Les insurgés afghans ont déclenché une attaque d'ampleur sur la base aérienne de Kandahar, la principale installation de l'ISAF dans le pays. Plus de 25.000 personnes, dont 170 Français avec leur six Mirage 2000D, y séjournent. C'est le cas aussi des six F-16 belges.
L'ISAF évoque une attaque limitée, avec l'explosion de cinq roquettes, vers huit heures (locales) ce soir, ainsi que plusieurs blessés parmi les travailleurs locaux employés dans le camp, et des militaires alliés.
L'ISAF ne confirme pas totalement l'information évoquée ce soir par l'agence Reuters, qui parle d'intrusions dans le camp allié, avec des tirs d'armes d'automatiques. Un journaliste cité par l'agence, présent dans KAF, affirme qu'un terrain de volley-ball a été touché par les tirs. Un terrain de volley-ball est situé au centre des commerces connues sous le nom des "Planches", endroit prisé par les militaires de l'ISAF, en début de soirée, et particulièrement le weekend.
Selon Reuters, un zone hébergeant des hélicoptères a aussi été ciblée.
Manifestement, l'attaque de ce soir est la plus intense depuis longtemps. Ceci, alors que l'ISAF n'a pas caché son intention d'aller faire des misères aux talibans de Kandahar, à une dizaine de kilomètres de KAF.
Toutes les zones de la base alliée comptent des abris anti-roquettes : c'est le cas de la zone française, dont le bâtiment de logement est même à l'épreuve des tirs.
L'armée de l'air est déployée à Kandahar depuis l'été 2007. Cette relocalisation de ses chasseurs, auparavant situés à Douchanbe (Tadjikistan) avait contribué à changer la vision que les anglo-saxons avaient de notre engagement en Afghanistan. Incidemment, elle avait aussi permis d'augmenter singulièrement la présence en vol, puisque les pilotes ont coutume d'expliquer que leur mission de combat commence dès que l'avion est en l'air.
Pour éviter les risques des talibans, les pilotes sont en effet obligés d'effectuer un décollage avec ressource, et de faire de même, dans le sens inverse, à l'atterrissage.