de mercure, 10 kg d'or et 160 groupes electrogènes : pas l'équipement d'une brigade amphibie secrète dont l'existence nous aurait jusqu'à maintenant échappé, mais simplement le bilan de l'opération Harpie, en Guyane, que m'a communiqué, ce matin, l'état-major des armées. Pas de quoi renflouer les finances publiques, mais en tout cas, la traduction du travail forcené des gendarmes, sur place, pour démanteler les carbets des trafiquants, et leurs réseaux de blanchiment, qui se doublent souvent d'une incroyable traite d'être humains. 2.275 carbets ont également été démantelés, depuis le début de l'opération Harpie, en 2008, qui avait succédé à Anaconda, en 2000 (ne pas confondre avec l'opération éponyme, en Afghanistan, en 2001) et Toucan, en 2006.
Un faux pas : info ou pas ? (actualisé)
Ce n'est pas Hervé Morin qui avait été invité à dîner, le 14 avril, par le général Stanley Mc Chrystal, comme semble le penser Le Monde dans un article, ce matin (intitulé Le faux pas) mais Edouard Guillaud, CEMA. Ce dîner figure parmi les anecdotes citées par Rolling Stone dans le portrait de l'ex-COMISAF, qui a conduit à sa perte (1).
Le ministère de la Défense vient de me préciser qu'Hervé Morin n'avait pas vocation à dîner avec le COMISAF puisque ce genre de dîner n'est pas protocolairement possible.
Le séjour parisien du COMISAF s'est bien conclu par un dîner, avec les personnes qu'il avait croisées à Paris, dont le CEMA français. Un simple rendez-vous était bien prévu avec Hervé Morin, mais il n'avait pu se tenir. Le ministre français s'était rendu à l'ambassade de Pologne, et le COMISAF avait, lui, ravivé la flamme, ce jour-là.
(1) il est évident qu'un tel limogeage ne risque pas de rendre les généraux de Kaboul dytirambiques avec la presse.
Le ministère de la Défense vient de me préciser qu'Hervé Morin n'avait pas vocation à dîner avec le COMISAF puisque ce genre de dîner n'est pas protocolairement possible.
Le séjour parisien du COMISAF s'est bien conclu par un dîner, avec les personnes qu'il avait croisées à Paris, dont le CEMA français. Un simple rendez-vous était bien prévu avec Hervé Morin, mais il n'avait pu se tenir. Le ministre français s'était rendu à l'ambassade de Pologne, et le COMISAF avait, lui, ravivé la flamme, ce jour-là.
(1) il est évident qu'un tel limogeage ne risque pas de rendre les généraux de Kaboul dytirambiques avec la presse.
Au coeur de la guerre
Une fois n'est pas coutume, le magazine RAIDS a choisi ce mois-ci de faire sa couverture sur l'engagement des troupes françaises en Afghanistan. Arnaud Beinat raconte l'opération dans laquelle la TF Altor a perdu un de ses GCP, tandis que trois autres étaient blessés. La guerre, comme elle est, un document donc rarissime.
Garanti sans photos trash et sans patch ajouté.
Raids, en kiosque, 6,50 euros.
Garden : s'il ne doit en rester qu'une...
Après la décision de l'Elysée d'annuler hier sa garden party du 14 juillet, le ministère de la Défense maintient la sienne, prévue traditionnellement la veille du 14 juillet. Aucun chiffre précis n'était disponible ce matin pour estimer le coût, qui se chiffre en dizaine(s) de milliers d'euros. Le nombre d'invitations ayant été graduellement revu à la baisse (1).
Cette garden party se déroule dans le jardin de l'hôtel de Brienne, et commence, traditionnellement, par une pensée pour les combattants déployés en opex. Puis le ministre décore les méritants de l'année, très souvent avec une majorité de sous-officiers. Puis le même rencontre les blessés et leurs familles, avant de se mêler à la foule des invités : cette année, des Africains et des Français qui défileront le lendemain sur les Champs Elyséers pour la fête nationale, des hauts responsables du ministère, peut-être des vedettes, et l'incontournable carré de journalistes.
(1) rappelons qu'au motif d'une bonne gestion des crédits publics, le ministre n'avait pas souhaité ses voeux cette année à Brienne, économisant les frais de bouche qui vont avec.
Cette garden party se déroule dans le jardin de l'hôtel de Brienne, et commence, traditionnellement, par une pensée pour les combattants déployés en opex. Puis le ministre décore les méritants de l'année, très souvent avec une majorité de sous-officiers. Puis le même rencontre les blessés et leurs familles, avant de se mêler à la foule des invités : cette année, des Africains et des Français qui défileront le lendemain sur les Champs Elyséers pour la fête nationale, des hauts responsables du ministère, peut-être des vedettes, et l'incontournable carré de journalistes.
(1) rappelons qu'au motif d'une bonne gestion des crédits publics, le ministre n'avait pas souhaité ses voeux cette année à Brienne, économisant les frais de bouche qui vont avec.
Le Rafale passait par là...
Le Su-30 MKI de l'Indian Air Force : un appareil mythique, manié par des cochers pragmatiques. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Par ces temps où l'armée de l'Air se cherche, et où on lui cherche de nouvelles et très fortes économies, il demeure un dossier sur lequel nos aviateurs demeurent infatigables et incontournables : la coopération internationale. Une nouvelle preuve en a été donnée, ces derniers jours avec l'exercice Garuda, qui associait, cette année, Singapour à l'habituel duo franco-indien.
Les aviateurs des trois pays ont pu s'associer, se confronter sur des déploiements multi-appareils (ce qu'on appelle les COMAO). Indiens et Singapouriens sont venus avec leurs ravitailleurs en vol, ce qui démontre, si besoin était, l'utilité de ce type d'appareil.
Derrière un merlon, on pouvait voir la dérive d'un C-135FR français, dont l'âge moyen se situe à à peu près le double de celui des plus jeunes pilotes qu'il ravitaille...
Les Indiens, manifestement contents de leur déploiement, ont même eu une cerise sur le gâteau : la répétition du Rafale utilisé par Dassault pour les présentations en vol. Un pur hasard, cela va de soi.
mercredi 23 juin 2010
Révisons le Livre Blanc...
... demandent deux élus (socialistes), la députée Patricia Adam et le sénateur Didier Boulaud. Les deux élus constatent, ce que certains ont déjà noté : il sera vraisemblablement impossible de tenir le modèle annoncé du Livre Blanc, en supprimant cinq milliards de crédits budgétaires en trois ans.
