Barrera rejoindra Thales en octobre. Il sera binômé deux mois avec l'actuel conseiller Terre du Groupe, Alain Bouquin, avant de voler de ses propres ailes.
Tout est parti d'une proposition de l'ancien COMLE à l'ancien patron de la brigade Serval (2013), mais qui fut aussi un des concepteur de la BOA (bulle opérationnelle aéroterrestre), précurseur de l'actuel Scorpion. A l'époque, un jeune ingénieur de Thales, Marc Darmon, faisait ses gammes : lui aussi a fait du chemin depuis (1).
En septembre 2019, Bernard Barrera inaugurait la ligne de production de radios Contact chez Thales, à Cholet. L'histoire ne dit pas si déjà, la connexion était établie, les deux hommes étaient en tout cas côte à côte ce jour-là, en présence de Patrice Caine, PDG du Groupe...
Comme tous les quittants qui veulent rejoindre le privé, l'IGAT est passé devant la commission de déontologie du ministère des armées, et vient de recevoir une réponse positive, qui clôt 38 ans dans l'armée de terre.
Son premier souvenir d'armée est à Aix, en lycée militaire. Fils de militaire, il va alors d'établissement scolaire en établissement scolaire au gré des mutations paternelles, et avoue sans détours que c'est Aix qui l'a "sauvé" de ces changements perpétuels. Il ne l'a pas oublié, 38 ans après son départ : le 27 juin, il a remonté le Mekong vers le sud de la France, là où, entre 1978 et 1982, il passe la fin de son lycée et la prépa pour l'ESM. Il y a croisé deux autres généraux de la future Monsabert, Patrick Brethous (2) et Charles Beaudouin (3). Les jeunes ont pu voir ces 11 étoiles cumulées, et quelques souvenirs d'opérations aussi.
La dream team des trois B d'Aix et de la Monsabert : Brethous, Barerra, Beaudouin.
Avant de revenir à l'évocation de Serval, Barrera se souvient avant tout de sa première affectation en Allemagne, avec des appelés. Il y a goûté un esprit d'équipe simple qu'il ne perdra plus, à Serval, évidemment, avec une armée de terre en réduction. C'est là qu'il apparaît sur le radar (dont le mien, qui met parfois du temps à chauffer), et je lui consacre alors notamment un post, un des plus lus de l'histoire de ce blog qui raconte comme le général a fait collecter les chaussures tactiques de son état-major pour équiper ses soldats qui en manquaient en première ligne, sous l'effet de la chaleur et... de la neige, qui contrariait alors les transports en France.
Il dit avoir trouvé aussi le même esprit d'équipe en état-major parisien (les collectes de chaussures en moins), là où l'équipement de demain de l'armée de terre se défend aussi. Comme au Balargone, le futur bureau du conseiller militaire aura sa statue de la Sainte Victoire, celle de la 3e division, et surtout, une batterie de photos, assurément parmi celles qui figurent dans ce post.
Frères d'armes, avec déjà un goût pour la chenille, comme son camarade Beaudouin.
Comme conseiller militaire, il sera là pour mettre du lien entre l'industriel et l'armée de terre, dire les choses quand elles doivent l'être, et évidemment participer à une aventure technologique autour de l'interarmisation et de l'interallié, deux dimensions qui figurent noir sur blanc dans la vision stratégique du CEMAT.
Au Mali, en 2013.
Et à Paris quelques mois plus tard, lors d'une prise d'armes Légion, avec le général Benoît Puga, avec un souvenir du Mali pour le CEMP. Photo JMT
(1) Marc Darmon a été récemment élu président du GICAT.
(2) Alatman, actuel sous-chef opérations de l'armée de terre, après avoir commandé les forces spéciales Terre et le CPCO.
(3) Encore pour quelques jours patron des plans et programmes de l'armée de terre, avant de rejoindre le COGES.
En chute avec un GCP du 1er RCP, pour les blessés de l'armée de terre, en juillet 2014.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.