Même si elle était prévue de longue date, l'opération Poker conduite cette nuit par les forces aériennes
stratégique rappelle au nouveau chef des armées qu'il peut compter sur l'outil forgé par le général de Gaulle. C'est en principe l'amiral Bernard Rogel qui doit lui faire le compte-rendu de cet exercice de haut niveau mais assez récurrent.
Le Poker de cette nuit était le deuxième de l'année. Il a mobilisé quatre tankers, selon des sources ouvertes. Les FAS, qui ne détaillent pas les types d'appareils mobilisés, évoquent, elles, une cinquantaine d'appareils et un millier d'aviateurs sur le pied de guerre cette nuit.
Ces chiffres peuvent faire sourire les non-initiés, mais par souci de réalisme, les FAS mobilisent aussi leurs collègues des forces conventionnelles comme alliés et adversaires. Les tankers du Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 Bretagne, les Mirage 2000N du 2/4 Lafayette et les Rafale B du 1/4 Gascogne se sont déployés depuis Saint-Dizier, Avord, Istres, Mont-de-Marsan et Evreux.
Les navigants ont décollé sur Mirage 2000 C (2/5 Ile-de-France depuis Orange), Mirage 2000 D (trois escadrons de Nancy), Mirage 2000-5 (1/2 Cigognes de Luxeuil, Rafale C (3/30 Lorraine et 2/30 Normandie Niemen) de Mont de Marsan, le tout sous l'oeil et les mesures d'appui d'un E-3F d’Avord.
Au sol, l’Escadron de Défense Sol-Air d’Avord a mis ses Aster sur "on" avec des tirs simulés de missiles.
Comme c'est la règle, le raid s'est fait en silence radio et sans recours au GPS. Il n'a pas quitté le territoire français, mais réalisant une élongation réaliste. Il a débuté par un regroupement au-dessus de la Bretagne, puis un survol de l’Atlantique (avec soutien des moyens de secours de la marine et de l'armée de l'air pour le survol maritime) vers le sud, avec un ravitaillement en vol de nuit, jusqu’aux Pyrénées, puis la Méditerranée.
L'infiltration a commencé dans le sud, cap sur l'Auvergne et la TSA43.
Devant les FAS, à nouveau des Aster et des Crotale NG, traités par les Scalp portés par les Rafale du Gascogne (escadron référent missiles de croisière pour toute l'armée de l'air).
Avant, évidemment, le bouquet final.
L'armée de l'air et ses FAS ont réussi cette mobilisation récurrente dans un période de forte mobilisation, puisque les FAS alignent des biplaces à Chammal (Rafale de la BAPJ) et à Barkhane (Mirage 2000NK3 à N'Djamena). Elles participent en outre comme le reste de l'armée de l'air à la police du ciel. Ainsi, rien que l'activité courante opérationnelle mobilise en permanence une trentaine de chasseurs. On n'en comprend que mieux pourquoi les Poker portent le qualificatif d'opération...
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