Sangaris -comme Serval- connaît un paradoxe de plus : le déploiement quotidien des avions de combat n'est
couvert par aucun plot de recherche et sauvetage au combat (Resco). Un plot de deux Caracal est par contre déployé en mer sur le Charles-de-Gaulle, qui lui, ne doit effectuer aucune mission de guerre pendant son déploiement.
Aucune explication, à Paris, n'est disponible pour expliquer ce paradoxe. Neuf chasseurs (six Rafale et trois Mirage 2000D) opèrent pourtant au profit de ces deux opérations africaines. Le plot Resco du Mali a été démonté en milieu d'année pour des raisons d'économies, et celui de Centrafrique n'est tout bonnement pas prévu. Dans un pays grande comme une fois et demi la France, peuplé de miliciens qui sont en train de se radicaliser.
Les faibles moyens d'hélicoptères déployés en Centrafrique, tout comme l'absence de capacité déclarée de Resal (recherche et sauvetage aérolargué) ont de quoi inquiéter, en cas de souci. Deux Caracal auraient constitué un bol d'air évident, à Bangui. Comme c'était déjà le cas au Liban (2006), à Kaboul (2006-2012), etc.
Jusqu'à maintenant, ce sont des biréacteurs (les Rafale) qui ont été envoyés au-dessus de Bangui. Le risque de perte totale de puissance est donc minimal, mais ce n'est pas le seul risque couvert par la Resco.
L'opération Artémis, en 2003, avait bénéficié d'une couverture Resco. Mais pas les opérations Boali 1 et 2, en Centrafrique (2006 et 2007), où les chasseurs de l'armée de l'air avaient brillamment appuyé les commandos du COS. Néanmoins, les hélicoptères du COS étaient en mesure de récupérer des personnels isolés, ce qui était aussi le cas au Tchad, en 2008.
Mais avec deux Caracal et un Cougar endommagés -ainsi qu'une Gazelle détruite- pendant les opérations au Mali, les moyens aéromobiles du COS connaissent une période difficile. D'autant plus que comme l'a rappelé un rapport parlementaire il y a peu, la disponibilité des hélicoptères de l'ALAT est à un plus bas historique, avoisinant les 20% pour le Cougar, le Tigre et le Caracal.
En tournant un vieux catalogue opérationnel, on reconnaîtra néanmoins que les Fennec -deux appareils déployés à Bangui- étaient qualifiés, dans le temps, à la récupération de pilotes : on appelait cela la "Sarguerre".