Un des neuf Rafale F1 sous cocon à Landivisiau. Les marins du ciel le disaient, les parlementaires le disaient, quelques... journalistes l'écrivaient même : le temps perdu dans la gestion de ce dossier place l'aéronavale dans une situation inextricable, qui ne sera pas résolue, au mieux, avant 2015-2016 (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Le porte-avions Charles de Gaulle, qui a quitté le port de Toulon n'emporterait qu'un groupe aérien embarqué (GAE) modeste. L'AFP évoque un groupe aérien d'une vingtaine d'appareils, dont une quinzaine de chasseurs seulement. Des informations plus anciennes, datées d'hier, évoquaient un GAE formaté sur huit Rafale, 6 SEM, 2 E-2C Hawkeye, 2 Dauphin et une Alouette pour la mission Pedro, ainsi que deux Caracal et un Puma, pour la CSAR. Soit le chiffre particulièrement modeste de 22 appareils, un niveau historiquement bas que nous pressentions déjà cette semaine.
Lors de la dernière mission Agapanthe, le PACDG emportait 22... chasseurs : 10 Rafale et 12 SEM. Que s'est-il passé pour que les avions mobilisables soient en nombre aussi réduit, pour opérer en Libye ?
Les Rafale Marine sont particulièrement rares dans l'aéronavale, alors même que c'est l'appareil particulièrement adapté à la mission libyenne. 30 Rafale ont été livrés, mais trois ont été perdus, et dix autres attendent modernisation. Il n'en reste que 17 : enlevez les avions en réparation et ou en attente de pièces, ceux nécessaires à la formation (pourtant heureusement intérarmisée depuis l'an dernier...) : il n'en reste que huit, et ils seraient donc sur le pont du PACDG.
Ces avions devront à la fois assurer la protection aérienne du PACDG -qui ne peut reposer sur la seule FAA d'accompagnement- et participer à la ZEA et aux frappes au sol. Beaucoup pour seulement huit avions...
Les SEM ne sont pas disqualifiés pour autant, mais leur rôle sera réduit, et peut-être optimisés pour la mission nounou, tout en restant capables d'assurer l'appui feu avec des GBU-12 (laser) et GBU-49 (laser/GPS).
Le PACDG peut théoriquement embarquer un groupe aérien d'une petite quarantaine d'appareils, même si ce total n'a jamais été atteint. Son engagement dans les opérations en Libye peut se retourner contre lui : avec un groupe aérien aussi faible, problème qui perdurera, pour les Rafale, encore un bon bout de temps, les opposants au deuxième porte-avions risquent de se déchaîner... L'ancien patron de la TF470 devant le Kosovo, Alain Coldefy rappelait cependant, encore vendredi, que cette deuxième base aérienne mobile n'en était que plus incontournable.