Même si on peut s'interroger sur la date (1), c'est en tout cas 2026 que la marine a retenu pour ses 400
ans d'existence. Et depuis plusieurs mois, elle a planché sur la façon dont l'anniversaire rayonnerait en France et dans le monde.Dans quelques jours, un programme provisoire et l'esprit de cette commémoration seront livrés à la presse et aux Français, via les réseaux sociaux marins et leurs très nombreux relais dans l'écosystème (réservistes citoyens et opérationnels, anciens du gaz, etc). En voici les grands traits.
La marine veut d'abord en faire un rendez-vous pour la jeunesse, à travers les préparations militaires marine (PMM), sans doute une des meilleures idées lancées pour recruter, à l'époque par l'amiral Christophe Prazuck qui les avaient relancées. Déjà engagés pour faire progresser leur connaissance de la marine, les jeunes PMM vont inviter leurs amis à découvrir l'institution, et une date focale sera retenue pour un évènement (ce qui n'exclut pas de micro-évènements en parallèle). La célébration de la jeunesse est une bonne idée, d'autant plus que la marine va devoir recruter, et beaucoup plus, tout en renforçant sa réserve pour les temps difficiles qui nous attendent.
La marine veut aussi profiter du 14 juillet pour rayonner. Ce sera sur les Champs-Elysées, mais aussi sans doute ailleurs, peut-être sur la Seine (les commandos marine l'ont déjà colonisée à plusieurs reprises, avec leurs Etracos à l'époque). Et sans doute ailleurs, Brest (1/3 de la flotte française) et Toulon (2/3), avec des poussières qu'il ne faut pas oublier outremer. L'idée d'amener un SNA à Paris restant, on le sait, difficile à réaliser (ils sont bien occupés), même si, en l'écrivant, je me rappelle avec émotion, qu'un jour, un média à portée internationale faillit l'annoncer avec une arrivée prévue dans les bassins du Trocadéro.
Les moyens modernes de communication (média et réseaux sociaux de la marine, sans compter les drones de la marine qui pourront peut-être amener leur écot d'imagerie temps réel) permettront d'aller vers le public qui ne pourra pas forcément embarquer sur les navires et les aéronefs. C'est déjà très rare pour des journalistes, le propre président de l'association des journalistes de défense (AJD) l'a déploré au CEMM il y a quelques jours lors d'une rencontre dont j'ai par ailleurs retranscrit quelques grands traits sur mes média.
Le troisième et dernier gros rendez-vous se situera en septembre, avec la célébration de la victoire de Chesapeake. Ce jour est devenu pour la marine celui de la victoire au combat, même s'il ne parle pas forcément beaucoup aux Français, comme chacun sait mal renseignés sur les victoires de l'histoire de France. Et plus forts pour retenir les défaites, ou assimilés. Un petit sondage pourrait faire le tour du sujet dans le coeur d'un échantillon représentatif, avec cette question qui pourrait être ouverte : "la marine, pour vous, c'est quoi ?"
D'autres évènements vont être labellisés progressivement. Une exposition photo doit ainsi être visible chez les ambassadeurs de la marine -qui reprend en fait ainsi l'incarnation explorée avec succès dans l'armée de l'air et de l'espace- qui la présenteront dans le monde entier. Sauf guerre mondiale ou régionale, le Charles-de-Gaulle pourrait ainsi la porter, comme le porte-hélicoptères amphibie en charge de la Jeanne d'Arc. Les missions de défense des ambassades vont aussi avoir leur rôle à jouer -nombre d'entre elles ont un marin à la barre-, d'autant plus que la marine pourra ainsi rappeler chez nos alliés le rôle de la marine dans la couverture de la ZEE française, la deuxième au monde. Là aussi, une donnée toujours mal perçue et comprise par les Français : de quoi nourrir des éléments de langage.
Toi, lecteur qui m'accompagne depuis 2009, tu le sais aussi, mon ADN est dans le volant : on peut aussi espérer que quelques aéronefs recevront des livrées à trois chiffres, ou dessinneront les 400 dans le ciel. Que les marins dessineront aussi sur le pont des navires, dans leurs bases, etc.
Mes infops, photos et vidéos sur le twitter @defense137.
(1) la marine préexistait à 1626, il y avait déjà notamment un amiral du Ponant et du Levant. Et le navigateur malouin Jacques Cartier, mandaté par son roi, n'avait pas attendu cette date pour explorer le Saint-Laurent (1534), etc etc