Alors que le Harfang réintègre sa base de Cognac, l'armée de l'air met en ligne un webdocumentaire grand public consacré à ce drone. Pas de grosse révélation, mais un côté pédagogique qui peut permettre de bien comprendre comment cela marche et à quoi cela sert. Par les temps qui courent, et vu les mythes qui courent encore sur les drones et ceux qui les servent, ce n'est donc pas un travail inutile. Quelques photos inédites, mais surtout quelques bouts de films tirés des opérations en Afghanistan, à Deauville, ainsi que le vrai son du Rotax de 115 chevaux qui fait voler le drone (si vous activez votre haut-parleur).
Il manque juste une précision : l'unité, qui ne faisait pas à l'époque 100 personnes s'est auto-relevée depuis 2009 sur le théâtre afghan, mettant ainsi à l'épreuve le systèmes humain mis en place, et taillé au plus juste. Sans doute une des justifications d'une croix de la valeur militaire à titre collectif, qui vient d'être attribuée à l'escadron 1.33 Belfort, fin 2011.
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
mercredi 29 février 2012
Des chiffres
Nexter publie ce matin ses résultats pour 2011. Les commandes représentent 633 MEUR, dont 400 MEUR ont été collectés sur trois contrats. Dans le lot, vraisemblablement, celui des Aravis confirmé par le DGA il y a une semaine après avoir été un gros gros tabou.
La semaine dernière, on ne savait dire s'il s'agissait de 100 ou 200 véhicules. A un million d'euros au prix catalogue (sans doute moins pour les Saoudiens, vu la quantité mais il y a sans doute du MCO), un bel apport aux chiffres 2011, donc.
L'industriel affirme détenir trois ans d'activité en carnet de commandes (2,6 MdEUR).
Le CA consolidé recule à 851 MEUR. Conséquence logique d'absence de grands contrats exports en portefeuille, et de la fin des livraisons Caesar françaises et export.
Malgré l'envie d'aboutir, le groupe n'a toujours pas réussi à placer son VBCI en Espagne ou au Canada. Et les dossiers français -comme le VBMR- ne se décantent pas forcément aussi rapidement qu'espéré. La perspective de nouvelles amputations dans les programmes terrestres devrait donc, de fait, accélérer les restructurations. Quel que soit le sens qu'on donne à ce mot.
Dans ce contexte, aucune surprise dans le fait que la belle tienne à se montrer belle : Nexter revendique une marge opérationnelle consolidée supérieure à 10% de son chiffre d'affaires, et 50% de la R&D est autofinancée.
La semaine dernière, on ne savait dire s'il s'agissait de 100 ou 200 véhicules. A un million d'euros au prix catalogue (sans doute moins pour les Saoudiens, vu la quantité mais il y a sans doute du MCO), un bel apport aux chiffres 2011, donc.
L'industriel affirme détenir trois ans d'activité en carnet de commandes (2,6 MdEUR).
Le CA consolidé recule à 851 MEUR. Conséquence logique d'absence de grands contrats exports en portefeuille, et de la fin des livraisons Caesar françaises et export.
Malgré l'envie d'aboutir, le groupe n'a toujours pas réussi à placer son VBCI en Espagne ou au Canada. Et les dossiers français -comme le VBMR- ne se décantent pas forcément aussi rapidement qu'espéré. La perspective de nouvelles amputations dans les programmes terrestres devrait donc, de fait, accélérer les restructurations. Quel que soit le sens qu'on donne à ce mot.
Dans ce contexte, aucune surprise dans le fait que la belle tienne à se montrer belle : Nexter revendique une marge opérationnelle consolidée supérieure à 10% de son chiffre d'affaires, et 50% de la R&D est autofinancée.
La bombe des Mollahs
Après le Kosovo et Djibouti, l'atypique Michel Desjours pose sa musette à Istanbul pour exfiltrer une physicienne syrienne qui détient des éléments accablants du programme nucléaire iranien.
Double jeu des Turcs, des Israéliens et de quelques autres, avec en prime le rôle central tenu par Walid Kamal, qui a tué trente ans plus tôt le père de Michel Desjours, à Beyrouth. Le tout sur une ambiance de visite de l'IHEDN.
Aux frontières de la réalité, par un ancien du COS, aujourd'hui conseiller défense d'une haute personnalité de l'Etat.
La bombe des Mollahs, Paul Fauray, Editions du Rocher, 19 euros.
Double jeu des Turcs, des Israéliens et de quelques autres, avec en prime le rôle central tenu par Walid Kamal, qui a tué trente ans plus tôt le père de Michel Desjours, à Beyrouth. Le tout sur une ambiance de visite de l'IHEDN.
Aux frontières de la réalité, par un ancien du COS, aujourd'hui conseiller défense d'une haute personnalité de l'Etat.
La bombe des Mollahs, Paul Fauray, Editions du Rocher, 19 euros.
lundi 27 février 2012
Liban : des réductions de printemps
La France va réduire son dispositif au Liban d'au moins 400 postes, sur les 1.300 actuels, à l'occasion de la relève qui interviendra d'ici l'été. L'EMA se garde bien de communiquer sur ce sujet éminemment sensible, puisque c'est la France qui a impulsé une revue stratégique du dispositif global dans le pays, et que c'est l'ONU qui est à la manoeuvre.
Les augures de New-York devaient rendre leur verdict en janvier, comme ce blog vous en avait parlé, mais le processus a bien glissé, et on ne s'attend pas à des communications officielles avant le début du mois de mars (la fin février étant proche...)
Derrière les silences, la réalité est là : les troupes doivent se préparer à un déploiement, sur un théâtre qui est jugé à peine moins sensible que l'Afghanistan. Les attaques récurrentes contre les soldats français sont là pour le rappeler.
Le parcours normé par le CFT comprend une mise en conditions opérationnelles (MCO) passant par Mailly.
Et les volumes qui passent sont plus légers que prévu. On ignore encore précisément sur quoi (qui) se feront les économies, mais sans doute sur l'infanterie (fournie par le RMT), le génie (13e RG) et les insérés à l'état-major de la FINUL.
Le mouvement de réduction est inéluctable : le général Georgelin avait été le premier à enclencher le mouvemant, en retirant les navires français du dispositif en mer, le jugeant inutile. Son successeur avait estimé quant à lui que la FINUL II était allé au bout de sa logique militaire.
Les augures de New-York devaient rendre leur verdict en janvier, comme ce blog vous en avait parlé, mais le processus a bien glissé, et on ne s'attend pas à des communications officielles avant le début du mois de mars (la fin février étant proche...)
Derrière les silences, la réalité est là : les troupes doivent se préparer à un déploiement, sur un théâtre qui est jugé à peine moins sensible que l'Afghanistan. Les attaques récurrentes contre les soldats français sont là pour le rappeler.
Le parcours normé par le CFT comprend une mise en conditions opérationnelles (MCO) passant par Mailly.
Et les volumes qui passent sont plus légers que prévu. On ignore encore précisément sur quoi (qui) se feront les économies, mais sans doute sur l'infanterie (fournie par le RMT), le génie (13e RG) et les insérés à l'état-major de la FINUL.
Le mouvement de réduction est inéluctable : le général Georgelin avait été le premier à enclencher le mouvemant, en retirant les navires français du dispositif en mer, le jugeant inutile. Son successeur avait estimé quant à lui que la FINUL II était allé au bout de sa logique militaire.
dimanche 26 février 2012
Un chéque pour aider un défi sportif lancé par un blessé
Les bikers de Brothers in Arms et 7 des 8 officiers de l'EMIA qui soutiennent le sergent-chef Truchet
La France sort ses insérés des ministères afghans
Nouvelle mesure défensive, après les manifestations violentes qui ont suivi l'affaire des corans brûlés de Bagram. La France retire temporairement tous les personnels français, diplomates, militaires, ou ressortissants du ministère de l'Intérieur insérés dans les ministères afghans. Une mesure de précaution prise après la mort de deux officiers américains tués hier au ministère de l'intérieur afghan. Les Allemands, qui ont une culture du développement plus élaborée que la nôtre, ont fait de même (1).
La France avait déjà pris des mesures restrictives, après l'attentat de Joybar, en juillet, en limitant le nombre d'opérations, puis avait interrompu, en janvier 2012, la coopération militaire avec l'ANA, suite à la tuerie de Gwan (4 morts, 15 blessés). La coopération a repris en février, mais sur un mode adapté.
Comme pour confirmer l'instabilité actuelle, sept soldats américains ont été blessés aujourd'hui par un jet de grenade, sorti d'une manifestation à Kunduz (RC-N), dans la zone où la Bundeswher avait fait évacuer une COP, cette semaine. Les rangs serrés de civils manifestant devant les bases sont une aubaine pour les insurgés.
Malgré les (vains) appels au calme, l'ISAF a manifestement du mal à convaincre les Afghans, et à reprendre la main. Il ne se passe désormais plus une semaine sans qu'une bévue, sur le terrain militaire, ou de la communication, ne vienne entacher l'action de l'OTAN dans le pays. Un cercle désormais vertueux pour les insurgés.
(1) On sait que politiquement l'Allemagne cultive une dualité présence militaire/développement civil. Elle a été la première à développer les structures de provincilal reconstruction teams (avec de vrais résultats), dans sa zone.
La France avait déjà pris des mesures restrictives, après l'attentat de Joybar, en juillet, en limitant le nombre d'opérations, puis avait interrompu, en janvier 2012, la coopération militaire avec l'ANA, suite à la tuerie de Gwan (4 morts, 15 blessés). La coopération a repris en février, mais sur un mode adapté.
Comme pour confirmer l'instabilité actuelle, sept soldats américains ont été blessés aujourd'hui par un jet de grenade, sorti d'une manifestation à Kunduz (RC-N), dans la zone où la Bundeswher avait fait évacuer une COP, cette semaine. Les rangs serrés de civils manifestant devant les bases sont une aubaine pour les insurgés.
Malgré les (vains) appels au calme, l'ISAF a manifestement du mal à convaincre les Afghans, et à reprendre la main. Il ne se passe désormais plus une semaine sans qu'une bévue, sur le terrain militaire, ou de la communication, ne vienne entacher l'action de l'OTAN dans le pays. Un cercle désormais vertueux pour les insurgés.
(1) On sait que politiquement l'Allemagne cultive une dualité présence militaire/développement civil. Elle a été la première à développer les structures de provincilal reconstruction teams (avec de vrais résultats), dans sa zone.
Louvois : l'heure de vérité
La pression demeure sur les bourses de certains militaires. Un deuxième groupe Facebook qui ne manque pas d'humour, malgré les situations concernées ("Louvois, donne-nous ce que tu nous dois"), vient de se monter pour mobiliser sur une manifestation, le 10 mars, devant le ministère de la Défense. Ceci, alors que la marine, qui semble avoir pris beaucoup de précautions, se prépare à passer elle aussi à Louvois, avec l'armée de l'air.
Evidemment, dans le contexte de campagne électorale, une telle manifestation fait un peu désordre. Le bras armé de l'Etat qui connaît des soucis de rémunération, médias et candidats risquent de ne pas laisser passer l'aubaine.
Lors d'une audition, le 8 février, le ministre s'est fait alpaguer par la vice-présidente de la commission de défense (socialiste), pour ne pas avoir réussi à cerner l'ampleur et la nature exacte du problème. Dès le 13 décembre, l'élue, Patricia Adam, avait d'ailleurs écrit en ce sens au ministre. Peu satisfaite des suites, elle avait donc sorti la machine à question en pleine audition.
Plusieurs sources parlementaires concordantes évoquent le désarroi du ministère sur ce sujet (1), d'autant plus que les militaires concernés ont désormais pris attache avec leur élus. Etant donné la nature du problème, ils ont eu, pour la plupart, et selon les témoignages que nous avons recueillis, une oreille attentive.
(1) un membre du cabinet Longuet m'avait d'ailleurs expliqué en décembre avoir découvert les soucis de Louvois grâce à mon blog.
Evidemment, dans le contexte de campagne électorale, une telle manifestation fait un peu désordre. Le bras armé de l'Etat qui connaît des soucis de rémunération, médias et candidats risquent de ne pas laisser passer l'aubaine.
Lors d'une audition, le 8 février, le ministre s'est fait alpaguer par la vice-présidente de la commission de défense (socialiste), pour ne pas avoir réussi à cerner l'ampleur et la nature exacte du problème. Dès le 13 décembre, l'élue, Patricia Adam, avait d'ailleurs écrit en ce sens au ministre. Peu satisfaite des suites, elle avait donc sorti la machine à question en pleine audition.
Plusieurs sources parlementaires concordantes évoquent le désarroi du ministère sur ce sujet (1), d'autant plus que les militaires concernés ont désormais pris attache avec leur élus. Etant donné la nature du problème, ils ont eu, pour la plupart, et selon les témoignages que nous avons recueillis, une oreille attentive.
(1) un membre du cabinet Longuet m'avait d'ailleurs expliqué en décembre avoir découvert les soucis de Louvois grâce à mon blog.
Dans RAIDS ce mois-ci
Le RAIDS de mars héberge une dossier sur les blessés d'Afghanistan. Ce reportage inédit détaille le séquençage de la prise en compte des blessés et le travail des équipes médicales. Témoignages de blessés et d'auxsan, statistiques et un coin de voile levé sur le rôle III de Kaboul, qui a réussi à stabiliser un grand nombre de blessés, avant leur retour en France, par les avions de l'armée de l'air, Falcon, plus occasionnellement, C-135 Morphée.
Alors que le dispositif de l'armée de l'air se réduit à une peau de chagrin, le prochain RAIDS revient aussi sur l'engagement (mal connu et par conséquent, peu considéré) des aviateurs, à Kandahar. Des vols et un environnement qui mettent à rude épreuve les machines et les aviateurs, sur une base qui reçoit aussi sa moisson de roquettes.
Le témoignage d'Afghanistan publié chaque mois ayant connu un souci technique de fabrication, il sera publié correctement le mois prochain.
Comme chaque mois, RAIDS publie aussi dix pages d'actualité sur les forces françaises. Avec notamment un point sur le projet de brigade des forces spéciales air, un focus sur le 4e RHFS et un bilan de l'année écoulée du RAID.
Alors que le dispositif de l'armée de l'air se réduit à une peau de chagrin, le prochain RAIDS revient aussi sur l'engagement (mal connu et par conséquent, peu considéré) des aviateurs, à Kandahar. Des vols et un environnement qui mettent à rude épreuve les machines et les aviateurs, sur une base qui reçoit aussi sa moisson de roquettes.
Le témoignage d'Afghanistan publié chaque mois ayant connu un souci technique de fabrication, il sera publié correctement le mois prochain.
Comme chaque mois, RAIDS publie aussi dix pages d'actualité sur les forces françaises. Avec notamment un point sur le projet de brigade des forces spéciales air, un focus sur le 4e RHFS et un bilan de l'année écoulée du RAID.
vendredi 24 février 2012
Les Mirage de Malte de retour
Les deux Mirage F1 libyens qui ont fait défection, en février, à Malte, ont retrouvé leur base de Mitija, il y a 48 heures. Les deux appareils ont été présentés en grande pompe par des dirigeants du CNT à un responsable gouvernemental français en visite sur place.
Si les appareils sont désormais dotés de cocardes de la nouvelle Libye, la marque du fabricant est restée apparemment intacte, sur la dérive.
Il semble acquis que les forces libyennes vont prendre du Mirage, l'incertitude portant encore sur le modèle : F1 ou 2000-9. La France possède encore une vingtaine de Mirage F1 actifs jusqu'en 2014, mais pour l'essentiel, ce sont des engins de reconnaissance. Elle cèderait plus facilement des Mirage F1CT disponibles dès cet été, puisque l'armée de l'air s'en sépare. Plusieurs sont également stockés à Châteaudun. Il y aurait de quoi équiper un à deux escadrons, le cas échéant.
Cette solution aurait l'avantage de reconstituer l'armée de l'air libyenne à peu de frais et sans trop de danger. Même les Mirage 2000-9, évoqués un temps pour équilibre l'équation de la vente du Rafale aux EAU, semblent un peu trop agressifs pour les besoins du moment.
