L'idée de Laurent Fabius de mettre sur pied un pont aérien humanitaire européen pour les Irakiens opprimés
par l'état islamique résonne dans le vide. Pour l'heure, la France a envoyé 18 tonnes avec un A340 de l'Estérel, et doit encore expédier 20 tonnes sous 48 heures, avant un troisième envoi, dans la foulée. Mais face à l'urgence humanitaire -qui se double d'une autre, militaire-, l'Europe est une fois de plus aux abonnés absents, alors qu'il ne s'agit que de trouver et d'expédier du fret, donc rien de très dangereux a priori.
Mais tous les Européens sont dans une situation budgétaire plus ou moins dépressive, et l'idée d'une nouvelle aventure irakienne, à laquelle ils ont participé pour la plupart (1), ne semble pas emballer les capitales. Même pour de l'humanitaire.
D'ailleurs, on le voit bien à Paris, la Palestine fait pour l'instant bien plus recette, en termes de manifestations de soutien, que l'Irak. Où des exactions ont pourtant été commises.
Bref, le story telling, dans la torpeur de l'été et dans l'attente des feuilles d'impôts risque de ne pas être très évident...
(1) la France et l'Allemagne sont les deux grands européens à ne pas avoir participé aux opérations de 2003 et à l'occupation du pays qui avait suivi.