Ce sont des scènes de guerre médicale qui sont évoquées à l'élément mobile de réanimation de
Mulhouse. Le président de la République et chef des armées l'a visité, après l'accueil du premier patient (1). Mais avant l'arrivée du gros de la vague : jusqu'à 30 patients peuvent être accueillis sur place. Ils n'étaient que 16 hier soir, selon un point local, d'après mon collègue des DNA, Nicolas Roquejoffre.
Pourtant, depuis l'ouverture de la structure, le minarm, très régulièrement interrogé sur l'avancement de la prise en charge, fait la sourde oreille, et ne détaille pas le nombre de patients accueillis sur place. Tous les jours, les hôpitaux civils communiquent sur cette variable sans difficulté pour ce qui les concerne. De la même manière qu'elles annoncent en général une demi-journée avant le minarm les rotations de Morphée (un 4e vol vient de décoller).
Normalement, c'est aujourd'hui que l'intégralité des patients devaient être pris en compte. Rien que la montée en puissance est déjà, manifestement, très complexe, du fait du risque patent de contamination qui pèse sur les soignants militaires (comme c'est le cas dans les structures civiles). Et des règles très strictes qui encadrent la réanimation médicale, en équipement et en soignants, deux variables qui ne sont manifestement pas en excès.
A terme, 120 soignants du SSA et du RMED, avec une sécurisation de l'armée de terre (la structure n'est qu'en toile) doivent travailler, en croisière, sur le site, mais on ignore, là aussi, si tous les soignants sont arrivés à poste. Le minarm n'a pas de réponse sur ce point.
Du fait du rythme, et comme pour les civils, les relèves doivent déjà être prises en compte, alors même que déjà, l'effectif des services de réanimation du SSA, réduits ces dernières années, sont à l'os.
Ce qui interroge, d'ores et déjà, sur la marge de manoeuvre qui sera disponible pour armer les porte-hélicoptères de la marine mobilisés pour les DOMTOM, eux aussi bientôt engagés dans la guerre médicale au COVID-19.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) et pour lancer l'opération Résilience, qui n'avait, comme l'allocution du Président, rien d'imprévu comme l'ont cru certains médias, évidemment, preuve en est le pupitre, s'il en manquait par ailleurs...