par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
jeudi 30 avril 2009
En mémoire du sergent Damien Buil
Hervé Morin se rendra à Saint Aigulin (Charente Maritime) le 8 mai, vers 19 heures, avec Dominique Bussereau, élu du département et secrétaire d'Etat aux transports. Les habitants de cette commune ont souhaité pouvoir apposer son nom sur leur monument aux morts, pour ne pas oublier.
Damien Buil, parachutiste au 8e RPIMa, est un des 9 morts au combat de l'embuscade de la vallée d'Uzbeen, le 18 août 2008. Il opérait alors au sein du Batfra, et non, comme l'essentiel de ses camarades de régiment, dans la Task Force Chimère.
Agé de 31 ans, il était marié, père d'un enfant, et n'aura jamais connu son deuxième.
Notre photo : Damien Buil (crédit 8e RPIMa).
Encore un absent à la grande parade ?
Avec déjà un absent de marque -le Charles de Gaulle-, la grande parade navale offerte le 8 mai au Président de la République, à ses invités et aux vétérans continue à se dépeupler, avec une nouvelle défection : celle du Tigre.
Deux Tigre devaient évoluer à babord du TCD Sirocco, avec autant de Gazelle, le 8 mai, face aux côtes varoises.
Ce matin, le ministère de la Défense reconnaissait ne pas pouvoir prendre de décision sur sa flotte de Tigre avant "10 jours". Après, donc, le 8 mai. Evidemment, ce matin l'absence du 8 mai ne faisait pas partie des sujets évoqués.
Manquerait plus qu'on trouve le virus de la grippe mexicaine à bord du Rubis...
Deux Tigre devaient évoluer à babord du TCD Sirocco, avec autant de Gazelle, le 8 mai, face aux côtes varoises.
Ce matin, le ministère de la Défense reconnaissait ne pas pouvoir prendre de décision sur sa flotte de Tigre avant "10 jours". Après, donc, le 8 mai. Evidemment, ce matin l'absence du 8 mai ne faisait pas partie des sujets évoqués.
Manquerait plus qu'on trouve le virus de la grippe mexicaine à bord du Rubis...
Grenadier, en mai, fais ce qu'il te plaît
Fin mai, la firme HK livrera à l'armée de Terre française 24 lance-grenades automatiques (LGA) ainsi que 100.000 grenades, 20.000 grenades HE/DP (high explosive, dual purpose) et d'exercice. La DGA a notifié ce contrat de 3 MEUR la semaine dernière, avec l'impératif de tenir un délai particulièrement court.
Ces armes saturantes seraient destinées en priorité à la défense des trois FOB actuelles, voire à des COP (combat outpost), et, éventuellement, à armer des véhicules.
C'est le deuxième contrat gagné en France par HK depuis le début de l'année, après un marché de fourniture de 7,62 mm sur bande pour les mitrailleuses ANF1, valant 15 MEUR.
Notre photo : le LGA de HK a déjà conquis de nombreux opérateurs, notamment la Grèce -qui fabrique la munition HE/DP- et la Grande-Bretagne. (photo HK)
Tigre : bulletin de santé n°2 (actualisé 6 avril)
Un simple "report des activités de vol". Des trésors de sémantique ont été déployés ce midi pour expliquer le fait que la flotte de Tigre français -et allemands- est clouée au sol. Le 24 avril, un Tigre teuton de l'école franco-allemande (EFA) a connu une casse de son amortisseur de trainée de pale lors d'un point fixe, alors qu'il sortait d'une visite technique. Un premier, puis la totalité de ces amortisseurs ont cassé, affirme la livraison hebdomadaire du magazine Air & Cosmos.
"On saura dans 10 jours" dit le ministère, entre reprise des vols, ou confirmation, de facto, du maintien de la flotte au sol.
Dans l'intervalle, les six pilotes français en formation feront du ... simu. Une façon de s'habituer à leur vie en RHC, puisque leur temps de vol sera désormais d'un tiers sur Tigre, un tiers sur simu, et un tiers sur Gazelle (tant qu'il y en aura, en tout cas).
Notre photo : un Tigre allemand, la cause de bien des soucis dans des cerveaux français, actuellement (crédit : JM T).
Ajout du 6/04 : la flotte de Tigre française a été autorisée à revoler, hier, après que l'incident du 24 ait été expliqué par une "faute humaine". Ce matin, le général Irastorza expliquait avoir récemment envoyé au CEMA une lettre affichant la "disponibilité" des Tigre du 5e RHC pour un départ en opex. La full operationnal capability (FOC) ne devrait pas intervenir, pour autant, avant la mi-2010.
40 réservistes en opex
40 réservistes opèrent actuellement en opérations extérieures, selon le cabinet de Jean-Marie Bockel. Sept le sont en Afghanistan, et quinze en Côte d'Ivoire, au titre de l'opération Licorne. La population réserviste en opex reste donc très faible, même si c'est aujourd'hui trois fois plus qu'en 2006, et deux fois plus qu'en 2007. Le volume horaire correspondant est de 7,65%.
A cela plusieurs raisons. Comme le concède Benoit Royal, patron du Sirpa Terre, les réservistes doivent s'entraîner comme les militaires d'active, ce qui dans le cadre afghan nécessite une programmation très fine et un important volume horaire.
Autre problème, le passage des opex à six mois n'a rien arrangé, puisque l'administration centrale est réticente à signer des contrats de 150 à 200 jours de réserve, contre les 30 à 45 jours habituels des ESR.
En fait, c'est aussi l'appui du chef de corps qui faicilite -ou pas- le déploiement. Plusieurs réservistes du 8e RPIMa déployés en Kapisa m'avaient ainsi confié qu'ils devaient leur présence au lobbying constant du Colonel Jacques Aragonès, alors que l'administration était plutôt tiède. Et d'autant plus que le mandat du 8e RPIMa était à l'origine d'armer la SRF de l'OTAN, et non de se déployer en Kapisa.
Au final, l'opération aura été concluante, puisque renouvelée par les Alpins...
Notre photo : la task force Chimère pendant l'opération Begraou 3 (crédit JM T)
Caracal : la Défense confirme...
... une information pachydermique du 23 avril. Hier à 19h00, un communiqué du ministre de la Défense annonce que la DGA a bien commandé, le 20 avril -il y a dix jours- cinq hélicoptères Caracal et les rechanges associés, pour 220 MEUR. Les livraisons doivent s'étaler entre fin 2010 et début 2012.
Selon cette source, le marché représente un "plan de charge sur 3 ans de l'ordre de 100 personnes par an pour Eurocopter et de 150 personnes pour ses 400 fournisseurs".
Selon cette source, le marché représente un "plan de charge sur 3 ans de l'ordre de 100 personnes par an pour Eurocopter et de 150 personnes pour ses 400 fournisseurs".
Le félin italien
L'excellentissime Jean-Pierre Husson livre aux lecteur de RAIDS, en kiosque, une revue de détail du programme Félin de nos alliés italiens. Où l'on voit qu'ils ne sont pas en retard. Ou que nous ne sommes pas, de ce côté-ci des Alpes, vraiment en avance.
En kiosque, 6,50 euros.
La France réintègre l'OTAN
... et son service de com', à Kaboul. Comme je l'expliquais le 16 avril, j'avais un peu de mal à trouver de la matière française dans la dytirambique production de la cellule com de l'ISAF. J'avais même eu un fol espoir d'avoir été entendu, le 26 avril, en voyant une remise de décorations à l'ISAF. On voyait une belle blonde, et dans un coin extrême de la photo, un patch tricolore sur une combi sable (celle d'un pilote manifestement).
Image subliminale et prémonitoire car trois jours plus tard, je voyais le patch, et même des soldats français au milieu de la photo. Et même plusieurs photos, malheureusement non créditées. Tout change, merci le mamouth.
Notre photo : la plus belle de la série de sept. La légende fournie par l'ISAF semble incorrecte, il doit s'agir de soldats du 1er RI, en patrouille le 28 avril, près de Kaboul. (crédit : ISAF)
Dragon 2B avait un enregistreur de vol
Dragon 2B possédait un enregistreur de paramètres (FDR), l'UMS, qui permettra, peut-être, de mieux comprendre les raisons de l'accident de l'EC145. La Sécurité civile (DDSC) avait décidé d'adopter l'UMS, solution technique retenue initialement seulement par la gendarmerie, après que la DDSC ait connu deux accidents mortels, en juillet 2003 et juin 2006.
L'UMS est seulement en cours de déploiement sur la flotte de la Sécurité civile (29 EC145).
La plupart des rapports d'accident du BEAD Air ainsi que les spécialistes de sécurité aérienne évoquent régulièrement, en le déplorant, le déficit d'équipement des aéronefs d'état français en matière d'enregistreurs de vol -qu'il s'agisse de paramètres, FDR, ou de voix, VCR- ce qui complique très souvent la compréhension des évènements.
L'UMS est seulement en cours de déploiement sur la flotte de la Sécurité civile (29 EC145).
La plupart des rapports d'accident du BEAD Air ainsi que les spécialistes de sécurité aérienne évoquent régulièrement, en le déplorant, le déficit d'équipement des aéronefs d'état français en matière d'enregistreurs de vol -qu'il s'agisse de paramètres, FDR, ou de voix, VCR- ce qui complique très souvent la compréhension des évènements.
Harfang accidenté : pas de conclusions
Le centre études aéronautiques de Toulouse (CEAT), expert de la DGA, s'est penché jeudi et vendredi dernier sur le Harfang accidenté récemment en Afghanistan, suite à, semble-t-il, une occlusion de pitot par gel (le pitot est situé sous le nez, devant la tourelle). L'objet était de déterminer les éventuelles réparations à effectuer. Apparemment, le remplacement des ailes qui auraient pu se déformer du fait de la sortie du domaine de vol, ne s'imposerait pas.
Reste à comprendre précisément ce qui s'est passé lors du vol afghan. L'industriel estime que tous les fonctionnalités de son drone étaient "en état de fonctionner", notamment le dégivrage. Une version qui accrédite la responsabilité humaine, développée très tôt par Le Point.
