Dans leur rapport consacré aux opex, les sénateurs Gautier et Reiner affichent d'autres chiffres que
ceux qu'on lit habituellement. D'abord et pour l'anecdote, on apprend qu'il reste encore une poignée de Français en Afghanistan (entre deux et quatre), une opex pourtant close il y a quelques temps...
Plus de surprises pour les chiffres de Barkhane, dont la moyenne s'est établi à 3352 et 3417 en 2015 et 2016 (à comparer aux 2068 de 2014 et 4406 de 2013, c'était donc un retrait prématuré). La même source rappelle qu'en pointe, ce sont jusqu'à 3608 (donc bien au delà des 3500 énoncés comme un maximum) en 2015 et 3531 qui ont été déployés à Barkhane. Ces chiffres ne prenant pas en compte le GFS Sabre et les éléments apportés désormais régulièrement (pour ne pas dire constamment) par les effectifs des FFCI (qui ne sont plus comptés comme opex).
On peut rappeler qu'en 2013, il y eut jusqu'à 6482 (!) militaires déployés dans cette même zone (hors Tchad), un chiffre que je n'avais pour ma part jamais entendu, amenant à un des pics d'effectifs déployés dans la décennie, à 14463 (le record est à 14965, en 2011).
La logique est un peu la même avec Chammal, qui selon l'EMA ne consomme qu'un millier de militaires. Le rapport des sénateurs explique quant à lui qu'ils étaient 1350 en 2015, et 1417 en 2016, en moyenne. En comptant les pointes, on arrive même à 3051 (avec le groupe aéronaval) en 2015 et 3790 (avec le même groupe aéronaval) en 2016. Evidemment, vu que ces chiffres ne comprennent pas les forces spéciales (dont l'effectif a aussi augmenté), on peut s'interroger sur ces fortes différences d'une année sur l'autre. Et, encore plus évidemment, sur les différences entre les chiffres de l'EMA, et ceux des parlementaires. Un peu comme les chiffres de manifestations : chacun a les siens.