Les Français sont bien placés pour le savoir, la justice espagnole n'est pas très rapide (1). Elle n'a
toujours pas donné officiellement la moindre communication sur la mort de 11 militaires, deux grecs, et neuf français, il y a déjà plus de trois mois. Sera-t-elle plus diligente avec ce crash-ci ? Par delà la mort de quatre aviateurs d'Airbus (tous espagnols), et les blessures graves subies par deux autres (également espagnols), les enjeux sont énormes.
Airbus n'est pas en position de force, avec les délais pris par le programme, et Tom Enders a dû prendre des mesures énergiques, qui selon lui devaient remettre le programme sur les rails.
Le positionnement de la chaîne en Espagne n'avait pas que des partisans, et le crash pourrait bien encore délier des langues.
Mais il risque aussi de fragiliser encore plus le programme, qui cherche toujours sa vitesse de croisière, sur le plan technique, mais aussi commercial. Depuis la commande malaisienne, la seule à l'export après l'annulation sud-africaine, Airbus n'a pas engrangé la moindre commande export. Les pays qui ont lancé le programme, après avoir remis la main à la poche n'ont pas caché qu'ils pourraient bien réduire la voilure de leur commande.
Certes, tous les constructeurs d'aéronefs militaires connaissent des crashs. Mais celui-ci s'inscrit sur un fond de difficultés autour du programme, et intervient en sortie de chaîne d'assemblage. Alors même que seulement une dizaine d'avions ont été livrés.
(1) un problème qui n'est pas typiquement espagnol : le crash d'un Cougar français au Gabon en janvier 2009 n'a toujours pas été publiquement expliqué, et le rapport n'a pas été publié, contrairement à l'obligation statutaire de le publier.