Un rapport de la délégation au droit des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les
femmes vient (re-)mettre en exergue tout le chemin qui reste à parcourir dans les armées dans ce domaine.
La co-rapportrice LREM Bérangère Couillard (avec Bénédicte Taurine de La France Insoumise) du document « Les femmes et l’armée » a accordé un long entretien à ce blog mercredi. Elle re-souligne un élément déjà mis en exergue sur ce blog, constatant la sous-visibilité des femmes dans les publications réalisées par la communication du ministère des armées. Qui dispose pourtant de très nombreux supports multimédia et papier. 15% de la population du ministère n'est tout simplement quasiment pas visibles dans ces pages, minutes de sujets de com étatique, etc. Gros paradoxe, rapportée à la ligne gouvernementale qui prône l'égalité des chances.
En effet, rapportées à leur présence comme civiles et militaires, les femmes continuent à n’apparaître que très marginalement dans les pages (et parfois pas du tout) et encore moins les couvertures, à l’exception notable de la ministre et de la secrétaire d’état (1), qui pour la première fois de l’histoire du ministère, sont deux femmes (la seule autre ministre ayant été Michèle Alliot-Marie).
C’est aussi le cas dans les campagnes de recrutement. Les femmes apparaissent mieux et plus dans les campagnes de l’armée de l’air, la plus féminisée. Elles réapparaissent dans celle (en cours) de l’armée de terre après en avoir disparu, ce que ce blog avait noté à l'époque.
Mais constate Bérangère Couillard, le « DRHAT nous a dit ‘femmes ou pas femmes, je n’ai pas le choix vu le volume de recrutement' lié à la remontée en puissance, 'la question ne se pose pas' ».
L’élue assure que Florence Parly, a qui elle a remis mardi une copie de son rapport suite aux questions au gouvernement est « très investie » sur ce sujet, comme Emmanuel Macron sur les questions d’égalité des chances entre hommes et femmes (2).
Bérangère Couillard souhaite aussi que la cellule Thémis chargée d'enregistrer la parole des victimes puisse inclure une démarche d’analyse statistique dans son activité.
Autre mesure, plus emblématique celle-là, que les femmes en congé parental puissent passer le concours de l’école de guerre. La parlementaire explique que le cabinet de Florence Parly lui a dit que cette possibilité serait étudiée.
Le recours au télétravail doit aussi être développé constate-t-elle aussi, alors que cette possibilité est déjà développée dans le reste du monde professionnel. D’autant plus que nombre d’activités administratives, non classifiées, s’y prêtent particulièrement.
C’est un récurrent de ce type de travail, les gardes d’enfants, notamment sur les horaires atypiques doivent aussi être développées. D’autant plus que, facteur ’aggravant’, les deux parties d’un couple sont souvent employés par le ministère des armées.
Ce rapport n’évoque pas, par contre, la possibilité pour les conjoints mutés et qui ne retrouvent pas de postes (notamment outremer) de pouvoir réaliser un surcroît de jours de réserve dans l'unité présente, par rapport à la moyenne des jours possibles en ESR, pour compenser la perte de revenu (en général ils prennent un congé sans solde). Florence Parly, qui a entendu cette idée de la bouche de votre serviteur, n’a pas trouvé l’idée ridicule.
(1) On peut néanmoins noter que dans leurs cabinets, les femmes sont ultra-minoritaires, malgré les recommandations gouvernementales.
(2) Exemples à l’appui, l’élue de Pessac-Gradignan (Gironde) explique que le président a, dans d’autres ministères, demandé instamment à ce que des femmes puissent être nommées à égalité de chances avec des hommes, ce qui impacte les de nominations qu’on découvre chaque mercredi en sortie de conseil des ministres.
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