par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
lundi 27 avril 2009
Les secrets atouts du Harfang en Afghanistan
Le système Harfang approche le millier d’heures de vol sous les couleurs françaises, dont 277 heures rien qu’en Afghanistan, a révélé son fabricant, EADS, hier. 35 missions ont été assurées depuis l’arrivée sur la base de Bagram, début février 2009. Le taux d’exécution de mission est de 96% selon l’industriel : seule une mission a été annulée pour raisons techniques, et quelques autres du fait de la météo.
Le Harfang vole principalement de nuit, du fait de sa spécificité à pouvoir atterrir de nuit : "c’est le seul à être autorisé à le faire" claironne le groupe français. Ses capteurs infrarouges et SAR (radar à ouverture synthétique) permettant de détecter et traquer ses cibles.
Là encore, le Harfang serait le seul drone à offrir un mode MTI (moving target indicator) sur le théâtre (Même si des avions offrent aussi cette capacité). Le MTI est un des trois modes offert par le radar à ouverture synthétique (SAR), avec le strip (balayage) et le spot (focus).
Le Harfang est enfin en mesure de désigner ses objectifs au moyen du faisceau laser logée dans sa tourelle optronique. Un tir complet avec munition a eu lieu en France avant le départ du Harfang en Afghanistan. Mais aucun tir ne serait intervenu dans ce type de contexte, sur place. Notamment parce que ce n’est pas le « tasking » premier du drone en Afghanistan.
Les missions durent une dizaine d’heures en moyenne. Un vol record de 14 heures 30 a été réalisé la semaine dernière.
EADS revendique un premier vol moins de deux semaines (13 jours) après l’arrivée sur le théâtre et première mission 18 jours après. Le déploiement à Bagram a été effectué avec deux An-124.
Deux techniciens d’EADS sont également détachés sur place, pour assurer un soutien au plus proche, avec un statut de contractor OTAN. « C’est indispensable pour nous d’avoir des gens sur place, ce qui permet d’avoir des retours d'expérience, même sur les plus petits détails » estime Nicolas Chamussy, senior vice président chez Military air Systems.
Les air tasks orders (ATO) sont fournis par le CAOC de l’ISAF au Qatar. L’imagerie bénéficie aussi bien à l’ISAF qu’à la France, une première dans ces termes.
« Pour le déploiement en Afghanistan, on a introduit une modification logicielle en quatre mois du SATCOM pour lui permettre d’être utilisé sur une orbite inclinée du satellite. La spécification d’origine ne comportait que de satellites géostationnaires", explique une responsable d’EADS D&S.
Notre photo: le Harfang (crédit Sirpa Air).