Si les appareils sont désormais dotés de cocardes de la nouvelle Libye, la marque du fabricant est restée apparemment intacte, sur la dérive.
Il semble acquis que les forces libyennes vont prendre du Mirage, l'incertitude portant encore sur le modèle : F1 ou 2000-9. La France possède encore une vingtaine de Mirage F1 actifs jusqu'en 2014, mais pour l'essentiel, ce sont des engins de reconnaissance. Elle cèderait plus facilement des Mirage F1CT disponibles dès cet été, puisque l'armée de l'air s'en sépare. Plusieurs sont également stockés à Châteaudun. Il y aurait de quoi équiper un à deux escadrons, le cas échéant.
Cette solution aurait l'avantage de reconstituer l'armée de l'air libyenne à peu de frais et sans trop de danger. Même les Mirage 2000-9, évoqués un temps pour équilibre l'équation de la vente du Rafale aux EAU, semblent un peu trop agressifs pour les besoins du moment.
Une brigade des forces spéciales air (bientôt)
Officiellement, on ne parle encore que d'un projet. Mais l'armée de l'air va apporter un plus large concours, dans un avenir proche, au commandement des opérations spéciales (COS). C'est ce que je détaille dans le numéro de mars de RAIDS, qui arrive en kiosque. Le sujet a été traité à haut niveau, entre l'EMA, dont dépend le COS, et l'armée de l'air, ces toutes dernières semaines. L'armée de l'air pourrait ainsi aller jusqu'à multiplier par trois sa contribution actuelle au COS, selon l'ampleur de la réforme.
L'armée de l'air, de fait, dispose du meilleur réservoir de moyens formés. Il ne faut pas exclure que cette évolution de périmètre ne (re-)pose aussi le statut actuel de l'unité de soutien aérien de la DGSE, qui opère précisément les mêmes moyens aérien que le COS : Transall, Hercules, Caracal, Twin Otter (1). En Grande-Bretagne, les SAS assurent à la fois l'action spéciale et clandestine, et c'est la même chose en termes de moyens aériens. Le modèle du SAS est souvent cité par les responsables des forces spéciales.
Les moyens aériens du COS sont actuellement, à l'instar des commandos, sollicités à un rythme exceptionnel. Une consolidation de cet outil réversible, discret, et finalement peu coûteux est incontournable, alors que les armées vont encore perdre en format, et ont déjà perdu en points d'appuis.
(1) l'actuel directeur de cabinet du DGSE, le général Frédéric Beth commandait le COS encore à l'été. Il est donc parfaitement au fait de toutes ces questions.
L'armée de l'air, de fait, dispose du meilleur réservoir de moyens formés. Il ne faut pas exclure que cette évolution de périmètre ne (re-)pose aussi le statut actuel de l'unité de soutien aérien de la DGSE, qui opère précisément les mêmes moyens aérien que le COS : Transall, Hercules, Caracal, Twin Otter (1). En Grande-Bretagne, les SAS assurent à la fois l'action spéciale et clandestine, et c'est la même chose en termes de moyens aériens. Le modèle du SAS est souvent cité par les responsables des forces spéciales.
Les moyens aériens du COS sont actuellement, à l'instar des commandos, sollicités à un rythme exceptionnel. Une consolidation de cet outil réversible, discret, et finalement peu coûteux est incontournable, alors que les armées vont encore perdre en format, et ont déjà perdu en points d'appuis.
(1) l'actuel directeur de cabinet du DGSE, le général Frédéric Beth commandait le COS encore à l'été. Il est donc parfaitement au fait de toutes ces questions.
Vendredi, jour à risque(s)
Vendredi, jour du prêche devrait constituer un thermomètre correct pour bien mesurer le niveau d'énervement suscité en Afghanistan par des corans brûlés il y a quelques jours à Bagram. On a déjà appris, ce matin, par une dépêche d'agence que l'armée allemande a dû évacuer préventivement un de ses COP, à Talokan. La Bundeswehr n'avait que 50 soldats, à côté de cette ville de 200.000 habitants, situé en RC-N.
Les soldats français n'ont pas été confrontés à de vrais problèmes, en conséquence des flammes de Bagram. Mais tous les imams de la zone TFLF ne seraient pas de grands modérés, selon des sources concordantes. C'est d'autant plus grave que dans le contexte actuel, la population qui voit les Français déserter les vallées (re-)devient particulièrement influençable. Des anciens alliés de la France pourraient être tentés, ainsi, de se gagner une nouvelle respectabilité en allant manifester.
La France a appris le combat contre les violences de ce type, au Kosovo et en RCI. Mais les équipements et les formations spécifiques sont à 6.000 km de là où on pourrait, assez vite, en avoir besoin. La meilleure parade, mais sans l'équipement MO nécessaire, est constituée par les gendarmes des POMLT, issus d'escadrons de gendarmerie mobile (EGM).
Sur le front des violences, précisons qu'un troisième EGM doit partir de Satory pour aller renforcer le dispositif à La Réunion.
Les soldats français n'ont pas été confrontés à de vrais problèmes, en conséquence des flammes de Bagram. Mais tous les imams de la zone TFLF ne seraient pas de grands modérés, selon des sources concordantes. C'est d'autant plus grave que dans le contexte actuel, la population qui voit les Français déserter les vallées (re-)devient particulièrement influençable. Des anciens alliés de la France pourraient être tentés, ainsi, de se gagner une nouvelle respectabilité en allant manifester.
La France a appris le combat contre les violences de ce type, au Kosovo et en RCI. Mais les équipements et les formations spécifiques sont à 6.000 km de là où on pourrait, assez vite, en avoir besoin. La meilleure parade, mais sans l'équipement MO nécessaire, est constituée par les gendarmes des POMLT, issus d'escadrons de gendarmerie mobile (EGM).
Sur le front des violences, précisons qu'un troisième EGM doit partir de Satory pour aller renforcer le dispositif à La Réunion.
L'Afghanistan déserté par les sociétés françaises
La présence économique française en Afghanistan est faible, comme le confirme le rapport Hostalier, qui apporte des chiffres et faits accablants (lire ci-dessous). La présence des rares sociétés s'explique par l'état de guerre. C'est le cas de Geos ou de Thales qui a gagné en 2006 un contrat auprès de l'OTAN (générant environ 60 MEUR par an) ainsi qu'un équpement de contrôle aérien, à Kandahar. Le groupe, qui travaille avec un sous-traitant, Global Technologie emploie 150 expatriés de 14 nations différentes et rayonne sur 49 sites différents (1).
Agility DGS France est une antenne française d'une société koweitienne qui s'est développée en 2007 avec la création de la base française aux EAU. Ce premier contrat a fait un petit, dans le Wardak, pour la gestion de la partie française du camp de gendarmerie qui forme 3.000 policiers par an. Comme l'explique le rapport, Agility DGS France assure l'intendance du camp français, de la construction à la nourriture, et jusqu'à la sécurité extérieure de la base. Ce qui démontre (pour ceux qui en doutaient encore) que quand elle veut, la France peut faire preuve d'un avant-gardisme démenti par les discours, en France même. Françoise Hostalier écrit que 60 salariés de la société sont employés sur place, dont la moitié sont des Afghans. On n'a pas de précisions sur la nationalité des autres, si ce n'est celle du cuistot : un indien. Le contrat d'Agility se termine en 2012, et doit être renouvelé par appel d'offre.
Terminons par Feljas&Masson, une PME mayennaise spécialisée dans les pays à risques. Ce succès est symptomatique : travaillant sur crédits allemands avec un contrat de 7 MEUR, la société a rencontré moult problème, avec un matériel bloqué... en France par la douane, des soucis administratifs avec les Afghans, et sans surprise, le scepticisme des banques et assureurs. Conclusion lapidaire de l'élue : "l'entreprise fonctionne donc dans ce pays sans assurances".
(1) pour protéger ses salariés français opérant en zone de guerre, Thales a été, avec Dassault, le premier a signé un accord de réserve avec le ministère de la défense français, à l'instar de ce que les Britanniques faisaient avec la sponsored reserve, depuis des lustres.
Agility DGS France est une antenne française d'une société koweitienne qui s'est développée en 2007 avec la création de la base française aux EAU. Ce premier contrat a fait un petit, dans le Wardak, pour la gestion de la partie française du camp de gendarmerie qui forme 3.000 policiers par an. Comme l'explique le rapport, Agility DGS France assure l'intendance du camp français, de la construction à la nourriture, et jusqu'à la sécurité extérieure de la base. Ce qui démontre (pour ceux qui en doutaient encore) que quand elle veut, la France peut faire preuve d'un avant-gardisme démenti par les discours, en France même. Françoise Hostalier écrit que 60 salariés de la société sont employés sur place, dont la moitié sont des Afghans. On n'a pas de précisions sur la nationalité des autres, si ce n'est celle du cuistot : un indien. Le contrat d'Agility se termine en 2012, et doit être renouvelé par appel d'offre.
Terminons par Feljas&Masson, une PME mayennaise spécialisée dans les pays à risques. Ce succès est symptomatique : travaillant sur crédits allemands avec un contrat de 7 MEUR, la société a rencontré moult problème, avec un matériel bloqué... en France par la douane, des soucis administratifs avec les Afghans, et sans surprise, le scepticisme des banques et assureurs. Conclusion lapidaire de l'élue : "l'entreprise fonctionne donc dans ce pays sans assurances".
(1) pour protéger ses salariés français opérant en zone de guerre, Thales a été, avec Dassault, le premier a signé un accord de réserve avec le ministère de la défense français, à l'instar de ce que les Britanniques faisaient avec la sponsored reserve, depuis des lustres.
L'autre Afghanistan
Alors que l'actualité sécuritaire peut désormais faire douter de la possibilité d'un avenir radieux pour les Afghans, un rapport documenté d'une députée (1), Françoise Hostalier prend les idées reçues à bras-le-corps. De quoi troubler le lecteur, et de repartir, parfois, avec des motifs d'espérer.
La lecture de faits est autant macroscopique que microscopique, ce qui ne permet d'éluder aucune solution dans la batterie des possibles, notamment dans le champs économique, mais aussi social. Celle qui me semble la plus évidente est le ressort constitué par les femmes. L'armée a, trop tard, tenté de valoriser celle qui tient tout ou presque dans l'autre Afghanistan, avec des female engagment teams (FET, sur le modèle de celles initiées par les Marines) mises en place en 2011 par le BG Quinze-Deux. Bref, trop tard, alors que l'attentat de Joybar, en juillet, a refroidi toute volonté de communiquer directement et explicitement. Dommage, le bilan était prometteur.
La députée, qui va régulièrement en Afghanistan, balaie aussi les ressources économiques avérées et potentielles du sous-sol afghan. Sans surprise, les siphonneurs que sont les Chinois ont déjà commencé leur travail en Afghanistan. Les mêmes Chinois n'ont pourtant pas brillé jusqu'à présent par leur volonté de développer le peuple afghan...
Mais, et là le constat est sans appel, la nature a horreur du vide : les entreprises françaises, sans doute effrayées par le contexte sécuritaire, et la jurdisprudence Karachi (2), ne débarquent pas en nombre dans le pays. Quatrième contingent étranger, siégeant au conseil des nations unies, exportateur de premier rang, la France ne s'est pas très bien placé en Afghanistan. Contrairement aux Allemands, Américains, Britanniques, Italiens, Indiens, et donc Chinois. La liste est accablante (3).
Pour secouer les esprits, l'auteure propose de valoriser une chambre économique Franco-Afghane. Constatant avec raison qu'on ne revient pas indemne d'Afghanistan, elle propose aussi que les militaires qui le souhaitent puissent, après leur départ de l'armée, partir en Afghanistan, sous le statut de service civique senior.
(1) Ce rapport chiffré et sans concessions est un document de commande de l'Elysée, qui aurait, de la même façon, pu être demandé, il y a plusieurs années, par la commission de défense, dont la députée du Nord est membre. Que ne l'a-t-on pas fait, certaines erreurs auraient sans doute été évitées.
(2) un employeur peut être poursuivi pour ne pas avoir suffisamment protégé ses expatriés.
(3) ce constat général porte autant sur les investissement sur place, que les exportations. Pour ces dernières, en 2010, et en restant au sein de l'UE, l'Allemagne a exporté en Afghanistan 260 MEUR, la Grande-Bretagne, 229 MEUR, les Pays-Bas, 77, et la France, 45 MEUR.
La lecture de faits est autant macroscopique que microscopique, ce qui ne permet d'éluder aucune solution dans la batterie des possibles, notamment dans le champs économique, mais aussi social. Celle qui me semble la plus évidente est le ressort constitué par les femmes. L'armée a, trop tard, tenté de valoriser celle qui tient tout ou presque dans l'autre Afghanistan, avec des female engagment teams (FET, sur le modèle de celles initiées par les Marines) mises en place en 2011 par le BG Quinze-Deux. Bref, trop tard, alors que l'attentat de Joybar, en juillet, a refroidi toute volonté de communiquer directement et explicitement. Dommage, le bilan était prometteur.
La députée, qui va régulièrement en Afghanistan, balaie aussi les ressources économiques avérées et potentielles du sous-sol afghan. Sans surprise, les siphonneurs que sont les Chinois ont déjà commencé leur travail en Afghanistan. Les mêmes Chinois n'ont pourtant pas brillé jusqu'à présent par leur volonté de développer le peuple afghan...
Mais, et là le constat est sans appel, la nature a horreur du vide : les entreprises françaises, sans doute effrayées par le contexte sécuritaire, et la jurdisprudence Karachi (2), ne débarquent pas en nombre dans le pays. Quatrième contingent étranger, siégeant au conseil des nations unies, exportateur de premier rang, la France ne s'est pas très bien placé en Afghanistan. Contrairement aux Allemands, Américains, Britanniques, Italiens, Indiens, et donc Chinois. La liste est accablante (3).
Pour secouer les esprits, l'auteure propose de valoriser une chambre économique Franco-Afghane. Constatant avec raison qu'on ne revient pas indemne d'Afghanistan, elle propose aussi que les militaires qui le souhaitent puissent, après leur départ de l'armée, partir en Afghanistan, sous le statut de service civique senior.
(1) Ce rapport chiffré et sans concessions est un document de commande de l'Elysée, qui aurait, de la même façon, pu être demandé, il y a plusieurs années, par la commission de défense, dont la députée du Nord est membre. Que ne l'a-t-on pas fait, certaines erreurs auraient sans doute été évitées.
(2) un employeur peut être poursuivi pour ne pas avoir suffisamment protégé ses expatriés.
(3) ce constat général porte autant sur les investissement sur place, que les exportations. Pour ces dernières, en 2010, et en restant au sein de l'UE, l'Allemagne a exporté en Afghanistan 260 MEUR, la Grande-Bretagne, 229 MEUR, les Pays-Bas, 77, et la France, 45 MEUR.
jeudi 23 février 2012
Un Zodiac sur l'Adroit
Après des mois d'incertitudes, c'est finalement Zodiac qui a embarqué sur l'Adroit. La société fournit une embarcation, et s'associe, de fait, à l'opération menée par DCNS. L'embarcation effectue des essais depuis la semaine dernière : on sait qu'un des points innovants du patrouilleur est sa capacité à mettre à l'eau (et à récupérer) rapidement des embarcations dronisées, ou garnies de commandos marine. Ces derniers ont précisément acquis leur embarcation de nouvelle génération -Ecume- chez Zodiac, ceci expliquant peut-ête le cela.
Initialement, c'est le chantier Raidco -qui concourait aussi sur Ecume- qui était pressenti pour embarquer sur l'Adroit.
L'OPV, passé dans les mains de la marine depuis l'automne, devrait être admis au service actif le mois prochain.
Un deuxième équipage, formé pour le mois d'avril, devrait, à l'instar des sous-marins, permettre d'utiliser intensivement cette plateforme innovante.
Initialement, c'est le chantier Raidco -qui concourait aussi sur Ecume- qui était pressenti pour embarquer sur l'Adroit.