Comme nous l'avions signalé, dans la foulée, la réalité est sans doute plus complexe. D'autant que le système a reçu plusieurs modifications avant son déploiement en Afghanistan : adaptation du Tacsat dans des rélais records, intégration de sécurités liés au vol en milieu montagneux. Et, capacité en cours de développement, celle de pouvoir rallier en pilotage humain un terrain autre que celui prévu par la programmation de vol (et où, donc, le relais du système ATOL n'est pas déployé). Contrairement à une idée reçue et solidement ancrée, le Harfang ne se pilote pas, même pour l'atterrissage et au décollage (quand on casse le plus de drones), ce qui simplifie d'autant la formation.
Tous ces facteurs ne simplifient donc pas, on s'en doute, les rounds de réunions techniques qui se poursuivent à Mont-de-Marsan, sur fond de commande d'un système supplémentaire (voir nos posts précédents).
Reste à comprendre précisément ce qui s'est passé lors du vol afghan. L'industriel estime que tous les fonctionnalités de son drone étaient "en état de fonctionner", notamment le dégivrage. Une version qui accrédite la responsabilité humaine, développée très tôt par Le Point.
Comme nous l'avions signalé, dans la foulée, la réalité est sans doute plus complexe. D'autant que le système a reçu plusieurs modifications avant son déploiement en Afghanistan : adaptation du Tacsat dans des rélais records, intégration de sécurités liés au vol en milieu montagneux. Et, capacité en cours de développement, celle de pouvoir rallier en pilotage humain un terrain autre que celui prévu par la programmation de vol (et où, donc, le relais du système ATOL n'est pas déployé). Contrairement à une idée reçue et solidement ancrée, le Harfang ne se pilote pas, même pour l'atterrissage et au décollage (quand on casse le plus de drones), ce qui simplifie d'autant la formation.
Tous ces facteurs ne simplifient donc pas, on s'en doute, les rounds de réunions techniques qui se poursuivent à Mont-de-Marsan, sur fond de commande d'un système supplémentaire (voir nos posts précédents).
MAM à Bastia aujourd'hui
La ministre de l'intérieur présidera ce midi la cérémonie d'hommage aux deux membres d'équipage de Dragon 2B et du médecin du Samu, à Bastia Poretta.
mercredi 29 avril 2009
Pau se dévoile
Un salon professionnel aéronautique et un meeting, dix jours avant le Bourget, il fallait oser. En Béarn, on n'a pas peur, et la CCI organise donc, les 5, 6 et 7 juin à Pau un salon professionnel sur 3.500 m2, destiné à mieux faire connaître les atouts de la région dans le domaine. Dans un rayon de 100 km2 on trouve quelques grands noms, pour la plupart n°1 mondiaux de leur secteur, comme le motoriste Turboméca (installé ici en 1940) ou le fabricant d'atterisseurs Messier-Dowty, Daher Socata et Dassault Aviation. On trouve aussi un réseau très riche et dynamique de PME spécialisés comme Lauhak, Brigantine, Potez, etc.
C'est là aussi qu'opère le 5e RHC, pilote sur la mise en oeuvre du Tigre, et le détachement ALAT des opérations spéciales (DAOS).
Un meeting rappellera que c'est ici aussi que furent installées, pendant la première guerre, une des premières écoles de pilotage militaire. Ici aussi que sont toujours formés tous les paras français, à l'ETAP. Sa DZ s'appelle Wright, pour ne rien oublier de ce glorieux passé.
Notre photo : l'hélicoptère indien Dhruv est motorisé par la turbine Ardiden de Turboméca. (crédit : Turboméca)
A la source du focus
La dernière livraison du Focus stratégique (n°15 - mars 2009) de l'IFRI évoque un sujet d'actualité, les urgences opérations (UO). Le sujet, sur 51 pages est convenablement labouré mais le document finit maladroitement sur une annexe présentant les UO depuis 2006. Un tableau plutôt bien renseigné qui m'a laissé un peu perplexe car non sourcé, contrairement à une tradition universitaire bien ancrée.
Et pour cause, ce tableau qui me rappelait quelque chose, je l'ai retrouvé dans le numéro 269 (octobre 2008) du magazine RAIDS... sous ma plume. Article qui ne figure pas non plus dans la bibliographie du "Focus".
Comme je dis souvent, il y a de la place pour tout le monde dans ce domaine, mais pas pour toutes les pratiques.
Focus Stratégique, www.ifri.org.
Notre photo : la couverture du numéro 269 et l'article de Raids qui a donc intéressé pas mal de monde. (crédit : RAIDS)
Le male allemand n'a plus la cote
Un appel d’offres de l’armée allemande pour un MALE a été déclaré infructueux, la semaine dernière, malgré la présence de deux équipes concurrentes plutôt sérieuses : l’Israélien IAI associé à Diehl, avec le Heron TP, et General Atomics, le fabricant du Predator, avec Rheinmetall. EADS avait apparemment soigneusement évité d’y figurer, alors que l’industriel aurait pu y proposer son Eagle 2/Harfang. Ce n’est peut-être que partie remise, car les opérationnels allemands ont déjà suivi la session de rattrapage, en allant visiter le Harfang, à Bagram.
La guerre des drones à Elancourt, mi-mai
Le compte à rebours commence la semaine prochaine chez EADS à Elancourt. Mi-mai, son UAV Battle Lab sera mobilisé au profit du laboratoire technico-opérationnel (LTO) de la DGA, à Arcueil. Comme nous les révélions il y a quelques… posts, EADS et Thales (à Pessac, en Gironde) opèreront en réseau, sur cette expérimentation. Pendant trois jours, plusieurs cas de figures seront testés sous les yeux des experts des trois armées. Des engagements coopératifs avec des chasseurs, eux aussi virtuels, seront testés.
Notre photo : l'Orka, un projet de drone à voilure tournante élaboré par EADS sur la base du Cabri, un hélicoptère léger conçu par un ancien d'Eurocopter, Bruno Guimbal (crédit : Sirpa Marine)
mardi 28 avril 2009
Prime pour blessures et cailloux
300 euros pour tous les policiers ayant participé à quatre opérations sensibles, et autant pour ceux blessés ou ayant accompli un "acte de courage ou de dévouement particulier". C'est le syndicat de police Synergie-officiers qui revèle ce dispositif, en reproduisant une lettre du directeur de cabinet du DGPN daté du 28 avril.
Les quatre opérations en question concernent majoritairement des violences urbaines de ces dernières semaines, dans les DOMTOM (Antilles, Guyane et Réunion), aux Mureaux (Yvelines), à Bastia (Haute-Corse) et lors du sommet de Strasbourg.
Les quatre opérations en question concernent majoritairement des violences urbaines de ces dernières semaines, dans les DOMTOM (Antilles, Guyane et Réunion), aux Mureaux (Yvelines), à Bastia (Haute-Corse) et lors du sommet de Strasbourg.
Exclusif : Canadair et Alphet Jet belges sur les Champs
Pour la première fois dans l'histoire du défilé aérien du 14 juillet, des bombardiers d'eau CL415 Canadair de la sécurité civile vont survoler les Champs Elysées. Cette flotte sera alors en pleine activité, l'été étant traditionnellement la période la plus dense pour les pilotes de Canadair et Tracker. L'histoire ne dit pas encore si un Canadair aura la possibilité de rester à la vue des Parisiens : un amerissage sur la Seine est virtuellement impossible dans Paris intra muros, mais possible en aval.
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait déjà fait en sorte, en son temps, pour que les forces vives de son ministère soient plus visibles le 14-juillet; et il n'a eu de cesse que de le renforcer, comme président de la République.
Des Alpha jets belges de l'école franco-belge AJETS de Cazaux (Gironde) figureront aussi dans le défilé aérien, mais pas les Indiens, dont nous évoquions la possible présence, dans un post précédent.
Nos photos : un Canadair à l'approche, à Marignane, en mars dernier, et un Alpha Jet belge d'AJETS, vu à Cazaux, en début d'année (crédits : JMT)
Trois français blessés par un tir de roquette
L'exploitation que font les insurgés afghans de leurs tirs et attentats obligent la communication opérationnelle française à être beaucoup plus réactive. Surtout quand les tirs en question génèrent des blessés. Exemple ce jour, avec un tir de roquette reçu par le camp français de Warehouse, à Kaboul, à 5h00 du matin (donc avec le lever du soleil) : trois Français et deux employés afghans ont été blessés. Un des militaires français devra être rapatrié en France, peut-être par un Falcon médicalisé (1). L'engin a explosé sur le parking du camp, dans l'enceinte.
Une photo (protégée par des droits, elle ne peut donc être reproduite ici) de l'impact de la roquette est disponible sur le site de l'EMA (www.defense.gouv.fr).
En novembre dernier, une attaque similaire avait fait trois morts dont un enfant.
Le Figaro magazine rappelait, il y a quinze jours, que la FOB Tora allait expérimenter un dispositif de détection acoustique chargé précisément de détecter des tirs de ce type, afin de générer une alerte et de procéder à un éventuel tir de contre-batterie.
(1) ces avions, aussi utilisés par le gouvernement, effectuent en moyenne une mission de ce type par semaine, c'est peu connu...
Une photo (protégée par des droits, elle ne peut donc être reproduite ici) de l'impact de la roquette est disponible sur le site de l'EMA (www.defense.gouv.fr).
En novembre dernier, une attaque similaire avait fait trois morts dont un enfant.
Le Figaro magazine rappelait, il y a quinze jours, que la FOB Tora allait expérimenter un dispositif de détection acoustique chargé précisément de détecter des tirs de ce type, afin de générer une alerte et de procéder à un éventuel tir de contre-batterie.
(1) ces avions, aussi utilisés par le gouvernement, effectuent en moyenne une mission de ce type par semaine, c'est peu connu...
