Le plan de relance de l'aéronautique est surtout un plan de soutien à Airbus, et dans le landerneau,
difficile de ne pas trouver quelqu'un que cela n'interpelle pas. "Le plan ne ruisselle pas assez" a lancé Xavier Bertrand dimanche sur BFM TV, constatant que les petits acteurs n'étaient pas vraiment arrosés par ce plan, comme ce blog l'avait déjà fait remarquer.
Ce midi, c'est le député Gwendal Rouillard, pas connu pour être un opposant notoire au président de la République, qui lui demande, sur deux pages de papier à en-tête, de "s'impliquer" personnellement et "d'impulser" un vrai plan de relance des filières défense. Avec un résultat dans les "prochaines semaines".
Souhaitant manifestement mettre le débat sur la place publique, le député ne cite évidemment aucun programme mais on connaît son attachement au secteur naval, et à celui des forces spéciales implantées dans sa circonscription. La marine n'a pas caché aussi son intérêt pour combler pour une bonne fois les gros trous dans ses stocks de munitions, et l'état de son parc de patrouilleurs inquiète, anticiper le remplacement ferait aussi sens.
On pourrait ajouter que ces emplois sont des emplois industriels et dans la recherche, la France n'en a pas pléthore. Ils contribuent aussi au commerce extérieur.
Ses arguments sont assez connus, notamment sur l'effet de levier (un euro investi en fait pousser plusieurs), mais on pourrait en ajouter au moins un autre : que les achats obligatoires que les armées vont devoir réaliser à l'étranger, notamment aux Etats-Unis (pour la valeur de près d'un tiers de la valeur nue du porte-avions) fasse l'objet de compensations industrielles.
Nos propres clients d'équipement de défense nous posent ces conditions, pourquoi nous ne ferions pas de même ?
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.