Le 2e RH est en auto-relève depuis 2013 au Sahel. Ses personnels ont connu régulièrement des engagements très durs. Ce métier de la recherche humaine est ingrat : très risqué, il expose forcément ses opérateurs, même si les autres régiments du COMRENS déployés au Sahel peuvent aussi connaître aussi des risques importants. Les hussards sont connus pour leur humilité, souvent co-substantielle à la recherche humaine.
Un hussard était mort au Niger, dans un accident de la circulation.
Les GAT ont manifestement compris que Paris a prévu d’annoncer sa réduction de format, en janvier ou en février, et cherchent manifestement à tirer le tapis sous les pieds des Français, à coups d'attaques, sans s'exposer (comme en décembre avec une attaque simultanée sur trois bases françaises, à la roquette). A seule fin d'accélérer le tempo du retrait, face à une opinion publique française manifestement pas passionnée par Barkhane et ses soldats (2).
Aujourd'hui, leur cible n'a pas été choisie au hasard : à Menaka, une des vitrines de Barkhane, une illustration de la victoire que Paris cherche à faire rayonner en ce début d’année. C’est là aussi que la TF Takuba doit déployer ses ailes en ce début d’année, avec l’arrivée des Tchèques, puis des Suédois. Deux attaques IED en quelques jours ne devraient pas accélérer le déploiement des Européens (déjà en retard par rapport au calendrier qui a déjà glissé plusieurs fois), eux qui cherchent à tout prix à éviter des morts dans leurs rangs, synonymes de retrait immédiat.
La multiplication des expressions relatives aux attaques des GAT sur les réseaux sociaux maliens, relayées en France, cherche manifestement à amplifier dans le virtuel la force des attaques cinétiques. Encore un domaine dans lequel Barkhane est manifestement à la peine, subissant plus qu'il ne distribue les coups : les attaques et parfois la mort de ses soldats sont désormais annoncées avant que les autorités ne les reconnaissent, à Paris.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) la première militaire française à mourir à Barkhane, et, dans une action de combat, en opex. Elles rejoindra deux autres femmes sur le mur des opex, sur le mémorial dans le 15e arrondissement parisien.
(2) comme les Taliban l’avaient réussi, en 2012, à l’approche des élections présidentielles françaises. Il faut rappeler que le retrait français d’Afghanistan s’était (étonnamment) déroulé sans grosses attaques de convois. Avec deux groupes politiques antagonistes mais tous les deux farouchement anti-français, peu de chances que les choses se passent de la même manière cette fois-ci.