Un Match pour le Rafale
Alain Ernoult, qu’on ne présente plus, sera demain à Saint-Dizier pour une série de « shoots » de Rafale de l’EC 1.7 « Provence » et du 2.7 « Gascogne », destinés à l’hebdomadaire bien connu. Le capteur de belle image devrait notamment opérer d’un Transall (sur la porte cargo, un traitement réservé aux hôtes de marque), pour les vues frontales et en place arrière d’un Alpha Jet.
Le Rafale est actuellement déployé en Afghanistan, et devrait, à terme, l’être également aux Emirats Arabes Unis, sur la base aérienne 104. Une délégation émirienne était d’ailleurs en visite il y a peu à Saint-Dizier.
Notre photo : étant incapable d’égaler le talent d’Alain, je laisserai ce sujet sans photo.
Le Rafale est actuellement déployé en Afghanistan, et devrait, à terme, l’être également aux Emirats Arabes Unis, sur la base aérienne 104. Une délégation émirienne était d’ailleurs en visite il y a peu à Saint-Dizier.
Notre photo : étant incapable d’égaler le talent d’Alain, je laisserai ce sujet sans photo.
Le dernier TOP urgent livré
Le 17 avril, la DGA a livré à l'armée de Terre le dernier des 60 VAB-TOP (tourelleau téléopéré de 12,7 mm) acquis en crash program, nous apprenait-elle cet après-midi. Le communiqué évoque un calendrier nominal ; en fait ce dernier a légèrement glissé puisque tout aurait dû être livré début... mars. Les livraisons avaient, en fait, commencé avec retard, puisque le début était prévu en décembre, et n'était intervenu qu'en janvier.
Les 60 premiers VAP-TOP doivent prioritairement être affectés à l'Afghanistan, où les six premiers sont arrivés le 23 janvier 2009. Les premiers retours d'expérience de leur utilisation se font attendre.
Le TOP faisait partie de la valorisation prévue pour 600 VAB. Mais il avait fallu la mort d'un soldat français en Afghanistan pour que le calendrier soir accéléré, grâce à un dispositif d'urgence opérations.
Les 60 premiers VAP-TOP doivent prioritairement être affectés à l'Afghanistan, où les six premiers sont arrivés le 23 janvier 2009. Les premiers retours d'expérience de leur utilisation se font attendre.
Le TOP faisait partie de la valorisation prévue pour 600 VAB. Mais il avait fallu la mort d'un soldat français en Afghanistan pour que le calendrier soir accéléré, grâce à un dispositif d'urgence opérations.
Les carences françaises, selon le général Gaviard
Avec son acuité légendaire, l’ancien patron de la défense aérienne française, Jean-Patrick Gaviard, a fait remarquer ce matin (1) que la réflexion sur le SEAD (suppression of ennemy air defense) n’avait pas progressé en 10 ans. A la sortie du Kosovo –Gaviard commanda les moyens Air français- cette capacité faisait partie de la démarche européenne ECAP visant à identifier et réduire les lacunes capacitaires. Pendant ce même conflit, Américains et Européens firent grande consommation de missiles Harm, « pas très efficaces » se souvient Gaviard, sans peu d’effet sur des missiles serbes très mobiles, aux servants particulièrement aguerris.
Parmi les pistes possibles, une version antiradar de l’AASM, envisagée dès l’origine du programme mais toujours pas financée, pas plus qu’un pod de brouillage offensif, un autre retex du Kosovo.
Pour l’ancien patron du CDAOA, il est aussi urgent pour la France de penser sa doctrine antimissiles et les centres de commandement associés, alors que la thématique, poussée par les Américains dans l’OTAN, risque de se faire sans elle. Ou sans ses industriels.
(1) Lors des rencontres Défense et Sratégie intitulées « France-OTAN, quels impacts sur les forces aériennes françaises », qui se déroulaient toute la journée à l’assemblée nationale. Le général Gaviard a créé en janvier 2007 une société de conseil, ADEFSYS. Il est aujourd’hui conseiller à l’OTAN en tant que « concept developer » et « senior mentor ».
Notre photo : l'AASM, sous Rafale (crédit Sirpa Air).
Exclu dans Air Actu
Ce ne sont que trois lignes dans la livraison d’avril d’Air Actualités, magazine de l’armée de l’Air, et pourtant, elles livrent un bilan exclusif, sur un théâtre où il est souvent difficile de mesurer l’activité. Depuis leur arrivée à Kandahar en septembre 2007, les chasseurs français (Mirage F1CR et 2000D, Rafale) auront effectué 150 tirs et 350 show of force (passage bas à grande vitesse) en appui des troupes au sol. Pour un total de 1.600 sorties.
L’empreinte humaine de l’armée de l’air reste pourtant modeste, dans cette zone, avec 334 aviateurs en Afghanistan (6 chasseurs à Kandahar, 3 Caracal à Kaboul, partagés avec le DAOS, et deux drones Harfang à Bagram), 172 au Tadjikistan (2 Transall et base arrière) et 35 au Kirghizistan (un C-135FR).
Le Tigre tousse
La flotte d'hélicoptères Tigre est clouée au sol après l'accident encore inexpliqué d'un Tigre allemand de l'école franco-allemande, au Luc-en-Provence (Var). La pièce incriminée, un amortisseur de pale, aurait cédé. Les dégâts sur l'appareil accidenté ne sont pas connus, et aucun responsable n'était joignable à l'heure (16:54) où nous écrivons.
Par précaution et comme souvent en pareil cas, c'est toute la flotte qui a été arrêtée. Celle de l'EFA, binationale, mais aussi celle du 5e RHC à Pau. Dont précisément des éléments s'apprêtent à partir en Afghanistan.
C'est la deuxième fois depuis le début de l'année que l'ALAT arrête un de ses flottes. La flotte Cougar avait été arrêtée près de trois semaines après un crash en mer, au large du Gabon, qui avait tué huit de ses neuf occupants, le 17 janvier.
Notre photo : un des Tigre du 5e RHC (crédit : JMT) dans les montagnes... frnaçaises, lors de l'exercice Gap 2009.
lundi 27 avril 2009
L'army plébiscite Lydian
Le MoD britannique reprend du Lydian, la formule de location de drones Hermes 450 offerte par Thales en Irak et en Afghanistan. Le contrat, qui est ainsi renouvelé pour la deuxième fois depuis 2007, prendra effet en juillet prochain et courra jusqu'en 2011, quand le système Watchkeeper devra être totalement mature. Ce système de location a déjà généré 19.000 heures de vol, assure Thales.
A plusieurs reprises, et encore récemment, le propre patron de Thales, Denis Ranque a tenté de rallier la France au drone Lydian. L'industriel met en avant une empreinte logistique plus faible que des systèmes comparables, et une endurance plus importante (jusqu'à 15 heures, mais le Lydian doit décoller d'une piste), ce qui, pour le coup, est incontestable.
L'armée de Terre française semble viscéralement attachée à son SDTI catapultable pour lequel une filière entière est formée, et les modes opératoires, bien connus.
La Grande-Bretagne n'est pas la seule armée à louer, en Afghanistan. Les Canadiens doivent déployer des Heron loués à une société locale, MDA, et les Espagnols, eux, utilisent à Herat quatre drones Searcher opérés par une équipe mixte EADS/Indra.
Notre photo : le Lydian, un concept apparemment très réactif mais sur lequel Thales reste très discret, notamment sur le coût de la location. (crédit : MoD)
Harfang : un urgent opérations ?
L’EMA et l’EMAA sont actuellement « en discussions » pour évaluer l’opportunité d’investir dans un système Harfang doté d’un seul véhicule aérien, dans le cadre d’un « urgent opérations ». Cette procédure permet d’éviter une mise en concurrence, tout en accélérant les étapes contractuelles classiques. En dernier ressort, c’est le CEMA qui décide de l’opportunité, puis le ministre, qui tranche, pour l’aspect budgétaire. L’excellent bilan du Harfang (lire posts précédents), obtenu en quelques semaines seulement, semble être un déterminant puissant. C'est aussi l'occasion d'affirmer, pour l'armée de l'Air et la France, des atouts opérationnels (c'est aussi le cas des hélicoptères Caracal, déployés en interarmées, et Gazelle, opérés par l'ALAT) au sein de la coalition.
Ce système est celui utilisé pour les essais en vol en Israël. EADS l’a recetté la semaine dernière, afin de vérifier ses aptitudes techniques, et il devrait rejoindre la France en mai-juin. Ce qui démontre, si besoin était, que le dossier est en fait très avancé. Même si rien n’est donc signé.
Cette « deuxième ligne de vol » permettrait à l’armée de l’Air de poursuivre la formation de son escadron drones, attendu à Cognac à l’automne, voire, éventuellement, d’assurer la couverture d’un deuxième théâtre en cas d’urgence. La surveillance maritime dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie par exemple. Même si, actuellement, le Harfang n'a pas de radar maritime. Son SAR/MTI, par contre, pourrait avoir des aptitudes intéressantes dans la frange côtière.
Un troisième système Harfang devrait être acquis à plus moyen terme, en toute logique, une flotte à quatre avions (dont un vecteur assurant la couverture d’une éventuelle attrition) étant par trop limitée.
Nos photos, exclusives : le Harfang en Afghanistan capté par (ce sont ses premiers clichés publiés, me dit-on) W.Collet, photographe du Sirpa Air.
EADS et les 50 DRAC
Alors que le minidrone DRAC attend toujours son passeport pour l’Afghanistan, son fabriquant, EADS s’attend à une commande de 50 systèmes de ce type dans le courant de l’année. Ces derniers intègreraient les modifications qui ont été réalisées depuis le déploiement de DRAC françaisau Kosovo. Cela concerne notamment le renforcement des fuseaux moteurs, et l’adjonction de coussinets pour amortir les atterrissages. Le logiciel de navigation a également été adapté, et des vols en montagne (Pyrénées) auraient également été effectués.
60 systèmes DRAC ont d’ores et déjà été commandés, en deux lots (25+35).
Un premier client export, des forces spéciales d’un pays du golfe persique (contrat août 2007, livraison avril 2008), devrait resigner pour un nouveau batch. Selon EADS, d’autres prospects sont également envisagés dans cette même zone.
