mercredi 22 décembre 2021

Déjà trois candidats (au moins) dans les armées

Au moins déjà trois candidats à la présidentielle ont pu s'immerger dans un site militaire.

On se souvient du passage de Jean-Luc Mélenchon en octobre en Guyane. Au lendemain d'un lancement de Syracuse IVA (auquel il était un des rares politiques à assister...), il avait pesté contre les carences des moyens aériens des FAG (qu'il avait pu emprunter), évoqué une volonté de contrôler ses mouvements puis il avait twitté quelques photos de son embarquement (à quai) à bord d'un navire de la marine. Un geste qui dénote une certaine prise de distance avec les règles de ces embeds politiques.

Car comme pour les embeds de la presse en opérations, ils sont encadrés par des règles plutôt strictes. Qui visent notamment à faire respecter la posture de neutralité des armées, au service de la République, de l'Etat et des Français, mais pas de leurs candidats à la présidentielle. Les photos ne sont donc pas prohibées (chacun veut son souvenir, on peut aussi acheter des patches et des goodies) mais elles ne doivent théoriquement ne pas être publiées. Le précédent de JLM a amené semble-t-il le minarm à rappeler ces règles assez évidentes.

Outre le leader de la France Insoumise, la candidate socialiste Anne Hidalgo a pu elle aussi aller s'immerger, en Bretagne, à Brest. Le peut-être troisième de la liste est Eric Zemmour. Le candidat de droite parti aujourd'hui pour la Côte d'Ivoire va pouvoir visiter le 43e BIMa, sans qu'on puisse avoir pour l'heure le détail de son programme sur place.

Le site est l'arrière-cour de Barkhane, pour qui sait décrypter les signes qui ne trompent pas, loin d'être un déplacement de deuxième classe. Le 43e BIMa (armé par le 2e REP) a notamment assuré l'escorte du dernier convoi vers le Mali. Le même a aussi participé à un exercice avec le 8e RPIMa et le bataillon para ivoirien, lors d'un saut des Volontaires réalisé en A400M depuis le PNOAP de Toulouse, début décembre.

Le candidat de droite a pris récemment pour directeur de campagne l'ancien major général de l'armée de terre, le général Bertrand de la Chesnais. Il a commencé sa campagne en évoquant le budget de la défense, qu'il veut voir porté annuellement à 60 MdEUR à partir de 2025 (donc sa 3e année de présidence, s'il est élu), avec un deuxième PANG et deux frégates en plus.

Le candidat (potentiel) le mieux immergé dans la défense est l'actuel chef des armées : un conseil de défense toutes les semaines, des visites de temps en temps, mais aussi un réveillon annulé au Mali. Et, dit-on, une équipe déjà au travail sur la défense.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.