La DGSE a dû, vraisemblablement, ouvrir hier soir, ou ce matin, une quatrième cellule de crise, pour monitorer une nouvelle affaire d'enlèvement. Deux Français ont été enlevés hier soir à Niamey (Niger) en public, alors qu'ils dînaient dans un restaurant d'un quartier résidentiel de la ville. Cet établissement est fréquenté par les expatriés.
C'est un commando armé, "à la peau claire" et parlant arabe qui s'est chargé de ce kidnapping particulièrement osé. Outre l'élément qui a procédé dans le restaurant, un autre groupe était posté en recueil avec un 4x4 noir immatriculé au Bénin, à l'extérieur de l'établissement.
Un mode opératoire et des caractéristiques qui rappellent, par bien des aspects, l'enlèvement de Français au Mali, en septembre.
On ignore la profession des deux Français, et si ces dernières peuvent avoir un lien avec l'enlèvement, qui semble avoit été prémédité, un des véhicules ayant été reconnus dans l'après-midi aux alentours du restaurant.
Les premiers témoignages ont été déjà collectés par RFI, une radio en général bien informée sur ce qui peut se passer en Afrique. Même si ce n'est pas toujours très (re-)connu.
Alain Juppé était attendu ce weekend en Afrique, au Gabon puis au Tchad. On peut imaginer que cette actualité nouvelle risque de modifier son programme.
Cet enlèvement porte à dix le nombre de Français kidnappés par des groupes terroristes, dans quatre pays : Afghanistan (un groupe dépendant des talibans), Somalie, Mali (AQMI) et Niger.
On se souviendra que l'ancien ministre des affaires étrangères avait fait une tournée des capitales du Sahel, en juillet, pour s'assurer de la sécurité de nos ambassades, et de nos ressortissants. Depuis, cinq ressortissants ont été enlevés au Mali, deux au Niger, et une ambassade française, à Bamako a été ciblée, mercredi, par une attaque à l'explosif. Une liste un peu trop longue.