Notre photo : un DRAC au lancement (crédit : EADS). EADS a livré un secret de fabrique, aujourd'hui : les pilotes s'entraînent au lancer de DRAC avec une... tyrolienne.
Trois cas d’assurance du risque
Les assureurs ne remplaceront jamais un disparu. Mais bien des militaires préfèrent prévoir le pire avec des contrats multirisques, pour soulager financièrement leur famille, en cas de mort en opérations. Et parfois, n’hésitent pas, même, à en contracter plusieurs. Une tendance qui irait croissant, notamment pour les partants en Afghanistan.
L’assureur AGPM, qui couvre un certain nombre de militaires français, évoque dans la livraison d’avril de son journal trois cas d’espèce, vus, évidemment, de son point de vue d’assureur. Le plus évident, en matière des risques actuels, est le dossier de l’embuscade d’Uzbeen, le 18 août 2008 : l’AGPM assurait six des militaires tués, et 19 parmi la vingtaine de blessés. 36.240 euros ont été distribués comme « aide immédiate », le dossier Uzbeen étant estimé par l’assureur à 2.700.000 euros.
Autre contexte, avec l’accident du Cougar, au Gabon, le 17 janvier 2009, également couvert par l’AGPM pour six des occupants, dont cinq sont morts et le sixième a été blessé. L’AGPM estime le coût final à 349.120 euros, dont 25.980 euros ont déjà été distribués sous « forme d’aides immédiates ».
Plus étonnant, le 3e RPIMa avait contracté une garantie responsabilité civile de l’AGPM, pour l’organisation de sa journée portes ouvertes (JPO), le 29 juin dernier. 16 personnes avaient été blessées par des balles de FAMAS, et une infirmière « s’est blessée en portant secours aux victimes. Un dossier estimé au total, par l’assureur à 1.500.000 euros.
L’assureur AGPM, qui couvre un certain nombre de militaires français, évoque dans la livraison d’avril de son journal trois cas d’espèce, vus, évidemment, de son point de vue d’assureur. Le plus évident, en matière des risques actuels, est le dossier de l’embuscade d’Uzbeen, le 18 août 2008 : l’AGPM assurait six des militaires tués, et 19 parmi la vingtaine de blessés. 36.240 euros ont été distribués comme « aide immédiate », le dossier Uzbeen étant estimé par l’assureur à 2.700.000 euros.
Autre contexte, avec l’accident du Cougar, au Gabon, le 17 janvier 2009, également couvert par l’AGPM pour six des occupants, dont cinq sont morts et le sixième a été blessé. L’AGPM estime le coût final à 349.120 euros, dont 25.980 euros ont déjà été distribués sous « forme d’aides immédiates ».
Plus étonnant, le 3e RPIMa avait contracté une garantie responsabilité civile de l’AGPM, pour l’organisation de sa journée portes ouvertes (JPO), le 29 juin dernier. 16 personnes avaient été blessées par des balles de FAMAS, et une infirmière « s’est blessée en portant secours aux victimes. Un dossier estimé au total, par l’assureur à 1.500.000 euros.
EADS passe au grand O
EADS a débuté ce lundi après-midi un grand oral devant les trois clients de lancement potentiel de son advanced UAV, à Elancourt (Yvelines). L’industriel avait rendu son dossier de levée de risque sur cet ambitieux programme, le 6 avril, aux gouvernements allemands, espagnols et français qui commençaient donc leur questionnement, cet après-midi.
A la suite de quoi EADS devra rendre sa proposition commerciale, et les trois Etats, trancher, alors que Dasssault, Thales et Indra ont proposé à la France et à l'Allemagne un Heron TP adapté, disent-ils, à leurs besoins.
La France pourrait prendre sa décision en juin.
Selon EADS, la Turquie a également été tenue informée du dossier technique de l'Advanced UAV, sans pour autant rejoindre formellement le trio initial.
La France et l'Allemagne sont susceptibles de commander 6 systèmes chacune, et l'Espagne, trois. L'industriel escompte pouvoir décrocher au moins autant de commandes (soit une quinzaine de systèmes environ) à l'export.
Notre photo : L'advanced UAV (crédit : EADS)
Les secrets atouts du Harfang en Afghanistan
Le système Harfang approche le millier d’heures de vol sous les couleurs françaises, dont 277 heures rien qu’en Afghanistan, a révélé son fabricant, EADS, hier. 35 missions ont été assurées depuis l’arrivée sur la base de Bagram, début février 2009. Le taux d’exécution de mission est de 96% selon l’industriel : seule une mission a été annulée pour raisons techniques, et quelques autres du fait de la météo.
Le Harfang vole principalement de nuit, du fait de sa spécificité à pouvoir atterrir de nuit : "c’est le seul à être autorisé à le faire" claironne le groupe français. Ses capteurs infrarouges et SAR (radar à ouverture synthétique) permettant de détecter et traquer ses cibles.
Là encore, le Harfang serait le seul drone à offrir un mode MTI (moving target indicator) sur le théâtre (Même si des avions offrent aussi cette capacité). Le MTI est un des trois modes offert par le radar à ouverture synthétique (SAR), avec le strip (balayage) et le spot (focus).
Le Harfang est enfin en mesure de désigner ses objectifs au moyen du faisceau laser logée dans sa tourelle optronique. Un tir complet avec munition a eu lieu en France avant le départ du Harfang en Afghanistan. Mais aucun tir ne serait intervenu dans ce type de contexte, sur place. Notamment parce que ce n’est pas le « tasking » premier du drone en Afghanistan.
Les missions durent une dizaine d’heures en moyenne. Un vol record de 14 heures 30 a été réalisé la semaine dernière.
EADS revendique un premier vol moins de deux semaines (13 jours) après l’arrivée sur le théâtre et première mission 18 jours après. Le déploiement à Bagram a été effectué avec deux An-124.
Deux techniciens d’EADS sont également détachés sur place, pour assurer un soutien au plus proche, avec un statut de contractor OTAN. « C’est indispensable pour nous d’avoir des gens sur place, ce qui permet d’avoir des retours d'expérience, même sur les plus petits détails » estime Nicolas Chamussy, senior vice président chez Military air Systems.
Les air tasks orders (ATO) sont fournis par le CAOC de l’ISAF au Qatar. L’imagerie bénéficie aussi bien à l’ISAF qu’à la France, une première dans ces termes.
« Pour le déploiement en Afghanistan, on a introduit une modification logicielle en quatre mois du SATCOM pour lui permettre d’être utilisé sur une orbite inclinée du satellite. La spécification d’origine ne comportait que de satellites géostationnaires", explique une responsable d’EADS D&S.
Notre photo: le Harfang (crédit Sirpa Air).
L'oeil de Strasbourg
Un drone optionnellement piloté (OPA) d’EADS, le Surveyor 2500 a assuré des missions de surveillance du sommet de l’Otan, les 3 et 4 avril, a révélé l’industriel, ce matin. EADS explique avoir répondu à une sollicitation urgente du ministère de l’Intérieur français, en 10 jours ouvrés, « entre la requête initiale et la réalisation de la mission ». La prestation de services vaudrait « une poignée de kiloeuros » évalue Luc Boureau, directeur commercial « systèmes aériens de mission » chez EADS.
A l’origine, c’est un dirigeable qui devait assurer cette mission, présence qui ne ravissait pas plus que cela l’armée de l’Air, chargée d’assurer l’intégrité du ciel strasbourgeois.
D’où le recours à cette solution, jugée plus mobile et adaptative, même si l’avion est moins endurant que le dirigeable. Il n’y avait qu’un seul pilote à bord, un des deux dont EADS dispose pour mettre en œuvre cet appareil.
Le Surveyor 2500 est fondé sur l’avion MCR de la société dijonnaise Dynaéro. Il sert régulièrement aux essais en vol de systèmes EADS, notamment les liaisons de données et les tourelles optroniques. Mais il avait déjà effectué un vol sur les banlieues nord de Paris, le 13 juillet 2006, à la demande du ministère de l’Intérieur. « Cela servait notamment à surveiller les toits où sont stockées les objets lancées sur les policiers, gendarmes et pompiers amenés à intervenir » explique une commeciale.
20 heures de vol ont été réalisées, majoritairement de nuit, dans le ciel de Strasbourg. L’imagerie était transférée en temps réel vers une station de réception EADS, au sol, et retransmise au PC de sécurité publique, à la préfecture.
Pour la venue du Pape, en septembre dernier, c’est le drone Harfang de l’armée de l’Air (fourni par EADS) qui avait utilisé, lors de deux vols d’une dizaine d’heures chacun.
A l’origine, c’est un dirigeable qui devait assurer cette mission, présence qui ne ravissait pas plus que cela l’armée de l’Air, chargée d’assurer l’intégrité du ciel strasbourgeois.
D’où le recours à cette solution, jugée plus mobile et adaptative, même si l’avion est moins endurant que le dirigeable. Il n’y avait qu’un seul pilote à bord, un des deux dont EADS dispose pour mettre en œuvre cet appareil.
Le Surveyor 2500 est fondé sur l’avion MCR de la société dijonnaise Dynaéro. Il sert régulièrement aux essais en vol de systèmes EADS, notamment les liaisons de données et les tourelles optroniques. Mais il avait déjà effectué un vol sur les banlieues nord de Paris, le 13 juillet 2006, à la demande du ministère de l’Intérieur. « Cela servait notamment à surveiller les toits où sont stockées les objets lancées sur les policiers, gendarmes et pompiers amenés à intervenir » explique une commeciale.
20 heures de vol ont été réalisées, majoritairement de nuit, dans le ciel de Strasbourg. L’imagerie était transférée en temps réel vers une station de réception EADS, au sol, et retransmise au PC de sécurité publique, à la préfecture.