Voici leur argumentaire commun, diffusé ce soir sous forme d'un communiqué de presse. Peu d'entre vous ayant accès à ce document, je le livre intégralement :
"Les récentes modifications de priorités politiques du chef de l’Etat et du Gouvernement font entrer notre pays dans un cycle de rigueur budgétaire dont le terme n’est pas prévisible. Selon les informations recueillies au Parlement, le Gouvernement souhaite supprimer au total plus de 20 milliards d’euros de crédits budgétaires sur les trois années à venir.
Nul n’imagine que le ministère de la défense puisse être épargné. Pire, les éléments d’information épars dont disposent parlementaires, militaires, agents civils du ministère de la défense et journalistes laissent craindre que la défense nationale soit la première victime des coupes de crédits drastiques en préparation.
Cette perspective nous inquiète à trois titres.
Premièrement, le ministère de la défense est mis à contribution sans interruption depuis la décision du président Chirac de basculer vers un modèle d’armées professionnelles. Depuis lors, notre défense nationale est en restructuration permanente, soit pour financer la professionnalisation, soit en raison de la nécessité de financer de mauvais choix d’équipement. Notre modèle d’armées n’a donc pas été stabilisé depuis 1996.
Deuxièmement, un tour nouveau a été pris depuis mi-2007. Le vaste plan de restructuration qui a été engagé constitue assurément un nouveau choc pour le personnel du ministère de la défense, militaire et civil. Or les bénéfices que le Gouvernement espère en tirer nous paraissent aléatoires et sont désormais, de toutes façons, totalement effacés par la nécessité dans laquelle il va se trouver de supprimer des emplois supplémentaires, d’abandonner de nouvelles implantations géographiques, d’annuler ou de différer ces commandes de matériels qui constituaient jusqu’alors sa première priorité.
Troisièmement, l’annulation massive de crédits du ministère de la défense aura des conséquences singulières. La restructuration supplémentaire ne pourra porter que marginalement sur les crédits de rémunération et de fonctionnement puisqu’ils sont déjà en voie de réduction et que les effets attendus ne seront perceptibles que dans un avenir plus ou moins lointain. Ce sont donc les crédits d’investissement qui pâtiront particulièrement des mesures d’austérité à venir. Or ces crédits d’investissement permettent au premier chef à nos troupes de disposer du matériel adapté à leurs missions. Elles seront donc les premières victimes de la réorientation de votre politique budgétaire. De surcroît, ces crédits d’investissement supprimés manqueront à nos industriels nationaux, dans un secteur économique qui a besoin d’investir pour rester au premier rang international, qui est le premier poste bénéficiaire de notre commerce international et qui offre à notre pays des emplois de haute qualification bien rémunérés. Il est donc à craindre que le remède s’avère pire que le mal.
Mais au-delà, l’impasse dans laquelle se place le Gouvernement remet en cause le texte fondateur de notre stratégie nationale. Le président de la République avait fixé à l’été 2007 ses ambitions financières pour notre défense. C’est sur cette base qu’a travaillé la commission du livre blanc de la défense et de la sécurité nationales. C’est sur cette base qu’ont été dimensionnés le contrat opérationnel de nos armées et le format de nos forces. C'est sur cette base, enfin, qu'a été bâtie la loi de programmation militaire pour les années 2009-2014. Or, les objectifs fixés ne seront manifestement pas atteints en supprimant les crédits de la défense, et sans les recettes exceptionnelles attendues.
La suppression de 5 milliards d’euros de crédits dans les trois années à venir entraînerait mécaniquement l’obsolescence du contrat opérationnel et du format des forces. Autrement dit le livre blanc de la défense et de la sécurité nationales serait lui aussi obsolète.
En réalité, nous considérons que les orientations et propositions de ce Livre blanc sont rendues en grande partie d’ores et déjà caduques par la « surprise stratégique » que constitue l’évolution des finances publiques depuis dix ans.
Il est nécessaire donc de procéder d’urgence à une révision des orientations qui y ont été tracées, cette révision ne peut avoir lieu que dans un cadre parlementaire. Les commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat devront être au cœur du processus de révision."
Voici leur argumentaire commun, diffusé ce soir sous forme d'un communiqué de presse. Peu d'entre vous ayant accès à ce document, je le livre intégralement :
"Les récentes modifications de priorités politiques du chef de l’Etat et du Gouvernement font entrer notre pays dans un cycle de rigueur budgétaire dont le terme n’est pas prévisible. Selon les informations recueillies au Parlement, le Gouvernement souhaite supprimer au total plus de 20 milliards d’euros de crédits budgétaires sur les trois années à venir.
Nul n’imagine que le ministère de la défense puisse être épargné. Pire, les éléments d’information épars dont disposent parlementaires, militaires, agents civils du ministère de la défense et journalistes laissent craindre que la défense nationale soit la première victime des coupes de crédits drastiques en préparation.
Cette perspective nous inquiète à trois titres.
Deuxièmement, un tour nouveau a été pris depuis mi-2007. Le vaste plan de restructuration qui a été engagé constitue assurément un nouveau choc pour le personnel du ministère de la défense, militaire et civil. Or les bénéfices que le Gouvernement espère en tirer nous paraissent aléatoires et sont désormais, de toutes façons, totalement effacés par la nécessité dans laquelle il va se trouver de supprimer des emplois supplémentaires, d’abandonner de nouvelles implantations géographiques, d’annuler ou de différer ces commandes de matériels qui constituaient jusqu’alors sa première priorité.
Troisièmement, l’annulation massive de crédits du ministère de la défense aura des conséquences singulières. La restructuration supplémentaire ne pourra porter que marginalement sur les crédits de rémunération et de fonctionnement puisqu’ils sont déjà en voie de réduction et que les effets attendus ne seront perceptibles que dans un avenir plus ou moins lointain. Ce sont donc les crédits d’investissement qui pâtiront particulièrement des mesures d’austérité à venir. Or ces crédits d’investissement permettent au premier chef à nos troupes de disposer du matériel adapté à leurs missions. Elles seront donc les premières victimes de la réorientation de votre politique budgétaire. De surcroît, ces crédits d’investissement supprimés manqueront à nos industriels nationaux, dans un secteur économique qui a besoin d’investir pour rester au premier rang international, qui est le premier poste bénéficiaire de notre commerce international et qui offre à notre pays des emplois de haute qualification bien rémunérés. Il est donc à craindre que le remède s’avère pire que le mal.
