Un des arguments brandis par le ministère de la défense pour avoir décalé ou remis aux calendes
greco-romaines l'achat d'un Caracal destiné aux forces spéciales, achat qui avait pourtant été promis par la minarm en personne, est celui de l'achat de six Caïman NHFS par la LPM. Il faut rappeler que cet Caracal -voire un deuxième- devait être acquis avant les coupes de 850 MEUR intervenues en juillet, il y a tout juste un an. Des appareils étaient d'ailleurs disponibles chez l'industriel pour permettre à l'armée de l'air d'être livrée très rapidement (mais vraiment très rapidement).
L'argument du minarm n'a donc pas le moindre fond car en plus, l'achat du Caracal répond à un besoin urgent, celui de remplacer un appareil accidenté en opérations (il y a déjà belle lurette). La flotte de Caracal, qui a pris de plein fouet le début des opérations au Sahel, était d'ailleurs assez isolée, puisqu'à l'époque, les Cougar rénovés ne sortaient pas de chez leur constructeur. Et le Caïman, lui, n'était pas encore déployé (et d'ailleurs, pas au profit des forces spéciales).
Comme l'a bien fait remarquer le député corse Jean-Jacques Ferrara, il y a donc urgence pour les commandos des forces spéciales en première ligne d'obtenir cette machine, par ailleurs moins chère qu'un Caiman FS et bien plus rapidement disponible.
On peut y ajouter que le Caracal est un appareil désormais combat proven, au palmarès éloquent, ce qui n'est pas le cas du NHFS. Ce dernier va en effet nécessiter des études, et une très longue campagne de validation. En interne, le sujet divise déjà, sur le registre que l'appareil est trop complexe par rapport aux besoins des FS, qui demandent avant une soute et une capacité de levage (des Chinook seraient plus utiles). Plus d'intelligence embarquée, c'est aussi de façon quasi-sûre, une disponibilité qui ne sera pas optimisée, comme le montre d'ailleurs le taux assez inquiétant d'indisponibilité du Caïman d'origine, pas très numérisé (cf mon post d'hier).
On peut aussi le rappeler, le Caracal est doté d'une perche de ravitaillement en vol, un facteur d'endurance et de foudroyance -un vrai atout pour les forces spéciales-, d'un système d'autoprotection complet, et il peut, en outre, être rapidement doté d'armes, à un coût dérisoire.
En effet, pour des clients exports, le Caracal a déjà été doté en point avant de paniers à roquettes et de canon de 20, et donc, si l'on suit la logique de la minarm, pas besoin de refaire pour des besoins français des essais qui ont déjà été faits pour des clients exports (parfois, même, sur... des appareils français). Le Caïman n'a pas encore tout à fait les mêmes atouts.
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