Pour la venue du Pape, en septembre dernier, c’est le drone Harfang de l’armée de l’Air (fourni par EADS) qui avait utilisé, lors de deux vols d’une dizaine d’heures chacun.
dimanche 26 avril 2009
Dragon 2B : le BEA-D Air chargé de l'enquête
L'erreur est souvent faite : ce n'est pas le BEA (bureau d'enquête et d'analyse, chargé des accidents d'aéronefs civils) mais son cousin, le BEAD Air (bureau enquêtes accidents défense Air) de Brétigny sur Orge qui va être chargé de l'enquête technique sur le crash de Dragon 2B.
Le BEAD Air est chargé, depuis sa création en 2003 d'assurer toutes les enquêtes techniques sur les quelques 1.700 aéronefs d'état, drones compris (ainsi que les aérolargages et aérocordages), dont la grande majorité est opérée par les armées. C'est à ce titre que le BEAD Air est aussi rattaché directement au ministre de la Défense, et traditionnellement commandé par un général de l'armée de l'Air (avec une bonne carrière avant, et en général, aussi, après).
Comme ses statuts l'y obligent, le BEAD Air met en ligne, sur internet, tous ses rapports. Avec évidemment quelques réserves : ils sont parfois épurés de certaines précisions compromettantes pour le secret défense. Donc certains spécifications, certains détails de modes opératoires passent à la trappe.
Et comme un directeur l'avait reconnu il y a quelques années, les aéronefs sensibles (gouvernementaux, DGSE, COS, et à vocation nucléaire) concernés par des accidents ne voient pas les rapports publiés sur internet.
Ceux qui le sont sont particulièrement éclairants sur la méthodologie du bureau, et malgré les situations tragiques qui y sont décrites, se dévorent souvent comme une enquête policière.
Le site du BEAD Air
http://www.defense.gouv.fr/defense/le_ministere/organisation_et_missions/organisation/organismes_relevant_du_ministre/bead_air/activites_d_enquetes/activites_d_enquetes
Le BEAD Air est chargé, depuis sa création en 2003 d'assurer toutes les enquêtes techniques sur les quelques 1.700 aéronefs d'état, drones compris (ainsi que les aérolargages et aérocordages), dont la grande majorité est opérée par les armées. C'est à ce titre que le BEAD Air est aussi rattaché directement au ministre de la Défense, et traditionnellement commandé par un général de l'armée de l'Air (avec une bonne carrière avant, et en général, aussi, après).
Comme ses statuts l'y obligent, le BEAD Air met en ligne, sur internet, tous ses rapports. Avec évidemment quelques réserves : ils sont parfois épurés de certaines précisions compromettantes pour le secret défense. Donc certains spécifications, certains détails de modes opératoires passent à la trappe.
Et comme un directeur l'avait reconnu il y a quelques années, les aéronefs sensibles (gouvernementaux, DGSE, COS, et à vocation nucléaire) concernés par des accidents ne voient pas les rapports publiés sur internet.
Ceux qui le sont sont particulièrement éclairants sur la méthodologie du bureau, et malgré les situations tragiques qui y sont décrites, se dévorent souvent comme une enquête policière.
Le site du BEAD Air
http://www.defense.gouv.fr/defense/le_ministere/organisation_et_missions/organisation/organismes_relevant_du_ministre/bead_air/activites_d_enquetes/activites_d_enquetes
Dragon 2B : pilote hors normes
Philippe X, le pilote de Dragon 2B était un pilote d'exception. Tous les pilotes de la sécurité civile ont eu une première vie avant de rejoindre le groupement hélicoptères de la sécurité civile (GHSC). Ce pilote, lui, était issu comme beaucoup de l'ALAT, y accumulant l'essentiel de ses 4.000 heures de vol. Il avait notamment passé plusieurs années au sein de son détachement spécial, à Pau. Tout comme un autre pilote qui était mort aux commandes d'un autre EC145, en 2006.
Il était depuis au moins deux ans basé à Bastia. Il connaissait donc son territoire, tous ses pièges aussi. Des plafonds souvent très bas, des turbulences jamais très loin.
Comme l'expliquait Xavier Le Roy, le chef de base aux médias (1), ce jour, les pilotes ne sont pas entraînés pour voler par beau temps, mais dans les pires conditions.
Philippe X. était âgé de 42 ans, il laisse une femme et deux enfants.
Son "MOB" (mécanicien opérateur de bord) avait 56 ans, et plus de 4.000 heures de vol lui aussi.
Leur passagère, enceinte, avait une vingtaine d'années.
Le médecin féminin du SAMU était âgée de 43 ans.
La brigade de gendarmerie des transports aériens de Bastia a été chargée de l'enquête, sans doute en co-saisine avec la section de recherches de la GTA de Roissy.
(1)Comme il rappelait aussi que le réseau routier corse, et la faible densité hospitalière rendent l'hélicoptère indispensable pour répondre aux sollicitations de la population.
Notre photo : Dragon 2B, croisé en 2007. (crédit JMT)
L’Indian Air Force au-dessus de Paris ?
Viendra, viendra pas ? L’armée de l’Air indienne (IAF) devait participer au défilé aérien au-dessus de Paris, le 14- juillet. Mais vu de Paris, la participation semble encore à confirmer. Les Indiens seraient peut-être venus avec des Mirage 2000, ceux que Thales cherche actuellement à moderniser dans le cadre d’un contrat qui doit être notifié d’ici la fin de l’année.
Seulement, les déclarations ambivalentes des derniers jours, sur l’exclusion du Rafale de l’appel d’offres du siècle -126 chasseurs- a jeté comme un trouble entre Paris et New Delhi. Surtout qu’aucune déclaration officielle n’est venue vraiment clarifier les raisons du bug de com’ (si cela en est un…), ou de l’exclusion (si cela se confirme bien…).
On devrait en savoir plus dans les heures qui viennent, tant sur le défilé, que sur le marché.
La participation de nations étrangères est régulière, au sol, mais encore nettement plus régulièrement, dans les airs. C’est lié, notamment, au fait que les aviateurs pratiquent les échanges, et que très régulièrement, dans les avions (français) défilant, on trouve nos alliés. Un sujet de a gracieuse majesté qui avait participé aux frappes du Kosovo, ainsi qu’un Espagnol, avaient ainsi survolé nos Champs.
De façon encore plus évidente, des aéronefs étrangers survolent régulièrement Paris. L’an dernier, c’était le tour des Cougar balkaniques (macédoniens ou slovènes, je ne sais plus). Au début de la décennie, les sept pays du groupe aérien européen (GAE) avaient tous participé au défilé. En cette année importante, un tel symbole vivant n’aurait pas manqué d’intérêt. Alors, peut-être, en spare des Indiens ?
Notre photo : un Su-27 de l'IAF lors d'un entraînement Red Flag aux Etats-Unis (crédit : USAF).
Dragon 2B ne répond plus
Un hélicoptère EC145 de la Sécurité civile s’est écrasé cette nuit à Rutali, en Haute Corse. L’appareil transportait une femme enceinte d'une vingtaine d'années qui aurait accouché pendant le vol, selon les premières informations. Cinq personnes se trouvaient à bord, dont l’équipage (pilote et mécanicien) et un médecin féminin du SAMU, âgé de 43 ans. Il avait décollé à 19h15 de Ponte Leccia et avait disparu des écrans radars quinze minutes plus tard.
L’appareil, disloqué en plusieurs morceaux a été retrouvé grâce à un appareil de la base aérienne de Solenzara, vers 3h30 du matin. Le Puma et le Super Puma de la BA126 accomplissent parfois eux-mêmes des Evasan, notamment en haute montagne et pour rapatrier des patients insulaires sur le continent. C’est notamment le cas aussi lorsque les conditions météo (comme hier) sont « particulièrement défavorables ».
Trois accidents en six ans
Le BEAD-Air va être chargé de l’enquête technique, et une enquête judiciaire devrait également être ouverte. Des gendarmes préservaient la zone ce matin, afin de faciliter le travail de recueil de pièces et la compréhension de l'accident.
C’est le troisième crash enregistré sur la flotte française d’EC145 depuis juillet 2003. Trois appareils en six ans, c’est un ratio assez important même si l’attrition se calcule de façon plus scientifique, sur la base d’un nombre d’heures de vol.
Deux EC145 avaient déjà été perdus dans les Pyrénées en l’espace de trois ans. Le 20 juillet 2003, le crash de Dragon 64 avait causé la mort d’un CRS de haute montagne, ainsi que quatre blessés graves et un blessé léger, lors d’une mission de sauvetage dans le massif de l’Arbizon (65). Le 5 juin 2006, Dragon 64 s’écrasait à proximité du cirque de Gavarnie, lors d’une mission d’entraînement, causant la mort de trois de ses occupants et un blessé.
A la suite du premier crash, l’EC145 s’était vu imposer de fortes limitations de masse pour des opérations en atmosphère turbulente, et particulièrement en moyenne et haute montagne. Aujourd’hui encore, les équipages français évitent de « trop charger la mule », et constatent que l’appareil reste « très sensible aux turbulences ».
Un accident avait été évité de peu, le 9 février 2008, quand Dragon 64, l’hélicoptère EC145 de la base de Pau, était parti pour un secours en montagne. Avant de redécoller, à la nuit tombée, le mécanicien (MOB) avait découvert qu’une pièce du rotor anti-couple –la bielette- n’était plus à sa place. La perte de cet instrument, en vol, et particulièrement en montagne, est une quasi-garantie d’accident. Tout un lot de pièces non-conformes, issu d’Eurocopter Deutschland, qui a été découvert. Comble de tout, la bielette n’avait que neuf heures de vol, donc la pièce qu’elle a remplacée était peut-être plus fiable qu’elle.
La flotte hélicoptères de la sécurité civile ne repose plus désormais que sur des EC145 (29 machines, trois autres ont été commandées en 2008). Les deux dernières Alouette III encore opérés ont été retirées il y a quelques semaines à Parie et la dernière le sera à Chamonix dans quelques jours (cf post précédent). L’été, la flotte reçoit l’apport d’Ecureuil servant à la coordination des opérations contre les feux de forêt.
L’EC145 est aussi opéré par la gendarmerie (15 exemplaires) qui n’a connu que des problèmes mineurs avec cette machine. Elle sert notamment à l’entraînement à l’aérocordage du GIGN.
