Pour la première fois depuis... 1940, des avions de combat de l'armée de l'air ont été engagés outremer, depuis leurs bases d'origine même (1). Quoiqu'on ne dispose pas de la distance parcourue, l'armée de l'air a projeté sa capacité d'intervention à plus de 1.500 km de ses bases.
Une façon de signer une capacité de frappe à longue distance désormais dans le catalogue de l'armée de l'air pour les avions tactiques. C'est, notamment, une des conséquences de l'introduction du Scalp EG. A au moins une reprise, un exercice Iroquois avait permis de démontrer la réalité de cette capacité, en 2010, à bien plus grande distance.
Ce concept d'emploi permettant, de surcroît, la souplesse jusqu'au moment du tir du Scalp EG, à environ 300 km de sa cible.
Les opérations commencées hier démontrent aussi les capacités inhérentes à toutes les bases chasse, qui disposent de leurs propres capacités de préparation opérationnelle, de ravitaillement, de préparation de mission. La numérisation intégrale du cycle opérationnel est pour beaucoup dans ces résultats, même si, évidemment, la réactivité -ou non- de l'homme est, in fine, l'élément déterminant. On l'a vu, un weekend, ce système n'a pas besoin de préavis pour se mettre en route.
Cette primauté de l'humain est nettement visible aussi, avec la règle d'engagement, dont la mise en oeuvre est laissée aux seuls pilotes, dont tous ne sont pas, vraisemblablement, encore trentenaires. Comme c'est aussi le cas en Afghanistan. A chaque jour qui passe, même si la focalisation sur la Libye nous fait oublier, actuellement ce théâtre.
(1) en 1999, des Mirage F1CR avaient été desserrés sur Solenzara, vu l'encombrement sur les bases italiennes, et avaient effectué leurs missions de reconnaissance depuis la base corse. Autre exemple, quand les Transall avaient largué les paras du 8e RPIMa sur le Kosovo, en 2004, lors de l'opération DC04.