L'armée de l'air réaménage son dispositif avec l'arrivée de deux Mirage F1CR à Bamako, transférés du Tchad (et non arrivés en renfort comme je l'avais annoncé initialement). C'est ce qu'on appelle un desserrement, cela permet de ne pas voir à recourir à autant de ravitaillements en vol, et donc de ménager les chasseurs (1). Tout en permettant de limiter le temps de réaction : pour rallier Gao, les chasseurs de N'Djamena doivent parcourir 2000 km... Les chasseurs basés au Tchad sont entraînés à desserrer sur les terrains de la région. Le déploiement depuis le Mali est rarissime, si ce n'est une première. Tout comme, j'aurais pu le rappeler depuis vendredi, ces frappes aériennes au Mali sont les premières effectuées par des chasseurs français.
Les Mirage F1CR du 2/33 Savoie sont des chasseurs optimisés pour la reconnaissance. Ils peuvent en plus être utilisés comme bombiers, avec un canon de 30 mm et jusqu'à quatre GBU-12. Ils sont souvent, dans ce cas, utilisés en engagement coopératif (MFFO) avec les Mirage 2000D et les Rafale. L'emport de bidons irakiens sugggère ce genre de configuration camion à bombes, avec quatre GBU-12.
En outre, les moyens logistiques se renforcent aussi. La base d'Evreux a envoyé des équipages de Transall, et un C-160 du 1/64 Béarn tandis que le GRV Bretagne a gonflé son staff d'équipages à N'Djamena, amenés par un Falcon 7X.
Au sol, plusieurs dizaines de blindés arrivent par la route de Côte d'Ivoire. Les gros porteurs russes (deux An-124) et britanniques (deux C-17) doivent convoyer une vingtaine de VAB arrivés hier soir d'Auvours sur la base aérienne d'Evreux.
(1) et ce d'autant plus que les F1CR disposent de moitié moins d'autonomie de vol que les Rafale.