L’US Army a commandé 322 exemplaires de cet appareil sous la désignation Lakota.
Nos photos : l’EC145 affecté à Bastia (vu en juillet 2007) et un Puma de la BA126 lors d’une présentation d’une récupération en mer de blessé. (crédits : JMT)
"Dragon" : l’indicatif radio des appareils de la sécurité civile est « Dragon » suivi du département d’origine de la base.
A relire
Nos posts consacrés aux accidents, notamment ceux concernant le travail en la matière de la gendarmerie de l'Air.
Le 7e arrondissement enfin sécurisé
F., honorable correspondante du 7e arrondissement me livre cette troublante info sans retenue, j’en fais de même avec vous. Une demi-compagnie de CRS va être attribuée début juin pour sécuriser un des hauts lieux de l’insécurité parisienne, le Champ de Mars. C’est vrai qu’entre les bagarres de vendeurs à la sauvette de tours Eiffel, les rixes pigeons-moineaux, et les manifs à répétition, la coupe était (presque) pleine.
Les patrouilles équestres, le dispositif Vigipirate, les planques des services spécialisés, et les rondes de la police urbaine de proximité (PUP), cela ne devait pas faire sérieux : une demi-compagnie de CRS, cela a le mérite d’être visible.
Et pour que cela le soit encore plus, c’est Rachida Dati qui l’a appris aux électeurs, par lettre affranchie. Normal, c’est leur maire, ministre de la justice et tête de liste aux élections européennes.
samedi 25 avril 2009
Notre représentant insulté au Pakistan
Le représentant (depuis le 10 mars dernier) de la France en Afghanistan et au Pakistan a été insulté par une partie de la presse de ce pays, ces derniers jours. C'est le Figaro qui le révèle dans sa dernière page du jour. Le quotidien relève que Pierre Lellouche, également député de Paris (il occupe le siège n°185) a été qualifié de "député juif d'un pays européen", relevant de "l'extrême droite". Lellouche s'est vu aussi reprocher d'avoir soutenu le Danemark et des journaux français (comme France Soir) qui avaient publié les caricatures de Mahomet. Pour seule réponse à sa protestation, l'ambassadeur de France se serait vu répondre que le pays pratique la liberté de la presse.
Qui comme chacun sait, n'intègre pas la diffamation, les atteintes racistes, etc.
Un épisode qui confirme, si besoin était, la difficulté à obtenir des résultats dans cette zone.
(1) Pierre Lellouche est aussi membre de la commission de défense de l'Assemblée nationale, et co-pilote (avec François Lamy) d'une mission d'évaluation sur l'engagement français en Afghanistan. Il est aussi l'auteur de "France-Otan, l'allié indocile". Et était pressenti, en 2007, pour devenir le premier ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, dont il avait rédigé le programme, pour la partie géostratégique.
Notre photo : Pierre Lellouche, et à sa dtoite, François Lamy, lors de leur premier déplacement dans la task force Chimère, en Afghanistan, à l'automne (crédit : Slt Aurélie/8e RPIMa). C'est lui qui le premier avait évoqué les lacunes rencontrées à Uzbeen, notamment le manque de formation du TACP américain.
Voir Chypre... et rentrer
Les soldats engagés en première ligne en Afghanistan passeront par Chypre avant de revenir en France. Ils resteraient 72 heures sur place. C'est le Figaro Magazine qui le révèle ce matin. Selon nos sources, plusieurs autres sites ont été envisagés, mais Chypre est privilégiée, et les Britanniques y relâchent déjà.
Clairement, c'est le besoin de compartimenter ce théâtre particulièrement exigeant pour les nerfs et la métropole qui semble avoir amené le besoin d'un tel "sas de décompression". Le mot était déjà évoqué en Afghanistan par des experts du CISPAT (cellule d'intervention et de soutien psychologique de l'armée de Terre) que j'avais croisés en Kapisa, en novembre dernier.
Le passage des séjours à six mois rend d'autant plus urgente une telle transition. Les comportements déviants observés à bord d'une VAM de l' "Esterel", fin février ou début mars, semblent avoir convaincu les derniers réticents.
Mais cela soulève plus de problèmes que cela ne va peut-ête en résoudre, car tout le monde ne serait pas éligible à Chypre, selon nos sources. Seuls les éléments opérant en première ligne seraient concernés : les fantassins des deux actuels GTIA, et les OMLT. De quoi creuser encore un fossé...
Le deuxième reste à combler : pour l'instant, l'armée de l'Air n'a pas encore formellement décidé si elle rejoindra, ou non, ce processus.
vendredi 24 avril 2009
La gendarmerie privée de Super Puma
Dossier brûlant à l’automne, quand MAM l’avait évoqué au parlement, l’achat de Super Puma pour la gendarmerie est depuis totalement tombé dans les limbes. C’est qu’à l’époque les armées étaient pressés de quitter les DOMTOM, terrain naturel de ces engins. Entretemps, tout le monde a fait machine arrière, et les sous manquent. Il est donc redevenu urgent d’attendre. Deux Super Puma devaient être basés en Nouvelle-Calédonie, et autant en Guyane, notamment pour l’aéromobilité d’équipes de la gendarmerie. C’est particulièrement criant en Guyane, où une opération Harpie (lutte contre l’orpaillage clandestin et tous les délits qui en découlent) aura lieu encore à l’été.
Cette mauvaise nouvelle fait suite à une autre : le report de la deuxième tranche du contrat EC135 pour 25 machines, reporté à 2011, ou purement et simplement annulée, c’est selon.
Notre photo : lors de Harpie 2008, la gendarmerie avait pu recevoir le renfort de deux Puma du GIH et d’un groupe du GIGN, (archives JMT), renforçant les moyens hélicoptères de l’armée de l’Air (trois Puma, trois Fennec) sur place.
Helidax peut rapporter gros
Alors que la formation des premiers élèves n’a pas encore commencé, les hélicoptères EC120 Colibri qui serviront bientôt à les former, à la place de la Gazelle, dégagent déjà des revenus. Pour la société exploitante, Helidax, et pour … les finances publiques. La Défense avait signé un contrat de partenariat avec l’Etat (CPE) avec la société, en avril 2008.
Trois EC120 ont déjà été livrés à Helidax, à Dax (Landes) et l’un d’eux est déjà opéré au profit des pompiers de Bordeaux (SDIS), depuis la mi-mars et jusqu’à la fin avril. Une machine est d’ores et déjà réservée par le SDIS (service départemental d’incendie et de secours, financé par le département) pendant les deux mois d’été, pour la surveillance des feux de forêts. L’EC120 n’emporte aucun capteur, et pas de treuil, mais pourrait permettre d’effectuer des vols de surveillance des massifs (qui constituent une des richesses du sud-ouest), et des coordinations de norias de bombardiers d’eau.
Le tarif n’a pas été rendu public, mais serait fixé sur « les cours du marché ». Les finances publiques et Helidax doivent se partager les recettes équitablement.
Le président d’Helidax et PDG de DCI (coactionnaire d’Helidax), Jean-Louis Rotrubin, estime que des recettes pourraient aussi être dégagées à l’occasion des grands évènements sportifs (tour de France notamment). Les armées pourraient aussi acheter des heures de vol, hors périmètre EA-ALAT.
Selon nos sources, avec l’arrivée du Tigre, l’ALAT va en effet fonctionner avec trois « vecteurs » pour les missions d’appui : le Tigre, un hélicoptère léger pour l’entraînement courant –c’est la Gazelle aujourd’hui, peut-être l’EC120 demain- et le simulateur.
Enfin, des clients étrangers pourraient être intéressés par le concept. Des clients venus du Golfe et d’Asie seraient susceptibles d’y accéder, DCI de se chargeant de fournir les instructeurs.
Helidax devra fournir entre 14.000 et 22.000 heures de vol à l’ALAT.
Notre photo : deux des trois premiers EC120 d'Helidax. La société va récupérer trois hangars de l'EA-ALAT, mais devra en rénover un (hangar nord) et paiera une soulte pour l'occupation des lieux. Mêmes les ressources générées par la maintenance seront
partagées. (crédit JM T)
La mémoire de Nicolas Belda en Alassay
Un poste érigé ces derniers jours par la task force Tigre (27e BIM, ossature 27e BCA) en vallée d'Alassay a été baptisé COP (combat outpost) Belda, en mémoire du chasseur alpin du 27e BCA qui avait été tué le 14 mars dans cette même vallée. Paradoxe, il sera occupé par l'ANA, l'armée nationale afghane. Alors que les Français, eux, occupent des FOB baptisées du nom d'américains morts au combat.
Les Américains baptisent ainsi souvent leurs FOB (forward operating bases ou bases avancées). Les deux FOB occupées en Kapisa par les Français continuent à être nommées Morales-Frazier (Nijrab) et Kutchbach (Tagab), même si les Américains y sont désormais très minoritaires.
Des photos de ce COP (elles ne sont pas libres de droit donc je ne peux les reproduire ici) ont été publiés sur le site de l'EMA : www.defense.gouv.fr/ema.
Les Américains baptisent ainsi souvent leurs FOB (forward operating bases ou bases avancées). Les deux FOB occupées en Kapisa par les Français continuent à être nommées Morales-Frazier (Nijrab) et Kutchbach (Tagab), même si les Américains y sont désormais très minoritaires.
Des photos de ce COP (elles ne sont pas libres de droit donc je ne peux les reproduire ici) ont été publiés sur le site de l'EMA : www.defense.gouv.fr/ema.
Le Harfang disséqué dans les Landes
Le drone Harfang accidenté en Afghanistan (fin mars ou début avril, la date précise n'a pas été communiquée) est ausculté sous toutes les coutures depuis son retour en France, à Mont-de-Marsan (Landes). Retour que nous annoncions il y a déjà une semaine. Le centre d'expérimentations aériennes militaires (CEAM) qui conduit l'expérimentation du Harfang et son premier déploiement opérationnel, à Bagram, le fournisseur, EADS, la DGA et le SIAe (service industriel de l'aéronautique) doivent déterminer dans les meilleurs délais le niveau d'intégrité perdue par la cellule après sa série de montagnes russes dans le ciel de Bagram.
