Bertrand Piccard, un aéronaute qui défend aussi des convictions de développement alternatif (crédit : JMT)
L'association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE) a remis ce soir à Paris son prix Icare au projet Solar Impulse, mené par Bertrand Piccard et André Borschberg. L'attribution de ce prix avait été décidée il y a plusieurs semaines, avant même le premier vol de l'aéronef propulsé à l'énergie solaire, intervenu mercredi dernier. Le duo du ciel a pris ce choix hardi comme une marque de confiance, profitant de l'aubaine pour populariser son projet, qui n'est pas qu'aéronautique.
Bertrand Piccard, déjà prix Icare en 2000 avec B.Jones, pour son tour du monde avec Breitling Orbiter 3 a rappelé que la genèse de Solar Impulse résidait dans cette première, réalisée avec des carburants fossiles. Provoquant l'envie de le faire au naturel, avec la seule force de la lumière.
Le psychiatre-aéronaute veut faire de la réussite de cette expérience aéronautique l'illustration d'une voie reproductible dans notre développement quotidien. "Les solutions existent, il faut les utiliser" a-t-il lancé, en prêcheur d'un développement alternatif.
L'ingénieur du duo a pour sa part rappelé quelques données techniques de l'appareil, qui doit réaliser un tour du monde sans escale : l'envergure d'un Airbus A340 (63,40 m), la masse d'une voiture (1.600 kg) et la puissance d'un... scooter, produite par 200 m2 de cellules photovoltaïques, soit 11.620 éléments en sillicium monocristallin.
Le défi de Solar Impulse, en forme de parabole, est simplissime : que l'énergie accumulée pendant le jour dans les accumulateurs (pesant 400 kg à eux tous seuls, soit un quart de la masse totale de l'avion) lui permette d'atteindre les premiers rayons du soleil. Première tentative de tour de terre attendue en 2013.