Mais au-delà, l’impasse dans laquelle se place le Gouvernement remet en cause le texte fondateur de notre stratégie nationale. Le président de la République avait fixé à l’été 2007 ses ambitions financières pour notre défense. C’est sur cette base qu’a travaillé la commission du livre blanc de la défense et de la sécurité nationales. C’est sur cette base qu’ont été dimensionnés le contrat opérationnel de nos armées et le format de nos forces. C'est sur cette base, enfin, qu'a été bâtie la loi de programmation militaire pour les années 2009-2014. Or, les objectifs fixés ne seront
Pierre qui roule amasse maousse
Un article dans Rolling Stone et patatras : le général Stanley Mc Chrystal, dont les paroles ont été jugées désobligeantes envers l'exécutif américain, doit quitter ses fonctions à la tête de l'ISAF. Malgré ce coup, l'ex-COMISAF l'affirme ce soir dans un communiqué qui vient d'être diffusé à 20 heures, il continuera à supporter la stratégie afghane du président Obama.
On l'apprend également ce soir, ce serait le patron du CENTCOM, le très francophile David Petraeus, qui prend sa suite.
Ce dernier devient donc le troisième patron de l'ISAF en un an. Une succession de personnalités très différentes qui ne contribue peut-être pas à stabiliser la conduite de cette guerre.
On l'apprend également ce soir, ce serait le patron du CENTCOM, le très francophile David Petraeus, qui prend sa suite.
Ce dernier devient donc le troisième patron de l'ISAF en un an. Une succession de personnalités très différentes qui ne contribue peut-être pas à stabiliser la conduite de cette guerre.
Le consultant du 11 septembre
L'amiral Olivier de Rostolan, actuel patron de la structure de montée en puissance de la Direction de la sécurité aéronautique d'Etat (DSAe) sera consultant pour Safran, au terme de son mandat, prévu le 10 septembre. Il sera donc, aussi, de facto, du 6 au 10 septembre, le premier patron de la DSAe, avant que celle-ci ne soit récupérée par un général de l'armée de l'Air.
Issu de la promotion (1974) suivant celle d'Edouard Guillaud, pilote d'hélicoptère, ancien patron de l'aéronautique navale, Olivier de Rostolan restera comme un atypique, qui aura mis sur les rails le centenaire de l'aéronavale, célébré il y a quinze jours, mais aussi le partenariat avec l'armée de l'Air, tout en étant une des mémoires des grandes phrases d'Audiard. Il restera surtout comme un des plus ardents artisans et défenseurs de l'aéronautique navale.
Issu de la promotion (1974) suivant celle d'Edouard Guillaud, pilote d'hélicoptère, ancien patron de l'aéronautique navale, Olivier de Rostolan restera comme un atypique, qui aura mis sur les rails le centenaire de l'aéronavale, célébré il y a quinze jours, mais aussi le partenariat avec l'armée de l'Air, tout en étant une des mémoires des grandes phrases d'Audiard. Il restera surtout comme un des plus ardents artisans et défenseurs de l'aéronautique navale.
La FIPN en sous-sol
La force d'intervention de la police nationale (FIPN) a travaillé toute la nuit sur un scénario de prise d'otages multiples et successives. C'est la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Paris qui a écrit le scénario, qui commençait à Clichy (92) à 19 heures, pour se poursuivre dans deux stations du métro parisien, à Saint-Fargeau et Châtelet.
La brigade anti-commandos (BAC), formée de la BRI et de la brigade d'intervention (BI), les GIPN et le RAID (1) auront ainsi fictivement lutté contre une dizaine de terroristes, jusqu'à l'aube. Toutes les spécialités auront été employés : commandos, techniciens, et maître-chien, avec son animal, Rex. L'exercice comportait en outre et sans surprise une forte dimension de gestion de crise.
(1) pour l'anecdote, le n°2 de la préfecture de police, Jean-Louis Fiamenghi, a appartenu successivement à ces trois communautés.
La brigade anti-commandos (BAC), formée de la BRI et de la brigade d'intervention (BI), les GIPN et le RAID (1) auront ainsi fictivement lutté contre une dizaine de terroristes, jusqu'à l'aube. Toutes les spécialités auront été employés : commandos, techniciens, et maître-chien, avec son animal, Rex. L'exercice comportait en outre et sans surprise une forte dimension de gestion de crise.
(1) pour l'anecdote, le n°2 de la préfecture de police, Jean-Louis Fiamenghi, a appartenu successivement à ces trois communautés.
Des Calmars dans les radars
La société Exavision vient de placer, en avril dernier, une dizaine de caméras Calmar pour équiper les radars des frégates Horizon et les frégates antiaériennes (FAA) de la marine. Ce concept, déjà ancien (premier prototype en 2006) a vraisemblablement débouché avec les opérations de lutte contre la piraterie. Peu de précisions sont disponibles sur l'utilité et l'utilisation de cet équipement, mais on peut penser qu'elle permettra, une fois une cible détectée au radar, d'en avoir une image optique, même si les portées différent.
Les frégates de la marine ont déjà bénéficié d'un autre système participant au combat assymétrique, avec l'intégration de caméras infrarouge HGH, un crash program qui avait été popularisé sur ce blog.
Les frégates de la marine ont déjà bénéficié d'un autre système participant au combat assymétrique, avec l'intégration de caméras infrarouge HGH, un crash program qui avait été popularisé sur ce blog.
mardi 22 juin 2010
Bientôt des TOP de 40 mm en Afghanistan
Nouvelle illustration de la tendance 2010 privilégiant clairement la puissance de feu sur les belles paroles, l'armée française va prochainement déployer en Afghanistan une vingtaine de tourelleaux téléopérés (TOP) dotés d'un lance-grenades automatiques (LGA) de 40 mm, en lieu et place de la mitrailleuse actuelle de 12,7 mm. Ces TOP 40 seront implantés, comme les TOP 12,7, sur les VAB de l'armée de terre. La STAT a travailllé sur cet engin, ces derniers mois, comme ce blog l'avait expliqué.
La France avait déjà acheté une vingtaine de LGA au fabricant allemand H&K, pour un usage fixe (défense des FOB). Ce blog avait expliqué, à l'époque, comment le fabriquant avait dû payer des intérêts de retard à la DGA, après que ces armes aient été retenu plus que de raison par l'administration allemande. On ne sait jamais, des fois que la France et l'Allemagne ne soient plus alliées, en Afghanistan ou ailleurs.