L'armée de l'Air ne sait pas encore précisément dans quelle mesure le drone a été atteint. Et ne connaît pas, non plus, l'enchaînement de causes qui a mené à cet incident aérien. Appremment, pour le moment, le BEA-D Air n'a pas ouvert d'enquête. La réduction à un case cochée ou pas dans la check list, comme l'évoquait récemment le Point semble "prématuré" et en tout cas "incomplet".
Comme nous le révélions dans un précédent post, l'AIA de Cuers (Var), qui dépend du SIAe est habilité à effectuer des réparations de dommage de combat sur le Harfang, mais pas forcément redresser des ailes gondolées.
L'autre enjeu, évidemment, est de déterminer les responsabilités, entre l'opérateur, l'armée de l'Air et son fournisseur, EADS. Le Harfang, issu de près de 7 ans de développement est un drone "totalement nouveau", comme l'assène régulièrement EADS, il n'est donc pas impossible que quelques bugs soient passés à travers des différents vols.
L'armée de l'Air ne découvre pas le sujet "drones", puisqu'elle a mené une longue expérimentation du Hunter, jusqu'en 2004. Mais cet engin était un tactique endurant (10 à 12 heures d'autonomie), avec une simple boule gyrostabilisée.
Sa gestion restait encore relativement simple, avec le Harfang, c'est une toute autre paire de manches. Une boule cinq voies, un radar à ouverture synthétique (SAR), une préparation de mission dense... EADS a conçu tous les systèmes en redondance, sauf le moteur, unique, lui.
L'armée de l'Air n'a pas caché qu'elle avait compressé tous les délais pour arriver au plus tôt, servir en imagerie, les fantassins français et de l'OTAN. Sans transiger sur l'expérimentation initiale, qui s'est réduite à la portion congrue.
De tous ces éléments sortira sans doute un fond de tableau expliquant l'incident. Le givre afghan aura fait le reste.
Nos photos : le Harfang de l'armée de l'Air(crédit JMT). La boule optronique à l'avant comporte cinq voies, dont une infrarouge, une optique (avec différents grossissements), et trois voies laser (télémétrie et désignation). Le nez bombé héberge l'hexapod, antenne satellite articulée révolutionnaire. Le SAR est logé sous le ventre, au niveau de l'emplanture des ailes.
Cocorico belge
Les militaires belges sont d'authentiques professionnels, que j'ai pu croiser à plusieurs reprises en Afghanistan et ailleurs. A l'échelle de leur armée et de la taille de leurs pays, comme les Néerlandais, ils déploient d'importants moyens. Mais leur communication s'est un peu emballée, avec l'annonce du renforcement de leur dispositif en Afghanistan.
C'est que le ministre effectue une visite surprise, et comme cela arrive aussi chez nous, la suite journalistique embraie sans retenue.
Avec deux F-16 supplémentaires promis pour le mois de juillet, soit un total de 6 chasseurs, la Belgique représentera un quart des moyens aériens de l'ISAF claironne-t-on chez nos cousins.
C'est faire une croix sur la quarantaine de chasseurs américains de Bagram (passe encore...), voire des aéronefs britanniques (au moins huit Harrier), français (six Mirage 2000D et F1CR), allemands (six Tornado) et italiens (quatre Tornado). J'ai beau essayer, je n'arrive pas à trouver 25% du total fourni par la composante aérienne de l'armée belge.
Mais par contre, en juillet, et nos amis ont oublié de le souligner, la Belgique déploiera autant de chasseurs que notre propre armée de l'Air. Six chasseurs, avec une nacelle de ciblage (Sniper) nettement plus performante, et un canon, deux atouts qui manquent bien à nos Mirage 2000D.
Notre photo : un F-16 de la composante aérienne. Ces chasseurs modernisés régulièrement n'ont rien à envier à nos propres avions. (crédit JM T)
Les vedettes de Gujan
Le chantier Couach, placé en redressement judiciaire devrait voir son sort éclairci dans quelques jours. La société, qui emploie 350 salariés à Gujan Mestras, sur le bassin d'Arcachon (Gironde) conçoit et développe des yachts de luxe pour l'export, mais aussi des vedettes rapides, qui intéressent les marines, pour des missions d'action de l'état en mer par exemple. Alors qu'on nage en pleine piraterie dans le golfe de Guinée et sur des centaines de milles marins au large de la Somalie, c'est troublant qu'une pareille société ne puisse trouver preneur.
Encore plus troublant, elle n'est pas apparue dans la liste des sociétés éligibles pour le plan de relance. Elle emploie pourtant dix fois plus de salariés que la société SAMP, qui elle, fabrique des bombes. Et qu'Hervé Morin estimait avoir sauvé de la faillite, en décembre dernier, grâce à un contrat de huit millions d'euros.
Encore plus troublant, elle n'est pas apparue dans la liste des sociétés éligibles pour le plan de relance. Elle emploie pourtant dix fois plus de salariés que la société SAMP, qui elle, fabrique des bombes. Et qu'Hervé Morin estimait avoir sauvé de la faillite, en décembre dernier, grâce à un contrat de huit millions d'euros.
La chasse lybienne se forme en France
Pas rancunière la chasse lybienne. 22 ans après qu'un missile Hawk français lui ai descendu un Tupolev 22 -c'est la dernière victoire aérienne française, en quelque sorte...-, l'armée de l'Air du colonel Khadafi affûte ses crocs chez la nôtre. Des mécaniciens sont d'ores et déjà formés à Rochefort, et des pilotes vont prochainement venir compléter leur savoir faire, sur Mirage F1. Donc vraisemblablement à Reims où ils seront bientôt tous basés, avec la fermeture de la base de Colmar, voire à Mont-de-Marsan, où on a une certaine pratique de la formation de chasseurs étrangers. Saddam Hussein y avait notamment formé ses as.
Le protocole signé en 2008 comprendrait aussi des modules de formation d'unités terrestres, notamment de forces spéciales. A notre connaissance, ce volet n'a pas encore débouché.
Même si le calendrier initial semble avoir glissé, la Lybie serait plus que jamais intéressée par le Rafale. Mais elle lierait désormais son contrat à celui des EAU -une soixantaine d'avions- pour profiter de conditions plus avantageuses.
Notre photo : un Mirage F1CT de l'emblématique "Normandie-Niémen", qui sera mis en sommeil cet été. C'est sur ce type d'appareil que les pilotes lybiens pourraient compléter en France leur formation tactique. Ce serait d'autant plus facile que l'armée de l'Air va donc rendre la plupart de ses Mirage F1CT dans les semaines qui viennent. (crédit JMT)
jeudi 23 avril 2009
Dans le cambouis du PPP
Le secrétariat général pour l'administration (SGA) va bientôt voir émerger en son sein une "mission d'accompagnement des contrats en PPP (partenariat public-privé) et des contrats spéciaux". La petite équipe devrait compter une dizaine de personne et mettre les mains dans le cambouis alors que ces procédures s'avèrent de plus en plus complexes. Le risque couve également qu'elles soient, comme la plupart des dossiers menés par la DGA, soumis à contestation... en justice par les différents protagonistes, notamment les perdants.
Le ministère de la défense a déjà largement recouru à ces procédures innovantes, à Cognac (Epsilon/Grob), à Dax (EC120) et en externalisant la gestion de sa flotte auto de la gamme civile (soit quelques 25.000 pièces...). Plusieurs dossiers d'importance sont actuellement sur le feu : le RDIP (réseau de desserte IP) qui doit être notifié courant 2010, et le BSAH (bâtiment de soutien et d'assistance hauturier) qui concernerait sept à huit petites unités navales.
Ajout du 24 avril (pan ! sur les défenses...): un correspondant honoré, S., me fait remarquer que l'externalisation de la maintenance à Cognac n'était pas un PPP mais un dialogue compétitif. Autant pour moi.
Le ministère de la défense a déjà largement recouru à ces procédures innovantes, à Cognac (Epsilon/Grob), à Dax (EC120) et en externalisant la gestion de sa flotte auto de la gamme civile (soit quelques 25.000 pièces...). Plusieurs dossiers d'importance sont actuellement sur le feu : le RDIP (réseau de desserte IP) qui doit être notifié courant 2010, et le BSAH (bâtiment de soutien et d'assistance hauturier) qui concernerait sept à huit petites unités navales.
Ajout du 24 avril (pan ! sur les défenses...): un correspondant honoré, S., me fait remarquer que l'externalisation de la maintenance à Cognac n'était pas un PPP mais un dialogue compétitif. Autant pour moi.
L'EA-ALAT va disparaître
Avec un sourire en coin et sans larme, le général Yann Pertuisel a annoncé la disparition de l'école d'application de l'ALAT, qu'il commande. Au 1er août, cette dernière deviendra plus sobrement "école de l'ALAT". Même s'il est difficile de mesurer l'impact du changement, il faudra modifier quelques petites choses, à commencer par le papier à en tête, les pucelles, etc.
C'est aussi la traduction d'un virage pour l'école, qui forme déjà, à Dax, tous les pilotes d'hélicoptères étatiques français (douanes et gendarmerie compris), et accueille déjà neuf belges : trois officiers instructeurs, deux secrétaires, deux mécaniciens, un pompier et un prévisionniste météo. Avant d'accueillir ses élèves.
Depuis plusieurs années, les étrangers défilent à l'école, en observation. Le concept français, standardisé à la norme (civile) JAR-FCL pourrait séduire, d'autant plus que les forces recherchent de plus en plus des solutions en France. La France est ainsi, en Malaisie, en train d'aider l'armée locale à constituer une force d'aérocombat sur hélicoptères (italien) Agusta.
La France va aussi (re-)former des pilotes irakiens, dans le cadre de la vente, récente, d'hélicoptères EC635 (neufs) et de six Gazelle (d'occasion). Sans compter que les armées du Golfe persique utilisant les services de maintien en conditions opérationnelle (MCO) du français DCI pourraient aussi vouloir lui confier la formation de ses pilotes (lire plus bas).
