Entre les journalistes, les intellectuels, les responsables militaires français, les délégations de l'ISAF, et les élus, il ne s'est guère passé de journée, depuis septembre, sans que les FOB françaises d'Afghanistan ne reçoivent pas de visiteurs, et ne soient donc totalement occupées à autre chose qu'au cycle opérationnel. Et ceci commence à poser problème, constate-t-on à Paris, où on note une certaine "surchauffe". Tout en constatant aussi qu'il est difficile de ne pas éclairer nos élus sur les enjeux d'un futur débat parlementaire.
Mais force est de constater que cette logistique nécessite des hélicoptères de transport, rares, et que la visite d'une délégation comme celle d'aujourd'hui (1) à Nijrab et Tagab mobilise au bas mot 50% de la ressource.
L'autre problème, connexe, est que les autres contigents opérant sur les autres opex se sentent en quelque sorte "dévalorisés" par le focus médiatique sur l'Afghanistan, alors que potentiellement, le risque encourru, au Liban par exemple, est à peu près le même.
(1) elle comprenait le CEMAT, le président du Sénat, Gérard Larcher, le secrétaire de la commission des affaires sociales, Jacques Gautier, représentant le président de la commission des affaires étrangères, Nicolas About (et président du groupe union centriste), Gérard Longuet, président du groupe UMP et membre de la commission des Finances, Jean-Pierre Bel (président du groupe PS) et Michèle Demessine (président du groupe communistes, républicais et citoyens), tous deux membres de la commission des affaires étrangères et des forces armées. Coïncidence ou pas, la délégation venait de quitter l'hôtel Serena de Kaboul ce matin avant que l'endroit ne soit attaqué.
Une délégation de sénateurs, cette fois de la commission des affaires étrangères (Josselin de Rohan, président, avec Didier Boulaud et Jean-Pierre Chevènement) était déjà passée à Nijrab, le 27 septembre, ce qui, incidemment, avait permis de représenter la République à la cérémonie d'hommage aux trois militaires morts quelques heures plus tôt.