La France avait déjà acheté une vingtaine de LGA au fabricant allemand H&K, pour un usage fixe (défense des FOB). Ce blog avait expliqué, à l'époque, comment le fabriquant avait dû payer des intérêts de retard à la DGA, après que ces armes aient été retenu plus que de raison par l'administration allemande. On ne sait jamais, des fois que la France et l'Allemagne ne soient plus alliées, en Afghanistan ou ailleurs.
La Sophie du CEMAT
Thales a symboliquement remis au CEMAT, jeudi, la 10.000e caméra infrarouge produite par la société, une Sophie, ce qui démontre l'extrême durabilité de cette gamme. Comme ce blog l'expliquait hier, l'électronicien est actuellement en train de préparer la livraison d'ensembles de surveillance Margot 5000, qui utilisent ces technologies infrarouges, pour les FOB françaises en Afghanistan.
Le VBCI peut-être freiné par les inondations
Le déploiement, en temps et en heure, de 13 VBCI au Liban est suspendu à l'étanchéité d'un conteneur. Ce dernier, disposé dans le camp de Canjuers comprend des lots de pièces essentielles pour la mécanique du véhicule, et est actuellement noyé dans la boue, consécutive aux récentes inondations dans le Var. Canjuers héberge le 1er RCA, devenu l'académie du 1er VBCI.
Les dégâts survenus sur le camp pourraient même conduire à déplacer certaines opérations sur un ou plusieurs autres sites en France, pour quelques mois.
Ce blog avait expliqué le mois dernier que 13 VBCI devaient être opexés en octobre, au Liban. Ce sera aussi la première opex pour la version VPC, spécialisée dans le commandement des opérations.
Les dégâts survenus sur le camp pourraient même conduire à déplacer certaines opérations sur un ou plusieurs autres sites en France, pour quelques mois.
Ce blog avait expliqué le mois dernier que 13 VBCI devaient être opexés en octobre, au Liban. Ce sera aussi la première opex pour la version VPC, spécialisée dans le commandement des opérations.
lundi 21 juin 2010
Une photo troublante
Le site internet de l'EMA diffuse ce soir cette photo du brigadier Steeve Cocol, du 1er RHP, après celle diffusée la semaine dernière par le Sirpa Terre. La photo de ce soir est étonnante : on y voit le militaire, tué la semaine dernière, portant une "frag" qui n'est théoriquement plus utilisée depuis la fin 2008, sauf dans des très rares cas, pour les gardes statiques.
Elle daterait donc cette photo du 1er mandat en Afghanistan de Steeve Cocol, en 2008.
Sauf que le sous-officier porte également sur la manche gauche un double patch d'épaule qui n'existait pas à l'époque : la brigade La Fayette n'existait pas, alors, pas plus que la TF Altor.
La conclusion s'impose d'elle-même : soit les antiques "frags" ont repris du service, ce qui n'a rien de rassurant. Soit, ce qui ne le serait pas plus, un logiciel de retouche a modifié une photo vieille de deux ans.
Neufs morts en Afghanistan, dont deux en RC-E
Nouvelle journée noire pour l'ISAF, aujourd'hui : outre les quatre militaires morts dans le crash de leur hélicoptère (trois Australien, un Américain), l'ISAF a reconnu cet après-midi la mort deux autres soldats dans le sud, dans deux attaques distinctes à l'IED. L'un d'eux était un sous-officier canadien, dont c'était le quatrième séjour en Afghanistan.
Un autre militaire est mort, dans le sud, suite à des tirs d'armes légères.
Enfin, l'ISAF vient d'annoncer la mort de deux soldats de l'ISAF en RC-East, la zone au sein de laquelle opèrent les Français, du fait d'une unique attaque à l'IED. La nationalité de ces deux morts n'a pas été donnée.
Un autre militaire est mort, dans le sud, suite à des tirs d'armes légères.
Enfin, l'ISAF vient d'annoncer la mort de deux soldats de l'ISAF en RC-East, la zone au sein de laquelle opèrent les Français, du fait d'une unique attaque à l'IED. La nationalité de ces deux morts n'a pas été donnée.
F.Fillon aux Invalides
Le Premier ministre François Fillon présidera demain matin une cérémonie en l'honneur du général Marcel Bigeard, aux Invalides. Hervé Morin, absent, sera représenté par le SEDAC.
VBMR : la DGA attribue un contrat à RTD
La DGA a notifié aujourd'hui à Renault Trucks Défense un contrat d'étude, dans le cadre du véhicule blindé médian à roues (VBMR), un des constitutifs de Scorpion. Ce contrat, dont le montant n'a pas été révélé, constitue, en fait, un contrat de "levée de risques" qui court sur l'année 2010.
Le 300e
Le 300e militaire britannique à tomber en Afghanistan est mort hier. C'était un Royal Marine, du 40 Commando. L'homme avait été blessé le 12 juin dans le district de Sanjin, et est mort hier des suites de ses blessures, signale la BBC. Environ 10% des morts britannniques, soit 34 militaires l'ont été de maladie ou du fait de l'état déplorable des routes.
Depuis 2006, date du déploiement britannique dans le pays, 1.282 Britanniques, essentiellement ds militaires, ont été blessés dans le pays, dont 388 grièvement.
Depuis 2006, date du déploiement britannique dans le pays, 1.282 Britanniques, essentiellement ds militaires, ont été blessés dans le pays, dont 388 grièvement.
Force protection : plus d'offre que de crédits
Les légionnaires de la 13e DBLE ont expérimenté l'apport de quatre capteurs. En fond de tableau, l'Afghanistan, mais pas seulement. Créatifs, les légionnaires ont ouvert aussi de nouveaux horizons à ces produits, sous l'oeil captivé des ingénieurs de Thales (crédit : Jean-Marc Tanguy)
En fouillant les innombrables recoins de ce blog, et du magazine RAIDS, je suis tombé sur les solutions proposées, depuis plusieurs mois, par les industriels, dans le cadre de la force protection. Je me limiterai à l'offre française, dont la popularisation suffira à m'occuper à plusieurs reprises, cette semaine. On trouve par exemple ce radar GA10, proposé par Thales, il y a plus d'un an, apparemment sans succès.L'électronicien n'a pu "que" placer, début 2010, des systèmes Margot 5000, qui effectuent des surveillances autour des FOB, et vraisemblablement, vu la quantité commandée, des COP.
