Il reste encore officiellement 950 militaires français au Tchad, déployés dans le cadre de l'opération Epervier. Hier, le président tchadien a conditionné le maintien de cette force à une contrepartie financière, et le ministère de la Défense français lui a répondu être "prêt à examiner" ces doléances. Il est difficile de relier cette sortie plutôt étonnante à un évènement particulier, si ce n'est que le Tchad fêtait aujourd'hui les 50 ans de son indépendance. Il faut peut-être y voir un discours-harangue à usage interne. Ou une façon d'attirer l'attention de Paris alors que la France a pu, depuis le rezzou de février 2008 (1), manquer quelques rendez-vous, au hasard, sur des sujets aussi sensibles que les livraisons d'armes.
D'autant qu'à Djibouti, la présence française se paie -les versions divergent parfois, mais on parle souvent d'une somme oscillant entre dix et vingt millions, selon que l'on compte ou pas l'hôpital Bouffard- (2).
Et qu'au Sénégal, le gouvernement local a obtenu des indemnisations au départ de la France.
Il ne faut pas exclure non plus que les réductions de voilure puissent bien concerner aussi le Tchad, assez rapidement. La problématique actuelle -la galaxie terroriste du Sahel- redonne paradoxalement du souffle à Dakar -qui a fondu des deux tiers-.
Jusqu'à il y a encore quelques mois, l'armée de l'Air déployait au Tchad six chasseurs Mirage F1, qui sont tombés à quatre, puis trois, des Mirage 2000 -sans capacité reco-. Même si l'armée de l'Air conserve la capacité d'envoyer sous court préavis des Mirage F1CR. Les trois Transall sont devenus deux, le troisième étant, depuis quelques semaines, remplacé par un Casa 235.
Même avec ces réductions capacitaires, le Tchad est la deuxième base en Afrique, au vu du matériel déployé. Mais, avec seulement le tiers des effectifs déployés à Djibouti.
(1) la participation française aura pourtant été déterminante (conservation de l'aéroport, appui rens, acheminement des munitions), sans présentation de facture...
(2) comme ce blog l'avait expliqué au printemps, la France est actuellement en train de renégocier les accord de défense, et le format des FFDJ. Ce qui, là aussi, a une contrepartie financière qui n'est sans doute pas la moindre des difficultés.