Ce blog l'avait pressenti le 1er mars, le porte-parole du ministère l'a confirmé, jeudi : le nouveau ministre de la défense -ancien ministre de l'Industrie- se pique pour la politique industrielle. Il entend recevoir, la semaine prochaine, pas moins d'une dizaine de responsables de l'industrie de Défense. Mais un autre dossier va peut-être, aussi, l'accaparer : celui des bases de défense, alors que théoriquement, le système fonctionne partout depuis le 1er janvier, pour les dernières. Une seule évidence reste partagée par tous : la réforme des soutiens est obligatoire, mais tous ne la vivent pas forcément pareil.
Des militaires ne cachent même plus leur scepticisme et leur crainte de voir l'opérationnel pâtir d'une réforme sans doute mal comprise. Des syndicats de personnels civils font quant à eux état d'une faible représentation des mêmes civils dans les structures de pilotage des BDD, en affirmant ne se voir proposer que les postes dont les militaires ne veulent pas : rien que des très nouveau, de fait, ces thèmes étant récurrents depuis deux ans.
Des députés restent dubitatifs devant cette réforme, de laquelle ne remontent vers eux souvent que des points négatifs (1).
Point nettement plus récent, le président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, vient pour sa part d'écrire au nouveau ministre de la Défense pour évoquer le sujet, le 7 mars. Et de proposer des pistes, tranchant dans le vif, en réduisant à 20 seulement le nombre des BDD de métropole, tout en supprimant les états-majors intermédiaires, et, corrolaire, en augmentant le pouvoir des commandants de BDD (une revendication de ces dernièers, émise à l'épreuve des faits).
Les états-majors de soutien de la défense (EMSD) reprennent, de facto, une bonne partie des anciens états-majors de région Terre, ce qui fait dire à des observateurs acides qu'une telle maneouvre réduit la portée de la réforme. Les EMSD sont justifiés par d'autres par la nécessité de conserver des structures de coordination entre les COMBDD et le COMIAS parisien. Faute d'éléments précis, difficile de trancher...
Pour sa part, le président de la Cour conclut son courrier "très cordialement". Une ligne sous la demande d'explication(s) du ministre, avant le délai -légal- de deux mois.
(1) ce qui ne veut pas dire, dans l'absolu, qu'il n'y a que des points négatifs à cette réforme, redisons-le, nécessaire. Mais il est vrai que la communication récurrente sur les BDD, marotte d'Hervé Morin, n'aura pas forcément survécu à son départ.