J'avais, dans un récent numéro de RAIDS, pu expliquer comment l'EMA avait, au printemps, monté une expérimentation-express permettant d'enrichir cette même protection. C'est encore Thales qui avait raflé la mise (600.000 euros seulement), en faisant tester aux légionnaires de la 13e DBLE le système de surveillance périmétrique Sentinel, le radar BOR-A, le drone Spy Arrow et un intercepteur de signaux TRC6200. Les résultats ont été particulièrement probants, notamment dans un scénario de protection de FOB, grâce à la fusion de la production de ces capteurs, qui rend imparable la détection.
Le but de cette expérimentation-là n'était pas d'acheter des matériels, mais de bien comprendre l'apport de ces capteurs au plus bas niveau tactique (SGTIA).
Encore un crash d'hélico en RC-S (actualisé)
Quatre militaires occidentaux sont morts ce matin en Afghanistan dans le crash de leur hélicoptère, vient d'indiquer l'IJC. Le type de l'engin et la nationalité de ses occupants n'ont pas été révélés : on sait seulement que le crash a eu lieu dans le sud du pays.
Un hélicoptère avait été abattu, déjà en RC-South, le 9 juin, du fait des tirs ennemis.
PS : la BBC précise en milieu d'après-midi que les quatre morts sont trois Australiens et un américain, sept autres Australiens ayant été blessés, dont deux grièvement.
Un hélicoptère avait été abattu, déjà en RC-South, le 9 juin, du fait des tirs ennemis.
PS : la BBC précise en milieu d'après-midi que les quatre morts sont trois Australiens et un américain, sept autres Australiens ayant été blessés, dont deux grièvement.
DRAC : de la casse, mais pas sur le 1er vol
Un minidrone DRAC a connu quelques soucis lors d'un vol en Afghanistan, comme ce blog l'a affirmé, reprenant l'information de la lettre TTU. Mais ce crash n'est pas intervenu lors du premier vol, comme l'affirmait le confrère. Ce dernier évoquait un premier vol le 5 juin, or plusieurs vols seraient intervenus "avant", explique-t-on.
C'est l'unité de renseignement brigade (URB) du 1er RAMa qui assure le déploiement de ces drones, dont le nombre n'a pas été formellement révélé. L'URB a reçu d'importants renforts en matériel pour pouvoir assurer une forte réponse aux sollicitations de la brigade La Fayette, et ainsi, préserver le potentiel toujours fragile des SDTI.
C'est l'unité de renseignement brigade (URB) du 1er RAMa qui assure le déploiement de ces drones, dont le nombre n'a pas été formellement révélé. L'URB a reçu d'importants renforts en matériel pour pouvoir assurer une forte réponse aux sollicitations de la brigade La Fayette, et ainsi, préserver le potentiel toujours fragile des SDTI.
dimanche 20 juin 2010
Etat moderne, état modeste
Une dizaine de membres du cabinet d'Hervé Morin ont marché, lundi matin, pour relier la démonstration dynamique (à laquelle le ministre était arrivé très en retard) à l'exposition, à Eurosatory. Il n'y avait tout simplement pas assez de véhicules pour tout le monde. La délégation a raccroché la caravane d'inauguration au sortir de chez EADS, juste à temps pour visiter le stand Thales.
Vigipirate en Land Rover
Depuis quelques semaines, les patrouilles parisiennes motorisées effectuées au profit de l'opération Vigipirate sont réalisées en Land Rover, les P4 ayant été réorientées vers d'autres missions. Plusieurs facteurs semblent avoir conduit à ce choix : les Land Rover se fondent plus dans la masse de la circulation parisienne, et sont "plus adaptées à la mission".
Lorsque cette photo a été prise, c'est le 17e RGP de Montauban qui effectuait ces rondes, en compagnie de l'unité mobile d'intervention et de protection (UMIP). L'UMIP avait été créée par un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour rendre plus mobiles les "plantes vertes" (gardes statiques de la police).
Ces Land Rover, achetées par l'armée de terre, font partie d'un lot assez important, livré depuis la fin de l'année dernière. Plusieurs dizaines ont été sectorisées en Afrique pour constituer une flotte spécifique RECAMP, mission consistant à aider les Africains à développer leurs capacités militaires.
samedi 19 juin 2010
Pourquoi on risque de reparler de force protection
La mort d'un soldat français, là où il est a priori le plus en sécurité -une base française- risque de refaire ressurgir le débat sur le niveau de protection offert à ces mêmes soldats. Le débat pourrait être d'autant plus nourri que l'état-major a soigneusement fait éviter la visite de ces COP à des journalistes spécialisés (voire même, semble-t-il, à des journalistes tout court), pour des raisons que ce blog n'arrête pas de développer, à court de semaine. Ce qui, d'ailleurs, m'éloigne de la possibilité de le faire même un jour : la vérité des prix est parfois à ce prix.
Quand bien même nous pourrions visualiser le niveau de protection de ces mêmes sites, il nous serait interdit d'y faire même allusion, du fait d'un règlement ubuesque, dont nous avons également fait état. Les insurgés n'ont manifestement pas besoin de la presse spécialisée française pour tuer des soldats français, de jour comme de nuit.
Qu'en dire, sinon que tous ces COP, construits en parfois quelques heures, sont graduellement améliorés en capacités défensives, rarement en confort (d'où des séjours raccourcis). En France, et parfois même jusqu'en Afghanistan, le STBFT (service technique des bâtiments, forts et travaux) pratique des expériences très poussées pour tester la résistance des bastions walls, et limiter les vulnérabilités des sites. Sujet qu'évidemment, et pour le coup, j'éviterai de populariser. On peut cependant en dire qu'on a pas hésité à sacrifier quelques APILAS pour gagner quelques certitudes.
Cependant, par delà l'architecture générale des bastion walls, le bon vieux sac de sable est souvent une valeur sûre des remparts et postes d'observation. Les U walls, en béton renforcé, qui servent à construire des abris anti-roquettes, ne parviennent pas systématiquement -et pas en quantité suffisante- jusqu'aux COP. Ces derniers ont poussé comme des champignons, ces derniers mois, depuis l'érection du COP Belda, premier du nom, sous les coups de pelles du 1er RI et du 3e RG.
De même, l'équipement en dispositif d'observation et de détection de départ de coups est souvent nettement plus précaire que sur une FOB. A Kandahar, où dorment plus de 25.000 soldats de l'ISAF, le commandement dispose de plusieurs dispositifs convergents (détection sonore et radar) permettant de donner l'alerte et de repérer l'origine des tirs. Le préavis n'est que d'une poignée de secondes. Le temps nécessaire pour se plaquer au sol, ou, au mieux, rejoindre une enceinte anti-roquettes. Le modèle à base de... U walls, ou encore mieux, l'espace d'habitation aux normes anti-roquettes.