L'OPV, passé dans les mains de la marine depuis l'automne, devrait être admis au service actif le mois prochain.
Un deuxième équipage, formé pour le mois d'avril, devrait, à l'instar des sous-marins, permettre d'utiliser intensivement cette plateforme innovante.
Des renforts pour La Réunion
Devant l'agravation de la situation à La Réunion (1), le ministère de l'Intérieur renforce sa capacité d'action sur place, avec l'envoi de deux escadrons de gendarmerie mobile. Un est déjà parti ce soir de Paris (44/2), et un deuxième (35/1) lui embraie le pas, demain.
La gendarmerie dispose d'EC145 sur place, mais sans caméra, un outil particulièrement utile, notamment dans le cadre des violences urbaines.
Des EGM étaient déjà intervenus, l'an dernier, dans l'île de Mayotte, déjà pour des violences urbaines.
(1) pour ceux qui verraient cela d'un peu loin, un moyen facile de sen rapprocher avec quelques photos d'ambiance prises sur place...
La gendarmerie dispose d'EC145 sur place, mais sans caméra, un outil particulièrement utile, notamment dans le cadre des violences urbaines.
Des EGM étaient déjà intervenus, l'an dernier, dans l'île de Mayotte, déjà pour des violences urbaines.
(1) pour ceux qui verraient cela d'un peu loin, un moyen facile de sen rapprocher avec quelques photos d'ambiance prises sur place...
mercredi 22 février 2012
ASMP-A : tout a été livré dit LCB
L'état français est rarement volubile avec la dissuasion. Mais on a cependant appris ce matin que les derniers exemplaires des missiles nucléaires aéroportés ASMP-A ont été livrés en fin d'année. C'est le DGA qui l'a révélé, lors de sa conférence annuelle de résulats, ce matin. Le nombre exact de missiles n'a pas été révélé.
C'est la qualification de la dernière des trois installations d'hébergement de ce missile qui a rendu possible la fin de l'emploi de l'ASMP.
Les derniers ASMP, livrés la fin des années 80, sont en cours de déconditionnement.
En application de la volonté de l'exécutif, le nombre de têtes aéroportées avait été réduit d'un tiers, tout comme le nombre de porteurs (Mirage 2000NK3, Rafale F3).
Le missile ASMP-A a été déclaré bon pour le service d'abord sur Mirage 2000N, à Istres, puis sur Rafale, à Saint-Dizier. Ces deux sites sont actifs en permanence.
Via la force aéronavale nucléaire (FANu), la marine détient une capacité de mise en oeuvre de cet armement. Le PACDG avait dû voir son installation d'accueil remise à niveau pour pouvoir héberger, éventuellement, le nouveau missile.
C'est la qualification de la dernière des trois installations d'hébergement de ce missile qui a rendu possible la fin de l'emploi de l'ASMP.
Les derniers ASMP, livrés la fin des années 80, sont en cours de déconditionnement.
En application de la volonté de l'exécutif, le nombre de têtes aéroportées avait été réduit d'un tiers, tout comme le nombre de porteurs (Mirage 2000NK3, Rafale F3).
Le missile ASMP-A a été déclaré bon pour le service d'abord sur Mirage 2000N, à Istres, puis sur Rafale, à Saint-Dizier. Ces deux sites sont actifs en permanence.
Via la force aéronavale nucléaire (FANu), la marine détient une capacité de mise en oeuvre de cet armement. Le PACDG avait dû voir son installation d'accueil remise à niveau pour pouvoir héberger, éventuellement, le nouveau missile.
LCB détaille l'intérêt pour Watchkeeper
Le DGA, Laurent Collet-Billon a livré quelques précision ce jour sur l'intérêt français pour le drone Watchkeeper. Des membres de l'armée de terre vont être rapidement formés en Grande-Bretagne pour pouvoir commencer cette année l'évaluation du drone britannique.
Cette évaluation "pourrait se dérouler à Canjuers" a réfléchi à voix haute le DGA, en évoquant déjà l'acquisition du drone, dès l'an prochain.
Cet achat, donc le volume n'a pas été précisé a quelques conséquences directes. Elle met à mal l'activité drones de Sagem, qui n'aura pas su anticiper l'évolution du marché, et consacre par contre la montée en puissance de Thales sur cette activité.
Dès 1994, Thales (alors Thomson-CSF) avait avancé ses prétentions, à Eurosatory, mais les choix de la DGA, à l'époque, avaient déjà consacré EADS (Aéropatiale Missile et Matra à l'époque) et Sagem (avec le Crécerelle), ne laissant aucune chance de développement à Thomson-CSF.
Cette décision me semble assez illustrante de l'état d'esprit du moment, que tous les industriels n'ont semble-t-il pas encore bien mesuré : plutôt que de s'acharner à développer longtemps et de façon parfois coûteuse des matériels qui arrivent en retard, la France ne s'interdit plus, désormais, d'acheter directement sur étagère. Le bilan du Lydian, en Irak et en Afghanistan, et la capacité bi-senseurs de son descendant (tous les deux sont fondés sur une cellule de drone Hermes 450 israélien) ont condamné les approches alternatives.
Incidemment, la décision sur le Watchkeeper, qui ne fait plus aucun doute -le DGA l'annonçait déjà à l'automne- fragilise le concept de drone à voilure tournante interarmées... qui était promu, il y a encore quelques mois par l'armée de terre et la... DGA, notamment lors d'un colloque au parlement. Comme quoi, en matière de religion, le pragmatisme peut parfois prendre le dessus.
Mais, a constaté le DGA, les besoins des marins restent à nourrir. Et après évaluation(s), il aura, là aussi, des "décisions".
Cette évaluation "pourrait se dérouler à Canjuers" a réfléchi à voix haute le DGA, en évoquant déjà l'acquisition du drone, dès l'an prochain.
Cet achat, donc le volume n'a pas été précisé a quelques conséquences directes. Elle met à mal l'activité drones de Sagem, qui n'aura pas su anticiper l'évolution du marché, et consacre par contre la montée en puissance de Thales sur cette activité.
Dès 1994, Thales (alors Thomson-CSF) avait avancé ses prétentions, à Eurosatory, mais les choix de la DGA, à l'époque, avaient déjà consacré EADS (Aéropatiale Missile et Matra à l'époque) et Sagem (avec le Crécerelle), ne laissant aucune chance de développement à Thomson-CSF.
Cette décision me semble assez illustrante de l'état d'esprit du moment, que tous les industriels n'ont semble-t-il pas encore bien mesuré : plutôt que de s'acharner à développer longtemps et de façon parfois coûteuse des matériels qui arrivent en retard, la France ne s'interdit plus, désormais, d'acheter directement sur étagère. Le bilan du Lydian, en Irak et en Afghanistan, et la capacité bi-senseurs de son descendant (tous les deux sont fondés sur une cellule de drone Hermes 450 israélien) ont condamné les approches alternatives.
Incidemment, la décision sur le Watchkeeper, qui ne fait plus aucun doute -le DGA l'annonçait déjà à l'automne- fragilise le concept de drone à voilure tournante interarmées... qui était promu, il y a encore quelques mois par l'armée de terre et la... DGA, notamment lors d'un colloque au parlement. Comme quoi, en matière de religion, le pragmatisme peut parfois prendre le dessus.
Mais, a constaté le DGA, les besoins des marins restent à nourrir. Et après évaluation(s), il aura, là aussi, des "décisions".
mardi 21 février 2012
Des blessés qui marchent bien
Un des cinq blessés partis au Wounded Warrior Trial, à Camp Pendleton a déjà remporté deux médailles, en cyclisme (devant deux Américains) et en 100 mètres (derrière deux Américains, tous deux amputés d'un ou deux membres supérieurs). Cet adjudant, qui a perdu sa main droite, appartient au 13e RG.
A noter que des Français établis aux Etats-Unis sont venus supporter les sportifs, comme l'attaché de défense de Washington, le général Bruno Caïtucoli.
Voici les premières photos diffusées de leur déplacement en Californie (STI Nîmes/ADJ S.Raffin)
(à suivre)
A noter que des Français établis aux Etats-Unis sont venus supporter les sportifs, comme l'attaché de défense de Washington, le général Bruno Caïtucoli.
Voici les premières photos diffusées de leur déplacement en Californie (STI Nîmes/ADJ S.Raffin)
Les fines gâchettes au tir sur cible.
Avec leur coach américaine, les cinq Français au bassin.
Le LCL Caffaro (à dr.). Son témoignage avait ému l'amphi Foch le 19 novembre, lors du colloque opex.
Pour arriver à participer à ce challenge, les blessés ont dû se reconstruire moralement et physiquement. La plupart ont subi plusieurs opérations consécutives, et des mois de rééducation.L'arrivée des 30 km cycliste, dimanche. L'ADJ David Travadon du 13e RG ramène à la délégation française sa première médaille.
Le médaillé, avec l'attaché de défense français à Washington, le général Bruno Caïtucoli.
L'ADJ Travadon au départ du 100 mètres.
... et une micro-seconde après.
Plus la force morale des blessés sera connue, plus la reconversion des blessés qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas rester dans l'armée sera simplifiée. Et plus facilement on leur laissera une place adaptée dans un train, un bus, ... dans leur pays.(à suivre)
Ad Augusta, une association pour les blessés
Dans les photos qui illustrent ce post, des blessés de guerre américains se confrontent dans un challenge sportif en cours actuellement à Camp Pendleton. Plusieurs Français y participent depuis une semaine, mais aucune photo n'a été encore diffusée. (photos USMC)
Alors que les armées connaissent actuellement une inexpliquable fièvre communicationnelle sur les blessés (1), sur le front des initiatives concrètes, plusieurs éléments nouveaux sont apparus ces derniers mois, en France. Une association créée par des militaires, Ad Augusta, a vu le jour le 12 novembre 2011. Elle comptait déjà 600 membres fin 2011.
Un de ses objectifs consiste à restaurer un fort Vauban pour en faire un centre de formation pour handicapés, mais aussi de "tisser un réseau de confiance avec entreprises" afin de faciliter la reconversion.
Un site internet créé par deux anciens du 1er RPIMa, Vétérans jobs center (2), oeuvre déjà dans le même sens depuis plusieurs mois comme ce blog en a parlé à plusieurs reprises. Il a reçu notamment le soutien des Gueules Cassées.
Ad Augusta entend également "créer une dynamique puissante de travail et de réflexion autour de problématiques propres aux handicapés. Les travaux sont centrés sur les anomalies récurrentes rencontrées dans les domaines sociologiques et juridiques et sur l’amélioration des prothèses dans le domaine de la recherche."
Bref, l'objet moral de cette association me semble particulièrement digne d'intérêt et de soutien, sur une problématique encore mal cernée, quoi qu'on en dise. Il n'est pas trop tard, à deux ans de la fin de l'Afghanistan, de se saisir du sujet.
Notons enfin que le prochain numéro de RAIDS diffusera un long reportage consacré aux blessés d'Afghanistan.
(1) vraisemblemblablement liée à l'accélération du calendrier du retrait. La générosité des dons, qui profitent aux blessés, pourrait pâtir. C'est mon avis depuis longtemps, vu que les choses s'accélèrent, on pourra le vérifier assez tôt. Pour avoir tenté, pendant plusieurs années d'évoquer un peu sérieusement ce sujet, je peux en témoigner, c'était mission impossible. Cela commence, tout doucement, à changer, grâce à l'impulsion donnée par le précédent CEMAT, le général Elrick Irastorza. Pour mesurer le rayonnement de ce sujet dans l'armée américaine, voici un exemple à méditer qui démontre qu'on rend mieux service aux blessés à les montrer qu'à les planquer.
(2) ce site gratuit ne travaille pas que pour les blessés, il est destiné à la reconversion des militaires, avec un accent particulier offert aux blessés.
lundi 20 février 2012
Thales plus gros à Eurosatory
A contre-courant de la tendance générale, le futur stand de Thales à Eurosatory (juin prochain) sera plus gros de 300 m2, comparé à l'édition précédente (2010). Sur 2.100 m2, le groupe qui a repris l'emplacement d'EADS, devrait exposer son Hawkei, véhicule développé pour les forces australiennes et vraisemblablement le drone Watchkeeper, qui vient d'être réceptionné par l'armée britannique. Ainsi que, sans doute, quelques produits qui se sont récemment illustrés en opérations extérieures, notamment en matière d'optronique, une spécialité historique du groupe.
dimanche 19 février 2012
Une EPE, combien ça coûte ?
Longtemps protégé, le coût des EPE (équipes de protection embarquées) est développé dans le rapport Ménard/Viollet : selon les parlementaires, il s'établirait à 2.000 euros par jour, à comparer aux 3.000 facturés en moyenne par une équipe privée. Les deux élus estiment en outre que d'autres facturent bien plus, la marine néerlandaise ayant évalué à 80.000 euros le coût d'une EPE par traversée : mais ses équipes se montent à 18 opérateurs, infirmier compris, soit trois fois plus qu'une EPE française moyenne.
Néanmoins, ces chiffres restent difficiles à comparer, dans la mesure où on ne sait pas exactement ce qu'ils recouvrent. Par exemple, les soldes de bases des EPE française restent à la charge de la marine, qui, par contre, facture l'abondement de solde lié à l'embarquement, les frais afférents au déplacement de France vers la zone d'opérations et divers autres frais de fonctionnement (hébergement à terre notamment).
De notoriété publique, et comme ce blog a déjà pu l'écrire, malgré un dispositif limité en effectif -70 marins environ répartis en 14 équipés, dont certaines pré-positionnés à Djibouti-, le système ne peut assurer la protection de tous les navires. Les deux députés le confirment, et envisagent un glissement vers des EPE privées. Selon nos sources, des exceptions -et pas qu'une- sont déjà intervenues. La seule règle impérative restant apparemment que les navires doivent d'abord s'adresser au gouvernement français pour obtenir une protection. En cas d'urgence du transport, et d'impossibilité pratique de protéger par une EPE, le navire peut alors être protégé par une équipe privée.
Le rapport estime qu'il faudrait déjà, de fait, sept EPE supplémentaires pour couvrir tous les besoins, ce qui oblige donc l'état-major à un gymkhana permanent pour tenir le système à bout de bras. " Cela conduit à s’interroger sur le caractère soutenable du déploiement des EPE. Le contexte budgétaire de la prochaine décennie devrait être particulièrement contraint, et les États participants devront probablement faire face à de nouvelles menaces, éventuellement de haute intensité. Ils seront alors contraints de délaisser ces missions qui, il est vrai, relèvent davantage de la sécurité internationale que du domaine militaire proprement dit."
Selon la même source, 21 attaques ont été déjouées par les EPE de la marine, dont 14 sur les seuls thoniers senneurs (lents, donc privilégiés par les pirates). Mais constate aussi le rapport, les résultats sont aussi au-rendez-vous avec le privé : " D’après le ministère de la défense, 30 % des navires de commerces
embarquent des équipes armées de SMP/ESSD. Le même ministère met en avant leur « efficacité avérée », aucune capture n’ayant eu lieu en leur présence. Celles-ci ont permis de déjouer 30 % des attaques ".
Néanmoins, ces chiffres restent difficiles à comparer, dans la mesure où on ne sait pas exactement ce qu'ils recouvrent. Par exemple, les soldes de bases des EPE française restent à la charge de la marine, qui, par contre, facture l'abondement de solde lié à l'embarquement, les frais afférents au déplacement de France vers la zone d'opérations et divers autres frais de fonctionnement (hébergement à terre notamment).
De notoriété publique, et comme ce blog a déjà pu l'écrire, malgré un dispositif limité en effectif -70 marins environ répartis en 14 équipés, dont certaines pré-positionnés à Djibouti-, le système ne peut assurer la protection de tous les navires. Les deux députés le confirment, et envisagent un glissement vers des EPE privées. Selon nos sources, des exceptions -et pas qu'une- sont déjà intervenues. La seule règle impérative restant apparemment que les navires doivent d'abord s'adresser au gouvernement français pour obtenir une protection. En cas d'urgence du transport, et d'impossibilité pratique de protéger par une EPE, le navire peut alors être protégé par une équipe privée.
