On peut le déplorer, mais le budget de l'état n'assure pas la totalité des besoins de soutien de la
communauté des plus fragiles dans la communauté de défense -militaire comme civils- : le Bleuet de France, dont la collecte commence aujourd'hui, participe à ce financement extra-budgétaire.
Il a été créé en 1916, il y a cent ans, par deux infirmières, qui le faisaient confectionner par des blessés de la Grande Guerre. C'est devenu une oeuvre en 1934, désormais géré par l'ONACVG, qui fête ses 100 ans cette année.
58% des fonds collectés vont à l'action sociale : veuves de guerres, anciens combattants, pupilles de la Nation. Le film des 100 ans de l'ONACVG fait parler brièvement un des bénéficiaires dont le père, parachutiste, a été tué en Somalie. L'office prend aussi en charge, depuis un quart de siècle, les victimes d'attentats mais aussi finances les RMBS et contribue aux prothèses des sportifs.
L'enveloppe permet aussi de financer des reconversion de militaires, abondant des sommes déjà versées par Défense Mobilité. Les militaires d'active eux-mêmes sont peu conscients de ce que le Bleuet finance, comme je l'ai constaté à plusieurs reprises par le passé, ce qui témoigne sans doute d'une insuffisante communication sur ce sujet, de la part de l'ONACVG, et sans doute, du ministère de la Défense lui-même.
25% vont au mémoriel, une des missions de l'ONACVG.
17% sont dépensés dans le fonctionnement, dont l'organisation des collectes, explique l'ONACVG.
La collecte publique est organisée deux fois par an, dans les rues et les sites (entreprises, bases, etc) qui ont demandé préalablement une urne à cette fin. Il reste néanmoins possible de donner hors de ces deux périodes, sur le site du Bleuet. Ces dons peuvent être défiscalisés.
Ce navigant du 4e RHFS portait le bleuet, en 2014, un modèle alors fabriqué hors de France. Depuis, le Bleuet a été rapatrié : il est fabriqué sur cinq sites par des travailleurs handicapés, une sorte de retour aux sources donc. Rappel : le port du Bleuet est autorisé pour les personnels de la Défense. (Photo Jean-Marc Tanguy)