Quand bien même nous pourrions visualiser le niveau de protection de ces mêmes sites, il nous serait interdit d'y faire même allusion, du fait d'un règlement ubuesque, dont nous avons également fait état. Les insurgés n'ont manifestement pas besoin de la presse spécialisée française pour tuer des soldats français, de jour comme de nuit.
Qu'en dire, sinon que tous ces COP, construits en parfois quelques heures, sont graduellement améliorés en capacités défensives, rarement en confort (d'où des séjours raccourcis). En France, et parfois même jusqu'en Afghanistan, le STBFT (service technique des bâtiments, forts et travaux) pratique des expériences très poussées pour tester la résistance des bastions walls, et limiter les vulnérabilités des sites. Sujet qu'évidemment, et pour le coup, j'éviterai de populariser. On peut cependant en dire qu'on a pas hésité à sacrifier quelques APILAS pour gagner quelques certitudes.
Cependant, par delà l'architecture générale des bastion walls, le bon vieux sac de sable est souvent une valeur sûre des remparts et postes d'observation. Les U walls, en béton renforcé, qui servent à construire des abris anti-roquettes, ne parviennent pas systématiquement -et pas en quantité suffisante- jusqu'aux COP. Ces derniers ont poussé comme des champignons, ces derniers mois, depuis l'érection du COP Belda, premier du nom, sous les coups de pelles du 1er RI et du 3e RG.
De même, l'équipement en dispositif d'observation et de détection de départ de coups est souvent nettement plus précaire que sur une FOB. A Kandahar, où dorment plus de 25.000 soldats de l'ISAF, le commandement dispose de plusieurs dispositifs convergents (détection sonore et radar) permettant de donner l'alerte et de repérer l'origine des tirs. Le préavis n'est que d'une poignée de secondes. Le temps nécessaire pour se plaquer au sol, ou, au mieux, rejoindre une enceinte anti-roquettes. Le modèle à base de... U walls, ou encore mieux, l'espace d'habitation aux normes anti-roquettes.
In memoriam : Brigadier Steeve Cocol
Le brigadier Steve Cocol, chargeur sur AMX-10RCR, a été mortellement blessé hier sur le COP Hutnik, en vallée de Tagab, par un tir indirect insurgé. Engagé au 1er RA en décembre 2004, il avait rejoint Bercheny, exactement deux ans plus tard. Il avait servi au Tchad en 2007, puis déjà, en Afghanistan, en septembre 2008. A l'époque, des éléments de la 2e compagnie du 1er RHP servaient au sein du Batfra, pour éclairer les compagnies du 3e RPIMa.
Ce blog avait expliqué, en son temps, comment le 1er RHP avait préparé avec application ce premier déploiement en Afghanistan sur AMX10RCR.
PS : La mort de ce soldat, expédiée en 30 secondes, a été releguée à 20h19, au JT de TF1, ouvert sur 12 minutes d'affaire Anelka.
Un insurgé sachant viser... (actualisé-1)
Le tir d'un sniper, un tir de RPG, et sans doute, un tir de Chicom ou de mortier "en début de soirée" (donc dans le noir) : voilà ce qui a tué trois membres de la TF Altor, en l'espace d'un peu plus de deux mois. Ce qui atteste, pour ceux qui en doutaient encore, du net accroissement de précision dans les tirs insurgés. Y compris, et là aussi, c'est nouveau déjà depuis plusieurs mois, la nuit.
Les insurgés afghans, fermiers à mi-temps, peuvent-ils être responsables d'un tel résultat ? De quoi faire douter quelques spécialistes du sujet, alors que l'on sait, depuis plusieurs mois, que certains insurgés ne ressemblent pas du tout à des combattants locaux. On évoquait, l'an dernier, la présence d'un sniper ukrainien ou russe dans les rangs des insurgés, et ces dernières semaines, c'est la présence de combattants tchétchènes qui a fait causer dans le RC-East.
Il est difficile, aujourd'hui, de réduire les pertes françaises en Afghanistan à l'action des seuls IED, ou à la piètre qualité des routes afghanes. Bref, c'est la guerre.
Par chance, quelques parisiens l'avaient compris, et 2010 devrait donc, en conséquence, être l'année de la puissance de feu, ce qu'on voit déjà aussi bien dans les statistiques de consommation de missiles. Que dans l'orientation des urgences opérations (UO) : d'ores et déjà, avec la popularisation des tourelleaux Wasp, sur les VBL et PVP, et l'arrivée des premiers missiles Javelin. Faisant suite au déploiement de VAB HOT.
Avec un double risque évident : que cette démultiplication des moyens de feu ne soit pas, finalement utilisée -ce qui est arrivé le 7 juin-, de peur des conséquences légales d'une erreur de tir -fratricide ou collatérale-, ou d'un coup de règle asséné par l'IJC. A l'autre extrême, que l'utilisation réelle de l'armement -un emploi devenu rare dans les dernières opérations- ne génère, là encore, des erreurs de tirs. L'expérience médiatique amère qu'a constitué la mort de plusieurs enfants, tué par un missile Milan semblant nettement faire préférer aux décideurs l'option n°1.
Les insurgés afghans, fermiers à mi-temps, peuvent-ils être responsables d'un tel résultat ? De quoi faire douter quelques spécialistes du sujet, alors que l'on sait, depuis plusieurs mois, que certains insurgés ne ressemblent pas du tout à des combattants locaux. On évoquait, l'an dernier, la présence d'un sniper ukrainien ou russe dans les rangs des insurgés, et ces dernières semaines, c'est la présence de combattants tchétchènes qui a fait causer dans le RC-East.
Il est difficile, aujourd'hui, de réduire les pertes françaises en Afghanistan à l'action des seuls IED, ou à la piètre qualité des routes afghanes. Bref, c'est la guerre.
Par chance, quelques parisiens l'avaient compris, et 2010 devrait donc, en conséquence, être l'année de la puissance de feu, ce qu'on voit déjà aussi bien dans les statistiques de consommation de missiles. Que dans l'orientation des urgences opérations (UO) : d'ores et déjà, avec la popularisation des tourelleaux Wasp, sur les VBL et PVP, et l'arrivée des premiers missiles Javelin. Faisant suite au déploiement de VAB HOT.
