Il faisait partie des vétérans invités par Emmanuel Macron au dernier 15 août, à la nécropole de
Bollouris (Var) : Marc Bermot témoigne (1), à 94 ans, de l'épopée du 1er Bataillon de Choc, qu'il rejoint en Afrique du Nord. Son évasion de France passe par les Pyrénées avec la ferme intention de revenir libérer sa patrie.
Sa première et brève expérience militaire dans une unité de l'armée de Vichy ne le convainc pas. Il cherche autre chose, qu'il trouvera au 1er Bataillon de Choc : l'action décisive, stratégique, qui fait basculer les opérations. C'est le cas en Corse en septembre 1943, à l'île d'Elbe, dans les combats de Toulon, puis en Alsace, parmi les combats les plus durs de la Libération menés par des troupes françaises.
A Toulon, le bataillon essuie des pertes face à un adversaire qui ne respecte pas les lois de la guerre (2). Dans son livre, le colonel (ER) Bermot livre aussi les réalités sociologiques très diverses de ce bataillon encore très mal connu, où se cotoyaient les évadés de France et les nord-africains, les fils de capitaines d'industrie et de banquiers, et les fils d'agriculteurs et d'artisans. Une France en réduction qui ira jusqu'en Autriche au prix de pertes énormes : plus de 200 morts, près de 600 blessés et disparus.
Une machine qui devait initialement ne servir qu'aux "action de choc", pour les services spéciaux, une dimension qui ne fut que très rarement prise en compte. Même si ses descendants (et ceux de la 1ère CIA formée à Londres dont une partie alimenta l'embryon de service action du BCRA) formèrent l'ancêtre de l'actuel Service Action de la DGSE.
(1) "Ma jeunesse pour la France, souvenirs de guerre", Editions Cêtre, co-écrit avec un ancien directeur de l'ONAC92.
(2) De La Croix Laval, Demazel, Calvet, Carrière, Gesta, Planche, Arnoult, assassinés le 23 septembre par les Allemands dans un quartier de Toulon. Chaque année, le souvenir de ces fusillés reste honoré dans ce même quartier ouest de la ville.