Emirats Arabes Unis. C'est la première fois depuis sa création sous la présidence précédente que les FFEAU sont utilisées pour une mission opérationnelle sur un théâtre d'opérations (1). Une telle mission demande l'autorisation préalable des EAU, pays-hôte, et la concertation avec les autres pays déjà engagés dans les largages depuis des semaines.
Peu de détails sont encore disponibles. Un groupement de transport opérationnel (GTO) armé par les escadrons de transport Béarn (qui a effectué le premier largage cette nuit) et Anjou d'Evreux a été formé sur place, avec des éléments du 1er RTP (visibles dans la soute dans le deuxième photo). Le binôme avions/largueurs est indissociable, comme l'avaient rappelé les OAP à répétition réalisées par la France au Mali depuis 2011.
La cible de ce premier largage est la ville d'Amerli, à 170 km de Bagdad, explique l'état-major, qui justifie ce choix par le fait que cette ville est assiégée par EI depuis près de deux mois. Le choix a été réalisé en concertation avec les forces aériennes qui larguent déjà : Etats-Unis, Grande-Bretagne (depuis Chypre) et Australie.
L'apparente modicité de la charge s'explique par la distance à couvrir (aller et retour) entre les EAU et l'Irak, ainsi que par la formule bimoteur du Transall, qui impose des limitations en cas de perte d'une des turbines.
Les C-130 n'ont pas ces limitations-ci, mais sont par contre sont -comme les Transall d'ailleurs- assez peu disponibles.
La plupart des avions d'Evreux sont ravitaillables et autoprotégés. Un de ces deux escadrons possède également une capacité de largage de matériel à très grande hauteur et ouverture basse (LMTGHOB), précaution qui n'est peut-être pas idiote en Irak, où des armes sol-air ont pu changer de mains.
Le LMTGHOB a été utilisé en Afghanistan au profit des GTIA, des OMLT, des forces spéciales françaises et étrangères. En 2011, il a servi en Libye, pour alimenter les insurgés de l'ouest du pays. Toutes ces missions avaient été réalisées par l'escadron 1/61 Touraine : sa mise en sommeil, quelques mois plus tard, avait obligé à transférer le savoir-faire à d'autres unités.
On ignore, à ce stade, quel est le cadencement envisagé pour ces largages. Les anglo-saxons semblent avoir décidé, pour leur part, d'une cadence assez soutenue.
L'armée de l'air avait déjà largement contribué, en projetant 60 tonnes de ravitaillement à Erbil, grâce à trois rotations d'Airbus A340 de l'escadron de transport 3/60 Estérel.
En forme de rappel, ce post prémonitoire écrit cet été.
(photo EMA/Sirpa terre)