Notre photo : la Gazelle et le Colibri, sur la base école de Dax, ce jeudi 23 avril. (crédit JMT)
Le Caracal relance
L’encre du contrat doit sécher encore un peu. Dans quelques jours, la Défense officialisera la commande, comme prévu, de cinq Caracal à Eurocopter, dans le cadre de sa contribution au plan de relance. Elle intervient après celle du 3e BPC, officialisé en grande pompe par Hervé Morin et Patrick Devedjian, la semaine dernière. Et d’un supplément de commande de PVP (petits véhicules protégé) à Panhard Défense, qu’Hervé Morin avait visitée en décembre dernier.
Les cinq appareils seraient tous destinés à l’armée de l’Air. En décembre, Hervé Morin avait évoqué une double destination : le GAM-56 « Vaucluse », qui remplacerait ainsi des trois AS532UL Cougar, reçus à la fin des années 80 –ce sont donc des appareils jeunes qui devraient avoir une deuxième vie dans les armées, qui manque cruellement d’hélicoptère de manœuvre- et à l’EH 1.67 « Pyrénées ». Cette unité opère déjà six Caracal, principalement dans le cadre de la mission Resco, avec un droit de tirage théorique du commandement des opérations spéciales, pour deux appareils. Le détachement ALAT des opérations spéciales (DAOS) emploie pour sa part huit exemplaires.
Le Caracal a déjà été déployé au Liban en 2006 (opération Baliste – évacuation de ressortissants européens), au Tchad, dans le cadre de l’Eufor et d’Epervier (évacuation de ressortissants) en 2007-2008. Pour la première fois, au Tchad, DAOS et Pyrénées avaient déployé ensemble le Caracal, dans un mandat au profit du COS (cf notre série dans RAIDS de juin à septembre 2008).
Le Caracal a aussi été déployé en Afghanistan, depuis décembre 2007. Trois Caracal du Pyrénées y sont actuellement déployés, dont deux opérés par le DAOS, et un troisième par le Pyrénées.
Cet engin a notamment contribué à localiser une otage allemande et récupérer sept blessés italiens, en août 2007. Un an plus tard, deux appareils du Pyrénées récupéraient, sous le feu, les blessés de l’embuscade d’Uzbeen, tout en infiltrant des renforts et 3,3 tonnes de munitions.
Cette dernière mission, peu médiatisée en France à l’époque, devrait valoir aux navigants de l’escadron des décorations jusqu’alors très rarement décernées à des hélicoptéristes.
Un Caracal est aussi déployé à Lanvéoc Poulmic depuis le début de l’année, pour tenir le contrat Secmar (sauvetage en haute mer). Les deux machines supplémentaires devraient permettre au Pyrénées de mieux tenir ses différents contrats opérationnels.
Notre photo (crédit JMT) : le Caracal ici dans sa configuration lourde, avec perche de ravitaillement. Le premier pilote du "Pyrénées" vient d'être qualifié à cette procédure, sur HH-60, aux Etats-Unis (voir notre post précédent).
Venez prendre un p'tit rouge au Bourget
La dernière Alouette III exploitée par la Sécurité civile rejoindra le musée de l'Air du Bourget, le samedi 16 mai à 10 heures. A bord, on trouvera une foule très composite, riche, même si le casting m'interroge un peu. Je vous laisse trouver tous seuls : Valérie André (pilote émérite d'hélicoptères dès l'Indochine), MAM (ministre de tutelle), le directeur de la sécurité civile et... Michel Drucker.
L'appareil décollera de l'héliport d'Issy-les-Moulineaux puis remontera la Seine, avant de rallier le Bourget. L'Alouette III était la seule à pouvoir, sans autorisation, survoler Paris pour des missions de secours -notamment lors des attentats de 1995, elle pose à Saint-Michel même- ou au profit de la police.
La F-ZBAN, qui vole encore à sa base d'attache, Chamonix, cumule 9.200 heures de vol sous ses couleurs rouges (et 13.600 au total) signale le musée de l'Air et de l'espace. Jusqu'à 38 Alouette III furent engagées sous les couleurs de la Sécurité civile, qui n'opère donc plus désormais que des EC145 sur ses bases de secours, et ponctuellement, des Ecureuil, pour la saison des feux.
Note photo : autre belle Alouette III, celle opérée pour le compte de la préfecture de police, ici pour un entraînement à l'aérocordage de la BRI. La base de Paris n'opère plus que deux EC145, après avoir rendu son Alouette III, il y a quelques jours. (crédit JMT).
Dax à l'heure de vol
Le premier NHE (nouvel hélicoptère école), un EC120 issu de la gamme Eurocopter, et customisé aux besoins de l’ALAT, a été présenté ce jeudi 23 août à l’école d’application de l’ALAT (EA-ALAT), à Dax (Landes). Le résultat d’un cheminement de près de 10 ans.
En 1998, le colonel Yann Pertuisel, commandant la base école de Dax avait envoyé un officier observer les méthodes que le MoD britannique mettait en œuvre pour former ses pilotes d’hélicoptères, au sein de la Defense Flying Helicopter School (DFHS). Les hélicoptères étaient fournis par le privé, ainsi qu’une partie des instructeurs.
Le commandant de l’ALAT avait observé et rapporté. Sans déclencher, à l’époque, d’électrochoc.
Dès 2004, la société DCI commençait à faire des offres mais la Défense restait assez frigide, bugs britanniques à l'appui. C’est un rapport du contrôle général des armées qui aura dégelé tout le monde… ainsi que l’impossibilité pratique de trouver les ressources budgétaires pour renouveler le parc landais , 57 Gazelle à l’époque.
Il a fallu aussi dégager la bonne formule de CPE : payer le renouvellement intégral et adopter une formule de location-achat, un achat d’heures de vol (formule finalement retenue) tout en conservant les instructeurs militaires, et une formule mixte.
Une fois les questions philosophiques tranchées, la DGA (1) a ouvert un appel d’offres, qui a rapidement fait émerger deux équipes concurrentes : DCI-Proteus, et HeliUnion-Eurocopter. Le modèle d’hélicoptère étant choisi dès le départ : l’ EC120… d’Eurocopter, qui se retrouvait ainsi présent comme fournisseur du vecteur et sur l’une des offres de service.
C’est finalement la première équipe qui a été déclarée vainqueur, à l’automne 2007. Comme c’est désormais la coutume, les perdants ont contesté la décision au tribunal administratif (de Versailles). La victoire a été confirmée et le contrat a été signé le 17 avril 2008.
L’achat des 36 EC120 nécessaires à l’opération a été financé par la trésorerie de DCI, et un prêt de Dexia et des Banques populaires. Après que la plupart des banques de la place de Paris aient toutes trouvées utiles de refuser. Mais c'était encore à l'époque de l'appel d'offres, et on sait que les banques ont horreur du risque.
Trois EC120 ont d’ores et déjà été livrés. A la fin de l’année, 20 hélicoptères seront basés à Dax, puis 36 courant 2010.
La maintenance sera effectuée à Dax par Helidax. En juin, la société sera agrée Part 145. Actuellement, les EC120 sont customisés à Dax sous le sceau Part 145 de Proteus, co-actionnaire d’Helidax. Dans ce même cadre, des travaux de maintenance sur A109 Power sont déjà effectués à Dax. Cette activité peut encore s’élargir à d’autres modèles.
La customisation des EC120 comprend l’installation de radios (tâche effectuée par Ixair), d’un pilote automatique, et l’intégration d’une planche de bord tout écrans, fournie par Sagem USA. Malgré les retards à l’allumage, dans ce dernier domaine, Helidax a pu conserver son avance sur son calendrier et qualifier le standard avec la très sourcilleuse Federal Aviation authority (FAA) américaine.
Cette dernière s’est déplacée à Dax pendant une semaine, en mars. Seulement quatre vols –dont un nocturne- ont été nécessaires pour qualifier l’EC120 ainsi modifié.
Le chantier de customisation représente 320 heures environ, dont 170 pour l’intégration de la planche de bord, et 150 pour le pilote automatique.
Hélidax emploie 23 salariés actuellement, dont quelques anciens militaires, qui ont, depuis leur départ de l’armée, engrangé d’autres expériences, dans le civil. A terme, mi-2010, les effectifs croîtront jusqu’à 49 salariés.
(1) C’était à l’époque le deuxième chantier de ce type, puisque l’armée de l’Air avait déjà, à Cognac, une formule mixte d’externalisation, mêlant l’entretien des Epsilon et l’achat d’un avion de nouvelle génération (le Grob 120), le tout étant assuré par EADS. L’armée de l’Air n’est pas totalement satisfaite de la formule, à l’origine, et évite de s’exprimer officiellement sur le sujet.
Nos photos : l'EC120 présenté hier, dans sa livrée rouge et blanche, couleur de la ville de Dax (crédits JMT), avec la Gazelle kakie qu'il remplace. En portrait, Yann Pertuisel, un général visionnaire, et en arrière plan, Jean-Louis Rotrubin, patron de DCI.
Des VP sur site pour gagner du temps
Le CSFA (commandement du soutien de la force aérienne) planche sur des visites périodiques (VP) réalisées sur site, sur les bases aériennes même, pour gagner du temps et de la disponibilité, sans forcément dépenser plus d'argent. Le système serait initié au profit des Caracal, grâce à des négociations en cours avec Eurocopter. Une VP de Caracal dure 8 à 11 semaines, et le nouveau système permettrait de gagner 2 à 4 semaines, au bas mot. Le surcoût, de plusieurs dizaines de milliers d'euros, serait pris en charge par l'industrie qui y trouve son intérêt, en montrant ce référentiel de disponibilité et d'adaptabilité à ses prospects export. Un win-win comme cherche à en développer le CSFA, pour gagner des points de disponibilité.
Le CSFA est commandé par le général Patrice Klein, ancien pilote de transport.
Notre photo: un Caracal de l'ESH largue un commando marine (crédit : JMT)