On prend les mêmes et on recommence. A peine arrivé hôtel de Brienne, le nouveau minarm Sébastien
Lecornu va garder une partie des conseillers de Florence Parly, tout en montrant qu'il vient aussi avec des proches qu'il a réussi à faire valider par Matignon, et surtout, l'Elysée. C'est le cas de son directeur de cabinet, Philippe Gustin, un haut fonctionnaire qu'il a déjà croisé à plusieurs reprises. On peut même dire qu'ils se connaissent très bien.
Comme lui, cet énarque de 62 ans vient des LR. Haut fonctionnaire et diplomate, il a servi dans l'outremer, où il a commencé sa carrière comme secrétaire général de la préfecture de Mayotte. Il a servi en cabinet à l'agriculture puis à Bercy avec Christine Lagarde, à l'Education avec Luc Chatel.
Il est ensuite posté deux ans à Bucarest comme ambassadeur de France en Roumanie, un pays que la France cherche aujourd'hui clairement à protéger, avec un GTIA, des missiles Aster, une CMD3D et bientôt un radar GM200.
Il a tenté de se faire élire député des Français de l'étranger en 2017, sans succès. Il est chargé de la reconstruction des Antilles après le passage de Irma, puis reste sur place en étant nommé préfet de la Guadeloupe en 2018. Après deux ans d'exercice, Sébastien Lecornu, nouveau ministre des Outremers, l'appelle comme directeur de cabinet.
Les deux hommes ont travaillé ensemble en 2015-2016 quand il est directeur général des services et directeur de cabinet de celui qui est encore président du conseil départemental de l'Eure.
Sébastien Lecornu a aussi gardé son communicant des Outremers, Ziad Gebran. Le conseiller cumulait la presse et chef de cabinet dans l'équipe réduite des Outremers.
La com n'aura pas forcément été le fort de Florence Parly (il est vrai plus âgée d'un quart de siècle, et au parcours très différent) : on verra assez vite ce que Sébastien Lecornu, à qui on prête des intentions d'avoir des postes bien plus prestigieux (qui vont de pair avec le travail actif d'image et de réseaux), souhaite montrer de son action et de celle des armées.
Le cabinet militaire assure la continuité du minarm, avec à sa tête général Fabien Mandon, un pilote de chasse.
Plusieurs membres de l'équipe Parly partent vers d'autres horizons, comme l'infatigable Martin Briens. Le directeur de cabinet, ancien de la DGSE qu'il aurait souhaité piloter, partirait finalement sur une ambassade européenne, après avoir beaucoup donné. Son communicant Grégoire Devaux avait fait quelques courriers avant les élections, laissant entendre qu'il partait. Comme le porte-parole Hervé Grandjean, qui créera un vide dans le dispositif du nouveau minarm et sera clairement difficile à remplacer.
Les activités à venir du nouveau ministre ne sont pas connues, à ce stade. Mais il n'est pas annoncé sur le prochain exercice Poker (annoncé en sources ouvertes), le deuxième de l'année.
Comme c'était le cas pour le premier (tenu dans la foulée du 24 février), cet exercice doit annoncer la crédibilité de la composante aérienne de la dissuasion.
En peu de temps, le nouveau minarm va devoir s'imprégner des dossiers, notamment ceux laissés en jachère par Florence Parly. Un salon Eurosatory arrive dans trois semaines : il devra y faire du soutex. Et sans doute assez vite, faire le tour des théâtres d'opérations. Avant de s'attaquer à un très grosse morceau : la réécriture des priorités de la LPM, un sujet qui mobilise déjà le CEMA et ses services depuis le mois de février.
L'actu continue sur mes comptes twitter : @defense137, @var83000 et @dansdefense.
.