Les quelque 150 gendarmes français qui opèreront en Afghanistan à partir de l'automne seront répartis en quatre groupes opérationnels. Leur missionnement exact reste encore non défini précisément. On peut penser que ces quatre groupes opèreront sur autant d'endroits différents, comme mentors auprès de la police afghane (ANP), à la façon des OMLT de l'ANA (1). Pour diverses raisons tenant aussi bien à leur sécurité qu'à leur soutien, on peut aussi penser que ces équipes seront implantées dans, ou à proximité des zones où les troupes françaises sont déployées : actuellement, à, Kaboul et dans trois FOB (Nijrab, Tagab et Tora).
On ignore encore si ces détachements isolés comporteront des femmes. C'est le cas dans les compagnies d'infanterie : elles sont infirmières, secrétaire... et utilisées pour les fouilles des femmes afghanes.
Le détachement français comptera en outre un petit état-major et un groupe de formation.
Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général Roland Gilles, était en personne en Afghanistan, il y a quelques jours.
Cette exposition des gendarmes en zone de guerre n'est pas, rappelons, une première : des gendarmes mobiles avaient été déployés au Liban dès les années 80, ainsi, qu'ensuite, au Cambodge. Ils ont aussi été engagés, pour du maintien de l'ordre, au Kosovo (où un officier avait été grièvement blessé à la tête de ses hommes) et en Côte d'Ivoire, où jusqu'à quatre EGM furent déployés, au plus fort de "Licorne".
Cet appoint, s'il est confirmé sous cette forme, ferait de la France la première force de mentoring en Afghanistan, derrière les Etats-Unis (qui emploient le terme d'ETT, pour embedded training team), avec déjà 350 militaires affectés à cette mission, comprenant les six OMLT, la formation des officiers de l'ANA (mission Epidote) et des forces spéciales.
(1) cinq OMLT opèrent avec le 201e corps de l'ANA, autour de Kaboul, pour un total de 230 hommes. A l'OMLT état-major s'ajoutent deux OMLT infanterie, une OMLT génie/artillerie et une OMLT soutien. La 6e, une OMLT infanterie, opère en Oruzgan (zone néerlandaise) depuis deux FOB, à Tarin Kowt et à Deh Rawood.
La première OMLT avait été fournie en 2006 par la 11e BP, relevée ensuite par la 27e BIM. Depuis, toutes les brigades ont contribué.
Leader en matière d'OMLT, la France a par contre refusé d'intégrer le processus des PRT (provincial reconstruction team) mis en place par l'ISAF, comme équipes mixtes, civilo-militaires, destinées à améliorer le développement du pays. La France préférant mener ses propres actions civilo-militaires intégrées à l'action militaire, dont elles sont sensées légitimer l'action. Toute opération française est menée parallèlement à une shura, et à son corollaire, les ACM. Pour la simple et bonne raison que l'insécurité empêche les ACM d'opérer seuls, et que la conjonction de deux moments simplifie, en général, la suite...