Le rapport estime qu'il faudrait déjà, de fait, sept EPE supplémentaires pour couvrir tous les besoins, ce qui oblige donc l'état-major à un gymkhana permanent pour tenir le système à bout de bras. " Cela conduit à s’interroger sur le caractère soutenable du déploiement des EPE. Le contexte budgétaire de la prochaine décennie devrait être particulièrement contraint, et les États participants devront probablement faire face à de nouvelles menaces, éventuellement de haute intensité. Ils seront alors contraints de délaisser ces missions qui, il est vrai, relèvent davantage de la sécurité internationale que du domaine militaire proprement dit."
Selon la même source, 21 attaques ont été déjouées par les EPE de la marine, dont 14 sur les seuls thoniers senneurs (lents, donc privilégiés par les pirates). Mais constate aussi le rapport, les résultats sont aussi au-rendez-vous avec le privé : " D’après le ministère de la défense, 30 % des navires de commerces
embarquent des équipes armées de SMP/ESSD. Le même ministère met en avant leur « efficacité avérée », aucune capture n’ayant eu lieu en leur présence. Celles-ci ont permis de déjouer 30 % des attaques ".
vendredi 17 février 2012
CVM : les 45 de l'armée de terre
38 formations, unités élémentaires ou régiments de l'armée de terre vont recevoir dans les prochaines semaines une croix de la valeur militaires à titre collectif dans la foulée de celles déjà attribuées en 2011. En plus, sept autres formations, dont les décorations avaient déjà été attribuées, verront ces dernières requalifiées avec attribution de la croix de la valeur militaire à titre collectif (1). Soit, au total, 32 régiments, et 13 unités élémentaires.
Ces décorations concernent la Libye, la Bosnie, mais aussi les opérations Pamir et Licorne. Entre autres sont concernées, selon l'EMAT, les entités suivantes : 1er RIMa (2e escadron), 132e BCAT, 152e RI, 13e BCA, 2e REI, 27e BCA, 8e RPIMa, 511e régiment du train et 4e régiment du matériel.
(1) Le CEMAT a notamment déjà décoré un des fanions du 13e RG, ainsi que les trois unités principales de la BFST.
Ces décorations concernent la Libye, la Bosnie, mais aussi les opérations Pamir et Licorne. Entre autres sont concernées, selon l'EMAT, les entités suivantes : 1er RIMa (2e escadron), 132e BCAT, 152e RI, 13e BCA, 2e REI, 27e BCA, 8e RPIMa, 511e régiment du train et 4e régiment du matériel.
(1) Le CEMAT a notamment déjà décoré un des fanions du 13e RG, ainsi que les trois unités principales de la BFST.
Des prévisions d'effectifs pour 2018
On est parfois dépassé par ses propres prévisions, évoquées dans les sondage de la colonne de droite. Selon des perspectives actuellement étudiées au ministère de la Défense, et soumises à arbitrage, voici ce que pourraient être les déflations d'effectifs à l'horizon 2018 : 192.000 militaires soit une déflation de 10% par rapport aux effectifs de 2012.
A cette date-référence, les effectifs non officiers seraient de 165.000 environ, soit 85.000 sous-officiers et 80.000 militaires du rang. A la fin 2012, les militaires du rang ne seraient déjà plus que 88.000, et moins de 86.000 fin 2013. Le volume des sous-officiers est actuellement établi à environ 97.000 personnels pour 2012, perspective qui doit chuter à environ 94.000 en 2013.
Les officiers ne seraient plus que 27.000 en 2018, dont 151 généraux de division et plus, les généraux de brigades et certains colonels étant regroupés dans un niveau fonctionnel unique, pour près de 600 effectifs.
On mesure que cette catégorie des officiers est certes réduite, avec plus de 2.000 suppressions de postes. Mais pas chez les généraux de division et plus, qui ne perdent que quatre ressortissants par rapport à l'actuel dispositif.
Par contre, 12 postes de généraux de brigade et équivalents disparaitraient d'ici la fin 2013.
Tout cela, évidemment, à moins que des mesures plus énergiques encore ne soient prises.
A cette date-référence, les effectifs non officiers seraient de 165.000 environ, soit 85.000 sous-officiers et 80.000 militaires du rang. A la fin 2012, les militaires du rang ne seraient déjà plus que 88.000, et moins de 86.000 fin 2013. Le volume des sous-officiers est actuellement établi à environ 97.000 personnels pour 2012, perspective qui doit chuter à environ 94.000 en 2013.
Les officiers ne seraient plus que 27.000 en 2018, dont 151 généraux de division et plus, les généraux de brigades et certains colonels étant regroupés dans un niveau fonctionnel unique, pour près de 600 effectifs.
On mesure que cette catégorie des officiers est certes réduite, avec plus de 2.000 suppressions de postes. Mais pas chez les généraux de division et plus, qui ne perdent que quatre ressortissants par rapport à l'actuel dispositif.
Par contre, 12 postes de généraux de brigade et équivalents disparaitraient d'ici la fin 2013.
Tout cela, évidemment, à moins que des mesures plus énergiques encore ne soient prises.
jeudi 16 février 2012
La France s'est mise en position d'acheter du Watchkeeper
Alors que le partenariat franco-britannique a du mal à prendre corps, va-t-on échapper demain au "maybe", "ptebienkouiptebienknon" et aux "lettres d'intention non engageantes". Tout Breton que je suis, restons prudent, mais la France, à défaut de mieux, fera rayonner son partenariat dans le domaine des missiles, notamment un accord acquis depuis des lustres en matière d'antinavires léger. A peine moins logique, on pourrait reparler de l'achat de drones tactiques endurants Watchkeeper (1), dont les premiers exemplaires viendraient tout juste d'être acceptés par l'armée de terre britannique (2).
Ces engins présentent l'intérêt d'embarquer une charge mixte (optique, infrarouge et SAR/GMTI) avec une endurance de 15 heures, là où nos meilleures productions nationales n'alignent que 6 heures dans les meilleures conditions, le SAR/GMTI en moins. La DGA vient pourtant de reprendre quelques exemplaires de ce drone tactique.
(1) un vieux serpent de mer dont les sorties d'eau ont été évoquées sur ce blog ici :
http://lemamouth.blogspot.com/2011/10/watchkeeper-dans-le-tube.html.
http://lemamouth.blogspot.com/2011/01/liam-fox-vient-manger-francais.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/11/and-winner-is-watchkeeper.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/10/un-cmi-vendredi-pour-mettre-les-points.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/03/puisque-proclamer-son-anglophilie-nest.html
(2) une version simplifiée, Lydian, est mise en oeuvre par Thales. 50.000 heures de vol et 4.000 sorties ont été effectuées dans ce cadre, en Irak et en Afghanistan.
Ces engins présentent l'intérêt d'embarquer une charge mixte (optique, infrarouge et SAR/GMTI) avec une endurance de 15 heures, là où nos meilleures productions nationales n'alignent que 6 heures dans les meilleures conditions, le SAR/GMTI en moins. La DGA vient pourtant de reprendre quelques exemplaires de ce drone tactique.
(1) un vieux serpent de mer dont les sorties d'eau ont été évoquées sur ce blog ici :
http://lemamouth.blogspot.com/2011/10/watchkeeper-dans-le-tube.html.
http://lemamouth.blogspot.com/2011/01/liam-fox-vient-manger-francais.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/11/and-winner-is-watchkeeper.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/10/un-cmi-vendredi-pour-mettre-les-points.html
http://lemamouth.blogspot.com/2010/03/puisque-proclamer-son-anglophilie-nest.html
(2) une version simplifiée, Lydian, est mise en oeuvre par Thales. 50.000 heures de vol et 4.000 sorties ont été effectuées dans ce cadre, en Irak et en Afghanistan.
Thales dévoile ses techno
Thales s'est loué un espace porte Maillot pour présenter à ses clients et à quelques journalistes venus du monde entier l'état de l'art en matière de sécurité et défense. Plus vraiment de la recherche fondamentale, mais pas encore des produits disponibles au catalogue. Pour ce récepteur GPS immunisé au brouillage, la production ne commencera que dans un an. Pour ce futur brouilleur intelligent, avec détecteur de coups intégré, il faudra peut-être attendre trois à cinq ans encore. Mais la version intermédiaire "vient d'être livré" à l'armée de terre française, assure un commercial.
Les clients sont placés dans un cadre différent des salons professionnels, comme Eurosatory et le Bourget. Et l'industriel dispose de plus d'espace. Tout est plus sécurisé : les vigiles assurent le respect des consignes, il est notamment interdit de prendre des photos.
100 produits high-techs sont présentés, un progrès par rapport aux Techno Days qui se tenaient auparavant à Colombes, en banlieue, dans un centre Thales.
Cette formule a été victime de son succès : plus de 250 produits avaient été proposés, et seulement 100 ont donc été finalement retenus. Les journalistes s'enflamment devant ces radars de contrôle aérien immunes aux éoliennes, ou ce système de prévention des accidents sur passage à niveau, dont les alertes sont transmises par téléphone portable.
Les clients, eux, sont plus pragmatiques. Les caisses seront moins remplies, demain, et il faut rester réaliste. De nombreux dossiers de besoins sont restés lettre morte, faute de financement budgétaire. Néanmoins, de hauts responsables de l'armée de l'air ou de terre se pressaient, ce matin, pour découvrir les solutions offertes par l'industriel.
Thales en a profité, aussi, pour réunir 700 cadres de haut niveau, cette semaine. Un oecuménisme qu'on n'aurait pas atteint "depuis une quinzaine d'années" assure un Thalésien.
Les clients sont placés dans un cadre différent des salons professionnels, comme Eurosatory et le Bourget. Et l'industriel dispose de plus d'espace. Tout est plus sécurisé : les vigiles assurent le respect des consignes, il est notamment interdit de prendre des photos.
100 produits high-techs sont présentés, un progrès par rapport aux Techno Days qui se tenaient auparavant à Colombes, en banlieue, dans un centre Thales.
Cette formule a été victime de son succès : plus de 250 produits avaient été proposés, et seulement 100 ont donc été finalement retenus. Les journalistes s'enflamment devant ces radars de contrôle aérien immunes aux éoliennes, ou ce système de prévention des accidents sur passage à niveau, dont les alertes sont transmises par téléphone portable.
Les clients, eux, sont plus pragmatiques. Les caisses seront moins remplies, demain, et il faut rester réaliste. De nombreux dossiers de besoins sont restés lettre morte, faute de financement budgétaire. Néanmoins, de hauts responsables de l'armée de l'air ou de terre se pressaient, ce matin, pour découvrir les solutions offertes par l'industriel.
Thales en a profité, aussi, pour réunir 700 cadres de haut niveau, cette semaine. Un oecuménisme qu'on n'aurait pas atteint "depuis une quinzaine d'années" assure un Thalésien.
mercredi 15 février 2012
La crise ? où ça la crise ?
50% des 3.078 internautes qui ont répondu ces sept derniers jours -un record de participation- estiment que les armées ne vont pas échapper à une tonte concernant les trois composantes sans distinction, cumulant les mesures détaillés ci-dessous.
Bien loin derrière, 21% estiment que la réduction de l'armée de terre de l'équivalent d'une brigade suffira, et ils sont 19% à estimer que l'armée de l'air perdra encore deux bases aériennes. 9% pensent enfin que l'adaptation se fera en achetant moins de sous-marins. Autant s'interrogent encore. La crise ? où ça la crise ?
Bien loin derrière, 21% estiment que la réduction de l'armée de terre de l'équivalent d'une brigade suffira, et ils sont 19% à estimer que l'armée de l'air perdra encore deux bases aériennes. 9% pensent enfin que l'adaptation se fera en achetant moins de sous-marins. Autant s'interrogent encore. La crise ? où ça la crise ?
Et pour 14 VM collectives de plus (actualisé-1)
Un stick de parachutistes du CPA 20 et du 2e REP embarquent dans un Casa 235, lors d'un entraînement conjoint en Corse, la semaine dernière (photo Y Deleaz /armée de l'air).
14 unités de l'armée de l'air vont voir leur emblème décoré dans les semaines qui viennent, dans la foulée des premières VM collectives distribuées au titre de 2011. Parmi ces unités figurent deux unités des forces spéciales air, l'escadron de transport 3.61 Poitou et le commando parachutiste de l'air (CPA) n°10. De quoi récompenser un engagement particulier en 2011 (1), à l'image de leurs contrats opérationnels.
Les deux autres escadrons de Mirage 2000D (1.3 Navarre et 2.3 Champagne) doivent aussi être décorés, ainsi que le 1.2 Cigognes, le CPA 20, et au moins les deux escadrons de transport tactique d'Evreux.
Selon des sources convergentes, le GAM-56 Vaucluse, unité de soutien aérien de la DGSE sera également décorée.
Un nombre "significatif" de VM collectives devraient être aussi distribuées dans l'armée de terre. La liste définitive, soumise au CEMA, n'est toujours pas officielle.
(1) j'évoquais dans le dernier Air&Cosmos les 624 heures de vol réalisées, en 2011, par un pilote du Poitou... En juin 2011, la moitié des groupes action du CPA 10 étaient engagés en opérations.
Aux Invalides (5) : la Bastille commence ici...
François-Charles Vireau de Sombreuil, à droite (photo Jean-Marc Tanguy).
Le 16 octobre 1786, un nouveau gouverneur a pris en main les destinées des Invalides : François-Charles Vireau de Sombreuil. Comme les Invalides, il a son rôle à jouer dans la prise de la Bastille, puisque le 13 juillet au soir, les parisiens, Camille Desmoulins et Jean-François Carré en tête, viennent tenter de faire leur marché aux Invalides, un des dépôts d'armes que compte la capitale.
Mais le gouverneur refuse de donner aux parisiens les armes qu'ils réclament.
Sentant l'odeur de la poudre monter, le gouverneur fait enfouir les stocks d'armes dans les souterrains du site.
Les Parisiens reviennent le lendemain, et réussissent à s'emparer d'au oins 20.000 fusils et une vingtaine de canons. Lors de cette opération de fauche, plusieurs personnes meurent accidentellement dans l'air confiné des souterrains.
La prise de la Bastille a donc véritablement commencé ici. Et deux fois qu'une, car c'est une compagnie de garde venue des Invalides qui est postée à la Bastille.
Vireau de Sombreuil survivra deux fois à la mort, conservant son poste jusqu'au 27 mai 1793. Il meurt finalement le 17 juin 1794.
Sa fille, qui l'a sauvé à plusieurs reprises de la mort, est la seule femme enterrée dans le caveau des gouverneurs, sous les Invalides.
Billet d'humeur : l'ISAF bafouille sa com
Déjà difficile à bien suivre et comprendre en temps normal, la communication de l'ISAF devient incompréhensible. Après avoir fait motus sur les tirs de Margar, au point de laisser un boulevard aux pires suspicions et bloquant toute communication française (1), l'ISAF s'est officiellement excusée dans un communiqué, ce matin, pour la mort de 8 jeunes Afghans (2). En reconnaissant continuer à chercher à comprendre la séquence exacte. Lundi, l'exercice avait été contre-productif, alors que le porte-parole de l'ISAF avait été moins que clair dans ses explications. Côté Français, on s'en tient à l'analyse des faits qui avait filtré dès lundi.
Le résultat de ces allers-retours verbaux, à Kaboul, est désastreux. On comprend qu'ils s'inscrivent dans des rapports de force entre l'ISAF, dont le compte à rebours à commencé, et le gouvernement afghan. Dont le président a vraisemblablement dû se faire taper sur les doigts lors de son récent passage parisien.
La clarté de l'engagement français, largement entamée depuis l'interdiction pour la presse de couvrir l'action des troupes, en Kapisa, en souffre, évidemment.
On peut imaginer que les protagonistes français de Margar ne peuvent que s'interroger sur ce qu'ils lisent, sans doute assez différent de ce qu'ils ont vécu.