Avec un double risque évident : que cette démultiplication des moyens de feu ne soit pas, finalement utilisée -ce qui est arrivé le 7 juin-, de peur des conséquences légales d'une erreur de tir -fratricide ou collatérale-, ou d'un coup de règle asséné par l'IJC. A l'autre extrême, que l'utilisation réelle de l'armement -un emploi devenu rare dans les dernières opérations- ne génère, là encore, des erreurs de tirs. L'expérience médiatique amère qu'a constitué la mort de plusieurs enfants, tué par un missile Milan semblant nettement faire préférer aux décideurs l'option n°1.
Les cendres de "Bruno" dans la cuvette
"Bruno" va rejoindre Huguette, Dominique, Anne-Marie, Isabelle, Béatrice, des collines qui faisaient la une de la presse il y a 56 ans, et qu'on a oublié, depuis : on vient de l'apprendre, les cendres du général Bigeard seront dispersées au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phû, où 5.000 combattants français ont péri, en 1954.
Plutôt que de lire les larmes de crocodile de ceux qui condamnaient la bigeardisation de l'armée française, je conseille à vos yeux l'article, et l'éditorial ("le connétable et le centurion") qu'Etienne de Montéty consacre à un soldat de légende, dans Le Figaro. Le confrère effectue un parallèle entre De Gaulle et Bigeard : "officiers de carrière dans un siècle placé sous le signe de Mars, ils eurent pour principal mérite d'avoir su transmuer des défaites en victoires. 1940, 1954, des défaites, ils ont fait des leçons pour l'avenir. L'un comme l'autre n'hésitèrent pas le moment venu à entrer en politique, au risque d'écorner, de caricaturer leur prestige de soldats (...) Et surtout, ces hommes de l'ancien temps avaient compris, d'instinct, que tout geste requiert une théâtralité, un art parfois grandiloquent du "faire savoir", afin d'insuffler à l'auditoire, que ce soit la troupe ou le pays, audace et enthousiasme".
Un style que beaucoup auront, effectivement, tenté de plagier, sans jamais réussir à l'approcher.
Plutôt que de lire les larmes de crocodile de ceux qui condamnaient la bigeardisation de l'armée française, je conseille à vos yeux l'article, et l'éditorial ("le connétable et le centurion") qu'Etienne de Montéty consacre à un soldat de légende, dans Le Figaro. Le confrère effectue un parallèle entre De Gaulle et Bigeard : "officiers de carrière dans un siècle placé sous le signe de Mars, ils eurent pour principal mérite d'avoir su transmuer des défaites en victoires. 1940, 1954, des défaites, ils ont fait des leçons pour l'avenir. L'un comme l'autre n'hésitèrent pas le moment venu à entrer en politique, au risque d'écorner, de caricaturer leur prestige de soldats (...) Et surtout, ces hommes de l'ancien temps avaient compris, d'instinct, que tout geste requiert une théâtralité, un art parfois grandiloquent du "faire savoir", afin d'insuffler à l'auditoire, que ce soit la troupe ou le pays, audace et enthousiasme".
Un style que beaucoup auront, effectivement, tenté de plagier, sans jamais réussir à l'approcher.
Un brigadier du 1er RHP tué sur le COP Hutnik (actualisé)
Un 44e soldat français, le 8e depuis le début de l'année, est mort en Afghanistan, hier, en début de soirée. Un brigadier du 1er RHP a été blessé grièvement, en vallée de Tagab, par un "tir indirect". Il n'aura pas survécu à ses blessures, après avoir été transporté au rôle 3 français, à KAIA. L'Elysée, qui comme de tradition, a annoncé le décès du brigadier, apporte quelques précisions : "le poste de combat où se tenait l'escadron blindé a subi un tir d'artillerie, blessant un soldat français et un interprète afghan".
Le 1er RHP fournit le sous-groupement blindé de la TF Altor. Cette TF perd ici son troisième homme en l'espace de quelques semaines, après la mort de deux paras du 2e REP.
La FOB Tagab, et les COP (en vallée de Tagab, mais aussi et surtout, en Alassay) focalisent les tirs indirects des insurgés, depuis plusieurs mois. La précision de ces tirs n'a pas cessé, d'ailleurs, de s'affermir.
Dans le cadre de l'adaptation réactive, l'armée de terre a déployé quelques parades, notamment l'achat de lance-grenades automatiques (LGA), et en déployant le système Cobalt, il y a un an, avec les spécialistes du 12e RA (1er RA aujourd'hui). Plusieurs autres systèmes de riposte sont également en cours d'élaboration.
La mort d'un militaire, le premier français à mourir d'un tir insurgé à l'intérieur d'un poste de combat, devrait contribuer à encore accélérer le calendrier d'achat de ces parades, qui avait un peu glissé, ces derniers... mois.
Rappelons, pour être complet, que des militaires français ont déjà été blessés sur des tirs indirects : c'était notamment le cas lors d'une attaque au mortier sur Warehouse, en 2009.
Le 1er RHP avait déjà perdu un des siens, le BCH Stéphane Rieux, le 23 août 2007.
16 paras de la 11e BP ont été tués en Afghanistan.
Le 1er RHP fournit le sous-groupement blindé de la TF Altor. Cette TF perd ici son troisième homme en l'espace de quelques semaines, après la mort de deux paras du 2e REP.
La FOB Tagab, et les COP (en vallée de Tagab, mais aussi et surtout, en Alassay) focalisent les tirs indirects des insurgés, depuis plusieurs mois. La précision de ces tirs n'a pas cessé, d'ailleurs, de s'affermir.
Dans le cadre de l'adaptation réactive, l'armée de terre a déployé quelques parades, notamment l'achat de lance-grenades automatiques (LGA), et en déployant le système Cobalt, il y a un an, avec les spécialistes du 12e RA (1er RA aujourd'hui). Plusieurs autres systèmes de riposte sont également en cours d'élaboration.
La mort d'un militaire, le premier français à mourir d'un tir insurgé à l'intérieur d'un poste de combat, devrait contribuer à encore accélérer le calendrier d'achat de ces parades, qui avait un peu glissé, ces derniers... mois.
Rappelons, pour être complet, que des militaires français ont déjà été blessés sur des tirs indirects : c'était notamment le cas lors d'une attaque au mortier sur Warehouse, en 2009.
Le 1er RHP avait déjà perdu un des siens, le BCH Stéphane Rieux, le 23 août 2007.
