C'est en tout cas ce que DCNS prétend pouvoir faire, en révolutionnant encore ses méthodes de travail autour de ce projet de "patrouilleur hauturier" (PH), dérivé de la série des corvettes Gowind et financé sur fonds propres.
Lors de la découpe de la première tôle de la frégate multimissions (FREMM) Normandie, j'avais demandé à Patrick Boissier, PDG du groupe, s'il avait ressenti un frémissement du marché dans l'ambiance de piraterie qui secoue l'est (mais aussi l'ouest de l'Afrique), et avec les "nouvelles" missions de l'Etat en haute mer (antinarco, protection des ressources, etc).
A l'époque, la réponse était négative, mais ce projet de PH était déjà manifestement dans les cartons.
Une fois achevé, dans 20 mois chrono, le navire sera prêté pendant trois ans à la marine française qui l'exploitera comme bon lui semble, l'activité opérationnelle étant sensée contribuer à la renommée commerciale du concept.
Comme DCNS n'a pas cessé de l'affiner, l'automatisation du bâtiment lui permettra de n'embarquer que 30 marins pour la conduite, 30 autres passagers pouvant être embarqués. On pense notamment aux forces spéciales de la mer, les commandos marine qui pourront par ailleurs bénéficier d'un hélicoptère, de drones, ou d'embarcations pouvant être mise à l'eau "discrètement, en moins de 5 minutes'.
Ce PH peut, selon DCNS, tenir 8.000 nautiques en mer (ou trois semaines) et filer 21 noeuds. Rien n'est dit, par contre, sur son armement embarqué.
Le projet n'est pas opportun que pour l'export, puisque la marine frnaçaise perd progressivement ses P400 et ses avisos. Ce PH pourrait finalement être prophète en son pays...