Alors qu'il est de bon ton, par les temps qui courent, de sigmatiser la judiciarisation des conflits, une belle tarte à la crème, les mêmes devraient se pencher sur la spindoctorisation de ces même conflits. De quoi se rendre compte que l'un ne va plus sans l'autre.
(1) c'est la joie des coalitions : il faut attendre que la coalition ait parlé avant de pouvoir parler en national.
(2) en oubliant de rappeler que ces mêmes Afghans portaient des armes.
Le résultat de ces allers-retours verbaux, à Kaboul, est désastreux. On comprend qu'ils s'inscrivent dans des rapports de force entre l'ISAF, dont le compte à rebours à commencé, et le gouvernement afghan. Dont le président a vraisemblablement dû se faire taper sur les doigts lors de son récent passage parisien.
La clarté de l'engagement français, largement entamée depuis l'interdiction pour la presse de couvrir l'action des troupes, en Kapisa, en souffre, évidemment.
On peut imaginer que les protagonistes français de Margar ne peuvent que s'interroger sur ce qu'ils lisent, sans doute assez différent de ce qu'ils ont vécu.
Alors qu'il est de bon ton, par les temps qui courent, de sigmatiser la judiciarisation des conflits, une belle tarte à la crème, les mêmes devraient se pencher sur la spindoctorisation de ces même conflits. De quoi se rendre compte que l'un ne va plus sans l'autre.
(1) c'est la joie des coalitions : il faut attendre que la coalition ait parlé avant de pouvoir parler en national.
(2) en oubliant de rappeler que ces mêmes Afghans portaient des armes.
mardi 14 février 2012
Tiger ! Tiger ! Tiger !
Les Mirage 2000C RDI à la dérive tête de Tigre du 1.12 Cambrésis (photos R.Nicolas Nelson / Armée de l'Air) ont effectué leur dernière campagne de tir à Solenzara, avec dix chasseurs déployés sur la base corse début février. La dernière étape avant la dissolution de l'escadron, le 31 mars, à Cambrai. Les avions rejoindront le 2.5 Ile-de-France à Orange, dernier escadron à utiliser le 2000C RDI.
Les traditions Tigre, elles, s'envolent pour Saint-Dizier, où c'est désormais le 1.7 Provence qui fera vivre cette tradition, sur Rafale.
L'autre escadron Tigre de l'armée de l'air est le 5.330 Côte d'Argent.
Le Cambrésis a vu passer quelques uns des actuels généraux de l'armée de l'air, notamment le chef de cabinet militaire du ministre, le GCA Denis Mercier, et l'actuel CDAOA, le GCA Antoine Noguier.
Les traditions Tigre, elles, s'envolent pour Saint-Dizier, où c'est désormais le 1.7 Provence qui fera vivre cette tradition, sur Rafale.
L'autre escadron Tigre de l'armée de l'air est le 5.330 Côte d'Argent.
Le Cambrésis a vu passer quelques uns des actuels généraux de l'armée de l'air, notamment le chef de cabinet militaire du ministre, le GCA Denis Mercier, et l'actuel CDAOA, le GCA Antoine Noguier.
Le 13e RDP prêt à l'emploi
Le CEMAT a pu le constater de ses propres yeux, lors d'une récente visite : le 13e RDP dispose désormais, dans sa nouvelle base de Souge, de moyens de préparation de missions nettement plus modernes. Entre autres apports de la délocalisation dans le sud-ouest, un centre de préparation et de maintenance des matériels équipés (CPMME) permet désormais aux équipes de recherche de récupérer les matériels spécifiques (voiles, drones, optronique, armements, etc) prêts à l'emploi, ce qui contribue à la réactivité du "système 13".
Le 13e RDP est le régiment de recherche humaine de la brigade des forces spéciales terre (BFST). Son effectif exact n'est pas connu. Avant l'embasement, il tutoyait les 900 personnels.
Le 13e RDP est le régiment de recherche humaine de la brigade des forces spéciales terre (BFST). Son effectif exact n'est pas connu. Avant l'embasement, il tutoyait les 900 personnels.
Bye Bye Harfang
Presque trois ans jour pour jour après son premier vol à Bagram, le drone Harfang va quitter le théâtre afghan, après un ultime vol qui serait réalisé cette semaine. J'avais annoncé dans Air&Cosmos le mois dernier, que les deux drones Harfang quitteraient l'Afghanistan en 2012, comme les trois derniers chasseurs présents à Kandahar, mais ce départ était prévu plus tard dans l'année.
On n'a pas d'explication de cette accélération franche du calendrier (1), le besoin d'un engin de ce type, un temps prioritaire pour d'autres théâtres, est devenu moins patent. Notamment parce qu'une capacité limitée -un drone- reste disponible en France et que des moyens alternatifs sont aussi mobilisables.
Les deux drones de Bagram ne sont pas non plus en butée technique pour subir un chantier de maintenance lourde.
Ce départ prématuré semble d'autant plus incompréhensible que la phase de convois logistiques qui s'annonce va consommer des moyens de ce type. Rappelons que c'est d'ailleurs pour sécuriser les opérations au sol que ce moyen avait été injecté sur décision du Premier ministre, après Uzbeen.
De notoriété publique, les orbites de drones ne sont pas suffisantes pour couvrir tous les besoins du théâtre afghan. Et le seront encore moins, demain, si d'aventure les drones en question s'intéressaient à d'autres portions du moyen-Orient.
Le Harfang a récemment passé le cap des 500 missions et des 5.000 heures de vol sur le théâtre afghan.
(1) il ne faut pas exclure que ce soit lié au phasage logistique actuellement en cours pour le dispositif français en Afghanistan.
On n'a pas d'explication de cette accélération franche du calendrier (1), le besoin d'un engin de ce type, un temps prioritaire pour d'autres théâtres, est devenu moins patent. Notamment parce qu'une capacité limitée -un drone- reste disponible en France et que des moyens alternatifs sont aussi mobilisables.
Les deux drones de Bagram ne sont pas non plus en butée technique pour subir un chantier de maintenance lourde.
Ce départ prématuré semble d'autant plus incompréhensible que la phase de convois logistiques qui s'annonce va consommer des moyens de ce type. Rappelons que c'est d'ailleurs pour sécuriser les opérations au sol que ce moyen avait été injecté sur décision du Premier ministre, après Uzbeen.
De notoriété publique, les orbites de drones ne sont pas suffisantes pour couvrir tous les besoins du théâtre afghan. Et le seront encore moins, demain, si d'aventure les drones en question s'intéressaient à d'autres portions du moyen-Orient.
Le Harfang a récemment passé le cap des 500 missions et des 5.000 heures de vol sur le théâtre afghan.
(1) il ne faut pas exclure que ce soit lié au phasage logistique actuellement en cours pour le dispositif français en Afghanistan.
Billet d'humeur : "La crise ? Où ça la crise ?"
Les plus observateurs d'entre vous l'auront remarqué dans la colonne de droite, un nouveau sondage est en ligne. Seulement 9% des 1.235 votants (à 01h38 ce mardi matin) n'ont pas encore vu les stigmates de la crise, bien que les constructeurs de budget y aient mis du coeur : trois coups de rabots successifs en quelques mois, du jamais vu dans le budget de la défense depuis qu'il s'appelle comme ça.
Il est vrai qu'on est encore loin de la Grèce où le gouvernement vient de sabrer 300 MEUR d'un coup de crayon (adieu FREMM ?), pour tenter de calmer la populace.
Chez nous, on ne descend pas dans la rue pour raboter le budget de la défense... ou pour le défendre.
Sur ce blog, on vous facilite la tâche, en un coup de clic (voire plusieurs, on peut cumuler plusieurs choix).
Faites-le sérieusement. On ne sait jamais, le prochain ministre de la défense prend peut-être des notes.
Il est vrai qu'on est encore loin de la Grèce où le gouvernement vient de sabrer 300 MEUR d'un coup de crayon (adieu FREMM ?), pour tenter de calmer la populace.
Chez nous, on ne descend pas dans la rue pour raboter le budget de la défense... ou pour le défendre.
Sur ce blog, on vous facilite la tâche, en un coup de clic (voire plusieurs, on peut cumuler plusieurs choix).
Faites-le sérieusement. On ne sait jamais, le prochain ministre de la défense prend peut-être des notes.
Un challenge sportif pour les blessés
Les blessés d'Afghanistan sortent de l'ombre. Alors que le SCH Jocelyn Truchet, un blessé de
lundi 13 février 2012
Le tireur de Gwan entendu par les gendarmes français
Responsable de la mort de quatre soldats français, et des blessures, pour certaines graves infligées à quinze autres, le sous-lieutenant de l'ANA auteur de la fusillade de Gwan a été entendu par des gendarmes français. L'audition aurait eu lieu sur la FOB afghane elle-même, dans les heures qui ont suivi les tirs, et a vraisemblablement été effectuée par des prévôts, gendarmes insérés au sein de la force (1).
En général, ces gendarmes sont issus de la gendarmerie départementale, donc possèdent une expérience -parfois très développée- en matière de police judiciaire.
On sait évidemment peu de choses de ces auditions, comme celles menées par la partie afghane. Néanmoins, il semblerait que la cause "Marines" (2) puisse expliquer le geste de l'officier de l'ANA. Même si elle reste confuse : le tireur aurait seulement, apparemment, entendu parler de ces images.
(1) le spectre d'activité des gendarmes est plutôt large en Afghanistan : ils peuvent être amenés à travailler en aval de la DPSD, dans la mission de contre-ingérence, tout en menant les enquêtes de tous ordres. Ils sont notamment chargés des dédommagements à la population afghane, en cas d'erreur de tir (sur des animaux, des biens, ou des... Afghans). Rappelons que 200 gendarmes sont engagés en Afghanistan, en appui à la oikuce afghabe, comme POMLT, ou en formation initiale (ils pilotent une école en Wardak). Ils ont aussi formé la PRC, les SWAT afghans, et assurent également des missions d'identification criminelle, notamment comme WIT (weapon intelligence team).
(2) quelque jours avant le tir de Gwan, la télé avait diffusé des images de Marines urinant sur les corps d'insurgés afghans présumés.
En général, ces gendarmes sont issus de la gendarmerie départementale, donc possèdent une expérience -parfois très développée- en matière de police judiciaire.
On sait évidemment peu de choses de ces auditions, comme celles menées par la partie afghane. Néanmoins, il semblerait que la cause "Marines" (2) puisse expliquer le geste de l'officier de l'ANA. Même si elle reste confuse : le tireur aurait seulement, apparemment, entendu parler de ces images.
(1) le spectre d'activité des gendarmes est plutôt large en Afghanistan : ils peuvent être amenés à travailler en aval de la DPSD, dans la mission de contre-ingérence, tout en menant les enquêtes de tous ordres. Ils sont notamment chargés des dédommagements à la population afghane, en cas d'erreur de tir (sur des animaux, des biens, ou des... Afghans). Rappelons que 200 gendarmes sont engagés en Afghanistan, en appui à la oikuce afghabe, comme POMLT, ou en formation initiale (ils pilotent une école en Wardak). Ils ont aussi formé la PRC, les SWAT afghans, et assurent également des missions d'identification criminelle, notamment comme WIT (weapon intelligence team).
(2) quelque jours avant le tir de Gwan, la télé avait diffusé des images de Marines urinant sur les corps d'insurgés afghans présumés.
Margar : une erreur qui n'en est pas une
Le soupçon d'erreur de tir que nous évoquions ce weekend n'en est pas un : les Afghans qui ont été tués par deux GBU tirées par un chasseur de l'ISAF, après accord du JTAC et du commandement local, tous deux français, l'ont été sur des "hommes en armes". On exclut, à Paris, que ces hommes, parmi lesquels aucun enfant n'a été détecté, puissent être autre chose que des insurgés.
Paris se fonde sur une chronologie de près de 10 heures de présence dans cette zone, et vraisemblablement, des moyens d'authentification que côté français on ne détaille pas, comme c'est l'usage.
Une cinquantaine d'afghans, notamment le SWAT local, la PRC, accompagnés par leurs mentors français et des moyens d'appui (snipers, JTAC) ont été infiltrés de nuit par des hélicoptères français pour une opération de fouille sur deux points, a donné pratiquement chou blanc. Et il ne faut pas exclure que le renseignement d'origine, livré sur ce village de Margar, peuplé de Tadjiks, ait pu être l'oeuvre d'un village en litige avec celui-ci.
Mais côté français, on a observé, pendant les fouilles, des progressions de deux groupes distincts, fuyant la vallée ciblée. L'un comporte 14 personnes (dont un enfant), certains portant des armes, et un autre, de cinq puis huit personnes. Le premier groupe va être délaissé, tandis que le deuxième fait l'objet de toute l'attention des Franco-Afghans, car il semble progresser dans une attitude hostile, vers le deuxième objectif en cours de fouille par le dispositif franco-afghan (et non comme je l'indiquais initialement, le point haut occupé par les appuis).
Après croisement des informations disponibles, le feu est déclenché presque une heure après l'arrivée de deux chasseurs. Le doute n'est plus permis, il faut neutraliser ce groupe armé : six Afghans sont morts, tués par les deux GBU, et deux autres sont blessés.
Aucun enfant ne fait partie du lot, affirme-t-on. Les analyses effectuées sur place, le recoupement des informations, tout concorde, côté français.
Jusqu'à plus informé, la version qui devient la version officielle française.
Paris se fonde sur une chronologie de près de 10 heures de présence dans cette zone, et vraisemblablement, des moyens d'authentification que côté français on ne détaille pas, comme c'est l'usage.
Une cinquantaine d'afghans, notamment le SWAT local, la PRC, accompagnés par leurs mentors français et des moyens d'appui (snipers, JTAC) ont été infiltrés de nuit par des hélicoptères français pour une opération de fouille sur deux points, a donné pratiquement chou blanc. Et il ne faut pas exclure que le renseignement d'origine, livré sur ce village de Margar, peuplé de Tadjiks, ait pu être l'oeuvre d'un village en litige avec celui-ci.
Mais côté français, on a observé, pendant les fouilles, des progressions de deux groupes distincts, fuyant la vallée ciblée. L'un comporte 14 personnes (dont un enfant), certains portant des armes, et un autre, de cinq puis huit personnes. Le premier groupe va être délaissé, tandis que le deuxième fait l'objet de toute l'attention des Franco-Afghans, car il semble progresser dans une attitude hostile, vers le deuxième objectif en cours de fouille par le dispositif franco-afghan (et non comme je l'indiquais initialement, le point haut occupé par les appuis).
Après croisement des informations disponibles, le feu est déclenché presque une heure après l'arrivée de deux chasseurs. Le doute n'est plus permis, il faut neutraliser ce groupe armé : six Afghans sont morts, tués par les deux GBU, et deux autres sont blessés.
Aucun enfant ne fait partie du lot, affirme-t-on. Les analyses effectuées sur place, le recoupement des informations, tout concorde, côté français.
Jusqu'à plus informé, la version qui devient la version officielle française.
La fin des sondages de la semaine
Sur les 2.368 clics qui se sont exprimés cette semaine, les 2/3 (68%) estiment que l'ouverture d'une enquête sur Uzbeen est "anormale". Sur les 2.241 qui ont répondu à la question connexe, 36% estiment que cette enquête aura un effet "important" sur la planification et la conduite des opérations à venir. Seuls 25% estiment qu'elle aura un effet "bloquant", 26% un effet "marginal" et 1%, un effet "nul".
Enfin, sur 1.851 clics enregistrés, 68% estiment que les mesures prises depuis l'été pour protéger les soldats français en Afghanistan n'ont pas été efficaces. Si on peut déduire qu'une très forte majorité de militaires a participé au sondage, au vu des résultats des deux premières questions, le résultat de la troisième est assez accablant.
Un nouveau sondage est déjà en ligne, sur la colonne de droite.
Bonne semaine !
Enfin, sur 1.851 clics enregistrés, 68% estiment que les mesures prises depuis l'été pour protéger les soldats français en Afghanistan n'ont pas été efficaces. Si on peut déduire qu'une très forte majorité de militaires a participé au sondage, au vu des résultats des deux premières questions, le résultat de la troisième est assez accablant.
