La task force Takuba n'a pas forcément progressé très vite comme l'a reconnu le CEMA face à mes
collègues de France Inter. Mais à son train, avance, néanmoins. L'EMA COM affirme que désormais, la force mobilise 600 militaires, dont 300 français. Une vingtaine de missions ont déjà été réalisées affirme cette source. Le porte-parole du minarm avait, lui, précédemment annoncé que Takuba avait déclaré sa pleine capacité opérationnelle (PCO). Avec du retard par rapport aux prévisions initiales, mais pas encore au délai maximum que Paris avait fixé (cet été).L'EMA ne donne plus les volumes des étrangers ni même les pays concernés, affirmant que c'est le privilège des pays concernés.
Estoniens et Tchèques regroupant à peine une centaine de personnels, on peut en déduire que les Suédois et Italiens (qui ont commencé leur déploiement le mois dernier) en regroupent 200, sur les 350 annoncés à l'origine.
Pas plus de précision sur la nature des moyens aériens fournis par chacun, là encore une volonté des états concernés de ne pas être précis dans ce domaine affirme l'EMA COM.
La part française de Takuba est bien plus élevée que prévue : 50% actuellement. Le président de la République avait expliqué que Takuba devait remplacer les Français au Sahel. Ce ratio démontre bien que pour l'instant ce n'est pas le cas, et que ce ne sera toujours pas le cas à terme.
A N'Djamena, le chef des armées avait émis le format futur de la force, à 2000 militaires, dont 500 Français.
Interrogé hier sur ce point, l'EMA COM ne savait pas comment expliquer la progression future, ni même le volume de Français. Supérieur à l'actuel volume de la TF Sabre qui continue par ailleurs ses missions.
L'explication est simple, comme à Sabre, la composante française de Takuba comprend environ le même volume de ressortissants d'unités spéciales (dont deux groupes action du 1er RPIMa et un de Forfusco) et d'unités conventionnelles. Il est plus que vraisemblable que la progression de la part française de Takuba se fera avec un surcroît de commandos ou assimilés de la sphère conventionnelles. La réforme récente de la composante interne de Barkhane (GCP ou GCM + SAED) pourrait bien livrer des éléments de réflexion.
A ce stade, l'EMA COM ne livre pas de détails sur la composition de la part française puisque trois groupes action, au maximum, représentent 40 hommes. On est donc loin des 300, même s'il faut, évidemment, du commandement, du soutien, de la force protection, etc. Et, par ailleurs, la France n'a déclaré aucun moyen aérien spécifique à Takuba.
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