Déjà bête noire des narcotrafiquants et des pêcheurs de légine, la frégate de surveillance (autrefois appelée de second rang) Nivôse devient aussi celle des pirates somaliens. Le Nivôse (F732) avait été le premier navire européen à entrer en lice dans l’opération Atalante, en décembre dernier.
Ce dimanche, elle a interpellé son 3e lot de pirates en quinze jours seulement. Selon le scénario livré par l'EMA dans le JT de TF1, ce soir, c’est un avion espagnol –vraisemblablement un P-3A Orion- qui a levé initialement le lièvre, à plus de 500 nautiques de côtes kenyanes. Ensuite, trois embarcations pirates auraient tenté l’attaque du Nivôse, ce matin, vers 7 heures, avant de réaliser, trop tard, qu’il s’agissait d’un navire militaire. Le décollage du Panther a dû les aider à se forger cette conviction (Un opticien va peut-être récupérer l'histoire pour un spot de pub).
Les embarcations ont tenté de fuir, mais le Panther de la frégate a raisonné tout le monde, après au moins un tir de sommation. Des embarcation du Nivôse ont été mis à l'eau, et une équipe d'intervention -on ignore encore précisément s'il s'agit de commandos marine, de fusiliers du GIR de Djibouti ou d'une équipe fournie par le bateau- s'est chargée d'interpeller les 11 pirates.
A bord du mother ship, onze bidons d’essence et des armes ont été retrouvés. Le commandant de la frégate expliquait ce soir sur France Info (www.france-info.com) avoir retrouvé des AK-47 ainsi qu'un RPG et cinq roquettes, dont deux prêtes à l'emploi.
Rappelons que le 15 avril, son Panther avait déjà décollé pour arraisonner un dispositif pirate. La veille, la frégate avait filoché un skiff qui s’en prenait à un cargo, et au petit jour, avait interpellé tout le monde : 11 pirates, à bord du mother ship. Avec encore, les incontournables bidons d'essence.
Le 28 novembre, le Nivôse avait mis en déroute une attaque de pirates sur le chimiquier Biscaglia, alors à une trentaine de nautiques de sa position, dans le golfe d’Aden. Une fois encore, et du fait des délais, c’est le Panther qui avait été chargé d’intervenir. Les pirates avaient réussi leur conquête, mais l’hélicoptère avait pu localiser le point de chute de trois marins, récupérés ensuite par un Lynx allemand.
La capacité des pirates à détecter leurs victimes aussi loin des côtes commence à devenir pour le moins troublante. Tout comme celle de la marine française à trouver des mother ships.
Nos photos : Carme Chacon, devant le P-3A stationné à Djibouti. Précurseurs, la ministre espagnole de la défense et son homologue français, Hervé Morin, initièrent la coopération européenne contre les pirates pendant l'été 2008, dans une quasi-indifférence générale, avant de réussir, en trois mois, à lancer l'opération Atalante. (crédit JM T)