Un nouveau sondage est déjà en ligne, sur la colonne de droite.
Bonne semaine !
dimanche 12 février 2012
Aux Invalides (4) : la genèse du lieu
C'est sur une plaine marécageuse et maraîchère que Louis XIV prend la décision d'installer un vaste refuge pour les blessés des guerres, qui deviendront les Invalides, et confie le dossier à Louvois, qui est repassé, récemment, à la postérité, mais pour d'autres raisons.
Il fallait 15 hectares de terrain, et un terrain plat, pour faciliter la construction. Il fallait aussi un accès à la Seine pour convoyer les pierres de construction des carrières (1).
L'architecte, Bruand, qui vient de terminer la Salpétrière s'attelle à ce nouveau défi. Pour aller vite, on simplifie ce qui peut l'être, mais les Invalides reste un modèle du genre, avec ses 25 km de couloirs.
Les choses vont relativement vite : Louis Le Grand, dont le chiffre se retrouve ensuite un peu partout sur l'édifice, prend la décision de lancer ce chantier, et la première pierre est posée en septembre 1671, et en 1674, le roi, Louvois et le premier gouverneur des Invalides, François Lemaçon d'Ormoy arrivent avec les premiers pensionnaires des Invalides. Seule la facade actuelle est terminée, l'aile hébergeant actuellement le SGDSN restant à bâtir, comme l'église.
La façade actuelle mesure 196 m, représentant exactement 100 toises (la mesure de l'époque) pour 24 mètres de haut.
Bruand, qui a été débauché par Vauban pour aller construire des fortifications, rencontre quelques délais dans l'achèvement du chantier. Louvois débauche dont le neveu du grand Mansard. Ce dernier reprend de son oncle un projet de coupole qui deviendra le dôme bien connu des Invalides.
Les Invalides constituent assez vite un standard pour l'époque, avec 300 lits en salle aérée et éclairée. Des lits individuels, là où la norme du temps est plutôt à 5-6 allités, norme réduite à deux seulements pour ... les contagieux.
Les Invalides ont gardé cette vocation médicale au fil des temps, même si aujourd'hui, l'INI n'occupe plus qu'une portion infime des lieux. Ici on a soigné des blessés de la résistance, des rescapés des camps, et encore plus récemment, des blessés d'Afghanistan.
(1) le pont Alexandre III ne sera construit que bien plus tard.
Les précédents épisodes :
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/le-musee-de-larmee-une-pme-rodee-3.html
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/invalides-2-en-memoire-de-georges-morin.html
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/les-invalides-comme-vous-ne-les-avez.html
Il fallait 15 hectares de terrain, et un terrain plat, pour faciliter la construction. Il fallait aussi un accès à la Seine pour convoyer les pierres de construction des carrières (1).
L'architecte, Bruand, qui vient de terminer la Salpétrière s'attelle à ce nouveau défi. Pour aller vite, on simplifie ce qui peut l'être, mais les Invalides reste un modèle du genre, avec ses 25 km de couloirs.
Les choses vont relativement vite : Louis Le Grand, dont le chiffre se retrouve ensuite un peu partout sur l'édifice, prend la décision de lancer ce chantier, et la première pierre est posée en septembre 1671, et en 1674, le roi, Louvois et le premier gouverneur des Invalides, François Lemaçon d'Ormoy arrivent avec les premiers pensionnaires des Invalides. Seule la facade actuelle est terminée, l'aile hébergeant actuellement le SGDSN restant à bâtir, comme l'église.
La façade actuelle mesure 196 m, représentant exactement 100 toises (la mesure de l'époque) pour 24 mètres de haut.
Bruand, qui a été débauché par Vauban pour aller construire des fortifications, rencontre quelques délais dans l'achèvement du chantier. Louvois débauche dont le neveu du grand Mansard. Ce dernier reprend de son oncle un projet de coupole qui deviendra le dôme bien connu des Invalides.
Les Invalides constituent assez vite un standard pour l'époque, avec 300 lits en salle aérée et éclairée. Des lits individuels, là où la norme du temps est plutôt à 5-6 allités, norme réduite à deux seulements pour ... les contagieux.
Les Invalides ont gardé cette vocation médicale au fil des temps, même si aujourd'hui, l'INI n'occupe plus qu'une portion infime des lieux. Ici on a soigné des blessés de la résistance, des rescapés des camps, et encore plus récemment, des blessés d'Afghanistan.
(1) le pont Alexandre III ne sera construit que bien plus tard.
Les précédents épisodes :
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/le-musee-de-larmee-une-pme-rodee-3.html
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/invalides-2-en-memoire-de-georges-morin.html
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samedi 11 février 2012
Une erreur de ciblage, en zone française, dit le NYT (actualisé-2)
Un problème n'arrivant jamais seul, en voici un deuxième qui fait la une d'un petit journal américain, le New York Times, qui évoque une erreur de tir dans la zone française. Le manque d'éléments précis, de la part du commandement français, mais aussi de l'ISAF, jette un certain trouble : une équipe mixte ISAF/ANA s'est pourtant déjà rendue sur place pour apprécier la situation.
Le journal évoque la mort de sept enfants de moins de 14 ans et d'un jeune adulte, mercredi dernier, à Geyaba (Kapisa). Ces jeunes afghans gardaient des moutons, à 800 mètres de leur habitation, explique le journal quand il ont subi une attaque aérienne, affirme le quotidien qui ajoute qu'une mauvaise information avait été transmise aux forces françaises. On ignore encore le cycle décisionnel qui a suivi cette mauvaise information, et la nationalité du ou des aéronefs qui ont servi dans l'attaque. Pour autant qu'il s'agisse bien d'une attaque aérienne.
Les rivalités tribales et ethniques ont déjà amené à des erreurs de tirs de l'ISAF. Mais les manipulations des insurgés, du gouvernement, ou... de l'ISAF ont aussi généré, régulièrement, des situations dans lesquelles il est difficile de démêler le vrai du faux. La France a déjà reconnu des erreur de tirs sur des civils afghans, lors de convois routiers, mais aussi lors d'un tir de Milan, en 2010. Malgré toutes les vérifications, les fantassins n'avaient pas pu déceler la présence d'enfants réfugiés sous des frondaisons.
Pour avoir pu le mesurer de mes yeux à plusieurs reprises, y compris sur place, les précautions (et parfois trop) sont prises avant l'ouverture de feu. Les récentes opérations de ciblage effectuées en 2011 sur les insurgés impliqués dans la confection d'IED et de véhicules suicides ont fait l'objet de précautions hors-normes de la part de l'ALAT, comme RAIDS l'avait dévoilé, dans son numéro 308. Pour autant, les objectifs avaient pu être détruits sans toucher de civils innoncents.
A Kaboul comme à Paris, personne n'a encore souhaité commenter cet évènement-ci. Un tel bilan vaut peut-être, néanmoins, quelques explications, ou tout au moins, un démenti, s'il y a lieu. Les insurgés, comme le gouvernement et l'ISAF utilisent tour à tour ces situations pour leur propagande.
On l'a bien vu avec le tireur de Gwan, les Afghans ont un sens de la vengeance assez viscéralement inscrit dans les gênes. Une confirmation risque de tendre, donc, encore plus, les relations entre Français et Afghans.
Post-scriptum : une source non officielle fait état d'armes portées par des membres du groupe de bergers. Ce n'est pas la première fois que les insurgés font porter leur armes par des enfants. Ou qu'il débauchent des enfants pour combattre à leurs côtés. Pour l'instant, c'est parole contre parole, il ne faut pas exclure que l'ISAF dégaîne des images pour persuader de son bon droit.
Le journal évoque la mort de sept enfants de moins de 14 ans et d'un jeune adulte, mercredi dernier, à Geyaba (Kapisa). Ces jeunes afghans gardaient des moutons, à 800 mètres de leur habitation, explique le journal quand il ont subi une attaque aérienne, affirme le quotidien qui ajoute qu'une mauvaise information avait été transmise aux forces françaises. On ignore encore le cycle décisionnel qui a suivi cette mauvaise information, et la nationalité du ou des aéronefs qui ont servi dans l'attaque. Pour autant qu'il s'agisse bien d'une attaque aérienne.
Les rivalités tribales et ethniques ont déjà amené à des erreurs de tirs de l'ISAF. Mais les manipulations des insurgés, du gouvernement, ou... de l'ISAF ont aussi généré, régulièrement, des situations dans lesquelles il est difficile de démêler le vrai du faux. La France a déjà reconnu des erreur de tirs sur des civils afghans, lors de convois routiers, mais aussi lors d'un tir de Milan, en 2010. Malgré toutes les vérifications, les fantassins n'avaient pas pu déceler la présence d'enfants réfugiés sous des frondaisons.
Pour avoir pu le mesurer de mes yeux à plusieurs reprises, y compris sur place, les précautions (et parfois trop) sont prises avant l'ouverture de feu. Les récentes opérations de ciblage effectuées en 2011 sur les insurgés impliqués dans la confection d'IED et de véhicules suicides ont fait l'objet de précautions hors-normes de la part de l'ALAT, comme RAIDS l'avait dévoilé, dans son numéro 308. Pour autant, les objectifs avaient pu être détruits sans toucher de civils innoncents.
A Kaboul comme à Paris, personne n'a encore souhaité commenter cet évènement-ci. Un tel bilan vaut peut-être, néanmoins, quelques explications, ou tout au moins, un démenti, s'il y a lieu. Les insurgés, comme le gouvernement et l'ISAF utilisent tour à tour ces situations pour leur propagande.
On l'a bien vu avec le tireur de Gwan, les Afghans ont un sens de la vengeance assez viscéralement inscrit dans les gênes. Une confirmation risque de tendre, donc, encore plus, les relations entre Français et Afghans.
Post-scriptum : une source non officielle fait état d'armes portées par des membres du groupe de bergers. Ce n'est pas la première fois que les insurgés font porter leur armes par des enfants. Ou qu'il débauchent des enfants pour combattre à leurs côtés. Pour l'instant, c'est parole contre parole, il ne faut pas exclure que l'ISAF dégaîne des images pour persuader de son bon droit.
Retrait : pas de plan B... mais rien d'exclu non plus (actualisé-1)
En réponse à une question de mon camarade Gérard Grizbec de France 2, l'EMA a répondu jeudi qu'il n'existe pas de plan B dans le retrait de nos troupes d'Afghanistan, une façon comme une autre de rappeler tout ce que tout le monde sait déjà, le processus de retrait prendra beaucoup de temps (1).
La citation exacte, issue du script est celle-ci, en réponse à la question du confrère, qui demandant si l'EMA travaillait sur un plan B, en cas d'alternance politique : "on n'appelle pas cela exactement un plan B (...) Il y a des planifications qui permettent de s'adapter à différents cas de figure. (...) Cela se traduit par des choix".
La compréhension de ces propos sybillins m'a pris quelques temps : en fait, il faut les ramener dans l'opération logistique globale. Vider la FOB Tagab prendra du temps, mais c'est la séquence la plus critique. Une fois cette partie effectuée, et la FOB rendue (octobre actuellement), les choses peuvent aller assez vite car actuellement en tout cas, la portion de route entre Nijrab et Kaboul présente notoirement moins de risques que les 20 km qui séparent Tagab et Nijrab.Il sera donc envisageable de démonter Nijrab plus facilement, et donc d'aller au-delà et plus vite que les réduction d'effectifs actuellement annoncés. Avec beaucoup de volonté, et en comptant sur l'absence de celles des insurgés et du génral Hiver, la Kapisa peut être vidée de l'essentiel de ses Français, pendant l'hiver 2012-2013.
En tout état de cause, toute nouvelle accélération du calendrier bute immédiatement sur des points évidents : il faut pouvoir stocker les conteneurs et matériels dans des zones d'attentes dont les capacités sont assez limitées. Cela fera assez vite de Warehouse la première base française dans le monde, de par le matériel stocké.
Les Américains risquent aussi de ne pas apprécier une accélération du rythme, d'autant plus que les Afghans ne sont pas autonomes pour mener la guerre aux insurgés. Ils apprennent tout juste l'ouverture d'itinéraires (3 sections formées dans notre zone), et il n'est pas prévu, encore (et peut-être heureusement), qu'on forme des JTAC afghans. Alors même que si ce n'est toujours pas bien compris chez nous, le guidage des appuis est la seule spécialité vraiment utile dans le contexte actuel.
L'esprit des OMLT a disparu avec les 6 OMLT français tués par afghans, en moins d'un mois. Sans les capacités critiques apportées par les OMLT (notamment le JTAC et les communications), le kandak n'est rien, surtout si cela chauffe (2).
Bref, sans avoir eu un rôle véritablement central dans la mort de ces six OMLT, les insurgés ont déjà gagné la bataille de la Kapisa : le vide s'offre à eux plus vite que prévu. Voila qui risque de ne pas créer de lame de fond dans la population locale, que vont traverser, précisément, les fameux convois logistiques.
(1) et, il ne faut pas l'exclure, cette phase de convois va exposer les soldats aux attaques par IED et à des embuscades.
(2) des observateurs avisés relèvent que l'essentiel des troupes afghanes présentes le 13 juillet à Joybar s'étaient évaporées quelques minutes avant l'attaque-suicide. Ce retrait en bon ordre n'a, semble-t-il et comme beaucoup d'autres, pas beaucoup transpiré dans l'évocation des faits.
La citation exacte, issue du script est celle-ci, en réponse à la question du confrère, qui demandant si l'EMA travaillait sur un plan B, en cas d'alternance politique : "on n'appelle pas cela exactement un plan B (...) Il y a des planifications qui permettent de s'adapter à différents cas de figure. (...) Cela se traduit par des choix".
La compréhension de ces propos sybillins m'a pris quelques temps : en fait, il faut les ramener dans l'opération logistique globale. Vider la FOB Tagab prendra du temps, mais c'est la séquence la plus critique. Une fois cette partie effectuée, et la FOB rendue (octobre actuellement), les choses peuvent aller assez vite car actuellement en tout cas, la portion de route entre Nijrab et Kaboul présente notoirement moins de risques que les 20 km qui séparent Tagab et Nijrab.Il sera donc envisageable de démonter Nijrab plus facilement, et donc d'aller au-delà et plus vite que les réduction d'effectifs actuellement annoncés. Avec beaucoup de volonté, et en comptant sur l'absence de celles des insurgés et du génral Hiver, la Kapisa peut être vidée de l'essentiel de ses Français, pendant l'hiver 2012-2013.
En tout état de cause, toute nouvelle accélération du calendrier bute immédiatement sur des points évidents : il faut pouvoir stocker les conteneurs et matériels dans des zones d'attentes dont les capacités sont assez limitées. Cela fera assez vite de Warehouse la première base française dans le monde, de par le matériel stocké.
Les Américains risquent aussi de ne pas apprécier une accélération du rythme, d'autant plus que les Afghans ne sont pas autonomes pour mener la guerre aux insurgés. Ils apprennent tout juste l'ouverture d'itinéraires (3 sections formées dans notre zone), et il n'est pas prévu, encore (et peut-être heureusement), qu'on forme des JTAC afghans. Alors même que si ce n'est toujours pas bien compris chez nous, le guidage des appuis est la seule spécialité vraiment utile dans le contexte actuel.
L'esprit des OMLT a disparu avec les 6 OMLT français tués par afghans, en moins d'un mois. Sans les capacités critiques apportées par les OMLT (notamment le JTAC et les communications), le kandak n'est rien, surtout si cela chauffe (2).
Bref, sans avoir eu un rôle véritablement central dans la mort de ces six OMLT, les insurgés ont déjà gagné la bataille de la Kapisa : le vide s'offre à eux plus vite que prévu. Voila qui risque de ne pas créer de lame de fond dans la population locale, que vont traverser, précisément, les fameux convois logistiques.
(1) et, il ne faut pas l'exclure, cette phase de convois va exposer les soldats aux attaques par IED et à des embuscades.
