Le nouveau satellite de communications du minarm a réussi sa mise sur orbite basse ce soir depuis
Kourou, mais il lui faudra encore sept mois pour rallier son orbite géostationnaire. Il sera opérationnel dans neuf mois si tout est nominal, après deux mois de tests. Dès lors, un premier Syracuse III pourra être désorbité vers une zone cimetière.Syracuse IV promet des débits trois fois plus importants, et plus d'utilisation simultanée. Il est aussi le premier à disposer de capacités de détection d'attaques, injectées à la demande de la ministre des armées, passionnée d'espace. Elle avait été intégrée en cours de programme, en 2018, ce qui, selon l'officier de programme, démontre l'agilité de Syracuse IV.
Les poitrines se sont libérées (avec les mains) en fin de soirée (milieu de nuit pour Paris) car le décompte a été suspendu par un "rouge". Tout est revenu dans l'ordre et quelques centaines d'invités ont pu discerner le lanceur européen Ariane 5 glisser vers un ciel chargé de nuages. Comme à chaque fois, le son s'est joint à la lumière bien après le lift off. Les lancements spatiaux ne sont pas anodins, c'était le deuxième pour moi, n'ayant pas pu voir le départ de CSO (reporté de 24 heures à l'époque).
Le lancement avait été reporté hier après-midi. Arianespace et le CNES ne souhaitaient manifestement pas prendre de risques. Pas plus que la DGA. Pour le commandement de l'espace, le lancement de ce soir promet aussi de nouvelles capacités qui seront vite consommées par l'appétit dévorant en débit des plateformes de combat actuelles.
Le lancement a été vu par de nombreux métropolitains : entre autres, le directeur de la STAT et le patron de la DRSD dont les équipes sont à l'oeuvre pour protéger (entre autres) le patrimoine industriel guyanais. Une oeuvre collective comme le rappelait samedi matin le commandant supérieur en Guyane, le général Xavier Buisson. C'est par un travail inter-agences et interministériel que l'évaluation fine de la menace peut être réalisée, et que le bon niveau de forces est mis sur le terrain en protection active.
Ce soir, des centaines de militaires des trois armées et de la gendarmerie étaient sur le pont pour sécuriser le port spatial européen, visibles (comme les VBRG de la gendarmerie mobile et les légionnaires du 3e REI) ou moins visibles (comme un groupe de l'antenne GIGN, les hélicoptères de l'ET68 et les contrôleurs du CCM), mais bel et bien sur les dents, jusqu'au dernier moment.
Prochain lancement, CERES sur Véga, en novembre.
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