16 paras de la 11e BP ont été tués en Afghanistan.
Un L-CAT sort de cale mercredi
Le premier L-CAT de série, conçu par CNIM, sortira de cale mercredi prochain. Il restera cependant pas mal de travail, puisque la mise à l'eau n'interviendra pas avant la fin de l'année, et la livraison à la marine, au premier trimestre 2011. Deux autres suivront, à trois mois d'intervalle.
Le L-CAT est un élément fondamental de la batellerie des bâtiments de projection et de commandement (BPC). Seulement les quatre premiers L-CAT (soit la moitié des besoins pour deux BPC) avaient été réglés par le plan de relance, le solde de la commande (qui comprenait une tranche ferme de quatre navires, et deux options de deux) n'ayant pas été activé. Sans compter, qu'entretemps, un troisième BPC a été commandé, et sera bientôt livré, lui aussi, à la marine.
Entretemps, la flotte des BATRAL, EDIC et P400 se sera encore réduite : autant de niches marines, sur lesquelles le L-CAT a également des choses à dire.
Le L-CAT est un élément fondamental de la batellerie des bâtiments de projection et de commandement (BPC). Seulement les quatre premiers L-CAT (soit la moitié des besoins pour deux BPC) avaient été réglés par le plan de relance, le solde de la commande (qui comprenait une tranche ferme de quatre navires, et deux options de deux) n'ayant pas été activé. Sans compter, qu'entretemps, un troisième BPC a été commandé, et sera bientôt livré, lui aussi, à la marine.
Entretemps, la flotte des BATRAL, EDIC et P400 se sera encore réduite : autant de niches marines, sur lesquelles le L-CAT a également des choses à dire.
vendredi 18 juin 2010
Tout est possible, même le 2e porte-avions
Même si l'idée, dans le nouveau contexte budgétaire, peut sembler étonnante (les opposants farouches optant pour "incongrue", "saugrenue" ou "malvenue"), les restrictions à venir pourraient bien donner l'occasion de booster le deuxième porte-avions, estiment, cette semaine, quelques avis concordants (1). Une adaptation navale, en quelque sorte du "J'ose", devise bien connue d'un général bien connu.
Le président l'a encore conceptualisé sur un... porte-avions la semaine dernière, le Charles-de-Gaulle est, avant tout, un outil politique, avant d'être un outil militaire. Certains allant même parfois, jusqu'à considérer qu'un porte-avions n'est qu'un outil politique.
L'argumentaire bien rôdé, entendu au moment du passage du président sur le PACDG, milite pour la construction de ces bases aériennes navigantes que sont les porte-avions. Porte-avions qui contribuent, par ailleurs, à porter le feu nucléaire avec des moyens non dédiés (FANu), contrairement au mode retenu par l'armée de l'Air, chargée, elle, d'une mission permanente.
Ce "volet aérien permanent" assuré par nos aviateurs risque-t-il amputation, à court ou moyen terme, pour franchir la mauvaise passe des économies ? Ou étalera-t-on seulement les soucis budgétaires entre un grand nombre de programmes, au risque de faire prendre un retard conséquent à nos armées ? Et de friser l'implosion de la communauté militaire.
Le choix, un scénario là aussi entendu cette semaine, de ne pas renouveler la flotte de ravitailleurs en vol, permettrait bien d'économiser quelques subsides estiment certains. En 2017, sans ravitailleurs en vol pour succéder aux C-135FR, la dissuasion "Air" s'éteindrait alors d'elle-même, constate-t-on aussi, un argument déjà évoqué il y a plusieurs mois sur ce blog.
Que resterait-il, alors, pour les chasseurs conventionnels, à cette date, alors que l'A400M ravitailleur ne sera alors pas opérationnel ? Des ravitailleurs externalisés (2). Britanniques, of course !
(1) et ce ne sont que des avis manifestement bien éclairés, pas encore des décisions : je préfère le préciser dès maintenant afin que ce qui suit ne provoque des brûlages de cierges pendant tout le weekend, en faveur de tel ou tel.
(2) à chaque génération de force, depuis la guerre du golfe, le premier déficit capacitaire constaté porte précisément sur les ravitailleurs en vol, qui permettent non seulement la frappe à distance, mais évidemment et aussi, une permanence en vol. Que certains verraient bien assurée, dans le futur, par des drones armés.
Le président l'a encore conceptualisé sur un... porte-avions la semaine dernière, le Charles-de-Gaulle est, avant tout, un outil politique, avant d'être un outil militaire. Certains allant même parfois, jusqu'à considérer qu'un porte-avions n'est qu'un outil politique.
L'argumentaire bien rôdé, entendu au moment du passage du président sur le PACDG, milite pour la construction de ces bases aériennes navigantes que sont les porte-avions. Porte-avions qui contribuent, par ailleurs, à porter le feu nucléaire avec des moyens non dédiés (FANu), contrairement au mode retenu par l'armée de l'Air, chargée, elle, d'une mission permanente.
Ce "volet aérien permanent" assuré par nos aviateurs risque-t-il amputation, à court ou moyen terme, pour franchir la mauvaise passe des économies ? Ou étalera-t-on seulement les soucis budgétaires entre un grand nombre de programmes, au risque de faire prendre un retard conséquent à nos armées ? Et de friser l'implosion de la communauté militaire.
Le choix, un scénario là aussi entendu cette semaine, de ne pas renouveler la flotte de ravitailleurs en vol, permettrait bien d'économiser quelques subsides estiment certains. En 2017, sans ravitailleurs en vol pour succéder aux C-135FR, la dissuasion "Air" s'éteindrait alors d'elle-même, constate-t-on aussi, un argument déjà évoqué il y a plusieurs mois sur ce blog.
Que resterait-il, alors, pour les chasseurs conventionnels, à cette date, alors que l'A400M ravitailleur ne sera alors pas opérationnel ? Des ravitailleurs externalisés (2). Britanniques, of course !
(1) et ce ne sont que des avis manifestement bien éclairés, pas encore des décisions : je préfère le préciser dès maintenant afin que ce qui suit ne provoque des brûlages de cierges pendant tout le weekend, en faveur de tel ou tel.
(2) à chaque génération de force, depuis la guerre du golfe, le premier déficit capacitaire constaté porte précisément sur les ravitailleurs en vol, qui permettent non seulement la frappe à distance, mais évidemment et aussi, une permanence en vol. Que certains verraient bien assurée, dans le futur, par des drones armés.