(2) des observateurs avisés relèvent que l'essentiel des troupes afghanes présentes le 13 juillet à Joybar s'étaient évaporées quelques minutes avant l'attaque-suicide. Ce retrait en bon ordre n'a, semble-t-il et comme beaucoup d'autres, pas beaucoup transpiré dans l'évocation des faits.
vendredi 10 février 2012
Helios 1A proche de la fin
On le savait, le ministère de la défense le confirme, Helios 1A n'est (bientôt) plus, touché par la limite d'âge. Il va donc être désorbité pour aller embrasser les couches denses de la banlieue terrestre pour s'y désintégrer.
Si l'on en croit la Défense, ce vieux voltigeur spatial qui servait depuis 1995 avait encore servi au profit des opérations en Afghanistan et en Libye, en 2011.
Mon confrère Christian Lardier évoquait il y a peu, lors d'un point presse du ministère, la présence d'une charge électronique, complétant le système optique de renseignement. Malgré un embarras évident à aborder le sujet, il n'a pas été démenti : on ignore néanmoins la présence de petits frères dans la génération actuelle.
Si l'on en croit la Défense, ce vieux voltigeur spatial qui servait depuis 1995 avait encore servi au profit des opérations en Afghanistan et en Libye, en 2011.
Mon confrère Christian Lardier évoquait il y a peu, lors d'un point presse du ministère, la présence d'une charge électronique, complétant le système optique de renseignement. Malgré un embarras évident à aborder le sujet, il n'a pas été démenti : on ignore néanmoins la présence de petits frères dans la génération actuelle.
Scorpion, en live
Après le stade de l'usine à gaz(e), un embryon de Scorpion sera incarné, en juin, dans une présentation en réduction, qui mobilisera environ 400 soldats, peut-être du 8e RPIMa (1). La démonstration doit se dérouler, sauf changement, à Sissonne, peut-être à proximité du créneau d'Eurosatory.
Ce début d'incarnation de Scorpion arrive peut-être déjà trop tard, alors que la tentation budgétaire, en France, risque d'obliger à revoir très singulièrement bien des ambitions, y compris celle-ci.
Scorpion comprend les principaux systèmes d'armes de l'armée de terre, les nouveaux (EBRC, VBMR, etc) comme les anciens, et leur mise en réseau.
(1) ce même régiment fournit la semaine des éléments félinisés pour un entraînement commun outre Manche, avec les Britanniques, la semaine prochaine.
Ce début d'incarnation de Scorpion arrive peut-être déjà trop tard, alors que la tentation budgétaire, en France, risque d'obliger à revoir très singulièrement bien des ambitions, y compris celle-ci.
Scorpion comprend les principaux systèmes d'armes de l'armée de terre, les nouveaux (EBRC, VBMR, etc) comme les anciens, et leur mise en réseau.
(1) ce même régiment fournit la semaine des éléments félinisés pour un entraînement commun outre Manche, avec les Britanniques, la semaine prochaine.
jeudi 9 février 2012
Le SAV des COP
Le COP Alasay, dans la vallée du même nom n'a plus d'OMLT français, depuis le 2 février. Fidèle à ses habitudes, l'EMA a préféré annoncer (ce matin) ce retrait une fois qu'il a été totalement effectif. L'effectif de mentors du kandak 31 a été replié sur le COP Shekut, un des derniers sites occupés par des troupes françaises, hors les trois FOB historiques.
Un autre COP, Belda, avait déjà été rendu aux afghans, dès le mois de septembre dernier.
Pour l'anecdote, et l'EMA n'a pas manqué de la souligner, c'est la même section du 27e BCA qui avait participé à la création de ce COP qui l'a transféré aux Afghans, trois ans plus tard.
C'est du COP Alasay qu'une équipe du CPA20 avait porté secours à la population afghane blessée par les combats, en avril 2010 (1). Les commandos-parachutistes ont été proposés, depuis, pour des décorations, pour leur sang froid au combat ce jour-la.
(1) cet épisode a été décrit dans le hors-série de RAIDS : "l'armée française au combat : Afghanistan, 10 ans d'opérations".
Un autre COP, Belda, avait déjà été rendu aux afghans, dès le mois de septembre dernier.
Pour l'anecdote, et l'EMA n'a pas manqué de la souligner, c'est la même section du 27e BCA qui avait participé à la création de ce COP qui l'a transféré aux Afghans, trois ans plus tard.
C'est du COP Alasay qu'une équipe du CPA20 avait porté secours à la population afghane blessée par les combats, en avril 2010 (1). Les commandos-parachutistes ont été proposés, depuis, pour des décorations, pour leur sang froid au combat ce jour-la.
(1) cet épisode a été décrit dans le hors-série de RAIDS : "l'armée française au combat : Afghanistan, 10 ans d'opérations".
Le 13e BCA (et quelques autres) n'ira pas en Afgha...
La perspective du retrait afghan bouleverse la mécanique bien huilée mise en place jusque là, avec des mandats d'hiver confié à la 27e BIM. Il faut faire de la place pour les autres, avant que le théâtre ne ferme : le 13e BCA, et donc, a priori, le 7e BCA ne retourneront pas en Afghanistan comme prévu.
C'est le fait que la décision n'ait été prise qu'en septembre dernier -on ne l'apprend que manitenant, presque par hasard- qui a permis au 27e BCA de passer au travers. Sa 1ère compagnie avait déjà, in extremis, été privée d'Afghanistan en 2008.
Des départs pourront cependant être possibles sur des petits contingents (OMLT, instructeurs).
C'est le fait que la décision n'ait été prise qu'en septembre dernier -on ne l'apprend que manitenant, presque par hasard- qui a permis au 27e BCA de passer au travers. Sa 1ère compagnie avait déjà, in extremis, été privée d'Afghanistan en 2008.
Des départs pourront cependant être possibles sur des petits contingents (OMLT, instructeurs).
Hot et 40 mm sont dans un bateau...
Parmi les dizaines de missiles Hot tirés pendant les opérations en Côte d'Ivoire, un est allé tout droit sur un navire de 70 mètres qui aurait pu poser quelques soucis, avec ses deux canons de 40 mm. Selon une comptabilité qui semble désormais incontestable, les deux équipages de Viviane (donc les seuls équipés en Hot) du dispositif du 1er RHC ont alors battu le record tous-conflits du tir de missiles, tout en battant le record du nombre de missiles tirés par mission, et per capita. Puisqu'en deux nuits, ils ont tiré à eux deux seulement cinq fois moins de missiles que le GAM en 20 fois plus de nuits, en Libye.
(celui qui trouve la bonne réponse à ce problème de maths à multiples inconnues à droit... à toute ma considération, cela prouvera qu'il me lit régulièrement... ou qu'il a accès à ce niveau d'information)
(celui qui trouve la bonne réponse à ce problème de maths à multiples inconnues à droit... à toute ma considération, cela prouvera qu'il me lit régulièrement... ou qu'il a accès à ce niveau d'information)
mercredi 8 février 2012
La phrase de la semaine : Marty / Juppé
Prononcée ce mercredi 8 février par le député (UMP) Alain Marty (UMP), lors de l'audition des ministres, à l'assemblée : "je voudrais souligner un sentiment qu'ont les militaires, le fait de partir précipitamment est ressenti comme une forme de capitulation et en tout cas peu digne pour ceux qui sont tombés".
Je joins à cet avis celui d'Alain Juppé : "pourquoi ne pas quitter l'Afghanistan aujourd'hui ? (...) Il y a une différence entre partir en bonne ordre et prendre la poudre d'escampette. Ce qui serait déshonorant pour nos soldats et pour la coalition. (...) Oui, c'est vrai, il y a peut-être eu une erreur de construction en 2001 lorsque M.Chirac et M.Jospin ont décidé de s'engager en Afghanistan. (...) Désormais nous devrons nous engager dans ce genre d'opération avec un calendrier. On ne part pas sans calendrier, on ne part pas pour une période indéterminée. C'est peut-être la faiblesse initiale de cette opération."
Je joins à cet avis celui d'Alain Juppé : "pourquoi ne pas quitter l'Afghanistan aujourd'hui ? (...) Il y a une différence entre partir en bonne ordre et prendre la poudre d'escampette. Ce qui serait déshonorant pour nos soldats et pour la coalition. (...) Oui, c'est vrai, il y a peut-être eu une erreur de construction en 2001 lorsque M.Chirac et M.Jospin ont décidé de s'engager en Afghanistan. (...) Désormais nous devrons nous engager dans ce genre d'opération avec un calendrier. On ne part pas sans calendrier, on ne part pas pour une période indéterminée. C'est peut-être la faiblesse initiale de cette opération."
Cinq blessés chez les US Marines
Cinq blessés de l'armée de terre vont participer au wounded warrior trial, un challenge handisport
Précautions vs Infiltrations (actualisé-6)
Deux ministres du gouvernement ont détaillé ce matin à l'assemblée nationale la situation des troupes françaises, après l'attaque de Gwan, et les mesures de précaution prises pour éviter les tirs "green on blue", plus largement, pour lutter contre les ingérences.
Sans surprise, la DPSD, en charge de la contre-ingérence va binômer des inspecteurs avec leurs homologues de l'ANA. C'est la première fois que des personnels sont binômés avec une armée étrangère, a fortiori non issue de l'OTAN. Le NDS va aussi pouvoir intervenir dans les kandaks même, ce qu'il ne pouvait faire jusqu'à maintenant.
On l'a déjà dit sur ce blog, la formation spécialisée va désormais être menée dans des sites sécurisés : ainsi, il n'y a plus d'OMLT avec le kandak 34, à Gwan, la formation étant effectuée à Naghlu, en Surobi.
Comme cela a déjà pu être dit, la France a aussi obtenu que soit affectés en zone française les officiers et sous-officiers formés par nos soins.
A noter un lapsus ministériel, côté défense : "le mouvement d'évacuation a déjà..." a déclaré le mindef, avant de se reprendre : "de transition et de transfert de responsabilité a déjà fonctionné".
La députée (UMP) François Hostalier, rédactrice d'un rapport pour la présidence de la république, a par ailleurs stigmatisé "l'irresponsabilité de certains propos tenus" après l'attaque de Gwan, notamment par des "personnes qui n'ont jamais mis les pieds en Afghanistan".
Patricia Adam, vice-présidente (SRC) de la commission de défense, a aussi rappelé au mindef que malgré plusieurs courriers, elle n'avait pas eu de réponse sur le dysfonctionnement dans les versements des soldes, qui quoique que réduits, n'ont pas disparu : "pendant que des hommes se font tuer, les familles aujourd'hui ne perçoivent pas les soldes et cela est tu (...). Certaines familles ici, en France, alors que leurs hommes sont engagés en opérations extérieures, sont envoyées au secours catholique, et n'ont aucune réponse de la part de leur hiérarchie par rapport au versement de ces soldes. Après une première réponse du ministre, le député (SRC) Jean-Paul Bacquet est revenu à la charge : "Monsieur le ministre, votre réponse me semble extrêmement légère, vous avez beaucoup louvoyé, vous n'avez pas apporté de réponse très claire". Le député avait préalablement indiqué avoir rencontré des familles de militaires concernés par les dysfonctionnements. Le ministre a conclu en indiquant à nouveau que les erreurs connues étaient inférieures à 1% des personnels soldés de l'armée de terre. "Toutes les anomalies connues sur les soldes au 25 janvier ont été résorbées au 3 février" a-t-il indiqué, en contradiction avec l'exemple produit cet après-midi par un reportage de BFMTV.
"Nous souhaitons connaître les familles qui n'auraient pas été prises en charges car cela paraît impossible".
Sans surprise, la DPSD, en charge de la contre-ingérence va binômer des inspecteurs avec leurs homologues de l'ANA. C'est la première fois que des personnels sont binômés avec une armée étrangère, a fortiori non issue de l'OTAN. Le NDS va aussi pouvoir intervenir dans les kandaks même, ce qu'il ne pouvait faire jusqu'à maintenant.
On l'a déjà dit sur ce blog, la formation spécialisée va désormais être menée dans des sites sécurisés : ainsi, il n'y a plus d'OMLT avec le kandak 34, à Gwan, la formation étant effectuée à Naghlu, en Surobi.
Comme cela a déjà pu être dit, la France a aussi obtenu que soit affectés en zone française les officiers et sous-officiers formés par nos soins.
A noter un lapsus ministériel, côté défense : "le mouvement d'évacuation a déjà..." a déclaré le mindef, avant de se reprendre : "de transition et de transfert de responsabilité a déjà fonctionné".
La députée (UMP) François Hostalier, rédactrice d'un rapport pour la présidence de la république, a par ailleurs stigmatisé "l'irresponsabilité de certains propos tenus" après l'attaque de Gwan, notamment par des "personnes qui n'ont jamais mis les pieds en Afghanistan".
Patricia Adam, vice-présidente (SRC) de la commission de défense, a aussi rappelé au mindef que malgré plusieurs courriers, elle n'avait pas eu de réponse sur le dysfonctionnement dans les versements des soldes, qui quoique que réduits, n'ont pas disparu : "pendant que des hommes se font tuer, les familles aujourd'hui ne perçoivent pas les soldes et cela est tu (...). Certaines familles ici, en France, alors que leurs hommes sont engagés en opérations extérieures, sont envoyées au secours catholique, et n'ont aucune réponse de la part de leur hiérarchie par rapport au versement de ces soldes. Après une première réponse du ministre, le député (SRC) Jean-Paul Bacquet est revenu à la charge : "Monsieur le ministre, votre réponse me semble extrêmement légère, vous avez beaucoup louvoyé, vous n'avez pas apporté de réponse très claire". Le député avait préalablement indiqué avoir rencontré des familles de militaires concernés par les dysfonctionnements. Le ministre a conclu en indiquant à nouveau que les erreurs connues étaient inférieures à 1% des personnels soldés de l'armée de terre. "Toutes les anomalies connues sur les soldes au 25 janvier ont été résorbées au 3 février" a-t-il indiqué, en contradiction avec l'exemple produit cet après-midi par un reportage de BFMTV.
"Nous souhaitons connaître les familles qui n'auraient pas été prises en charges car cela paraît impossible".
Pour les opint, combien de bataillons ?
Conférence après conférence, le cocotier est secoué... même si les noix de coco ne tombent pas forcément de l'arbre. Ce mardi soir, Prospective défense interrogeait sur le bon format pour que l'armée de terre puisse répondre à des crises majeures. Si l'on n'a pas eu de réponses à tout, on a bien compris, avec les expériences américaines sur Katrina, ou celle, japonaise, sur Fukushima, qu'il fallait rester très modestes et ne pas virer dans le don de leçons.
En 2005, les Etats-Unis ont réussi à amortir le choc grâce à la mobilisation de la garde nationale, a rappelé Thomas Benz, conseiller à l'ambassade américaine à Paris. La garde nationale est un outil rodé qui s'entraîne 45 jours par an (de quoi faire jubiler les réservistes français...). En quelques jours, 10.000 gardes furent engagés, avec un pic qui culmina à 50.000. La moitié de ce qui reste de l'armée de terre française.
Le diplomate n'a pas évoqué, cependant, que bien des hélicoptères (Blackhawk et Chinook) étaient alors mobilisés en Irak, donc loin des contribuable à évacuer. Le contribuable américain n'a pas apprécié. Eurocopter lui doit, en quelque sorte, l'achat de centaines d'hélicoptères Lakota...
Au Japon, ce sont plus de 100.000 soldats qui ont été mobilisés dans l'armée de terre (70.000 sur 135.000), la marine (14.000 sur 45.000) et l'armée de l'air (22.000 sur 50.000). C'est évidemment presque facile pour des Japonais qui n'ont pas d'opex ou de troupes prépositionnées. Mais quand même : le jour où une centrale aura des soucis, le Français n'aura que faire des poussiers de République, ou des opex qu'il ne comprend pas.
Si l'on se base sur le pic d'activité de l'ALAT à la fin du printemps (90 hélicoptères mobilisés dans le cycle opérationnel et les astreintes), on s'interroge aussi sur la capacité à répondre de façon réaliste et durable aux contrats d'astreintes nationales (1). Le débat sur le format de l'aéromobilité des armées, et en premier lieu de l'ALAT, n'est donc pas un caprice. Au moment où les tentations de réduire les achats d'engins neufs, mais aussi de réduire les crédits d'entretien programmé des matériels n'ont jamais été aussi fortes.
(1) ne soyons pas cruels, la France ne détient pas, comme les Japonais, d'hélicoptères lourds. Rappelons qu'un Puma, en centre-Europe et à altitude zéro transporte dix personnes... soit deux de plus que l'EC145 de la gendarmerie ou de la sécurité civile... et moitié moins qu'un Caïman.
En 2005, les Etats-Unis ont réussi à amortir le choc grâce à la mobilisation de la garde nationale, a rappelé Thomas Benz, conseiller à l'ambassade américaine à Paris. La garde nationale est un outil rodé qui s'entraîne 45 jours par an (de quoi faire jubiler les réservistes français...). En quelques jours, 10.000 gardes furent engagés, avec un pic qui culmina à 50.000. La moitié de ce qui reste de l'armée de terre française.
Le diplomate n'a pas évoqué, cependant, que bien des hélicoptères (Blackhawk et Chinook) étaient alors mobilisés en Irak, donc loin des contribuable à évacuer. Le contribuable américain n'a pas apprécié. Eurocopter lui doit, en quelque sorte, l'achat de centaines d'hélicoptères Lakota...
Au Japon, ce sont plus de 100.000 soldats qui ont été mobilisés dans l'armée de terre (70.000 sur 135.000), la marine (14.000 sur 45.000) et l'armée de l'air (22.000 sur 50.000). C'est évidemment presque facile pour des Japonais qui n'ont pas d'opex ou de troupes prépositionnées. Mais quand même : le jour où une centrale aura des soucis, le Français n'aura que faire des poussiers de République, ou des opex qu'il ne comprend pas.
Si l'on se base sur le pic d'activité de l'ALAT à la fin du printemps (90 hélicoptères mobilisés dans le cycle opérationnel et les astreintes), on s'interroge aussi sur la capacité à répondre de façon réaliste et durable aux contrats d'astreintes nationales (1). Le débat sur le format de l'aéromobilité des armées, et en premier lieu de l'ALAT, n'est donc pas un caprice. Au moment où les tentations de réduire les achats d'engins neufs, mais aussi de réduire les crédits d'entretien programmé des matériels n'ont jamais été aussi fortes.
(1) ne soyons pas cruels, la France ne détient pas, comme les Japonais, d'hélicoptères lourds. Rappelons qu'un Puma, en centre-Europe et à altitude zéro transporte dix personnes... soit deux de plus que l'EC145 de la gendarmerie ou de la sécurité civile... et moitié moins qu'un Caïman.
mardi 7 février 2012
Le merci et la compassion du Japon
Les militaires français ont rarement l'occasion d'être remerciés en public pour service rendu. Ceux qui étaient présents ce soir aux Invalides ont donc pris à leur juste valeur les remerciements adressés par Yasushi Hasaki, conseiller à l'ambassade du Japon à Paris (1). Le diplomate a remercié les forces françaises pour avoir extrait l'ambassadeur japonais à Abidjan, c'était pendant la crise ivoirienne, fin-mars début avril.
Ce blog avait alors livré quelques éléments, le lendemain, le 7 avril, et d'autres ont été livrés dans Raids, en septembre : rappelons, pour la faire courte, que ce sont les forces spéciales (1er RIPMa, CPA10, 4e RHFS) qui avaient fait le travail, avec l'appui des hélicoptères du 1er RHC.
Plus étonnant encore, M.Hasaki avait commencé son propos liminaire en exprimant sa compassion pour les soldats français récemment tués en Afghanistan, en affirmant par ailleurs que le Japon restait côte à côte avec la France dans la lutte contre le terrorisme.
(1) qui s'exprimait à la conférence Prospective Terre sur le rôle de l'armée de terre dans les crises intérieures.
Ce blog avait alors livré quelques éléments, le lendemain, le 7 avril, et d'autres ont été livrés dans Raids, en septembre : rappelons, pour la faire courte, que ce sont les forces spéciales (1er RIPMa, CPA10, 4e RHFS) qui avaient fait le travail, avec l'appui des hélicoptères du 1er RHC.
Plus étonnant encore, M.Hasaki avait commencé son propos liminaire en exprimant sa compassion pour les soldats français récemment tués en Afghanistan, en affirmant par ailleurs que le Japon restait côte à côte avec la France dans la lutte contre le terrorisme.
(1) qui s'exprimait à la conférence Prospective Terre sur le rôle de l'armée de terre dans les crises intérieures.
Que vont-ils devenir ?
Le monument de Tora (photo Jean-Marc Tanguy).
Mon camarade Philippe Chapleau posait hier la question pour le monument qu'il a vu sur FOB Gwan, mais que vont devenir les monuments, officiels ou non, érigés en Afghanistan par les soldats Français, après la mort de camarades ?
Et où les mettre, certains ayant, de plus, un caractère collectif ? Il sera, de fait, assez difficile, de les mettre, vu la configuration, sur le monument opex...
Combien pèse réellement Félin en Afghanistan (actualisé-1)
Voici, selon le commandement de la force terrestre (CFT), la masse qu'a représenté la projection des équipements spécifiques Félin pour le BG Picardie. A une époque où beaucoup d'experts logistiques se découvrent, cette liste de chiffres peut permettre de recadrer le sujet. Les Félin du 1er RI avaient déjà 52 tonnes de fret (notamment leurs armes) dans les avions de transport du 3.60 Esterel qui les ont amenés en Afghanistan.
66 VAB KIV ont aussi été nécessaires, du fait des câblages spécifiques (énergie). Cela donne la mesure de l'équipement en blindés d'un GTIA désormais réduit en volume (avec l'équivalent d'un SGTIA en moins).
Enfin, 93 tonnes ont été transportées par avion, Antonov ou Illiouchine, par vol direct France-Afghanistan, ou par rupture de charge aux EAU. Dans ce volume figurent quatre KC20 (conteneurs de vingt pieds) pour lénergie, deux KC20 pour l'AIP (autonomie initiale de projection), 14 KC20 pour les gilets pare-balles, et 11 KC20 de fret technique.
Avantage, l'essentiel du matériel est désormais sectorisé, et les GTIA Félin montants n'auront pas besoin d'un tel volume de projection.
Gardons aussi en tête que la modularité de Félin a déjà produit ses effets : en remplaçant un gilet de l'industriel, l'armée de terre a déjà gagné, dit-on, quelques kilos...
66 VAB KIV ont aussi été nécessaires, du fait des câblages spécifiques (énergie). Cela donne la mesure de l'équipement en blindés d'un GTIA désormais réduit en volume (avec l'équivalent d'un SGTIA en moins).
Enfin, 93 tonnes ont été transportées par avion, Antonov ou Illiouchine, par vol direct France-Afghanistan, ou par rupture de charge aux EAU. Dans ce volume figurent quatre KC20 (conteneurs de vingt pieds) pour lénergie, deux KC20 pour l'AIP (autonomie initiale de projection), 14 KC20 pour les gilets pare-balles, et 11 KC20 de fret technique.
Avantage, l'essentiel du matériel est désormais sectorisé, et les GTIA Félin montants n'auront pas besoin d'un tel volume de projection.
Gardons aussi en tête que la modularité de Félin a déjà produit ses effets : en remplaçant un gilet de l'industriel, l'armée de terre a déjà gagné, dit-on, quelques kilos...
lundi 6 février 2012
Le CEMAT loue l'action de l'ALAT et fait ses comptes (actualisé-1)
Un Tigre aux couleurs de la confrérie Tiger coiffe le Caïman confié au GAMSTAT. Il ne faisait pas chaud, aujourd'hui, portières ouvertes, au-dessus de la Drôme. Peut-être ce qui explique l'absence d'intérêt de la presse, moitié moins nombreuse que pour l'arrivée du Caïman dans la marine, il y a deux mois (photo : Jean-Marc Tanguy).
Le CEMAT a volé aujourd'hui sur Caïman, entre Orange et Valence, base du GAMSTAT. Il s'est félicité de l'arrivée du nouveau appareil, 20 ans apès le lancement du programme. 34 appareils ont déjà été commandés fermes, 34 autres doivent l'être cette année. Et le CEMAT en espère "encore un certain nombre, j'espère que ce sera en nombre suffisant" a-t-il déclaré devant la presse.
La cible de l'ALAT porte sur 133 machines. Le magazine Air&Cosmos annonçait vendredi qu'il ne fallait pas attendre de commande supplémentaire au-delà des 68 premiers appareils.
Selon le CEMAT, au moins une autre commande doit intervenir en 2015. Un dossier de presse évoque la commande des "65 suivants" à partir de cette date.
Comme son prédécesseur, le CEMAT a marqué son attachement à l'ALAT en évoquant les résultats obtenus en Libye et en Afghanistan. "Nos hélicoptères sauvent des vies en Afghanistan (1), et le Tigre a gagné sur ce théâtre ses lettres de noblesses" a-t-il constaté en ajoutant : "les fantassins de Kapisa nous disent que la seule apparition du Tigre produit un effet immédiat". Et le COMALAT d'ajouter :"maintenant, ce sont même les Afghans qui le disent."
Le général Ract-Madoux a aussi rappelé en trois chiffres l'engagement de l'ALAT en Libye. "45% des cibles détruites par la France l'ont été par l'ALAT, qui a agi avec une empreinte particulièrement faible : 15 machines, pour seulement 10% du coût d'Harmattan".
A l'heure des choix budgétaires, un rappel chiffré qui tombe à pic.
(1) l'ISAF a annoncé aujourd'hui la perte d'un hélicoptère en RC-East. Les occupants sont indemnes selon la même source, qui, conformément à ses habitudes, ne donne pas la nationalité ni le type de l'engin.
Le CEMAT a volé aujourd'hui sur Caïman, entre Orange et Valence, base du GAMSTAT. Il s'est félicité de l'arrivée du nouveau appareil, 20 ans apès le lancement du programme. 34 appareils ont déjà été commandés fermes, 34 autres doivent l'être cette année. Et le CEMAT en espère "encore un certain nombre, j'espère que ce sera en nombre suffisant" a-t-il déclaré devant la presse.
La cible de l'ALAT porte sur 133 machines. Le magazine Air&Cosmos annonçait vendredi qu'il ne fallait pas attendre de commande supplémentaire au-delà des 68 premiers appareils.
Selon le CEMAT, au moins une autre commande doit intervenir en 2015. Un dossier de presse évoque la commande des "65 suivants" à partir de cette date.
Comme son prédécesseur, le CEMAT a marqué son attachement à l'ALAT en évoquant les résultats obtenus en Libye et en Afghanistan. "Nos hélicoptères sauvent des vies en Afghanistan (1), et le Tigre a gagné sur ce théâtre ses lettres de noblesses" a-t-il constaté en ajoutant : "les fantassins de Kapisa nous disent que la seule apparition du Tigre produit un effet immédiat". Et le COMALAT d'ajouter :"maintenant, ce sont même les Afghans qui le disent."
Le général Ract-Madoux a aussi rappelé en trois chiffres l'engagement de l'ALAT en Libye. "45% des cibles détruites par la France l'ont été par l'ALAT, qui a agi avec une empreinte particulièrement faible : 15 machines, pour seulement 10% du coût d'Harmattan".
A l'heure des choix budgétaires, un rappel chiffré qui tombe à pic.
(1) l'ISAF a annoncé aujourd'hui la perte d'un hélicoptère en RC-East. Les occupants sont indemnes selon la même source, qui, conformément à ses habitudes, ne donne pas la nationalité ni le type de l'engin.
Cinq commandos du 1er RPIMa blessés en Afghanistan (actualisé-3)
Cinq commandos du COS dont un médécin (1), ainsi que quatre membre de la TF Tiger (27e BCA et 93e RAM) ont été blessés tôt ce matin sur la position qu'ils occupaient dans le sud de la Kapisa. Apparemment, plusieurs tirs de Chicom et RPG se seraient succédés sur un control point. Leur état n'inspire pas d'inquiétude.
Tous les blessés appartiennent au 1er RPIMa. Le mandat de cette équipe se terminait.
Trois commandos de la BFST, dont deux du 1er RPIMa, avaient été blessés, le 29 novembre novembre dernier.
Onze commandos du COS sont morts en Afghanistan (6 de la BFST, 4 d'Alfusco, un du CPA10), depuis 2004, ce qui représente 13% des pertes.
(1) plusieurs médecins et infirmiers ont déjà été blessés au feu, notamment le médecin du 126e RI, mais aussi une infirmière du 7e BCA, et, encore à Gwan, un infirmier chuteur opérationnel du 3e RPIMa embasé dans la BDD de Caracassonne, et un auxsan de l'OMLT du K34. Rappelons qu'un auxsan (SGT Rodolphe Penon) et trois infirmiers (PM Frédéric Paré, ICS Mathieu Toinette et ICS Thibault Miloche) sont morts au feu en Afghanistan.
Tous les blessés appartiennent au 1er RPIMa. Le mandat de cette équipe se terminait.
Trois commandos de la BFST, dont deux du 1er RPIMa, avaient été blessés, le 29 novembre novembre dernier.
Onze commandos du COS sont morts en Afghanistan (6 de la BFST, 4 d'Alfusco, un du CPA10), depuis 2004, ce qui représente 13% des pertes.
(1) plusieurs médecins et infirmiers ont déjà été blessés au feu, notamment le médecin du 126e RI, mais aussi une infirmière du 7e BCA, et, encore à Gwan, un infirmier chuteur opérationnel du 3e RPIMa embasé dans la BDD de Caracassonne, et un auxsan de l'OMLT du K34. Rappelons qu'un auxsan (SGT Rodolphe Penon) et trois infirmiers (PM Frédéric Paré, ICS Mathieu Toinette et ICS Thibault Miloche) sont morts au feu en Afghanistan.
Le musée de l'armée, une PME rodée (3)
Pour occuper ce salon une soirée, il faut débourser 8.500 euros HT (photo : Jean-Marc Tanguy).
C'est un signe de fierté non dissimulée de son directeru, Christian Baptiste : le musée de l'armée émarge désormais dans le top 5 des musées parisiens, avec 1,43 millions de curieux attirés l'an dernier. (1)
C'est ce succès qui lui permet de pouvoir passer le cap de la gratuité (pour les ressortissants de l'union européenne de moins de 26 ans). Et du financement qui n'est pas apporté par l'Etat : sur 15 MEUR, 9 sont conquis à la force du poignet.
Il faut donc être inventif. 45% de la recette de ventes de ticket provient du point de vente nord créé en 2011, pour capter la clientèle qui arrive par le RER et les métros, côté Esplanade. Avant, il fallait dialoguer avec une machine, désormais, ce sont des humains (humaines en l'occurence) qui font l'accueil.
A cette humanisation, une explication : les hôtesses de ventes peuvent mieux faire consommer le visiteur. Lui proposer un médiaguide lui permettant de se faire expliquer la visite (français; anglais, espagnol, allemand, italien, japonais, russe, chinois), ou un billet couplé pour d'autres musée associés.
Le musée emploie en propre 160 personnels, mais a aussi externalisé une centaine d'autres. Buvette, librairie et sécurité. Buvette et librairie doivent reverser un pourcentage de la vente au musée, en plus du loyer.
On loue aussi des salles prestigieuses pour des évènements. Le grand salon se loue 8.500 euros HT. Mais aussi accueillir des évènements : opéra en plein air, le mondial de l'auto, ou Paris quartiers d'été.
Un autre évènement du même type débarque au printemps, un son et lasers sur l'histoire du musée.
Il faut aussi trouver des partenaires -sponsors et mécènes- qui mettent la main à la poche pour subventionner les expositions temporaires, qui par nature ne sont pas rentables. 50% du budget de l'exposition Napoléon III en Italie ont ainsi été réglés par le CIC.
(1) néanmoins, les... militaires, pourtant premiers intéressés par le sujet, ne semblent pas particulièrement assidûs.
(demain, la suite de notre reportage aux Invalides).